BEYOND THE GRAVE
(Porto dos Mortos)
Réalisateur : Davi de Oliveira Pinheiro
Année : 2008
Scénariste : Davi de Oliveira Pinheiro
Pays : Brésil
Genre : Horreur, Post-nuke, Zombies
Interdiction : -12 ans
Avec : Rafael Tombini, Alvaro Rosacosta, Ricardo Seffner, Amanda Grimaldi...
L'HISTOIRE : Dans un monde post-apocalyptique, dans lequel toute vie humaine a quasiment disparu au profit des zombies, un officier de police traque inlassablement le Dark Rider, un sérial-killer possédé par un esprit qui le rend immortel. Sur sa route, l'officier va rencontrer un couple d'adolescents qui va poursuivre sa quête avec lui...
MON AVIS : Après une première annonce faite en 2005, le tournage de Beyond the Grave a débuté en 2008 et la post-production a été complète en 2010 ! Réalisation indépendante en provenance du Brésil (le pays de José Mojica Marins quand même, excusez du peu !), due à Davi de Oliveira Pinheiro, qui est également le scénariste et le producteur du film, Beyond the Grave se veut un mélange de diverses influences, mélangeant les codes du film post-nuke (avec nombreux paysages désertiques et quasi absence de présence humaine), au film de zombies (les morts-vivants déambulent deci-delà) mais aussi au western (le héros mutique, la tenue du méchant) et au film de possession et de sorcellerie (il y a un esprit qui change de corps une fois ce dernier devenu mort en récitant une incantation). Le film nous parle des sept portes de l'Enfer (bonjour Lucio Fulci), le héros rencontre une poignée de survivants réfugiée dans une école abandonnée et commandée par un noir (bonjour George Romero), il conduit une voiture de police sur de longues routes désertes et ensoleillées (bonjour Mad Max) et j'en passe. Film référentiel, ce mélange de genre aurait pu être des plus divertissants mais l'ambition affichée est clairement revue vers le bas, du au manque d'un budget conséquent pour mener le projet de façon efficace. La mise en scène est classique mais correcte, la photographie plutôt jolie. Ce qui risque le plus de décontenancer le spectateur, c'est le rythme, ou plus précisément le manque de rythme. Très contemplatif, misant sur de nombreuses séquences de dialogues qui viennent amoindrir la dynamique déjà peu enlevée, Beyond the Grave ne réserve que peu de surprises ou d'action et quand cette dernière est présente à l'écran, c'est plus l'ennui qui vient prendre le dessus, la faute à des chorégraphies exécutées au ralenti qui se révèlent peu entraînantes. De plus, la menace zombie n'est pas franchement mise en avant. Quelques spécimens viennent légèrement ennuyer la pérégrination de notre héros mais dans l'ensemble, les zombies restent plutôt tranquilles et ne se montrent guère agressifs. On notera tout de même des maquillages assez réussis. Le héros, parlons-en d'ailleurs. Interprété par Rafael Tombini, il se balade avec un sabre (Bonjour Walking Dead), il n'est pas très causant, comme le prouve une scène assez amusante dans laquelle l'adolescent se voit contraint de faire un dialogue à lui tout seul, son nouveau compagnon restant dans un mutisme total. Surtout, il est à la recherche d'un serial-killer au pouvoir surnaturel. Une idée pas plus bête qu'une autre mais il est assez dommage que le scénario ne développe pas plus cet aspect et ne donne pas toujours assez d'explications aux spectateurs pour comprendre l'intrigue principale. Que sont ces portes de l'Enfer ? Qui est le Dark Rider, quel est son but ? Pourquoi le héros en fait une affaire personnelle de longue date ? Pas mal de questionnement qui reste sans réponse et qui nous plonge souvent dans la perplexité. Il en va de même pour la majorité des personnages, qui n'ont pas réellement une véritable fonction au sein du récit. Les deux adolescents ne servent pas à grand chose si ce n'est de meubler un peu la vie du héros. On ne saura pas non plus pourquoi la jeune fille est muette. La découverte d'un groupe de survivant ne provoque pas non plus d'événements propre à faire véritablement évoluer l'histoire. Beyond the Grave brasse donc large et malgré un côté étrange et parfois intriguant (le serial-killer est accompagné par une sorte d'indien et par un homme qui, lorsqu'il joue de l'harmonica, provoque des saignements et un mal de tête atroce chez ses victimes), il ne parvient pas vraiment à convaincre car on ne sait pas trop où le réalisateur veut nous emmener. Trop de paroles, pas assez d'action, pas assez de gore et trop de mystères empêchent ce road movie horrifique et parfois poétique d'être vraiment efficace, malgré de bonnes idées. Saluons néanmoins cette tentative de faire du cinéma de genre au Brésil et souhaitons à Davi de Oliveira Pinheiro de persévérer dans cette voie...
NOTE : 2/6
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