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DANGER DIABOLIK

 

DANGER DIABOLIK
(Diabolik)

Réalisateur : Mario Bava
Année : 1968
Scénariste Dino Maiuri, Brian Degas, Tudor Gates, Mario Bava
Pays : France, Italie
Genre : Espionnage, action
Interdiction : /
Avec : John Phillip Law, Marisa Mell, Michel Piccoli, Adolfo Celi, Claudio Gora...


L'HISTOIRE Le super bandit Diabolik, assisté de sa fiancée Eva Kant, nargue la police et le syndicat du crime. L'inspecteur Ginko veut l'arrêter à tout prix. Il procède à un grand coup de filet au sein de la mafia et contraint le parrain Ralph Valmont à passer un accord avec lui afin de monter un plan contre Diabolik...

MON AVIS : On connaît principalement Mario Bava pour ses films d'épouvante gothique mais il a, comme ses compatriotes, oeuvré dans divers genres du cinéma Bis. En 1968, le producteur Dino de Laurentiis l'engage pour mettre en scène le personnage iconique de Diabolik, star des fumetti, ces bandes-dessinées italiennes en petit format. Diabolik a été créé en 1962 par les soeurs Angela et Luciana Giussani. C'est un terroriste sans foi ni loi, qui ne recule devant aucune exactions pour parvenir à ses fins et qui peut compter sur l'aide de sa partenaire et amante Eva Kant. Un concept qui n'emballe pas plus que ça De Laurentiis, qui veut édulcorer l'aspect violent des BD pour proposer un spectacle plus grand public. Bava n'approuve pas trop la direction choisie par le producteur mais n'a guère le choix que de s'y contraindre et va tout faire pour que cette absence de violence ne joue pas en défaveur du film. Nanti du plus gros budget de sa carrière, qu'il n'utilisera d'ailleurs pas à 100%, il va rivaliser d'ingéniosité pour faire de Danger Diabolik la meilleure adaptation d'une bande-dessinée au cinéma ! Il faut néanmoins mentionné qu'un premier projet a vu le jour en 1965, sous la direction du britannique Seth Holt, avec Jean Sorel en Diabolik et Elsa Martinelli dans celui d'Eva Kant. Mais à la vision des premières images tournées, De Laurentiis arrête le tournage, trouvant ces dernières trop mauvaises. Il décide donc de remonter le projet, avec un nouveau scénario et un nouveau réalisateur, qui sera donc Mario Bava. Il signe un accord de co-production avec la France, pays avec lequel il travaille sur une autre adaptation de BD pour le cinéma qui sortira en cette même année 1968 : Barbarella de Roger Vadimqui utilisera quelques décors de Danger Diabolik, dont la discothèque par exemple, et dans lequel jouera John Phillip Law. Ce dernier est retenu pour jouer le personnage de Diabolik. Il se plonge dans les fumetti et travaille son regard, et notamment son jeu sur les sourcils, puisque son visage masqué ne laisse entrevoir que ses yeux. Pour interpréter Eva Kant, De Laurentiis choisit Catherine Deneuve mais le manque d'alchimie entre l'actrice de John Phillip Law fait qu'elle sera remerciée et remplacée par Marisa Mell, choix de Mario Bava. Banco ! Le courant passe totalement entre les deux acteurs, qui deviennent amants durant tout le tournage et même après. Une hausse de budget permet au réalisateur d'engager d'autres acteurs plus célèbres, dont le Français Michel Piccoli pour jouer l'inspecteur Ginko et qui est excellent ici, l'Italien Adolfo Celi pour jouer le mafieux Ralph Valmont ou l'Anglais Terry-Thomas pour jouer le ministre de l'intérieur. La production se pare également du compositeur Ennio Morricone pour la bande-son. Et c'est parti pour un tournage qui débute le 11 avril 1967 et se termine le 18 juin 1967. A l'arrivée, on obtient un monument de la pop-culture, avec un mélange de film d'espionnage, d'humour et d'action, qui deviendra la référence cinématographique des films adaptés de fumetti. Car si Danger Diabolik n'est pas le premier du genre, on a eu auparavant Superargo contre Diabolikus et Kriminal qui datent de 1966, Flashman contre les hommes invisibles et Mister X qui date de 1967 par exemple, il reste l'oeuvre emblématique qui a marqué de son empreinte indélébile le monde de la pop-culture, puisque le fameux visage masqué de Diabolik a orné des tas d'affiches déco, a été vu et parodié dans le clip "Body Movin" de Beastie Boys, est le héros d'un jeu vidéo, d'une série-télévisée et j'en passe. Si l'influence du personnage provient notamment des héros de romans policiers Arsène Lupin mais surtout de Fantômas bien sûr, Mario Bava le propulse dans un univers art déco de haute volée, comblant la relative faiblesse du scénario, qui fait le taf sans être exceptionnel, par le choix d'un décorum quasi futuriste et ultra stylisé, baigné dans des couleurs tape-à-l'oeil qui ne pourront que ravir un public venu assister à du vrai cinéma populaire de divertissement. L'antre de Diabolik évoque clairement la Batcave de Batman, mais en version pop-art nettement plus fun ! Les péripéties conduisent Diabolik a volé tout ce qui appartient aux plus riches, tel un Robin des Bois, à la seule différence qu'il ne redistribue rien aux pauvres mais garde tout pour lui ou, plus exactement, pour la belle Eva Kant, dont il est éperdument amoureux. Un peu à la manière d'un James Bond passé du côté obscur, il utilise pour commettre ses méfaits des tas de gadgets lui permettant d'échapper aux policiers de l'inspecteur Ginko. Bien sûr, nous sommes en 1968, il ne faut pas s'attendre à une action frénétique mais on a de quoi s'amuser et se divertir avec des courses-poursuites en voitures, l'escalade d'une haute tour à l'aide de poignées-ventouses ou le vol d'un énorme lingot d'or enfermé dans un sarcophage inviolable par exemple. Le succès de la série des Fantômas d'André Hunebelle les années précédentes ont incité les scénaristes à apporter quelques touches d'humour au film et on sourira devant notre pauvre ministre de l'intérieur venu faire une déclaration à la presse diffusée à la télévision, et qui sera victime, ainsi que toutes les personnes présentes, d'un gaz hilarant déclenché par Diabolik bien sûr ! Notre anti-héros s'en donne à coeur joie pour ridiculiser la police et les institutions gouvernementales et financières mais quand sa belle Eva Kant sera kidnappée par un parrain de la mafia, il redeviendra intraitable et sans pitié. Eva Kant, parlons-en, puisque c'est l'héroïne du film. Interprétée par Marisa Mell, actrice autrichienne qu'on a vu dans Perversion Story de Lucio Fulci, dans Le Tueur à l'orchidée et La Guerre des Gangs d'Umberto Lenzi ou dans Ultime Violence de Sergio Grieco entre autres, elle est l'atout charme du film et chacune de ses apparitions délivre une sensualité torride au film, et ce, sans aucune nudité montrée. La scène ou les deux amants font l'amour dans un lit tournant recouvert de dix millions de dollars en billets est d'une cinégénie incroyable. Marisa Mell porte diverses tenues tout au long du film qui font d'elle un mannequin au pouvoir de séduction irrésistible, et qui participe totalement à l'ambiance kitsch et pop-art des images, bercées par la musique d'Ennio Morriconne. Si Danger Diabolik est devenu culte au fil du temps, c'est vraiment grâce au travail impressionnant de Mario Bava, qui a mis tout son talent d'illusionniste pour créer des décors incroyables, le plus souvent grâce à des matte painting de grande qualité, des peintures sur verre donc, qui donnent vraiment l'impression que le film a bénéficié d'un budget très conséquent ! Il réussit également l'exploit de façonner des plans qu'on croiraient issus d'une planche de BD, filmant par exemple à travers une bibliothèque sans livres, le rayonnage découpant les personnages présents à l'écran dans des cases d'une page de BD ! Danger Diabolik est le film pop-art par excellence, un régal visuel de tous les instants, au charme légèrement suranné bien sûr, mais qui remplit parfaitement sa fonction : divertir. La fin laisse clairement deviner une suite mais Bava s'y refusa et elle n'a jamais été tourné.

* Disponible en COMBO br + 4k + livre chez SIDONIS CALYSTA    

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