HOLOCAUST NAZI
(La Bestia in Calore / SS Hell Camp)
Réalisateur : Luigi Batzella
Année : 1977
Scénariste : Luigi Batzella, Lorenzo Artale
Pays : Italie
Genre : Guerre, Nazisploitation
Interdiction : -16 ans
Avec : Macha Magall, Salvatore Baccaro, Gino Turini, Edilio Kim, Xiro Papas...
L'HISTOIRE : La doctoresse nazie Ellen Kratsch mène des expérimentations douteuses dans son laboratoire. Avec l'aide d'un sérum de son invention, elle parvient à transformer un homme en bête assoiffée de sexe qu'elle va utiliser comme arme pour faire parler des prisonnières. Elle est envoyé en renfort en Italie pour seconder le capitaine Hardinghauser, qui a bien des soucis avec un groupe de partisans très actif dans la région et qui décime ses soldats...
MON AVIS : Après le succès de Portier de Nuit, de Salon Kitty et de Ilsa la Louve des SS, le cinéma d'exploitation va s'aventurer dans un sous-genre nébuleux et outrancier durant une assez courte période (1976 - 1979) en mettant en scène les exactions des nazies. Ce courant, la nazisploitation, est composé d’œuvres de divertissement, de nanars pur jus n'hésitant pas à verser dans le sordide et le trash pour attirer les spectateurs en manque d'émotions fortes dans les salles. Anti-thèse totale des films de propagande, la nazisplotation est totalement inoffensive et ne présente jamais les SS comme des héros, bien au contraire. Le film qui nous intéresse ici, Holocauste Nazi, est l'un des meilleurs fleurons de ce sous-genre tant décrié, même par les fans de cinéma Bis. Mis en scène par Luigi Batzella, réalisateur du très sympathique Les Vierges de la Pleine Lune en 1973 et de l'atypique Nude for Satan en 1974, Holocauste Nazi est ce qu'on peut appeler un "deux en un" : en effet, Batzella s'est servi des images d'un film de guerre qu'il a réalisé en 1969, Quand explose la Dernière Grenade. images auxquelles il a ajouté de nouvelles séquences mettant en scène une doctoresse allemande des plus perverses se livrant à des expériences médicales et à des tortures raffinées sur les prisonniers italiens. Le mélange aboutira à un film étrange mais tout à fait correct, curieux croisement de film de guerre "sérieux", voire même dramatique, et de délire outrancier 100% Bis qui ne fait pas dans la dentelle. La partie film de guerre est rondement menée, n'ennuie jamais et nous présente des personnages attachants, comme Irène (interprétée par Brigitte Skay), obligée de faire la prostituée dans le camp allemand pour obtenir de précieux renseignements et qui passe pour une traître au yeux de la population. Les partisans causent des désagréments au capitaine allemand en faisant sauter les ponts permettant soit le ravitaillement soit un passage pour s'enfuir en cas de défaite. Malgré un manque de moyen financier flagrant, on assiste à quelques échauffourées entre les deux parties, à grands coups de mitrailleuses ou de grenades. Se prenant un savon par son général pour inefficacité à mettre fin aux exactions des rebelles, le capitaine devra se mettre au service de la doctoresse nazie superbement interprétée par la ravissante Macha Magall, une pure déclinaison de la terrible Ilsa. Cette dernière va mettre en pratique ses techniques de tortures, principalement à base de relations sexuelles non consenties avec "sa bête en chaleur", pour faire avouer les prisonnières. Holocauste Nazi débute d'ailleurs par la transformation d'un homme en monstre sexuellement infatigable à grand coups de sérum. L'acteur jouant ce drôle de personnage est Salvatore Baccaro et le choix est excellent puisque ce dernier était atteint d'acromégalie et que son faciès correspond tout à fait à l'effet recherché. On a l'impression de voir un homme de Cro-Magnon enfermé en cage et se livrant à toutes sortes de débauches sexuelles avec une frénésie qui laisse généralement les pauvres victimes dans un état lamentable. Des séquences trash et déviantes, qui participent pleinement à l'aura de film culte que se trimbale Holocauste Nazi depuis des lustres. Au sérieux de la partie "film de guerre", toutes les scènes mettant en vedette Macha Magall et Salvatore Baccaro semblent provenir d'une bande-dessinée pour adultes tant leurs folies contrastent avec le reste du métrage. Sublime en tenue de SS, Macha Magall nous régalera les yeux en payant de sa personne, confirmant elle-même l'efficacité de sa technique face à un pauvre partisan qui n'en peut plus et verra sa virilité tranchée par celle qui vient de l'exciter comme jamais en se dénudant devant lui. Encore plus trash seront les tortures proposées : seau chauffé à blanc posé sur le ventre d'une prisonnière et renfermant des rats affamés ; électrocution du clitoris ; arrachage d'ongles à la pince ; immersion, noyade, châtiment du fouet et j'en passe. Le parfait attirail du plaisir sadique. Holocauste Nazi culminera dans l'excès lors de la séquence dans laquelle Salvatore Baccaro arrachera à main nu la toison pubienne d'une prisonnière pour s'en délecter ! Ignoble ! Rassurez-vous, la morale reprendra ses droits lors du final et Macha Magall connaîtra bien malgré elle la folie de sa bête en chaleur, tel un docteur Frankenstein succombant aux assauts de sa créature. Parfait divertissement irrévérencieux, Holocauste Nazi mérite largement le détour si vous êtes amateurs d'un cinéma "autre". C'est con, fauché, sans réel intérêt mais terriblement jouissif au final. Et point à souligner, vous verrez autant de nudité féminine que masculine, ce qui est rarement le cas dans la nazisploitation.
* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS
NOTE : 4/6
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