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lundi 6 juin 2022

CONFESSIONS OF A NECROPHILE GIRL

 

CONFESSIONS OF A NECROPHILE GIRL
(Tetromaniac: Confessioni di una Necrofila)

Réalisateur : Domiziano Cristopharo
Année : 2021
Scénariste : Domiziano Cristopharo
Pays : Angleterre
Genre : Horreur, nécrophilie
Interdiction : -16 ans
Avec : Angela del regno, Andrea Autullo, Chiara Pavoni, Lorenzo Fedele, Alvia Reale...


L'HISTOIRE : Face caméra, Karen Greenlee nous raconte sa vie, son métier de préparatrice mortuaire et ses penchants nécrophiles...

MON AVIS : Sujet tabou par excellence, la nécrophilie est un thème assez peu traité au cinéma au final, malgré son potentiel répulsif. Parmi les quelques œuvres phares de ce genre bien spécifique, on peut citer L'Effroyable secret du docteur Hichcock (1962), Love me Deadly (1973), Baiser Macabre (1980), Nekromantik (1987), Aftermath (1997), Tetromaniac : Erotik (2018) ou Beyond the Omega (2020). En 1996, la réalisatrice Lynne Stopkewich se passionne pour l'histoire vraie de Karen Greenlee, une embaumeuse qui a volé un corbillard qui se rendait à un enterrement et a eu des relations sexuelles avec le corps du défunt qu'il contenait. Par la suite, elle a avoué avoir eu des relations nécrophiles avec 30 ou 40 défunts. Stopkewich s'est servi du récit de Greenlee pour son film Kissed. C'est également l'histoire de Karen Greenlee qui a inspiré le réalisateur bien connu des fans de cinéma extrême, Domiziano Cristopharo, pour son film au titre on ne peut plus explicite : Confessions of a Necrophile Girl. La nécrophilie est un thème qu'il avait déjà abordé de manière choc avec Erotik, inspiré du célèbre tueur en série Jeffrey Dahmer. Dans Confessions of a Necrophile Girl, il aborde le sujet de façon beaucoup plus posée, presque poétique, Karen Greenlee n'étant ni une détraquée ni une tueuse en série. C'est juste une femme qui a développé au cours de son enfance une attirance pour le morbide et pour les défunts au point d'éprouver un désir charnel envers eux. La froideur d'un corps, l'odeur de la mort, le décor funéraire sont autant de stimulus pour elle. Dans un interview qu'elle a donné, elle déclare au sujet de son attirance pour la mort : "C'est quelque chose qui m'a attiré toute ma vie. J'avais l'habitude d'organiser des services funéraires pour mes animaux de compagnie lorsqu'ils mouraient. J'avais un petit cimetière d'animaux. Je vivais dans une petite ville et le barbecue des pompiers était à côté de la maison funéraire. Pour aller aux toilettes, il fallait utiliser les installations du salon funéraire. Je trouvais toutes les excuses possibles pour aller aux toilettes, puis je faisais des détours et me promenais dans la morgueje trouve l'odeur de la mort très érotique. Si tu as un corps qui flotte dans la baie depuis deux semaines, ou un brûlé, ça ne m'attire pas beaucoup, mais un cadavre fraîchement embaumé, c'est autre chose." C'est à partir des renseignements qu'elle a donné dans cet interview que le réalisateur a tiré les scènes de son film. Pour interpréter Karen Greenlee, c'est l'actrice Angela del Regno qui a été choisie. Un rôle pas évident à jouer, on s'en doute. Pourtant, elle s'en sort vraiment bien, apportant une réelle sensibilité à ses actes que la morale réprouve. Elle parvient à transmettre des émotions, à nous faire ressentir cette attirance morbide pour les défunts, rien qu'avec sa façon de les embaumer, de les toucher, de les préparer. On assiste d'ailleurs à plusieurs scènes de préparation, Domiziano Cristopharo ayant été en relation avec un vrai thanatopracteur pour donner une crédibilité et une authenticité à ses images. Fermeture de la bouche à l'aide de fil, toilette funéraire, massage pour empêcher la raideur cadavérique, tout est montré à l'écran, et les effets de maquillages sont assez réussis et provoque autant le rejet ou le dégoût qu'une certaine fascination. Le film s'éloigne durant sa majeure partie d'une oeuvre comme Nekromantik car nous avons affaire ici à des corps fraîchement décédés si on peut dire, qui n'ont pas encore été enterré. Angela se déplace dans les demeures des familles afin de préparer les corps et s'adonnent à ses jeux déviants au sein même de la chambre du défunt, ne pouvant refréner son désir hors-norme. Le réalisateur procède par étape et augmente l'aspect insoutenable de son film en accentuant à chaque nouvelle préparation les plaies ou blessures sur les corps inanimés. Voir l'actrice lécher les cicatrices d'un cadavre, tel Udo Kier dans Chair pour Frankenstein, n'est pas un spectacle très ragoutant il faut bien le reconnaître, même si, comme déjà dit, c'est filmé avec une certaine délicatesse et une certaine poésie macabre. On trouve également dans le film deux séquences de rêve / cauchemar dans lesquelles l'héroïne se voit elle-même en cadavre au fond d'une tombe, avec un maquillage et une tenue qui nous rappelle L'Au-dela de Lucio Fulci, ou devenant la proie de morts lubriques. L'aspect érotique, indissociable de ce type de film, est présent sans être trop dominant et c'est une bonne chose. Le final fera sûrement détourner les yeux des âmes trop sensibles puisque cette fois, c'est un cadavre totalement défraîchi et putréfié (issu du film Erotik je pense ?) qui va être utilisé par l'héroïne, cette dernière se faisant surprendre en plein ébats par les agents de la morgue, comme ce qui est  réellement arrivé à Karen Greenlee. Tourné avec un budget rachitique durant la pandémie de Covid-19 et avec les moyens du bord et pas mal de système D, Confessions of a Necrophile Girl remplit néanmoins son contrat, se montre choquant quand il le faut, risque de révulser les non-amateurs du genre, et dresse un portrait parfois touchant de Karen Greenlee, sans jamais juger sa déviance. On félicitera Angela del Regno pour avoir accepté d'endurer cette épreuve. Les films sur la nécrophilie sont rares, Confessions of a Necrophile Girl ira rejoindre le panel des meilleurs films sur le sujet.  





         

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