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LES LINCEULS

 

LES LINCEULS
(The Shrouds)

Réalisateur : David Cronenberg
Année : 2024
Scénariste : David Cronenberg
Pays : Canada, France
Genre : Science-fiction, Drame
Interdiction : -12 ans
Avec : Vincent Cassel, Diane Kruger, Guy Pearce, Sandrine Holt...


L'HISTOIRE Karsh, 50 ans, est un homme d’affaires renommé. Inconsolable depuis le décès de son épouse, il invente un système révolutionnaire et controversé, GraveTech, qui permet aux vivants de se connecter à leurs chers disparus dans leurs linceuls. Une nuit, plusieurs tombes, dont celle de sa femme, sont vandalisées. Karsh se met en quête des coupables...

MON AVIS : Regarder un film de David Cronenberg, c'est être sûr d'assister à une oeuvre atypique, dans laquelle le corps sera mis à l'honneur la plupart du temps. Une thématique qui tient à coeur l'auteur canadien depuis Frissons en 1975 et qui n'aura eu de cesse de se renouveler, à travers des films tels Rage (1977), Scanners (1981), Videodrome (1983), La Mouche (1986), Faux Semblants (1988) ou bien encore Crash (1996) entre autres. Et puis, à partir de 2005, David Cronenberg s'est mis à délaisser les univers fantastiques pour bifurquer vers les thrillers sombre et brutaux ou des films plus abordables, à l'image de A History of Violence (2005), Les Promesses de l'Ombre (2007), A Dangerous Method (2011), Cosmopolis (2012) ou Maps of the Stars par exemple. Il faudra attendre 2022 et Les Crimes du Futur pour retrouver le Cronenberg des débuts. J'avoue que j'ai un peu délaissé ce réalisateur à partir des années 2000, quand il a mis de côté le fantastique et le body horror. Les avis sur Les Linceuls, son dernier film en date, qu'il réalise à l'âge de 81 ans en 2024, n'étaient pas très enthousiastes pour la plupart. Bien m'en a pris d'avoir tenté l'expérience car j'ai beaucoup apprécié cette proposition. Il faut savoir que ce film est important pour le réalisateur car il l'a écrit après le décès de sa femme Carolyn Cronenberg en 2017, une mort qui l'a bouleversé et dont il ne s'est jamais véritablement remis. Conçu au départ comme une oeuvre de science-fiction mettant en avant le rapport entre les morts et les vivants, Les Linceuls est devenu un travail sur le deuil et la mémoire, et par la-même un exutoire à la tristesse infinie de David Cronenberg. Dire que le réalisateur parle de lui dans ce film est un euphémisme. Il suffit de voir le look de Vincent Cassel, qui devient ici un sosie de Cronenberg ! La ressemblance est frappante et ne laisse guère indifférente. Qui plus est, le corps redevient une thématique majeure du film, et notamment à travers cette invention qui permet aux vivants de voir, à travers un écran placé sur les pierres tombales des défunts, ces derniers à travers un linceul bardé d'éléctroniques. Les familles peuvent à loisir observer le cadavre de leur défunt, et ce, a tous les stades de décompositions, et en haute définition ! Ce qui pourrait paraître abject et ecoeurant devient ici poétique, et la preuve d'un amour sincère pour les disparus, qu'on peut donc accompagner encore plus loin dans le processus mortuaire. Le personnage de Karsh voue un amour sans faille à sa défunte épouse, Becca, et il en reste inconsolable. D'où cette invention technologique, lui permettant de rester en contact avec elle. Mais lorsque plusieurs tombes de son cimetière high-tech sont profanés, et que son logiciel est hacké, Karsh se lance dans une course contre le temps pour comprendre et démêler les tenants et aboutissants qui ont conduit à ces actions. Le film devient alors un thriller science-fictionnel moderne, où le deuil tient une place prépondérante. Le rythme du film reste assez contemplatif, il y a beaucoup de dialogues entre les personnages mais personnellement, je n'ai jamais trouvé ça ennuyeux. J'ai été happé par ce récit somme toute complexe, aux ramifications diverses, porté par un très bon Vincent Cassel mais aussi une Diane Kruger qui joue un triple-rôles et se donne à 100% dans ses différents personnage, dont celui d'une IA ! Comme déjà dit, le récit est parfois compliqué à suivre, notamment avec des séquences de souvenirs qui, pour le coup, portent assurément la marque Cronenbergienne, les transformations du corps de Diane Kruger suite aux affres du cancer et des diverses opérations qu'il subit, mettant assez mal à l'aise le spectateur. On essaye, comme Cassel, de démêler les rouages ayant entraîné ce sabotage du cimetière et le piratage de la technologie GraveTech et de comprendre à qui pourrait profiter ces actions néfastes : Russes ? Chinois ? On nous parle de réseaux mondiaux qui seraient connectés via les tombes et les linceuls technologiques inventés par le héros, avec des disgressions complotistes intéressantes. Et ce beau-frère expert en informatique qui semble avoir un peu de rancoeur envers Karsh, a-t-il quelque chose à voir avec tout ça ? Ou bien la soeur de la défunte, qui est son portrait craché ? Ou bien encore cette entrepreneuse asiatique, dont le mari est en train de mourir et qui souhaite parrainé un nouveau cimetière high-tech ? Autant de possibilités qui tiennent en haleine et maintiennent, pour ma part en tout cas, un intérêt constant. Et si la solution tenait en une phrase, celle prononcée par Karsh lui-même et que je ne dévoilerai pas ici ? A vous de voir ! En tout cas, la scène finale nous convainc d'un fait. Quand l'amour est éternel, la personne qui reste ne cherche qu'une chose : retrouver l'être perdue chez les autres car personne ne pourra jamais la remplacer. Les Linceuls, un film loin d'être mineur dans la filmographie de David Cronenberg

* Disponible en DVD, BR et 4K chez PYRAMIDE VIDEO



L'EVALUATION

 

L'EVALUATION
(The Assessment)

Réalisateur : Fleur Fortuné
Année : 2024
Scénariste Nell Garfath Cox, Dave Thomas, John Donnelly
Pays : Angleterre, USA, Allemagne
Genre : Science-fiction, drame
Interdiction : /
Avec : Elizabeth Olsen, Alicia Vikander, Himesh Patel, Minnie Driver...


L'HISTOIRE Dans un futur proche où la parentalité est strictement contrôlée, Mia et Aaryan ont la bonne surprise de voir leur dossier pour avoir un enfant être accepté. Mais pour devenir parent, il leur faudra réussir un test de sept jours, durant lesquels une examinatrice, Virginia, va rester avec eux à chaque moment de la journée et de la nuit, se faisant passer pour un enfant pour voir leur réaction. L'évaluation va rapidement tourner au cauchemar pour le couple...

MON AVIS : Décidément, la question de la parentalité dans un monde futuriste est à la mode en ce moment. En 2023, le couple Emilia ClarkeChiwetel Ejiofor était déjà confronté à cette question dans The Pod Génération. En 2024, c'est Elizabeth Olsen / Himesh Patel qui se voit à leur tour confronter à cette thématique dans L'évaluation, premier film de la Française Fleur Fortuné. Dans les deux cas, ce qui doit logiquement être une source de bonheur, à savoir accueillir prochainement un enfant au sein de sa famille, va devenir un cauchemar pour le couple, fragilisant ce dernier jusqu'au point de rupture. Dans les deux cas, on nous présente un avenir peu réjouissant, avec une ambiance qui lorgne vers la série-télévisée Black Mirror. Si The Pod Génération conservait toutefois une approche comédie de science-fiction romantique à travers son sujet, L'évaluation offre de la science-fiction réflexive dépressive, qui plombe le moral, à l'image de ses deux protagonoistes qui vont en voir de toutes les couleurs. Les années 70 proposaient déjà ce type de S-F, on pense à des films tel L'âge de cristal, Génération Proteus, Soleil Vert, Population Zéro ou Silent Running par exemple, des dystopies nihilistes qui ne font guère sourires et ne donnent pas une vision très optimiste de l'avenir. A travers cette évaluation, la réalisatrice traite des difficultés à devenir parent, à gérer cette intrusion d'un nouvel élément au sein d'un couple, intrusion qui chamboule le quotidien et qui peut se révéler une redoutable épreuve pour ceux qui ne sont pas prêt à faire des sacrifices vis à vis de leur vie d'avant. Alicia Vikander interprète l'examinatrice Virginia, qui va donc, durant sept jours, se faire passer pour un bébé ou un jeune enfant, enchaînant les bétises pour pousser le couple dans ses derniers retranchements. La vie privée du couple va totalement disparaître une fois Virginia sur place : aucune intimité, même durant une relation sexuelle ; comportement colérique de l'enfant, pour voir la réaction des parents et leur capacité à gérer les situations difficiles et j'en passe, l'évaluation vire au cauchemar pour les futurs parents, qui voient leur couple se fragiliser, s'ébrêcher jour après jour. Les failles sont mises à nu, implacables et le malaise s'installe durablement, autant pour les protagonistes que pour les spectateurs, malmenés par les images et l'ambiance oppressante du film. Les séquences dans lesquelles Alicia Vikander joue à être une enfant capricieuse sont perturbantes et amènent le film dans une sorte d'absurdité visuelle, qui déstabilise et interroge. On se croirait dans un délire à la Mother! de Darren Aronofsky, où tout part en vrille et où tout est fait pour maltraîter, bousculer le public, lui faire perdre ses repères et l'amener dans un univers perturbant et perturbé, sous couvert d'une allégorie sociétale (pourquoi vouloir un enfant, telle est la question que pose le film), teintée de questions écologiques dans le cas de L'évaluation. Si la prestation du casting est très bonne, Elizabeth Olsen et Alicia Vikander surnageant au dessus du reste, il n'en reste que le film de Fleur Fortuné demande un effort, tant il s'éloigne du simple divertissement du samedi soir. Souvent contemplatif, très minimaliste, traité à la manière d'un huis-clos, avec parfois quelques scènes extérieures tout de même, il reste assez difficile d'accès et ne donne pas vraiment envie d'être parent dans ce type de futur post-apocalyptique. Visuellement, il est très travaillé, normal pour une réalisatrice qui vient du monde des clips-vidéos. Intrigant, posant des questions intéressantes sur l'humanité elle-même, source de sa propre destruction. Une expérience à part. 

 

NOIRES SONT LES GALAXIES

 

 NOIRES SONT LES GALAXIES
(Noires sont les Galaxies)

Réalisateur Daniel Moosmann
Année : 1981
Scénariste Jacques Armand
Pays : France
Genre : Science-fiction, série-télé
Interdiction : /
Avec : Richard Fontana, Catherine Leprince, Catriona MacColl, François Perrot ...


L'HISTOIRE : Le docteur Patrick Piot sauve d'une agression la jeune Coretta. L'agresseur, patron de la jeune femme, meurt dans la lutte. Un inconnu récupère le corps et semble mêler au trafic de cadavres qui a lieu dans la région. Ce dernier retrouve Coretta et lui demande de lui procurer le corps d'une jeune femme de 25 ans en échange d'une grosse somme d'argent. Coretta en parle à Patrick qui refuse. L'inconnu la menace et Coretta parvient à convaincre Patrick, qui, une fois l'affaire terminée, ne veut plus la voir. Un peu plus tard, Coretta tombe sur un homme qui n'est autre que son patron décédé mais ce dernier ne semble pas la reconnaître et se fait appeler Maubourdin ! Paniquée, elle en parle à Patrick et tous deux se rendent à la boutique de bijoux tenue par Maubourdin. Patrick ne peut que constater ce qui semble invraisemblable. Ils se font inviter chez Maubourdin et découvre que sa femme n'est autre que le cadavre de la jeune fille, elle aussi bien vivante ! Un peu plus tard, madame Maubourdin demande à Patrick de venir chez elle et lui dévoile la vérité : elle et son mari sont issus d'une race extra-terrestre déportée sur Terre qui utilise les enveloppes corporelles terriennes pour se fondre dans le décor, leur planète étant ravagée par la pollution...

MON AVIS : De cette mini-série, je n'avais qu'un très vague souvenir à propos de plantes sortant d'un corps et pour cause, j'avais juste sept ans en 1981, date de diffusion sur Antenne 2 des quatre épisodes. Je viens enfin de la revoir en 2025 puisque le Père-Noël m'a apporté le coffret DVD édité par Elephant Films. Il ne devait pas y avoir beaucoup de série française de science-fiction à cette époque, même si, grâce à l'INA, on a pu découvrir pas mal de productions de genre fantastiques made in France tournées pour la télévision. Noires sont les Galaxies en est l'une des plus intrigantes, assurément. Son récit nous rappelle L'invasion des Profanateurs de Sépultures, classique de la S-F 50's. Le premier épisode prend tout son temps et ne nous offre quasiment aucune scène de science-fiction, hormis les yeux d'un personnage qui deviennent blanc lumineux. On y découvre les principaux protagonistes, à savoir Patrick (Richard Fontana) et Coretta (Catherine Leprince), ainsi qu'un mystérieux inconnu à moustache (Stéphane Bouy) qui s'amuse à récupérer des cadavres. Est-ce pour se livrer à un trafic rémunérateur ? On n'en saura pas plus pour le moment. Le second épisode gagne en intérêt puisque deux cadavres semblent être revenus à la vie ! L'un est l'ex-patron de Coretta (François Perrot) et l'autre une jeune femme qui était pourtant raide morte à la morgue (Catriona MacColl, oui, oui, l'actrice des meilleurs films de Lucio Fulci !) Ces deux-là ne semblent avoir aucun souvenir de leur ancienne vie et on se demande, comme les deux héros de l'aventure, qu'est-ce que c'est que ce bazar ! On aura un début d'explication qui fait réellement bifurquer l'épisode dans la pure science-fiction, notamment lors de la dernière image qui nous montre une sorte de base extra-terrestre cachée dans une usine désaffectée. Le troisième épisode enfonce le clou avec plus de détails sur les Exis, des extra-terrestres qui sont venus sur Terre suite à une guerre sur leur planète, poussée à l'exile par une race dominante t qui se servent de l'enveloppe corporelle des défunts pour exister sur notre planète. On plonge même dans l'épouvante quand on découvre un de ces extra-terrestres le corps éventré par... une plante ! Il semblerait que la faction dominante soit aussi sur Terre, bien déterminée à éradiquer les Exis. Une guerre raciale donc, où les plus forts veulent exterminer les plus faibles, et utilisent pour se faire une graine de plante qui se met à pousser à l'intérieur de l'hôte jusqu'à atteindre sa maturité puis sort de manière plutôt brutale de ce dernier. On imagine la tête des téléspectateurs de l'époque ! Le dernier épisode verra Patrick tenter de trouver une solution à cette invasion extra-terrestre. Si le scénario de Noires sont les Galaxies est franchement intéressant, si certaines images restent en mémoire, en particulier suite à l'éclosion des plantes à l'intérieur des corps humains, la série en elle-même porte le poids des années et il faut se remettre dans le contexte de l'époque pour l'apprécier. Ceux qui trouvent que Derrick manque de rythme ne tenteront même pas le premier épisode car la mini-série dans son entièreté est d'une lenteur totale et rien ne viendra augmenter ou dynamiser sa mise en scène mollassonne. Les acteurs ne sont pas mauvais, sans être exceptionnels non plus. La musique, très jazzy, ne m'a pas emballée plus que ça. Lancinante, contemplative à l'extrême, Noires sont les Galaxies ne correspond évidemment plus au canon des films ou séries actuels et il fera faire preuve de persévérance et de tolérance pour enchaîner les quatre épisodes. Ceux qui le feront en sortiront séduits s'il adhère à la science-fiction, de qualité ici et qui se paraît déjà d'un postulat écologique.



TAMMY AND THE T-REX

 

TAMMY AND THE T-REX
(Tammy and the T-Rex)

Réalisateur Stewart Raffill
Année : 1994
Scénariste Stewart Raffill, Gary Brockette
Pays : Etats-Unis
Genre : Comédie, Science-fiction, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Denise Richards, Paul Walker, Ellen Dubin, Terry Kiser...


L'HISTOIRE : Tammy est amoureuse de Michael mais leur relation est compliquée à cause de Billy, l'ex de Tammy qui refuse de la voir dans les bras d'un autre. Pour se venger d'une altercation, Billy kidnappe Michael et le laisse seul au milieu d'un parc dans lequel les animaux sauvages sont en liberté. L'adolescent est attaqué par un lion et emmené à l'hôpital. Dans le coma, l'établissement fait appel au docteur Wachenstein, qui s'empare du corps de Michael dans un tout autre but que de le sauver. Il va en effet transplanter le cerveau du garçon dans le crâne de son dinosaure en animatronique ! L'opération réussie et le Tyrannosaure se voit doté de la conscience de Michael. Parvenant à s'échapper du laboratoire, le dinosaure va tenter de retrouver Tammy...

MON AVIS : Vous avez bien lu, vous ne rêvez pas, vous n'êtes pas dans la quatrième dimension. Ce film au scénario totalement what the fuck ?! provient d'une opportunité donnée au réalisateur, à savoir pouvoir se servir durant deux semaines d'un dinosaure en animatronique avant que ce dernier ne soit envoyé dans un parc d'attraction. Un défi qui ne fait pas peur à Stewart Raffill, metteur en scène de Philadelphia Experiment, Les Guerriers des étoiles ou Mac et Moi, qui va donc saisir cette occasion et réaliser un véritable ovni cinématographique, écrivant le scénario au fur et à mesure des jours de tournage avec son scénariste Gary Brockette, pour un résultat assez surprenant et plutôt réussi au final ! Forcément, avec un tel sujet et pas beaucoup de budget, il ne faut pas s'attendre à un remake de Jurassic Park, sorti l'année précédente. L'option comédie délirante et farfelue est donc retenue, ce qui s'avère en effet être la meilleure option car le dinosaure en animatronique est assez rigide en plus de ça. Pour interpréter Michael, qui verra donc son cerveau atterrir dans le crâne métallique du T-Rex, c'est le tout jeune Paul Walker qui est sélectionné, oui, oui, la star de Fast and Furious. Il a bien de la chance puisque sa fiancée folle amoureuse dans le film ne sera autre que la sublime Denise Richards, qui trouve ici son premier rôle principal pour ce qui est sa seconde apparition dans un film. Un duo vraiment charmant et qui fonctionne du tonnerre, bien mieux que le dinosaure en tout cas. Une fois que le monstre préhistorique se voit doté du cerveau de Michael, lors d'une séquence bien gore car oui, Tammy and the T-Rex se montre aussi généreux dans ce domaine, c'est parti pour le grand n'importe quoi jubilatoire, qui voit donc Denise Richards faire les yeux doux à un monstre de plus de 3m de haut et pas franchement très sexy ! Oui mais elle est toujours amoureuse de Michael, et ce, quelque soit son apparence ! C'est beau l'amour ! Le film aligne les séquences hallucinantes de surréalisme mais l'ambiance est tellement fun qu'en fait, ça passe tout seul si on accepte le délire proposé. Le reste du casting est tout aussi sympa, que ce soit Terry Kiser qui joue le savant fou, Ellen Dubin dans le rôle de son assistante au décolleté plongeant ou  bien encore l'équipe de policiers pieds-nickels entre autres. Voir Denise Richards dans une superbe rouge rouge chevaucher le T-Rex est un grand moment, les morts violentes provoquées par la bestiole jouent avec le gore bon enfant, l'amputation du cerveau de Paul Walker est jubilatoire, bref, Tammy and the T-Rex avait tout du navet en puissance et se transforme en nanar hautement sympathique au final, qui à en plus la bonne idée de se terminer par un strip-tease sexy de mademoiselle Richards ! Vous voulez vous marrer, ce film est fait pour ça ! A noter qu'au départ du projet, et même dans le générique de fin, le personnage de Denise Richards est nommé Tanny avec 2N et on ne sait pourquoi c'est devenu Tammy, avec 2M... 

 

ALIEN ROMULUS

 

ALIEN ROMULUS
(Alien Romulus)


Réalisateur : Fede Alvarez
Année : 2024
Scénariste Fede Alvarez, Rodolfo Sayagues
Pays Angleterre, États-Unis, Hongrie, Australie, Nouvelle-Zélande, Canada
Genre : Science-fiction, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Cailee Spaeny, David Jonsson, Archie Renaux, Isabela Merced, Aileen Wu...


L'HISTOIRE : Un vaisseau récupère un bout d'épave du Nostromo. Par la suite, le vaisseau est repéré à la dérive, sans personne à son bord. Ne pouvant obtenir un passeport pour quitter une planète minière dans laquelle il n'y a jamais de soleil, un groupe d'adolescents décident de se rendre à l'intérieur du vaisseau à la dérive pour récupérer des caissons cryogéniques afin de les utiliser pour se rendre sur une planète qui nécessite un voyage de neuf ans. Alors qu’il entreprend des fouilles dans le vaisseau abandonnée, le groupe de jeunes voyageurs se retrouve confronté à la forme de vie la plus terrifiante de l'univers…

MON AVIS : Fort de son succès avec le remake d'Evil Dead en 2013, l'Uruguayen Fede Alvarez poursuit sa carrière américaine avec avec Don't Breathe : La Maison des ténèbres en 2016 puis Millénium : Ce qui ne me tue pas en 2018. Il met ensuite en scène les 9 épisodes de sa série Calls en 2021 avant de s'attaquer à un monument, à savoir la saga Alien, initiée en 1979 par Ridley Scott (Alien le Huitième Passager), poursuivie en 1986 par James Cameron (Aliens le retour), par David Fincher en 1992 (Alien 3), par Jean-Pierre Jeunet en 1997 (Alien la Resurrection) puis reprise par Ridley Scott en 2012 (Prometheus) et 2017 (Alien Covenant). Une saga qui a aussi connue des dérivées, avec les Alien vs Predator en 2004 et Aliens vs Predator en 2007, sans compter les jeux vidéos, Comics et j'en passe. Avouons que les deux derniers films de la saga mis en scène par Ridley Scott n'ont pas convaincu les fans, ce qui explique l'absence sur les écrans de cinéma de l'extraterrestre le plus dangereux de l'univers durant sept ans. Mais le Xenomorphe n'a pas dit son dernier mot et c'est donc Fede Alvarez qui reçoit la tâche de redorer son blason, mais avec un cahier des charges plutôt stricte apparemment, ce qui ne lui laisse pas énormément de marge de manœuvre. A l'arrivée, on se retrouve pourtant avec un film diablement efficace, qui ne verse pas trop dans l'action débridée mais préfère renouer avec la notion de stress et de peur, envoyant un groupe d'ados déambuler dans des dédales de couloirs dans lesquels Facehugger et Xénomorphes peuvent surgir de n'importe où. Situé entre le premier film et le second, Alien Romulus assène plusieurs clins d'œil aux spectateurs, s'amuse avec du fan-service à travers quelques répliques et situations mais dans l'ensemble, le job est fait et bien fait, notamment grâce à des effets spéciaux à l'ancienne en ce qui concerne les créatures du film, ce qui lui donne un côté plus anxiogène et efficace pour ma part. Certaines séquences sont vraiment très réussies, comme celle des facehuggers soumis à la gravitation entre autres. Les Xénomorphes assurent comme il faut, se révélant toujours aussi redoutables et agressifs. Il manque peut-être quelques attaques supplémentaires pour pinailler mais ça reste on ne peut plus correct et qualitatif. J'ai beaucoup apprécié le fait qu'on retrouve Ian Holm, certes décédé en 2020 mais qui a été recréé pour les besoins de l'histoire et, tout comme Peter Cushing dans Rogue One, si on voit qu'il manque l'âme de l'acteur, l'aspect émotion est bien présent et cette résurrection trouve totalement sa logique au sein du récit même si, attention, il ne s'agit pas de Ash, le cyborg du film de 1979 ! Pour conclure, Alien Romulus est pour moi un très bon volet venant s'ajouter à la saga, que je prendrais plaisir à revoir...


LE MONSTRE ATTAQUE

 

LE MONSTRE ATTAQUE
(Alien 2: Sulla Terra)


Réalisateur Ciro Ippolito, Biagio Proietti
Année : 1980
Scénariste Ciro Ippolito, Biagio Proietti
Pays Italie
Genre : Horreur, S-F
Interdiction : -16 ans
Avec : Belinda Mayne, Mark Bodin, Roberto Barrese, Michele Soavi...


L'HISTOIRE Tandis que toutes les radios et télés de San Diego commentent la mystérieuse disparition de deux astronautes lors de leur retour sur Terre, et que d'étranges pierres bleues font leur apparition sur la côté Est, Thelma Joyce s'apprête à une nouvelle exploration souterraine avec son équipe de six spéléologues. Parmi ceux-ci, Burt ramasse un de ces jolis cailloux qu'il offre à sa collègue Jill. Bientôt, les spéléologues s'enfoncent sous terre, hors de portée du monde, loin d'imaginer que la pierre renferme une entité qui les contaminera l'un après l'autre...

MON AVIS : Les rois de la contrefaçon ou de la suite non officielle ont encore frappé en 1980 ! Je veux bien sûr parler des réalisateurs italiens, spécialistes de la copie des succès américains ou du retitrage sauvage faisant passer un de leurs films pour une suite même si le rapport n'est que lointain, je ne vais pas vous l'apprendre. En 1979, Ridley Scott terrifie les spectateurs du monde entier avec Alien le Huitième Passager. Il n'en fallait pas plus pour que des producteurs italiens décident de mettre en scène un film avec une entité extra-terrestre, sans allouer au réalisateur choisi un budget conséquent lui permettant de rivaliser avec le modèle ! Ce réalisateur, c'est Ciro Ippolito, un illustre inconnu qui ne réalisera que huit films au cours de sa carrière. Il demande au scénariste Biagio Proietti, qui sera également producteur associé sur le film, de lui rédiger un script et de l'aider à la mise en scène. Ce dernier écrit donc un scénario dont Ciro Ippolito ne gardera pas grand chose, ce qui causera un petit différent et pas mal de rancœur entre les deux hommes. Proietti étant en contrat avec la Rai, il n'a le temps que de filmer une séquence de spéléologie avant de devoir quitter le tournage. Ciro Ippolito se retrouve donc seul aux commandes du projet et sous le pseudonyme américain de Sam Cromwell, il tourne donc Alien 2: Sulla Terra, carrément ! La Twentieth Century Fox intentera un procès, qu'elle perdra, le réalisateur prouvant que le terme Alien existait avant l'oeuvre de Ridley Scott, dans un livre de 1930 ! Malin les Italiens ! En France, le film sortira en catimini en province en 1981, sous le titre moins problématique et mensonger de Le Monstre attaque. Il fera par contre les beaux jours des vidéos-clubs, étant édité en VHS chez plusieurs labels. Le souci, c'est que Le Monstre Attaque se déroule principalement sous terre, dans des grottes et qu'il y a donc pas mal de scènes peu éclairées, ce qui, en VHS, est une calamité pour le spectateur qui ne discerne donc pas grand chose. La sortie en BR et dans une copie splendide du film chez Le Chat qui Fume va permettre de remettre les pendules à l'heure et d'apprécier pleinement ce film Bis sans budget mais pas désagréable pour autant. Le Monstre attaque n'a pourtant pas une réputation très flatteuse et il faut bien reconnaître qu'on n'a pas affaire à un grand classique du genre. Le manque de moyen financier se ressent tout au long du visionnage et le rythme n'est pas toujours très énergique. Néanmoins, il y a des choses à retenir. Déjà le décor principal : le film a été tourné principalement dans les grottes de Castellana, dans la région des Pouilles et il faut bien avouer qu'elles sont superbes, avec des milliers de stalactiques et stalagmites qui ravissent l’œil et donnent souvent un aspect inquiétant au lieu de l'action. Le casting s'en sort plutôt bien, notamment Belinda Mayne et Mark Bodin ainsi qu'un certain Michele Soavi ! Bon, on passera sur le fait que l'héroïne a un pouvoir médiumnique et qu'elle pressant les choses ou les drames à venir, car ça n'apporte pas grand chose au récit en fin de compte mais pourquoi pas après tout. Plus intéressant sera le fait que l'entité extra-terrestre peut contrôler un être humain, ce qui crée une certaine paranoïa au sein de l'équipe de spéléologues et préfigure donc un film comme The Thing. Il est dommage que l'argent n'a pas été au rendez-vous car l'entité extra-terrestre n'est pas terriblement représentée à l'écran. On ne sait d'ailleurs pas vraiment à quoi elle ressemble vraiment au final et c'est un peu dommage. Selon la légende, il semblerait que Ciro Ippolito se soit servi dans l'enveloppe budgétaire pour s'acheter une nouvelle voiture, ceci expliquant peut être cela ! Par contre, au niveau des dégâts qu'elle peut provoquer chez ses victimes, là c'est nettement plus sympa, avec quelques petits effets gore efficaces et assez jouissifs, notamment quand elle sort de l’œil d'une pauvre fille ou fait se décapiter la tête d'une autre victime, le tout avec moult effusions sanguinolentes. On aura d'autres petites joyeusetés gore à se mettre sous la dent par la suite et c'est bien ça qui rend distrayant Le Monstre attaque. Surtout que, comparée à l'image VHS, l'image du Blu-Ray permet de tout discerner et d'en avoir pour son argent. Je n'irai pas jusqu'à dire que ça élève le niveau du film, loin s'en faut, mais ça lui donne tout de même un intérêt rehaussé. On appréciera aussi le final, très nihiliste et très Quatrième Dimension, tout comme la partition musicale du duo Guido et Maurizio de Angelis. En tout cas, 25 ans avant The Descent, Le Monstre attaque envoyait déjà un groupe de spéléologues au fond d'une grotte et le mettait face à un danger non-humain. Croyez-le ou non mais Ciro Ippolito a intenté un procès contre le film de Neil Marshall pour similitude au niveau de l'histoire ! C'est quand même l'hôpital qui se fout de la charité. Il n'a pas eu gain de cause, heureusement. Reste donc une petite série B tournée avec pas mal de système D, qui ne révolutionne rien mais qui, pour ma part, vaut mieux que ce qu'on en dit. Pas transcendant mais correct ! 

* Disponible en BR chez LE CHAT QUI FUME    


 

M3GAN

 

M3GAN
(M3gan)


Réalisateur Gerard Johnstone
Année : 2022
Scénariste Akela Cooper
Pays USA, Nouvelle-Zélande
Genre Thriller, Horreur, Science-fiction
Interdiction : -12 ans
Avec : Allison Williams, Violet McGraw, Ronny Chieng, Amie Donald, Jen Van Epps...

L'HISTOIRE M3GAN est un miracle technologique, une cyber poupée dont l’intelligence artificielle est programmée pour être la compagne idéale des enfants et la plus sûre alliée des parents. Conçue par Gemma, la brillante roboticienne d’une entreprise de jouets, M3GAN peut écouter, observer et apprendre tout en étant à la fois l’amie et le professeur, la camarade de jeu et la protectrice de l’enfant à qui elle est liée. Quand Gemma devient tout à coup responsable de sa nièce de 8 ans, Cady, dont les parents sont soudainement décédés, elle n’est absolument pas prête à assumer son rôle. Débordée et sous pression au travail, elle décide de lier le prototype M3GAN encore en développement à la petite fille, dans une tentative désespérée de résoudre ses problèmes sur ces deux fronts. Une décision qui va entraîner d’épouvantables conséquences.

MON AVIS : Les films de poupées tueuses, on en connaît une tripotée, la plus célèbre étant très certainement Chucky bien sûr ! En 2022, on nous en propose une nouvelle, qui répond au doux nom de Megan, ou plus précisément de M3gan, qui veut dire Modèle 3 Génératif Androïde. Un croisement entre Annabelle et Terminator, voilà ce que désirait les producteurs du film, dont James Wan. Ce dernier a fait appel à la scénariste Akela Cooper, avec qui il avait déjà travaillé sur Malignant. Akela brode donc son histoire sur les dangers de l'intelligence artificielle et sur notre dépendance aux nouvelles technologies. La poupée M3gan est un condensé des toutes dernières technologies dans le domaine de la robotique et elle est équipée d'un module d'apprentissage lui permettant de constamment évoluer et d'apprendre. Comme nous sommes dans un thriller horrifique, on se doute que notre gentille poupée blonde va acquérir sa propre autonomie et devenir un danger potentiel pour ceux qui évoluent à ses côtés, à savoir Gemma, sa créatrice et la jeune Cady, une petite fille qui vient de perdre ses parents et qui est obligée de vivre chez sa tante, experte en robotique et créatrice de jouets. Ne sachant comment s'y prendre pour amoindrir le deuil de sa nièce, Gemma peaufine donc M3gan, un prototype sur lequel elle travaille avec son équipe. Banco ! La poupée développe des capacités empathiques qui lui permettent de devenir la meilleure amie et confidente de Cady. Le gros point fort du film est que le spectateur se questionne sans cesse sur M3gan : a-t-il un automate devant les yeux ou une actrice qui interprète la poupée ? Les deux est la bonne réponse. Pour les gros plans, le studio a utilisé un automate géré par 7 techniciens et pourvu de diverses expressions faciales. Pour les plans plus larges, c'est la jeune danseuse Amie Donald qui se prête au jeu, portant une prothèse faciale animée numériquement par la suite. Le mélange des deux est juste bluffant. Le visage de M3gan, ses expressions de visage et surtout sa répartie font d'elle une poupée androïde assez flippante. Le film a la bonne idée de ne pas jouer sur les jump-scares à foison et privilégie l'histoire, parfois au détriment des scènes d'action ou de terreur. On pourra trouver la mise en place un peu longue avant que ça ne décolle vraiment mais dans l'ensemble, la relation entre Cady (excellente Violet McGraw) et M3gan fait qu'on ne s'ennuie pas et voir la poupée évoluer et devenir sur-protectrice envers son amie humaine, quitte à éliminer ceux qui s'en prennent à elle, est assez jouissif. Rien de révolutionnaire au niveau des thématique abordées (l'humain reste irremplaçable...) mais ça fait tranquillement le job.

 

LA NUIT DE LA COMÈTE


LA NUIT DE LA COMÈTE
(Night of the Comet)


Réalisateur : Thom Eberhardt
Année : 1984
Scénariste Thom Eberhardt
Pays : Etats-Unis
Genre : Comédie, Teen Movie, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Catherine Mary Stewart, Kelli Maroney, Robert Beltran, Geoffrey Lewis...


L'HISTOIRE À la suite du passage d'une comète, l'Humanité est en grande partie décimée. Regina et sa jeune sœur Samantha font partie des rares survivants. Elles trouvent refuge dans le studio d'une radio locale, qui continue d'émettre. Elles y rencontrent un autre survivant, Hector. Dans un monde désormais sans règles, les deux sœurs décident d'aller refaire leur garde-robe dans les centres commerciaux. Mais certains survivants, en partie irradiés, ont été transformés en zombies...

MON AVIS : Pur produit 80's qui ravira les amateurs de coupe de cheveux improbables, de néons flashy et de bande originale composée de chansons bardées de synthétiseurs, La Nuit de la Comète devrait sans problème aller rejoindre d'autres titres du même style en votre possession dans votre filmothèque, à l'image de Night of the Creeps par exemple. Réalisé en 1984 par Thom Eberhardt qui signe également le scénario, La Nuit de la Comète fait partie des films plutôt méconnus voire oubliés dans notre beau pays, ayant toutefois eu les honneurs d'une sortie VHS chez CBS FOX Video. Personnellement, je ne l'avais jamais vu, n'ayant en tête que le faciès du policier zombie dont le maquillage préfigure celui de Freddy Krueger, et pour cause puisque c'est David Miller lui-même qui s'occupe ici des maquillages et que ce dernier a donc fait celui de Freddy la même année pour Les Griffes de la Nuit. Souvent vendu comme un film de zombies, La Nuit de la Comète n'en est pas franchement un, même si on aura trois ou quatre créatures repoussantes à l'écran. Des créatures imposées par les producteurs d'ailleurs, histoire de rajouter une petite touche horrifique au film de Thom Eberhardt qui n'en voulait pas et qui est, au final, bien plus une comédie teen movie post-apocalyptique qu'un film d'horreur à base de morts vivants. Le postulat de départ est plutôt sympa : la comète qui a probablement anéanti les dinosaures lors de son premier passage sur Terre fait son retour des millions d'années plus tard. Pas de bol pour l'Humanité, le résultat est à l'identique : des milliards de personnes sont réduites à l'état de poussière, à l'exception de celles qui étaient à l'intérieur d'un abri renforcée par du métal. D'autres ont eu la chance de ne pas être réduites en poussière mais la malchance d'être irradiées et transformées en monstres pas sympas. Comme déjà dit, n'enclenchez pas La Nuit de la Comète pour en voir des dizaines déambulaient dans les rues, vous seriez déçus. A la place, on va donc suivre deux sœurs et un routier, qui vont devoir composer avec ce nouveau monde dans lequel il n'y a quasiment plus âme qui vive. Les deux frangines sont interprétées par Catherine Mary Stewart et Kelli Maroney. La première est assez connue des amateurs de cinéma fantastique puisqu'on a pu la voir dans Starfighter (1984), dans Annihilator (1986), dans Les anges de la haine (1987), dans Prémonitions (1991) et autre Ghoul (2012) par exemple. La seconde est un peu moins célèbre - quoique - et on a pu la voir dans Shopping (1986), dans The Zero Boys (1986), dans Le Vampire de l'espace (1988) ou dans Scream Queen Hot Tub Party (1991) entre autres. Rendons tout de même à César ce qui appartient à César : le personnage joué par Kelli Maroney dans La Nuit de la Comète a inspiré Josh Whedon pour le personnage iconique de Buffy Summers, la fameuse tueuse de vampire ! Ce qui n'est pas rien vous l'avouerez ! Il faut dire qu'elle se balade souvent en tenue de Pom-Pom Girl dans le film de Thom Eberhardt, ce qui n'est pas anodin quant à l'inspiration du personnage de Buffy. Troisième personnage principal du film, Hector, joué par Robert Beltran, un routier qui va rencontrer les deux sœurs chamailleuses et prendre part à l'aventure. Une aventure placée sous le signe de la teen comedy donc, et dans laquelle l'humour est omniprésent. En effet, les mésaventures de Regina et Samantha sont assez décomplexées et les deux filles font preuve d'une belle insouciance liée à leur âge et surtout au fait qu'elles sont libérées du poids parental. Libres, sans contraintes, sans carcans, elles n'ont en réalité que faire de la situation dramatique dans laquelle elles évoluent, allant même jusqu'à s'éclater dans un supermarché désert, essayant toutes les fringues à leur portée sur le tube Girls Just Want To Have Fun pour ce qui est, à n'en point douter, un vibrant clin d'oeil au Zombie de George A. Romero (1978) et à sa critique de la société de consommation. Pour pimenter un peu l'action, qui est tout de même assez mollassonne reconnaissons-le, le réalisateur / scénariste intègre une équipe de scientifiques qui tente de trouver un remède en ponctionnant le sang des rares survivants. Bon. Au final, La Nuit de la Comète ne m'a pas embarqué plus que ça, malgré ses filtres de couleur à foison et sa bande-son sympa. Son ambiance "pop-sucré" ultra 80's, ses deux héroïnes sympathiques, son envie de rendre hommage à la S-F rétro (on y voit l'affiche de La Course à la Mort de l'an 2000 ou de Red Dust, un projectionniste parle du Météore de la Nuit de Jack Arnold...) et sa mise en scène assez classieuse ne permettent pas de hisser ce film rétro à un niveau d'intérêt suffisant, la faute aux événements proposés, qui sont tout de même assez anémiques et pas franchement intéressants. On a souvent envie d'avoir un peu plus d'action à l'écran. Reste qu'on remerciera l'éditeur Rimini Editions d'exhumer ce genre de petite production qui serait amenée à disparaître des radars, du moins dans notre pays puisqu'au USA, La Nuit de la Comète a eu pas mal de succès. N'hésitez pas à découvrir cette version ado-post-apo de 28 jours plus tard, sans trop en attendre. 

* Disponible en DVD + BR chez RIMINI EDITIONS
Une édition soignée, comme toujours avec cet éditeur. Boitier trois volets sous fourreau au couleur de la collection. En bonus, on trouve le livret de 24 pages conçu par Marc Toullec intitulé "Deux Sœurs et la fin du monde". 




BUNKER PALACE HOTEL

 

BUNKER PALACE HOTEL
(Bunker Palace Hotel)


Réalisateur : Enki Bilal
Année : 1989
Scénariste : Enki Bilal, Pierre Christin
Pays : France
Genre : Insolite, science-fiction
Interdiction : /
Avec : Jean-Louis Trintignant, Carole Bouquet, Maria Schneider, Roger Dumas...


L'HISTOIRE : Dans un pays inconnu, dans un ville inconnue lors d’une guerre inconnue, s’agite sous terre l’élite d’un régime inconnu. Son quartier général : le Bunker Palace Hôtel, offrant confort et sécurité. Tout semble se dérouler pour le mieux pour les dignitaires du régime qui attendent leur président. Cependant, d’étranges bruits courent à la surface de la terre et les rebelles sont de plus en plus actifs malgré la vigilance du machiavélique Holm. Quant au personnel androïde, il donne de curieux signes de dysfonctionnement...

MON AVIS : Principalement connu dans l'univers de la bande-dessiné de science-fiction où il fait figure de référence, Enki Bilal a su développer un style graphique et un univers qui lui est propre. Passionné également par le cinéma dès son plus jeune âge, il désire réaliser un film ou un court-métrage et l'occasion lui est donnée à la fin des années 80, quand un producteur accepte de l'aider à monter ce projet. Il a un scénario déjà bien entamé sous le coude et la production s'occupe du reste, à savoir le choix du lieu de tournage (Belgrade, ville où a vécu Enki Bilal jusqu'à 9 ans avant de venir à Paris), le choix des techniciens, du casting et j'en passe. A l'arrivée, on obtient Bunker Palace Hotel, une oeuvre insolite dans le paysage français de l'époque et qui possède des thématiques qu'on retrouve dans les BD de Bilal, notamment la question de la dictature. Dans le film, nous avons donc un état dictatorial en fin de vie et qui subit la pression des résistants au point que les hauts dignitaires du régime se voient dans l'obligation de quitter la ville pour se réfugier dans un bunker faisant office d'hôtel de luxe. D'où le titre du film Bunker Palace Hotel. Après avoir assisté au déménagement du dignitaire Holm, joué par un Jean-Louis Trintignant complètement chauve, lors de séquences qui nous permettent d'admirer les jolis décors conçus pour le film - assurément l'un des points forts de ce dernier - on découvre une Carole Bouquet coiffée à la Mylène Farmer (courte courte et rousse) qui fait partie de la résistance et qui va devoir s'introduire dans le fameux bunker pour tenter d'atteindre "le Président" du régime. Une mission délicate pour la jeune femme, qui se retrouve là bien malgré elle, suite à l'assassinat de l'agent infiltré qui devait remplir cette mission. Comme dit plus haut, les décors et les couleurs utilisés pour les scènes d'extérieur nous placent d'emblée dans un univers particulier, inquiétant, anxiogène, où la pluie est d'une couleur blanche étrange par exemple. Une fois à l'intérieur du gigantesque bunker, Bunker Palace Hotel devient une sorte de huis-clos métaphorique qui nous fait assister à la décadence et à la chute de ce régime qu'on suppose fasciste. Des éléments science-fictionnels intègrent le récit puisque, hormis les dignitaires et leurs femmes réfugiés dans le bunker, tout le reste du personnel sont des androïdes qui subissent de nombreux bugs et dysfonctionnements, ajoutant à la symbolique de la chute du régime. Le bunker lui-même devient la proie de fissure, de bruits étranges, de craquements peu rassurants, allant même jusqu'à subir l'apparition du gel en son sein, rendant la vie des réfugiés bien plus compliquée que prévue. Dans cette ambiance kafkaïenne, les divers protagonistes évoluent donc dans l'attente de l'arrivée du Président, seul absent notoire et dont on ne sait rien de son absence. Bunker Palace Hotel est un film très contemplatif, qui distille son récit sans jamais recourir à l'action, tant est si bien qu'on finit parfois par se demander si le film a réellement quelque chose à raconter, une fois la métaphore comprise. Le terme insolite correspond parfaitement à cette oeuvre atypique, qui aura du mal à trouver un public parmi la jeune génération abreuvé aux blockbusters qui vont vite, très vite. Tout l'inverse du film d'Enki Bilal qui mise avant tout sur une atmosphère oppressante et qui joue admirablement bien avec le manque de temporalité. On ne sait pas à quelle époque on est, ni où on est d'ailleurs et cela rajoute à l'étrangeté du film. Son final n'est pas en reste non plus, nouvelle métaphore mais cette fois du "changement de régime", tant est qu'il puisse exister ici, les images proposées éliminant le moindre doute à ce sujet. Avec Bunker Palace Hotel, film assez difficile d'accès, Enki Bilal fait preuve d'un bel entrain afin de proposer un cinéma français différent, qui ne se complet pas uniquement dans la comédie franchouillarde. Il récidivera par la suite avec Tykho Moon en 1996 et Immortel (ad vitam) en 2004. Une proposition intéressante de cinéma autre, qui risque de dérouter la majorité des spectateurs, qui n'est pas dénué de défauts (de nombreux personnages ne servent finalement pas à grand chose) mais qui fourmille d'idées disséminées ici et là. Pas mal pour un premier film et ce, dans un genre qui n'est vraiment pas la panacée du cinéma français.

* Disponible en combo DVD + BR chez RIMINI EDITIONS
Très belle édition pour ce premier film d'Enki Bilal, avec un BR et deux DVD ainsi que 4 cartes postales, le tout dans un boitier trois volets sous fourreau. La copie est belle; Niveau bonus, on trouve :
- Interview de Enki Bilal (Juin 2023)
- « Cinémonstre » : montage réalisé par Enki Bilal à partir des trois films qu’il a réalisé (75’)
- « Enki Bilal, souvenirs du futur » (2019, 52’)
- Images du tournage (archives INA, 1989, 4’)