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LES NUITS DE DRACULA

LES NUITS DE DRACULA
(Nachts, wenn Dracula erwacht)

Réalisateur : Jess Franco
Année : 1970
Scénariste : Augusto Finocchi   
Pays : Espagne, Allemagne, Italie, Liechtenstein
Genre : Épouvante
Interdiction : -12 ans
Avec : Christopher Lee, Herbert Lom, Klaus Kinski, Maria Rohm, Soledad Miranda...



L'HISTOIRE : Jonathan Harker se rend au château du Comte Dracula pour lui faire signer des documents d'acquisition d'une nouvelle demeure. Très vite, il se rend compte que son hôte a un comportement étrange. Une nuit, il est attaqué par trois créatures femelles qui se révèlent êtres des vampires. Sombrant dans la folie, Jonathan parvient à s'enfuir du château. Il est recueilli dans un hôpital psychiatrique dirigé par le professeur Van Helsing. Ce dernier fait venir la fiancée de Jonathan, Mina, ainsi que son amie Lucy. Dracula est également dans les parages et il vampirise la pauvre Lucy, hébergée à l'hôpital. L'état de cette dernière, qui a perdu beaucoup de sang, inquiète Van Helsing, qui commence à croire les histoires incroyables racontées par Jonathan sur son séjour au château de Dracula...

MON AVIS : Le prolifique Jess Franco qui adapte le roman de Bram Stoker et qui se paye Christopher Lee, Klaus Kinski, Herbert Lom et Soledad Miranda au casting, ça promet ! Surtout que le réalisateur ibérique veut mettre en scène une adaptation fidèle du roman de Stoker paru en 1897. C'est d'ailleurs cette approche qui a convaincu Christopher Lee d'endosser encore la cape du plus célèbre vampire et de fausser compagnie pour une fois à la Hammer Film, qui a produit en cette même année 1970 Une Messe pour Dracula et Les Cicatrices de Dracula. Dans Les Nuits de Dracula, Christopher Lee apparaît avec des cheveux blancs et une grosse moustache, pour bien rendre l'impression de vieillesse de son personnage, qui rajeunira au fur et à mesure qu'il boira le sang de la pauvre Lucy. Un look qui correspond tout à fait à la description du personnage faite par Stoker dans son livre et qui est bien éloigné du look de dandy aristocratique présent dans l'imaginaire collectif. Stature monolithique, expression un peu figée, prestation sobre, Lee campe un Dracula beaucoup moins majestueux et iconique dans le film de Franco que dans la saga de la Hammer, ce qui ne rend pas sa prestation dénué d'intérêt, au contraire. C'est une autre façon d'interpréter le personnage qui l'a rendu célèbre, plus fidèle au texte original. Klaus Kinski a pour sa part droit au personnage de Renfield. Une prestation en demi-teinte, voire même assez anecdotique pour le prestigieux acteur allemand. Plus intéressant est la composition de la belle Soledad Miranda pour le personnage de Lucy. La pauvre se fera vampiriser à plusieurs reprises par Dracula, devenant de plus en plus livide suite à la perte de sang. On aura le plaisir de la voir en femme vampire qui n'hésite pas à emmener avec elle un jeune enfant pour lui planter (en hors champ) ses canines dans le cou. Belle et sensuelle, elle promène sa divine silhouette sous l’œil aguicheur de la caméra de son pygmalion. Maria Rohm (vue dans La Vengeance de Fu Manchu, Le Sang de Fu Manchu, 99 Women ou Venus in Furs entre autre) interprète quant à elle la jolie Mina, fiancée de Jonathan Harker. Le docteur Van Helsing, Némésis de Dracula, est joué par le talentueux Herbert Lom, qu'on a pu voir dans de nombreux films d'épouvante 70's, tels La Marque du Diable, Murders in the Rue Morgue, Asylum ou And Now the Screaming Starts! par exemple. Comme Christopher Lee, son interprétation de Van Helsing ne fait pas dans l'extravagance et manque même de relief au final. C'est d'ailleurs ce qui caractérise un peu Les Nuits de Dracula. Une réalisation sobre, qui manque d'ampleur, de rythme et qui s'avère des plus classiques de la part de Jess Franco qu'on a connu plus exubérant. Pas le moindre petit bout d'érotisme non plus et niveau horreur visuelle, on reste aussi dans le soft tout public, avec quelques gouttes de sang autour de la bouche de Dracula et un semblant de décapitation à l'aide d'une pelle pour un effet spécial bricolé assez peu crédible. C'est également le cas d'une scène assez ridicule, dans laquelle des animaux empaillés semblent devenir vivant sous l'emprise du vampire. Seulement voilà, pour donner l'illusion qu'il se passe quelque chose vis à vis de ces animaux empaillés, c'est la caméra qui bouge autour d'eux et qui effectue des zooms en veux-tu en voilà (une des spécificités du cinéma de Franco) pour un résultat pas franchement réussi, Sam Raimi fera beaucoup mieux dans Evil Dead et Evil Dead 2. Un peu bancal dans son ensemble, Les Nuits de Dracula possède toutefois des qualités, à commencer par ses décors naturels, dont un sublime château magnifiquement mis en valeur dans la première partie, celle concernant les mésaventures de Jonathan Harker. Cette première partie est d'ailleurs la meilleure du film et même si elle rivalise pas avec celle du Cauchemar de Dracula (comment le pourrait-elle ?), on y prend un réel plaisir. Franco y ajoute même une petite idée originale puisqu'il fait des trois femmes vampires des sortes de fantômes lorsqu'elles se réveillent, avant de redevenir des créatures de chair et de sang ! Sympa ! Par contre, toutes les séquences dans l'asile psychiatrique, et notamment celle mettant en scène Klaus Kinski, sont franchement soporifiques et guère entraînantes. Dommage également que le combat final soit si vite expédié. Au final, Les Nuits de Dracula est un film de vampire correct, mais qui ne décolle jamais de son cadre assez rigide. A noter que j'ai visionné le film en version française et que lors de certaines séquences, c'est la musique que Fabio Frizzi a composé pour L'Au-Delà qui retentit ! Une drôle de version donc...

NOTE : 3/6


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