LA GUERRE DES YOKAÏ
(Yôkai Daisensô / The Great Yokaï War)
Réalisateur : Takashi Miike
Année : 2005
Scénariste : Takashi Miike, Mitsuhiko Sawamura, Takehiko Itakura
Pays : Japon
Genre : Fantastique, Héroïc-Fantasy
Interdiction : /
Avec : Ryûnosuke Kamiki, Hiroyuki Miyasako, Chiaki Kuriyama, Bunta Sugawara...
L'HISTOIRE : Dans tout le Japon, les enfants disparaissent tandis que des hordes de monstres, créés par Kato, s’attaquent aux populations. Face à la menace, une poignée de créatures facétieuses, les « Yokai », décide de faire équipe avec le jeune Tadashi qui devra acquérir, pour protéger l’humanité, une épée légendaire qui a le pouvoir de le transformer en valeureux guerrier...
MON AVIS : Les Yokaï sont les créatures imaginaires des légendes japonaises, à l’image de nos elfes, gnomes, trolls et autres fées de nos contes pour enfants. En 2005, le réalisateur fou Takashi Miike décide de faire revivre les Yokaï et réalise La Guerre des Yokaï (2005), remake d'un film de 1968, dans lequel il va se servir de la technologie moderne en matière d’effets spéciaux pour montrer la plus grosse brochette de monstres jamais vu sur un écran ! Principalement connu pour être le réalisateur de tous les excès, avec des films de fous furieux comme Ichi the Killer, Visitor Q, Audition ou la série des Dead or Alive, Takashi Miike s’est également illustré dans le film plus familial, à l’image de l’excellent Yatterman par exemple. Dans cette nouvelle version du film de 1968, le réalisateur nous propose une sorte de conte de fée moderne, dans lequel un jeune garçon timide, complexé et peu téméraire, va devenir le sauveur de l’humanité et apprendre les notions de courage et d’honneur. A l’instar du jeune Bastien dans L’histoire sans fin, Tadashi va être amené à vivre des aventures extraordinaires mais aussi dangereuses, devant lutter contre Kato, un démon très puissant qui veut se venger des humains en créant une armée de monstres tous plus originaux les uns que les autres. Comme dans Godzilla, qui nous mettait en garde contre le nucléaire, La guerre des Yokaï (2005) place en filigrane un discours sur la pollution et le gâchis. En effet, c’est la rancœur de tous les objets jetés à la poubelle par les humains qui permet à Kato d’avoir de la matière première pour transformer de simples Yokaï en monstres assoiffés de vengeance. Un discours intéressant, qui nous fait réfléchir sur nos actes de tous les jours et sur notre manière de consommer. Le thème de l’enfance et du passage vers l’âge adulte est aussi évoqué, car seuls les enfants peuvent voir les Yokaï. Rassurez-vous, ces thématiques ne sont pas rébarbatives et ne vous prendront pas la tête, car le film est avant tout un gigantesque défouloir survitaminé, qui permet à Takashi Miike d’aller toujours plus loin dans la démesure. Amis du grand spectacle, oui, ce film est fait pour toi. Pour tes enfants aussi, mais pas trop jeune quand même, certaines séquences pourraient les impressionner. En tous cas, on a ici un bestiaire proprement hallucinant de monstres bizarroïdes, allant du très beau au plus grotesque, interprété par des acteurs maquillés ou créés en CGI. On doit bien en dénombrer plus d’une centaine je pense, impossible de les compter tous tellement il y en a. Si on en reconnaît certains (la dame des neiges, le Tengu, le Kappa, la femme au cou extensible entre autre), la plupart nous sont totalement inconnus et il faut avouer que le film, principalement destiné au public japonais, pourra parfois laisser sur le coté de la route le spectateur européen, un peu perdu dans cet univers original mais qui lui est peu familier. En tout cas, impossible de ne pas écarquiller les yeux devant l’inventivité du film, son rythme dynamique, son imagination débridée. Mêlant comédie, fantastique, Héroïc Fantasy, conte pour enfant, Takashi Miike prouve qu’il est un réalisateur hors norme, qu’il est capable de transcender des sujets divers et variés et qu’il est aussi à l’aise dans le film ultra-violent que dans le divertissement familial façon blockbuster.
* Disponible en DVD simple avec le film de 1968 en bonus ou en coffret collector avec la trilogie originale de 1968 chez METROPOLITAN
NOTE : 4/6
Pas vu, pourtant j'adore Miike. Son Western sous influence Sergio Leone mixé avec le Japon Féodal, ou ses très trash Visitor Q et Ichi the Killer... Et bien d'autres encore...
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