A CURE FOR LIFE
(A Cure for Wellness)
Réalisateur : Gore Verbinski
Année : 2017
Scénariste : Justin Haythe
Pays : Etats-Unis, Allemagne
Genre : Thriller, épouvante
Interdiction : -12 ans
Avec : Dane DeHaan, Jason Isaacs, Mia Goth, Celia Imrie...
L'HISTOIRE : Lockhart, jeune cadre ambitieux, est chargé d'une mission de rapatriement d'un de ses supérieurs, parti dans un mystérieux centre de bien-être en Suisse. Pris au piège de l’Institut et de son énigmatique corps médical, il découvre peu à peu la sinistre nature des soins proposés aux patients. Alors qu’on lui diagnostique le même mal qui habite l’ensemble des pensionnaires, Lockhart n’a plus d’autres choix que de se soumettre à l’étrange traitement délivré par le centre et le docteur Volmer, tout en poursuivant ses recherches et en tentant d'en savoir plus sur Hannah, une jeune patiente bien mystérieuse...
MON AVIS : Après avoir réalisé quelques blockbusters à l'image de Pirates des Caraïbes 1, 2 et 3 ou Lone Ranger, tous avec Johnny Depp, le réalisateur Gore Verbinski revient à un cinéma plus intimiste, plus exigeant avec A Cure for Life. S'il faudra m'expliquer quel est l'intérêt de traduire un titre original en anglais par un autre titre en anglais pour la sortie française, pas besoin par contre de m'expliquer quel est l'intérêt de sortir ce film au cinéma. Car A Cure for Life est franchement un bon film, un thriller lancinant, contemplatif, d'une durée inhabituelle de 2h27 (!) mais qui n'ennuie jamais, pourvu d'un casting de qualité, d'une mise en scène soignée, ciselée même, d'une très belle photographie et d'une progression dans la dramaturgie et l'angoisse très habile et efficace, réservant aux spectateurs quelques séquences fortes en frissons et en tensions, le tout sans aucune effusion de sang ou de réelle violence (hormis une scène de "dentiste" qui va faire grincer des dents, c'est le cas de le dire !). Véritable OVNI dans le paysage du thriller à connotation fantastique (on parlera plutôt d'épouvante dans le cas présent), A Cure for Life distille habilement un sentiment de malaise sur sa longueur, plaçant un jeune cadre dévoré par l'ambition de grimper toujours plus haut dans la hiérarchie au beau milieu d'une institut de cure thermale perchée dans les massifs montagneux suisses. Des paysages splendides nous sont offerts et on aimerait bien aller y faire un tour dans cet institut, réputée pour les soins qu'elles procurent et pour la qualité de son eau. Les résultats doivent être excellents puisqu'on apprend que les patients ne veulent plus rentrer chez eux et ne désirent plus quitter l'institut une fois le traitement commencé. Après un accident de voiture sublimement filmé qui lui occasionnera une jambe cassée, notre héros n'aura d'autre choix que de devenir lui-même un patient du mystérieux docteur Volmer et de découvrir les bienfaits de cette eau thermale apparemment si pure. L'est-elle réellement ? Par petite touche successive, Gore Verbinski installe son climat, développe l'étrangeté des lieux, des patients, du corps médical, nous assène une première scène avec des anguilles qui fera bien monter la tension et parvient à nous détacher de notre rationalité, au même titre que le héros du film. Ce dernier sombre-t-il lentement dans la folie à cause du stress accumulé par son travail dans sa société ? Est-il proche du Burn-Out et est-il victime d'hallucinations, comme le suggère le docteur Volmer ? L'institut cache-t-elle d'obscurs secrets en ses murs ? Plus on progresse avec le héros, plus ce dernier enquête et tente de découvrir quels mystères entourent Volmer et cette cure thermale apparemment miraculeuse, plus l'angoisse pointe le bout de son nez et plus on est happé dans cette spirale fataliste qui brouille nos propres repères, nos propres déductions. Avec un petit air de Shutter Island (l'acteur Dane DeHaan a parfois les mêmes expressions faciales que Léonardo DiCaprio), A Cure for Life se montre passionnant, intriguant. On est même parfois à la limite du malsain quand la caméra filme complaisamment les vieux patient(e)s entièrement nu(e)s déambuler parmi les couloirs et les salles de soins de balnéothérapie. Le fantastique et l'épouvante progresse de manière intelligente jusqu'au dénouement final peut-être un peu trop démonstratif visuellement, nous rappelant carrément L'Abominable Docteur Phibes ! Là où tout le métrage montré une certaine retenue dans les images proposées, la dernière demi-heure verse dans la non-retenue justement et on le regretterait presque. Par contre, certaines séquences sont réellement superbes, l'élément liquide a une importance capitale et il est mis en scène tel un personnage à part entière. Pour tout vous dire, je m'attendais presque à voir apparaître le grand Chtulhu à un moment, tant l'ambiance distillée et l'importance de l'élément liquide, couplées à ces visions d'anguilles, m'a ramené aux récits de Lovecraft ! C'est donc une bien belle surprise que ce A Cure for Life, réalisé par un Gore Verbinski que je n'attendait pas du tout dans ce registre. Pas sûr que le film plaise au public tant il est exigeant et différent de ce qu'on nous propose habituellement.
NOTE : 5/6
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