L'OISEAU AU PLUMAGE DE CRISTAL
(L'uccello dalle piume di cristallo)
Réalisateur : Dario Argento
Année : 1970
Scénariste : Dario Argento
Pays : Italie, Allemagne
Genre : Giallo
Interdiction : -12 ans
Avec : Tony Musante, Suzy Kendall, Enrico Maria Salerno, Eva Renzi, Umberto Raho...
L'HISTOIRE : En rentrant chez lui tard dans la nuit, l'écrivain Sam Dalmas est le spectateur de l'agression de Monica Ranieri par un individu vêtu de noir et ganté, dans le hall d'une galerie d'art. Témoin capital dans cette affaire, il est questionné par l'inspecteur Morosini, qui a déjà fort à faire avec un maniaque qui trucide des jeunes femmes et fait régner la terreur dans la ville. Persuadé que sa mémoire lui cache un détail important, Sam Dalmas va mener sa propre enquête, quitte à devenir une victime potentiel du psychopathe...
MON AVIS : Avec son premier long métrage, Dario Argento frappe un grand coup et L'oiseau au plumage de cristal sera un énorme succès en Italie. Succès amplement mérité d'ailleurs puisque ce Giallo (un polar très codifié misant sur le suspense) fait preuve d'une maîtrise totale, que ce soit en terme de mise en scène, de suspense ou de retournement de situation. L'enquête de Sam Dalmas, aidé par l'inspecteur de police, se révèle passionnante et Argento, en très habile manipulateur, s'amuse à brouiller les pistes et à jouer avec le non-vu pour mieux nous mener en bâteau. A ce titre, la séquence d'agression dans la galerie d'art est un petit bijou d'inventivité et de technicité. On retrouve déjà dans ce premier film tout ce qui fera le cinéma de Dario Argento par la suite : mouvement de caméra savemment orchestré, suspense à couper au couteau, travail intense sur les décors et le jeu de lumière, scènes de meurtres violentes et esthétiques, utilisation adéquate de la musique. On notera que le meurtre dans une cabine téléphonique, exécuté avec une lame de rasoir, a certainement marqué Brian de Palma car les similitudes entre cette séquence d'Argento et le meurtre d'Angie Dickinson dans Pulsions sont plus que troublantes. Argento aime également utiliser un personnage somme toute quelconque (un écrivain dans L'oiseau au plumage de cristal, un aveugle dans Le chat a neuf queues, un pianiste dans Les frissons de l'angoisse...) pour lui faire endosser le costume d'enquêteur. Un moyen de mieux nous faire participer à l'histoire puisque ces individus pourraient très bien être n'importe lequel d'entre-nous. On vit alors la progression de l'enquête avec le personnage, on cherche avec lui quel pourrait bien être ce détail qui viendrait tout éclaircir, on tente tout comme lui de faire appel à notre mémoire visuelle pour savoir où le réalisateur a réussi à nous duper. Et quand on croit avoir la solution, Argento nous assène un revirement qu'on n'a pas vu venir ! Amateur de film policier à énigmes, L'oiseau au plumage de cristal vous comblera donc d'aise de par ses nombreuses qualités. Une vraie réussite, qui supporte plusieurs visions, preuve du talent de Dario Argento.
NOTE : 5/6
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