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lundi 2 juin 2014

LA FEMME SCORPION 3 : LA TANIÈRE DE LA BÊTE

LA FEMME SCORPION 3 : LA TANIÈRE DE LA BÊTE
(Joshuu sasori: Kemono-beya / Female Prisoner Scorpion: Beast Stable)

Réalisateur : Shunya Ito
Année : 1973
Scénariste :  Hirô Matsuda
Pays : Japon
Genre : Drame, W.I.P.
Interdiction : -16 ans
Avec : Meiko Kaji, Mikio Narita, Reisen Ri, Yayoi Watanabe...


L'HISTOIRE : Toujours en fuite, Nami Matsushima manque de se faire arrêter par le détective Kondo, à qui elle tranche un bras pour lui échapper. Elle trouve refuge chez Yuki, jeune prostituée qui vit seule avec son frère mentalement retardé et avec qui elle entretient une relation incestueuse pour maîtriser les pulsions sexuelles de ce dernier. Une réelle amitié va naître entre Nami et Yuki, qui est malmenée par un redoutable gang de proxénètes. Pour corser l'affaire, le détective Kondo est toujours sur la trace de Nami, bien décidé a remettre sous les barreaux la jeune femme qui l'a amputé...

MON AVIS : Troisième volet de la saga de la Femme Scorpion, toujours réalisé par Shunya Ito et toujours avec l'adorable Meiko Kaji. Après un premier film qui oeuvrait ouvertement dans le genre du women in prison, puis un second qui s'en écartait pour se diriger vers le survival et le road movie, ce troisième chapitre des mésaventures de Nami "Scorpion" Matsushima change encore d'orientation et nous plonge cette fois dans un drame sordide, souvent émouvant et qui apporte encore de la nouveauté au personnage de Nami. On félicitera donc réalisateur et scénariste de ne pas bêtement reprendre la recette qui a fait le succès de La Femme Scorpion en 1972 et de tenter, à chaque nouveau film, de proposer une approche originale et à même de satisfaire le spectateur le plus exigeant. La Tanière de la Bête débute très fort, avec une séquence choc (le tranchage de bras du détective) qui enchaîne directement sur la relation incestueuse entre Yuki et son frère demeuré. Un début qui annonce la couleur et qui laisse entrevoir une approche assez trash mais qui, en fait, ne perdura pas vraiment lors de la suite. En effet, la relation d'amitié qui va se nouer entre Nami et Yuki deviendra le fer de lance de l'histoire et Shunya Ito délaisse les prouesses et autres expérimentations visuelles ou séquences oniriques pour livrer un drame sombre, relativement pessimiste, mais également passionné et réaliste. De fait, La Tanière de la Bête est beaucoup moins divertissant que les deux volets précédents, ce qui ne veut pas dire qu'il est moins bon, bien au contraire. Je le trouve même supérieur à Elle s'appelait Scorpion, principalement en raison de son aspect plus psychologique, auquel s'ajoute des émotions plus fortes provoquées par le comportement même de Nami. Si on pensait que cette dernière n'était qu'un ange exterminateur, sa rencontre avec Yuki va changer la donne et nous présenter une Nami plus humaine, et même attentive aux autres. Malmenée par un réseau de proxénètes dirigée par une ex-détenue qui a connu Nami et qui est totalement cinglée, la pauvre Yuki va trouver de l'aide auprès de sa nouvelle amie, qui n'hésitera pas à aller occire le gang en entier pour la protéger ! Le réalisateur met en avant cette compassion de Nami envers Yuki et appuie sur le fait que cette dernière soit enceinte. Les instincts maternels de Nami prennent donc le dessus sur sa froideur apparente et sur sa force intérieure qui a été si bien mise en avant lors des deux premiers films. Meiko Kaji nous offre alors une nouvelle facette de son talent d'actrice et, malgré son mutisme légendaire, se montre beaucoup plus touchante. La séquence dans laquelle elle se retrouve prisonnière dans les égouts de la ville, pourchassée par Kando et ses hommes, est réellement superbe et on frémit d'avance en voyant que Yuki va être obligé de trahir son amie. On sait ce qu'il advient à ceux qui trahissent Nami. Mais ici, les larmes plus que sincères qui coulent sur le visage de Yuki font comprendre à la femme scorpion que cette trahison était inévitable et le petit sourire que cette dernière offre à Yuki est magnifique et provoque bien des remous chez le spectateur. Rassurez-vous, même s'il fait la part belle aux émotions et à l'aspect dramatique, La Tanière de la Bête n'en oublie pas de se montrer agressif, déviant et mysogine, notamment lors d'une séquence d'avortement non désiré ou lorsque Nami prend pour cible les membres du réseau de proxénétisme. Le final, qui se déroule en prison (petit retour aux sources obligatoire), parvient à se montrer oiginal et plutôt jubilatoire. Avec ce troisième épisode, la saga de la Femme Scorpion démontre qu'une série peut se montrer cohérente, peut éviter les redites, et surtout, peut conserver un niveau de qualité qui fait souvent défauts à nombre de séquelles. Un bel exploit que les dirigeants de la Toei n'ont pas apprécié, trouvant que La Tanière de la Bête était bien moins percutant que les deux premiers volets. En remerciement de son investissement, ils ont tout simplement congédié Shunya Ito qui ne réalisera pas le quatrième épisode ! Un comble...

NOTE : 5/6



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