VOICE FROM THE STONE
(Voice from the Stone)
Réalisateur : Eric D. Howell
Année : 2017
Scénariste : Andrew Shaw
Pays : Etats-Unis, Italie
Genre : Drame, Fantastique
Interdiction : /
Avec : Emilia Clarke, Marton Csokas, Caterina Murino, Edward Dring...
L'HISTOIRE : Dans une vieille maison de la campagne italienne, Verena, une infirmière spécialisée dans les troubles du comportement de l'enfant, découvre que Jakob, jeune garçon plongé dans le mutisme depuis la mort de sa mère dont elle doit d'occuper, semble convaincu que sa mère lui parle à travers les murs et les pierres de la demeure et des alentours. Tentant de ramener à la raison Jakob, Verena va petit à petit pénétrer dans son univers et voir sa raison défaillir, se mettant elle aussi à entendre des voix...
MON AVIS : Amateurs d'ambiance feutrée, de ghost story poétique qui ne mise jamais sur des jump-scares voulant effrayer le spectateur, préférant distiller une atmosphère oppressante et gothique, bienvenus dans Voice from the Stone du réalisateur Eric D. Howell. Clairement, le film d'Howell, tout en ayant un traitement différent d'un point de vu scénaristique, possède quelques filiations avec des titres comme Les Autres ou Les Innocents (pour le rythme, l'ambiance, le décor) et plus encore le Rebecca d'Alfred Hitchcock, pour cette présence insidieuse qui ronge les esprits et perturbe la vie du maître des lieux et de son fils Jakob. Cette présence, c'est la défunte Malvina (Caterina Murino), qui semble continuer à hanter les lieux et communiquerait à travers les pierres de la gigantesque maison victorienne et des roches alentour. Ayant assisté à la mort de sa maman, le jeune Jakob s'est réfugié dans un mutisme total et n'accepte pas de faire son deuil, persuadé que sa maman lui parle à travers les murs. Une tragédie qui assombri également la vie de son père Klaus (Marton Csokas), artiste n'ayant plus l'inspiration et qui ne sait plus quoi faire pour redonner goût à la vie à Jakob. Il engage des infirmières spécialisées dans l'enfance pour tenter de guérir son fils mais aucune n'y est parvenu, le comportement étrange du jeune patient ayant tôt fait de faire fuir les prétendantes au poste. La nouvelle engagée, Verena (Emilia Clarke) arrivera-t-elle à débloquer l'esprit de Jakob, à lui faire accepter la réalité, à savoir que sa mère est morte et que les morts ne parlent plus jamais ? Sous ses couverts de film de fantôme, ce que Voice from the Stone n'est pas réellement en fait, Eric D. Howell, pour son premier long-métrage, livre un beau film sur la difficulté de faire son deuil, adaptation du roman de Silvio Raffo, La Voce delle pietra, publiée en 1996. La photographie est admirable, les décors naturels donne une tonalité classieuse aux images proposées, le travail sur l'atmosphère fait baigner le film dans une ambiance gothique des plus appréciables. La demeure victorienne participe pleinement à créer cette ambiance, sa haute tour, ses nombreuses pièces et couloirs nous rappelant les classiques d'épouvante à l'italienne ou à l'anglaise, même si l'épouvante est absente ici. Le film joue avec la sensibilité de ses personnages et notamment d'Emilia Clarke, tout à fait à son aise ici. L'actrice rayonne de mille feux et joue toute en émotion, donne de l'épaisseur à son personnage, qui navigue entre réalité et onirisme, parvenant à faire douter le spectateur lui-même sur ces fameuses voix que Jakob semble entendre et qui déstabilise notre belle infirmière. On aurait peut-être apprécié que la relation entre Verana et Jakob soit plus travaillé encore mais dans l'ensemble, le film fonctionne bien et intrigue ce qu'il faut pour nous donner envie d'aller jusqu'au bout. Le public masculin sera d'ailleurs récompensé par sa patience puisque Emilia Clarke va se dénuder sensuellement pour servir de modèle au père de Jakob, qui voit en elle une sorte de réincarnation de sa défunte épouse. Dans une autre séquence à la poésie morbide, c'est carrément à Edgar Allan Poe qu'on pense, je vous laisse la surprise. Toute en finesse et subtilité, Voice from the Stone ne révolutionne rien mais se laisse agréablement regarder, son intrigue mystérieuse, prenante, tout comme l'évolution du personnage joué par Emilia Clarke, notamment à travers ses vêtements, lui permettant de développer un pouvoir attractif certain, tant est qu'on ne soit pas réfractaire au rythme lancinant. La musique fait le job et on trouve une chanson d'Amy Lee, chanteuse d'Evanescence, lors du générique de fin.
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