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L'ETOILE DU SILENCE

L'ETOILE DU SILENCE
(Der schweigende Stern / First Spaceship on Venus)

Réalisateur : Kurt Maetzig
Année : 1960
Scénariste : Kurt Maetzig, J. Barkhauer, Jan Fethke, Wolfgang Kohlhaase...
Pays : Allemagne de l'Est, Pologne
Genre : Science-Fiction
Interdiction : /
Avec : Yôko Tani, Oldrich Lukes, Ignacy Machowski, Hua-Ta Tang, Günther Simon...


L'HISTOIRE : Un élément d’origine inconnue, découvert après un tremblement de terre, attire l’attention des scientifiques. Il s’agit d’une bande magnétique en provenance de la planète Venus comportant un message hostile à l’égard des habitants de la Terre. Une équipe de savants appartenant aux principales nations du monde est envoyée vers la planète mystérieuse pour aller à la rencontre du peuple vénusien. Mais, à peine débarqués, les spationautes découvrent un monde dévasté...

MON AVIS : Aux Etats-Unis, la science-fiction est devenu un élément incontournable du cinéma dans les années 50, la menace "rouge" représentée par le communisme devenant la métaphore des invasions ou des menaces extra-terrestres. Dans la course à la conquête spatiale, la Russie est en avance et la peur du nucléaire, suite au bombardement d'Hiroshima et de Nagasaki, est encore bien présente dans les esprits. C'est en 1960 que l'Allemagne de l'Est, avec l'aide de la Pologne, décide de produire, grâce à la D.E.F.A. (la société de production cinématographique du pays), son premier film de S-F, adaptation du roman de Stanislaw Lem, Astronauci, paru en 1951. Après plusieurs remaniements du scénario, le réalisateur Kurt Maetzig se retrouve au commande de Der schweigende Stern ou L'Etoile du Silence pour son titre français. Un titre français qui évoque très bien la planète de destination que vont chercher à atteindre les astronautes dans le film, à savoir Venus, également appelée Etoile du Berger et qui, dans ce film, est totalement déserte de toute vie, d'où l'emploi du terme silence bien sûr. Avec un charme désuet et un côté rétro évidemment assumé puisque le film date de 1960, L'Etoile du Silence nous présente un casting international, ce qui peut surprendre puisqu'on se serait plutôt attendu à ne voir parmi l'équipage que des Allemands, des Polonais ou des Russes, afin de bien mettre en avant l'idéologie communiste. Que nenni ! Nous sommes en présence d'un équipe hétéroclite et diversifié, avec un Allemand bien sûr mais aussi un Américain, un Chinois, une Japonaise et même un Africain entre autres ! La situation étant grave (un message trouvé dans un artefact laisse à supposer que la Terre va être la cible d'une attaque en provenance de Venus), les différentes nations du Monde se tiennent main dans la main et s'en vont lutter et essayer de trouver une solution de paix ensemble ! C'est beau ! La cohabitation entre ces personnalités si différentes se fait d'ailleurs sans heurt et c'est dans une réelle entraide que va se dérouler la mission spatiale dont le trajet puis l'exploration de Venus va nous réserver quelques rebondissements venant dynamiser l'action : fusée entrant dans une pluie de météores, découverte d'une Venus totalement inhabitée mais n'étant pas sans danger, tentative désespérée de redécoller pour la Terre et autres petites péripéties attendent équipage et spectateurs, le tout dans une ambiance kitsch mais colorée, le film bénéficiant de très chouettes décors et de maquettes franchement réussies. L'intérieur de la fusée, avec un passage en apesanteur bien géré, est assez crédible, avec tous ces écrans lumineux, ces divers cadrans et boutons de commandes et ces hublots nous permettant d'admirer la Terre, la surface de la Lune, la pluie de météores ou la noirceur de l'infini. Le décor servant à la planète Venus n'est pas en reste, avec des objets et surfaces en verre, des cratères volcaniques, des insectes robotisés ou du magma qui semble vivant et qui va pourchasser les membres de l'équipage lors d'une séquence à la mise en scène et aux effets-spéciaux impeccables pour l'époque. Les scénaristes ont même penser à intégrer à l'équipage Omega, un petit robot sur chenille doué d'une grande intelligence. L'histoire en elle-même est intéressante et propose un discours positif sur la course à l'armement et ses dangers bien réels. En faisant de Venus une planète morte, dont la vie a été totalement anéantie suite à une explosion atomique causée par un dysfonctionnement de l'arme qui devait être utilisée contre la Terre, L'Etoile du Silence met les humains face à eux-mêmes, les mettant en garde contre les armes de destruction massive qu'ils ont créé et qui peuvent se retourner contre eux et contre leur propre planète, causant des dommages irréparables. Le film de Kurt Maetzig prône la tolérance, la fraternité entre nations et par les temps qui courent, ce message symbolique de paix et de réflexion fait du bien. Réservés aux amateurs de S-F vintage, L'Etoile du Silence est une tentative réussie de la part de l'Allemagne de l'Est et la Pologne, qui attendrons pourtant dix ans avant de se relancer dans le film de S-F, avec Signal - une aventure de l'espace de Gottfried Kolditz. Le film de Kurt Maetzig a de belles qualités visuelles et scénaristiques et il devrait faire passer un bon moment au public friand de ce type de film qui se regarde avec un brin de nostalgie dans les yeux. A noter qu'il existe un montage américain du film sous le titre First Spaceship on Venus.

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS


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