MORTELLES CONFESSIONS
(House of Mortal Sin / The Confessional)
Réalisateur : Pete Walker
Année : 1976
Scénariste : David McGillivray
Pays : Angleterre
Genre : Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Anthony Sharp, Susan Penhaligon, Stephanie Beacham, Norman Eshley, Sheila Keith...
L'HISTOIRE : Jenny Welch vit avec sa sœur Vanessa et mène une vie amoureuse instable après avoir été plaquée par son amant. Elle retrouve un vieil ami d’enfance, Bernard, qui est devenu prêtre. Un peu désemparée dans sa vie quotidienne, Jenny décide d'aller parler à Bernard dans l'Eglise où il officie. Ce dernier étant absent, elle se retrouve en confession avec le père Meldrum, un prêtre acariâtre et frustré, qui use et abuse de sa position d'homme de Foi pour mener un grand combat contre les péchés de ses ouailles. Jenny va découvrir qu'elle est devenue le centre d'intérêt du père Meldrum et qu'elle n'est plus en sécurité...
MON AVIS : Pete Walker est un réalisateur, scénariste et producteur anglais totalement indépendant, qui n'a jamais cédé à l'appel des grands studios. Né en 1939, il a débuté sa carrière dès 1959 en mettant en scène une vingtaine de courts-métrages sexy nous présentant de jolies demoiselles fort peu vêtues. Conscient de l'attrait du public pour le genre érotique bon enfant, il décide de passer au format long métrage dès 1969 en persévérant dans ce genre avec School for Sex ou The Dirtiest Girl I Ever Met entre autres. En 1972, il réalisera le premier film britannique en 3D avec Four Dimensions of Greta. Réalisateur peu connu du public, avec une courte filmographie de 15 films à son service, Pete Walker n'en est pas moins un personnage intéressant et la plupart des ses œuvres valent le coup d'oeil et mérite d'être découverte, à l'image de ce Mortelles Confessions, qu'il met en scène en 1976. Véritable brûlot anti-religion, Mortelles Confessions s'en prend en effet avec forte virulence aux hommes de Foi en mettant en scène un prêtre psychopathe qui utilise son confessionnal pour mener une guerre contre ceux qui s'écartent du droit chemin divin. Notre Saint-homme, le père Meldrum donc, se sert de sa position au sein de l'Eglise pour soutirer des aveux à ses paroissiens, et plus particulièrement à ses jeunes paroissiennes lors de leurs confessions. Pire que tout, il se permet d'enregistrer les conversations pour faire du chantage, ce qui pousse certaines victimes au suicide, quand ce n'est pas lui-même qui se charge de les remettre dans le droit chemin de manière plutôt agressive, voire fatale. L'habit ne fait pas le moine dit-on et ce n'est pas Pete Walker qui dira le contraire. On imagine que l'Eglise catholique n'a pas dû apprécier ce film à l'époque, ni la façon qu'a le père Meldrum de se prendre pour Charles Bronson et de faire justice lui-même. Ce drôle de personnage est interprété avec brio par l'acteur Anthony Sharp, qui parvient très bien à retranscrire la folie extrémiste qui l'anime. Même s'il n'y a aucun suspense quand à l'identité du meurtrier du film, Pete Walker va s'amuser tout de même à essayer de brouiller les pistes durant la première demi-heure, en utilisant les codes du giallo italien, auquel Mortelles Confessions emprunte souvent : visage dissimulé, assassin vêtu de noir et ganté, meurtres graphiques sont en effet au programme, le tout dans une ambiance qui sent bon le gothique anglais. Si la violence est présente, elle est utilisée avec parcimonie et sans grande effusion de sang. L'amateur aura tout de même droit à un meurtre à l'eau bouillante ou à l'encensoir brûlant pour un résultat final assez efficace ! Mais au final, ce ne sont pas ces quelques meurtres qui viennent créer le malaise dans le film de Pete Walker. C'est bien la nature même du meurtrier qui rend le film malaisant, et qui vient expliciter la séquence d'introduction qui nous plonge rapidement dans l'ambiance. Outre l'aspect religieux mis en exergue dans Mortelles Confessions, Pete Walker rajoute des éléments bien connus des amateurs du genre : un psychopathe sous l'emprise de sa mère, une gouvernante sadique et blonde comme une aryenne, une héroïne en détresse qui a tout compris mais que personne ne croit. Autant d'éléments qui viennent pimenter l'intrigue et lui donner de la consistance. Film d'atmosphère avant tout, pourvu d'un rythme assez contemplatif, Mortelles Confessions se suit sans ennui et distille son angoisse en faisant vivre un calvaire à sa belle héroïne, la charmante actrice Susan Penhaligon, qui sera la vedette du film Patrick de Richard Franklin en 1978. Tout en étant un pur film d'exploitation, Mortelles Confessions traite de sujets sérieux en son sein, comme la modernisation de l'Eglise ou le droit pour les prêtres d'avoir une relation amoureuse autre qu'avec Dieu. Des sujets tabous mais qui ont toutes leurs importances, encore de nos jours d'ailleurs. La tentation est présente partout sur Terre et même le père Meldrum en sera victime. On appréciera l'ultime séquence, qui ne vient pas clore le film sur un happy-end et augmente encore son caractère malsain. Bénéficiant d'une mise en scène classique mais qui fait le job, avec un soin apporté à la direction d'acteurs, Mortelles Confessions est un film à découvrir car il possède de nombreuses qualités qui en font un spectacle fort appréciable. La copie proposée par Artus Films est de plus impeccable, ce qui ne gâche rien !
* Dispo en combo DVD / BR chez ARTUS FILMS
NOTE : 4/6
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