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MOTHER'S DAY (2010)

MOTHER'S DAY
(Mother's Day)

Réalisateur : Darren Lynn Bouseman
Année : 2010
Scénariste : Scott Milam
Pays : Etats-Unis
Interdiction : -16 ans
Genre : Thriller
Avec : Rebecca de Mornay, Jamie King, Patrick John Flueger, Warren Kole, Deborah Ann Woll, Briana Evigan, Matt O’Leary 

L'HISTOIRE : Trois voyous, dont l’un est gravement blessé, se réfugient dans leur maison sans savoir que celle-ci a été vendue à de nouveaux propriétaires. Ces derniers sont dans le sous-sol aménagé et font la fête avec des amis. La confrontation va vite s’envenimer et les premiers coups vont tomber. Les otages vont voir leur vie devenir un vrai cauchemar quand la mère et la sœur des trois voyous débarquent à leur tour dans la maison…

MON AVIS : En 1980, Charles Kaufman réalisait Mother's day, film estampillé Troma, et qui nous racontait les mésaventures de promeneurs égarés tombant sur une famille de rednecks consanguins dirigée de main de fer par une "maman" haute en couleurs. Bourré d’humour noir et de scènes sadiques, le film a rapidement gagné un statut de film culte. Quoique légèrement surestimé, le Mother's day de 1980 avait de quoi satisfaire l’amateur de films bien dérangés du ciboulot. L’annonce d’un remake avait évidemment surpris la majorité. Pouvait-on en 2010 faire un film aussi dérangé ? On savait que le réalisateur Darren Lynn Bouseman était plutôt à l’aise avec l’imagerie gore, comme en témoigne ses trois chapitres de la saga SAW. Maintenant, était-il la personne adéquate pour faire un remake du film de Charles Kaufman ? Dès le départ, Bouseman a clairement indiqué qu’il ne souhaitait pas refaire le film de 1980 plan par plan. Désireux de s’en éloigner même le plus possible. Ne voulant garder que le concept de famille dégénérée et de la mère autoritaire et aussi tarée que ses rejetons. A la vision de cette version, on ne peut qu’affirmer que Darren Lynn Bouseman a vu juste. Exit la campagne et bienvenue au décor urbain. Notamment celui de cette belle maison à plusieurs étages, qui appartenait justement à la famille de dingues avant que maman ne puisse plus payer et soit sommée de quitter les lieux. Une situation délicate qui l’a conduite à ne rien dire à ses trois fils, devenus des braqueurs ultra violents. On comprendra alors leur stupéfaction lorsqu’ils découvrent des inconnus dans "leur maison". Une situation de départ plutôt bien trouvée et qui va transformer ce thriller en un puissant film de "home invasion", à la violence frontale qui fait très mal. Comme dans le remake de La dernière maison sur la gauche auquel on pense fortement niveau réalisme cru. Hormis des séquences d’une éclatante efficacité qui satisferont les amateurs de violence urbaine, Mother’s day version 2010 présent également des personnages très intéressants et superbement campés par les différents acteurs les incarnant à l’écran. Le plus réfléchi des trois frères, ce qui en fait le plus dangereux également, est admirablement interprété par un Patrick John Flueger au charisme impeccable. La malheureuse propriétaire est jouée avec sensibilité par une Jaime King touchante et sensible. Le reste du casting est à l’avenant. Evidemment, la cerise sur le gâteau étant la présence de Rebecca de Mornay qui campe une "maman" dont on se souviendra longtemps. On adore la voir réprimer ses rejetons qui malgré la violence qui les habite n’osent pas broncher devant elle, même quand elle leur rappelle les leçons de civilité qu’elle leur a enseignées. L’humour noir est bien présent puisque cette anti-héroïne passe du statut de personne compatissante (elle tente souvent de calmer la situation et de rassurer les otages) à celle de bourreau sans cœur n’hésitant pas à violenter et maltraiter les victimes de façon plutôt abrupte. La séquence où elle veut faire dépuceler son fils en train de mourir est un grand moment. Bénéficiant d’une réalisation soignée sans effet "cut" à la SAW, d’une bonne histoire, de personnages attachants et ambigus (les "gentils" ne le sont pas forcément, tout comme les "méchants" qui ne sont pas aussi "droits dans leurs bottes" qu’ils veulent le laisser croire, ce qui fait tout l’intérêt du film) et de scènes de violence percutantes, Mother’s Day de Darren Lynn Bouseman s’avère une très bonne surprise et se montre divertissant, n’ennuie jamais et nous laisse souvent avec un grand sourire sur le visage. Une belle découverte qui devrait réconcilier les fans avec ce réalisateur tant décrié.

NOTE : 4,5 / 6



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