DÉVIATION MORTELLE
(Road Games)
Réalisateur : Richard Franklin
Année : 1981
Scénariste : Everett De Roche
Pays : Australie
Genre : Thriller
Interdiction : /
Avec : Stacy Keach, Jamie Lee Curtis, Marion Edward, Grant Page...
L'HISTOIRE : Pat Quid est un camionneur qui doit transporter une grosse quantité de viande à travers l'Australie. Son seul ami est Boswell, un gentil dingo qui l'accompagne partout. Alors qu'il s'arrête dans un relais routier, il aperçoit une jeune auto-stoppeuse, accompagné par le conducteur d'une fourgonnette verte, louer une chambre dans un motel. Tôt le matin, il voit le conducteur déposer des sacs d'ordures près des poubelles. Après avoir repris la route, Pat Quid entend sur sa radio un flash info alertant la population, et principalement les auto-stoppeurs, à se méfier de la possible présence d'un tueur en série. Ses soupçons se portent sur le conducteur de la fourgonnette verte, qu'il va recroiser à plusieurs reprises. En chemin, il prendra en stop Pamela, une séduisante jeune femme qui va mener l'enquête avec lui...
MON AVIS : En 1978, le réalisateur australien Richard Franklin fait sensation avec son film Patrick, qui obtient le Grand Prix du festival d'Avoriaz en 79. Trois ans plus tard, il revient avec le thriller Déviation Mortelle avant de réaliser Psychose 2 en 1983, Jouer c'est tuer en 84 puis Link en 1986, ce dernier obtenant le Prix du Jury à Avoriaz la même année. Il réalisera également F/X 2 en 1991 avant de dériver vers les séries télévisées. Son dernier film date de 2003, il s'agit de Visitors, resté inédit en France. Richard Franklin est décédé en juillet 2007. Avec Déviation Mortelle, Richard Franklin nous fait pleinement profiter des paysages australiens et en particulier de la plaine de Nullarbor, qu'il fait traverser en camion à Stacy Keach, le célèbre interprète du personnage de Mike Hammer dans la série télévisées des années 80. Stacy Keach interprète ici un routier qui adore sortir des tirades provenant de poèmes, qui refuse de prendre des auto-stoppeurs (une pratique dangereuse en Australie et apparemment passible d'amendes) et qui va être le témoin du comportement étrange d'un conducteur de fourgonnette qui, lui, n'a pas hésité à dépanner une jolie auto-stoppeuse. Ce que Stacy Keach ne verra pas, contrairement à nous, spectateurs, c'est le meurtre de cette dernière par strangulation, à l'aide d'une corde de guitare, comme présente sur l'affiche du film. Ce sera d'ailleurs la seule séquence de violence présente dans Déviation Mortelle, et encore, malgré une ambiance hitchcockienne et un bon placement de caméra, ce sera de la violence ultra aseptisée puisqu'on ne verra que le regard horrifiée de la victime. Le reste du long métrage sera un road movie assez banal, classique, sans grand suspense mais pas désagréable pour autant. Un peu à la manière du Duel de Steven Spielberg, on assiste à un chassé-croisé entre le héros et cette fourgonnette verte, toujours présente dans les parages, circulant à travers les vastes étendues désertiques australiennes. C'est sur que ces routes de plusieurs kilomètres perdues au milieu de nulle part sont idéales pour kidnapper et assassiner des auto-stoppeuses, ce qui sera d'ailleurs le cas au début des années 90 avec le tueur en série Ivan Milat ou Bradley John Murdoch qui a inspiré le personnage de Mike Taylor dans Wolf Creek, dont le film de Franklin reste une influence certaine. Pour rythmer Déviation Mortelle, Richard Franklin fait rencontrer divers personnages à son héros, dont une femme excentrique, un pilote de moto puis une séduisante auto-stoppeuse qu'il va faire monter dans son camion pour la protéger. Cette dernière a le physique et le visage de Jamie Lee Curtis, qui s'y connait bien en tueur psychotique puisqu'elle en a déjà affronté dans Halloween, Fog, Le Bal de l'Horreur ou Le Monstre du Train. Son rôle dans Déviation Mortelle est plus anecdotique qu'autre chose mais elle se retrouvera à nouveau en fâcheuse position. La scène des W.C. ou dans la remorque frigorifique est bien mise en scène et apporte une petite montée du suspense. Mais pour un thriller qui se veut d'inspiration hitchcockienne (revendiquée par le réalisateur lui-même qui voulait faire une sorte de version dérivée de Fenêtre sur Cour), il faut bien avouer que Déviation Mortelle est quand même léger au final. La musique fait perdre le peu d'intensité qu'on trouve dans le métrage et les différentes rencontres que fait le héros versent souvent dans l'humour. Sans être un grand thriller, Déviation Mortelle se regarde tranquillement et propose quelque chose de différent de ce à quoi je m'attendais au vu de l'affiche du film. Pas mémorable mais sympa.
NOTE : 3/6
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