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LE MONSTRE ATTAQUE

 

LE MONSTRE ATTAQUE
(Alien 2: Sulla Terra)


Réalisateur Ciro Ippolito, Biagio Proietti
Année : 1980
Scénariste Ciro Ippolito, Biagio Proietti
Pays Italie
Genre : Horreur, S-F
Interdiction : -16 ans
Avec : Belinda Mayne, Mark Bodin, Roberto Barrese, Michele Soavi...


L'HISTOIRE Tandis que toutes les radios et télés de San Diego commentent la mystérieuse disparition de deux astronautes lors de leur retour sur Terre, et que d'étranges pierres bleues font leur apparition sur la côté Est, Thelma Joyce s'apprête à une nouvelle exploration souterraine avec son équipe de six spéléologues. Parmi ceux-ci, Burt ramasse un de ces jolis cailloux qu'il offre à sa collègue Jill. Bientôt, les spéléologues s'enfoncent sous terre, hors de portée du monde, loin d'imaginer que la pierre renferme une entité qui les contaminera l'un après l'autre...

MON AVIS : Les rois de la contrefaçon ou de la suite non officielle ont encore frappé en 1980 ! Je veux bien sûr parler des réalisateurs italiens, spécialistes de la copie des succès américains ou du retitrage sauvage faisant passer un de leurs films pour une suite même si le rapport n'est que lointain, je ne vais pas vous l'apprendre. En 1979, Ridley Scott terrifie les spectateurs du monde entier avec Alien le Huitième Passager. Il n'en fallait pas plus pour que des producteurs italiens décident de mettre en scène un film avec une entité extra-terrestre, sans allouer au réalisateur choisi un budget conséquent lui permettant de rivaliser avec le modèle ! Ce réalisateur, c'est Ciro Ippolito, un illustre inconnu qui ne réalisera que huit films au cours de sa carrière. Il demande au scénariste Biagio Proietti, qui sera également producteur associé sur le film, de lui rédiger un script et de l'aider à la mise en scène. Ce dernier écrit donc un scénario dont Ciro Ippolito ne gardera pas grand chose, ce qui causera un petit différent et pas mal de rancœur entre les deux hommes. Proietti étant en contrat avec la Rai, il n'a le temps que de filmer une séquence de spéléologie avant de devoir quitter le tournage. Ciro Ippolito se retrouve donc seul aux commandes du projet et sous le pseudonyme américain de Sam Cromwell, il tourne donc Alien 2: Sulla Terra, carrément ! La Twentieth Century Fox intentera un procès, qu'elle perdra, le réalisateur prouvant que le terme Alien existait avant l'oeuvre de Ridley Scott, dans un livre de 1930 ! Malin les Italiens ! En France, le film sortira en catimini en province en 1981, sous le titre moins problématique et mensonger de Le Monstre attaque. Il fera par contre les beaux jours des vidéos-clubs, étant édité en VHS chez plusieurs labels. Le souci, c'est que Le Monstre Attaque se déroule principalement sous terre, dans des grottes et qu'il y a donc pas mal de scènes peu éclairées, ce qui, en VHS, est une calamité pour le spectateur qui ne discerne donc pas grand chose. La sortie en BR et dans une copie splendide du film chez Le Chat qui Fume va permettre de remettre les pendules à l'heure et d'apprécier pleinement ce film Bis sans budget mais pas désagréable pour autant. Le Monstre attaque n'a pourtant pas une réputation très flatteuse et il faut bien reconnaître qu'on n'a pas affaire à un grand classique du genre. Le manque de moyen financier se ressent tout au long du visionnage et le rythme n'est pas toujours très énergique. Néanmoins, il y a des choses à retenir. Déjà le décor principal : le film a été tourné principalement dans les grottes de Castellana, dans la région des Pouilles et il faut bien avouer qu'elles sont superbes, avec des milliers de stalactiques et stalagmites qui ravissent l’œil et donnent souvent un aspect inquiétant au lieu de l'action. Le casting s'en sort plutôt bien, notamment Belinda Mayne et Mark Bodin ainsi qu'un certain Michele Soavi ! Bon, on passera sur le fait que l'héroïne a un pouvoir médiumnique et qu'elle pressant les choses ou les drames à venir, car ça n'apporte pas grand chose au récit en fin de compte mais pourquoi pas après tout. Plus intéressant sera le fait que l'entité extra-terrestre peut contrôler un être humain, ce qui crée une certaine paranoïa au sein de l'équipe de spéléologues et préfigure donc un film comme The Thing. Il est dommage que l'argent n'a pas été au rendez-vous car l'entité extra-terrestre n'est pas terriblement représentée à l'écran. On ne sait d'ailleurs pas vraiment à quoi elle ressemble vraiment au final et c'est un peu dommage. Selon la légende, il semblerait que Ciro Ippolito se soit servi dans l'enveloppe budgétaire pour s'acheter une nouvelle voiture, ceci expliquant peut être cela ! Par contre, au niveau des dégâts qu'elle peut provoquer chez ses victimes, là c'est nettement plus sympa, avec quelques petits effets gore efficaces et assez jouissifs, notamment quand elle sort de l’œil d'une pauvre fille ou fait se décapiter la tête d'une autre victime, le tout avec moult effusions sanguinolentes. On aura d'autres petites joyeusetés gore à se mettre sous la dent par la suite et c'est bien ça qui rend distrayant Le Monstre attaque. Surtout que, comparée à l'image VHS, l'image du Blu-Ray permet de tout discerner et d'en avoir pour son argent. Je n'irai pas jusqu'à dire que ça élève le niveau du film, loin s'en faut, mais ça lui donne tout de même un intérêt rehaussé. On appréciera aussi le final, très nihiliste et très Quatrième Dimension, tout comme la partition musicale du duo Guido et Maurizio de Angelis. En tout cas, 25 ans avant The Descent, Le Monstre attaque envoyait déjà un groupe de spéléologues au fond d'une grotte et le mettait face à un danger non-humain. Croyez-le ou non mais Ciro Ippolito a intenté un procès contre le film de Neil Marshall pour similitude au niveau de l'histoire ! C'est quand même l'hôpital qui se fout de la charité. Il n'a pas eu gain de cause, heureusement. Reste donc une petite série B tournée avec pas mal de système D, qui ne révolutionne rien mais qui, pour ma part, vaut mieux que ce qu'on en dit. Pas transcendant mais correct ! 

* Disponible en BR chez LE CHAT QUI FUME