CINQUANTE NUANCES DE GREY
(Fifty shades of Grey)
Réalisateur : Sam Taylor-Johnson
Année : 2014
Scénariste : Kelly Marcel
Pays : Etats-Unis, Canada
Genre :Drame, Erotique, Romance
Interdiction : -12 ans
Avec : Dakota Johnson, Jamie Dornan, Jennifer Ehle, Eloise Mumford...
L'HISTOIRE : Anastasia Steele doit remplacer son amie Kate pour aller interviewer Christian Grey, jeune golden-boy millionnaire à la tête d'un empire, les entreprises Grey. La première rencontre électrise la jeune femme de 22 ans qui tombe immédiatement sous son charme. Ce dernier n'est pas resté insensible non plus à Anastasia et peu de temps après, une liaison s'instaure entre eux deux. Anastasia, romantique dans l'âme, va peu à peu découvrir la vraie personnalité de Christian Grey et surtout ses préférences sexuelles qui vont lui faire découvrir un monde dont elle ne connaissait pas l'existence : celui du sado-masochisme. Conscient de la réticence de la jeune femme envers ces pratiques, Christian va tenter de la convaincre de s'y adonner...
MON AVIS : Il n'était même pas encore sorti sur les écrans que l'adaptation cinématographique du premier roman de la trilogie "50 nuances" se faisait déjà descendre en flèche par des gens qui ne l'avaient donc même pas vu. Moi c'est fait à l'instant même et figurez-vous que j'ai passé un bon moment, seul le prix de la place de ciné (11,50 euros !!) m'a fait halluciner. Le thème du sado-masochisme et de la relation "dominant / soumise" a déjà été évoqué au cinéma depuis belle lurette, à l'image de film comme Histoire d'O, Juste avant la nuit, Belle de Jour, Lunes de Fiel, Fantasmes, Maîtresse ou bien encore L'Esclave pour les plus connus. Le roman de E.L. James n'est donc pas d'une originalité folle et n'a pas inventé la poudre à ce niveau. Néanmoins, les ventes ont littéralement décollé pour cette trilogie et les fans attendaient donc cette adaptation de pied ferme, allant même jusqu'à faire une pétition pour demander à ce que l'acteur Charlie Hunnam, prévu au départ pour interpréter Christian Grey, soit remplacé ! Ils ont été entendu sans le vouloir puisque l'acteur a cédé sa place à Jamie Dornan, qui semble avoir eu un peu de mal à se glisser dans la peau du personnage au début du film pour finalement trouver ses marques par la suite. Principal intérêt de ce long métrage pour ma part : la relation entre Anastasia et Christian Grey. En fait, Cinquante nuances de Grey a tout d'une romance moderne, d'une jolie love-story dans laquelle un élément perturbateur va venir semer la zizanie. La ravissante Dakota Johnson (fille de Don Johnson et Melanie Griffith), qu'on découvrira sous toutes les coutures au fil du déroulement de l'histoire, est particulièrement convaincante dans le rôle de cette jeune vierge tombant amoureuse d'un mâle dominant qui contrôle tout et à la sexualité originale. Son personnage passe par diverses émotions et l'actrice les restitue de façon crédible, alternant entre bonheur, doute et crises de larmes, ces dernières étant provoquées soit par la tristesse d'une relation qu'elle n'arrive pas à maîtriser et qui lui échappe, soit par les traitements et punitions que son beau brun ténébreux lui inflige ou veut lui infliger. La passion et l'amour fou qu'elle ressent pour son amant va la pousser à faire des compromis afin de satisfaire le désir et les pulsions marginales de celui-ci, sans toutefois réellement les accepter, ce qui aboutira au final à une séparation. Intéressant également, la lente transformation de Christian Grey, qui succombe lui aussi aux charmes de sa compagne et qui enfreint lui-même les règles qu'il s'est imposé tout au long de sa vie. L'un et l'autre sont irrésistiblement attirés mais leur univers étant si différent qu'ils deviennent eux-mêmes des éléments perturbateurs pour l'autre. On peut dire que Christian Grey tente de faire basculer Anastasia vers le côté obscur alors que cette dernière essaye de la ramener vers la lumière d'une relation de "couple normale". L'alchimie ne peut donc pas fonctionner à 100 % car si chacun est d'accord pour faire des compromis et satisfaire les attentes de l'autre dans une certaine limite, cette limite devient néanmoins une contrainte qui les empêche de pleinement s'épanouir. Le film nous présente donc une histoire d'amour tragique et qui plus est, plutôt dénuée de mièvrerie et qui invite à la réflexion. Autre point positif, l'humour est souvent présent et la légèreté de certaines situations, telle la scène du rendez-vous d'affaire pour "le contrat", très drôle, fait mouche, nous fait sourire et nous amuse pleinement. Bref, Cinquante nuances de Grey se montre divertissant, plaisant à suivre. On est loin, très loin du navet annoncé. La réalisatrice Sam Taylor-Johnson a fait un bon travail de mise en scène, à l'image de la première visite dans "la chambre rouge", avec une multitude de gadgets présentés (fouets, cravaches...) qui ne manqueront pas de faire frissonner d'angoisse la pauvre Anastasia qui n'en demandait pas tant. Les scènes d'amour sont joliment filmées, pas pornographiques pour un sou mais font preuve d'un bel érotisme et se montrent souvent torrides. Les scènes de sexes sado-maso quant à elles sont peu nombreuses, ne versent pas dans la débauche ou la surenchère et les adeptes de ces pratiques ne manqueront pas de sourire devant la retenue affichée à l'écran. On a même du mal à comprendre les nombreuses interdictions frappant le film qui reste quand même fort soft à ce niveau. En tout cas, il possède un réel pouvoir hypnotique qui fait qu'on ne voit pas le temps passer et qu'on a hâte de voir débarquer le second volet pour découvrir comment va évoluer cette relation ambiguë, cet amour passionnel entre deux êtres aux attentes si différentes.
NOTE : 4/6
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