EROTIK
(eROTik)
Réalisateur : Domiziano Cristopharo
Année : 2018
Scénariste : Levent Kaya
Pays : Turquie
Genre : Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Adam Western, Simone Avincola...
L'HISTOIRE : Un homme, traumatisé par le décès de sa mère, passe le plus clair de son temps en compagnie d'un cadavre. Parfois, il ramène des hommes chez lui, fait l'amour avec eux avant de les tuer, de les démembrer et de se livrer à de curieuses expériences qui prennent racine dans un ouvrage égyptien...
MON AVIS : Qu'on aime ou pas les films de Domiziano Cristopharo, impossible de nier que ce réalisateur italien en a sous le pied et qu'il possède un vaste univers à même de satisfaire les amateurs de cinéma horrifique underground et extrême. Avec House of Flesh Mannequins, Red Krokodil, Doll Syndrome, Xpiation ou Deep Web XXX entre autres, il a su se forger une solide réputation dans le milieu. Il faut dire que Domiziano Cristopharo n'est pas un vulgaire tâcheron et qu'il possède un réel sens de la mise en scène et qu'il soigne particulièrement l'esthétisme de ses œuvres, que ce soit au niveau de la photographie, des effets-spéciaux, des cadrages ou de la lumière. En 2018, il s'inspire des tristes exploits du tueur en série nécrophile et cannibale Jeffrey Dahmer et livre avec eROTik un film malade et bien crade, qui rend tout autant hommage à Jorg Buttgereit qu'à Andreï Tarkovski, avec une petite pincée de Herschell Gordon Lewis pour le livre de rituel égyptien, qui n'est pas sans nous rappeler les expériences de Fuad Ramses dans Blood Feast. Âmes sensibles attention, eROTik ne fait pas dans la dentelle et mêle nudité crue, meurtres sanglants et scènes nécrophiles nauséabondes, le tout sans quasiment aucun dialogue, ni prise de position. Domiziano Cristopharo nous entraîne juste dans la psyché de son personnage principal, et nous fait juste assister à un moment de sa vie, tout en s'inspirant comme déjà dit de Jeffrey Dahmer. Tout comme ce dernier, le héros de eROTik a de graves problèmes psychologiques : il garde dans son lit un cadavre en état de décomposition avancé avec qui il se livre à des pratiques sexuelles que le réalisateur filme plusieurs fois, de manière frontale et directe, ce qui risquera de faire vomir les personnes non habituées au film nécrophile ; il amène chez lui des hommes avec qui il couche aussi, avant de les tuer et de leur percer le crâne pour déverser dans la partie frontale du lobe de leur cerveau de l'acide chlorhydrique ou de l'eau bouillante afin d'en faire des zombies (ce que faisait réellement Dahmer !!), ce qui, pour ceux qui ne le savent pas, explique l'ultime image de eROTik ! Avec une durée de 67 minutes au compteur, eROTik amène le spectateur dans un univers de folie humaine et de dépravation sans lui laisser le temps de souffler et lui assène, minute après minute, choc visuel après choc visuel, le tout filmé avec application. On félicitera l'acteur Adam Western car ce n'est guère un rôle facile à jouer, passer quasiment tout le film entièrement nu, devoir simuler des actes sexuels avec un cadavre et autres petites joyeusetés n'étant pas à la portée de tous. On appréciera également la musique, composée par Domiziano Cristopharo et Antony Coia, qui installe une bonne ambiance et participe à créer le malaise recherché. eROTik n'est évidemment pas un film à mettre devant tous les yeux et il remplit son rôle, à savoir déstabiliser et choquer. Jorg Buttgereit a du apprécier ! A noter que le film est disponible en couleur mais aussi dans une version en noir et blanc ! Personnellement, je préfère la version noir et blanc, l'absence de couleur renforce l'aspect malsain de l'oeuvre je trouve et lui donne un cachet esthétique supplémentaire. En tout cas, Domiziano Cristopharo est décidément un réalisateur à suivre de près !
* Disponible en Bookbox DVD + BR chez -> TETRO VIDEO <-
J'ai adoré évidemment ! Belle critique.
RépondreSupprimer''un film malade et bien crade, qui rend tout autant hommage à Jorg Buttgereit qu'à Andreï Tarkovski'' ? Et bé, deux belles références qui me donnent furieusement envie de le découvrir celui-là...
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