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lundi 23 septembre 2013

L'IMMORALITA

L'IMMORALITA
(L'immoralità)

Réalisateur :  Massimo Pirri
Année : 1978
Scénariste : Morando Morandini Jr., Massimo Pirri, Federico Tofi
Pays : Italie
Genre : Drame
Interdiction : -16 ans
Avec : Lisa Gastoni, Howard Ross, Karin Trentephol, Mel Ferrer, Andrea Franchetti...


L'HISTOIRE : Federico est un tueur pédophile recherché par la police. Blessé au bras après avoir échappé à une patrouille, il se cache dans la forêt avoisinante. Là, il fait la connaissance de Simona, petite fille de 12 ans, qui le surprend par sa maturité. La fillette prend Federico en affection et le cache dans un abri proche de la villa de ses parents, sans se douter du danger qu'elle encourt. L'intrusion de Federico va venir chambouler son existence mais aussi celle de sa mère...

MON AVIS : Vu le sujet du film, il semblait normal que L'immoralità fasse scandale lors de sa sortie en salles en 1978, ce qu'il fit en toute logique, et principalement en Italie. Le thème de la pédophilie ainsi que la relation perverse et malsaine qui va se nouer entre Federico et la jeune Simona ne pouvait que choquer le public et les critiques. Le film débute d'ailleurs par une scène très forte : Federico porte dans ses bras le corps inanimé d'une fillette, culotte baissée sur les chevilles et la dépose dans le trou qu'il vient de creuser pour l'ensevelir et cacher ainsi la dépouille de sa victime. Shocking d'entrée de jeu ! La suite ne sera pas mal non plus et la force du film est de nous présenter des personnages qui sont absolument tous antipathiques et immoraux, si bien qu'on ne sait pas vraiment comment réagir devant telle ou telle situation. Le père de Simona, interprété par Mel Ferrer, est un vieillard malade, handicapé, se renfermant sur lui-même, ne sortant plus de chez et passant son temps à jouer avec ses nombreux fusils. Il entretient sciemment une relation douloureuse, voire même haineuse, avec sa femme Vera (Lisa Gastoni), lui refusant toute sexualité, la privant de liberté, concept qu'elle contourne en lui soutirant de l'argent et en multipliant les conquêtes masculines sans lendemain. Federico est un tueur, pédophile de surcroît, ce qui ne nous pousse pas vraiment à avoir de l'empathie pour lui. Les inspecteurs de police sont violents, bafouant les lois qu'ils sont censés eux-mêmes respecter. Quant à la jeune Simona, superbement interprétée par l'androgyne Karin Trentephol, personnage centrale de L'immoralità, sous son air timide, la fillette cache une maturité hallucinante et sait mener son petit monde par le bout du nez, orchestrant sa vie selon ses désirs, ses envies. Bref, on a une galerie de personnages torturés, mal dans leurs peaux, qui mènent une vie dans laquelle la fatalité semble faire partie intégrante du paysage. L'ambiance de L'immoralità n'est pas en reste et se fait de plus en plus ténébreuse, malsaine, glauque, au fur et à mesure que l'histoire progresse. La perversion de certaines séquences fait mouche, à l'instar de la scène où la mère de Simona questionne cette dernière sur sa sexualité, jalouse de la jeunesse de sa fille. La séquence qui provoqua le scandale est également des plus troublantes : Simona prend son bain quand Federico entre dans la salle de bain. Consciente de l'effet qu'elle provoque sur cet homme, et mettant à profit le conflit qu'elle livre envers sa mère, la fillette se montre entièrement nue et s'allonge sur le sol, attendant que Federico lui fasse l'amour. Si la réalisation évite le voyeurisme primaire, il reste que cette séquence est des plus marquantes et mettra le public bien mal à l'aise. Le final, inéluctable et quasiment attendu, sera lui aussi sans concession et d'une noirceur absolue. Oeuvre vénéneuse, poème d'amour et de mort qui n'hésite pas à briser les tabous, L'immoralità est une perle du cinéma bis et du courant de la Teensploitation ; Massimo Pirri a réussi à transcender ce sous-genre scandaleux du cinéma d'exploitation et son film mérite d'être découvert par tous les amateurs de films déviants et non-conformistes...

NOTE : 5/6



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