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COLD SKIN

COLD SKIN
(Cold Skin)

Réalisateur : Xavier Gens
Année : 2017
Scénariste : Jesús Olmo, Eron Sheean
Pays : France, Espagne
Genre : Fantastique
Interdiction : -12 ans
Avec : Ray Stevenson, David Oakes, Aura Garrido, John Benfield...


L'HISTOIRE : En 1914, Friend, un officier météorologique de l'armée, est envoyé sur une île en Antarctique pour étudier les climats. Celui-ci y fait la rencontre d'un vieux gardien de phare russe, Gruner. Lors de sa première nuit sur l'île, Friend se fait attaquer par d'étranges créatures...

MON AVIS : J'aime énormément Xavier Gens, qui est actuellement, à mes yeux du moins, le meilleur réalisateur de film de genre français, au côté de Pascal Laugier. Après un sympathique Hitman et la bombe Frontière(s) en 2007, après l’anxiogène The Divide et le segment "X is for XXL" du film à sketchs ABC's of Death, réalisé respectivement en 2011 et 2012, on n'avait plus de nouvelle de Xavier Gens, du moins au cinéma puisqu'il a réalisé en 2014 trois épisodes de la série télévisée Crossing Lines. Il faudra attendre 2017 pour qu'il refasse surface, enchaînant carrément trois films à la suite, avec The Crucifixion et Cold Skin en 2017 puis Budapest en 2018. Malheureusement, seul ce dernier a eu droit à une sortie en salle chez nous, les deux films de 2017 n'ayant toujours pas droit à une édition DVD ou Blu-ray en France ! Incroyable mais c'est comme ça ! Cold Skin est un peu mieux loti puisque les spectateurs chanceux ont pu le voir dans quelques festivals comme L'Etrange Festival, Gerardmer ou le BIFFF. Il est enfin annoncé sur support numérique en France pour le mois de janvier. Bénéficiant grâce à ma femme d'un abonnement gratuit à Canal + d'un mois, j'ai pu enfin le visionner en replay hier soir. Mon attente fût entièrement comblée et j'ai hâte d'être au mois de janvier pour me procurer le DVD ou le Blu-Ray du film afin de le revoir. Car Cold Skin est un excellent film fantastique, très peu horrifique en fait, qui préfère miser sur une ambiance et une atmosphère très lovecraftienne et un rythme lent, posé, certes contrasté par les attaques nocturnes de sublimes créatures marines qui viennent dynamiser l'action. Si cette petite île perdue abritant une simple maison de bois et un phare s’appelait Innsmouth, ça ne surprendrait personne, tant les influences du maître de Providence sautent aux yeux. Pourtant, Cold Skin n'est pas l'adaptation au cinéma d'une histoire de Lovecraft mais du roman éponyme d'Albert Sanchez Pinol, anthropologue espagnol qui connût un grand succès avec La Peau Froide, qui a donc servi de base à Cold Skin. Superbement mis en scène, baigné par une luminosité froide, profitant du sublime paysage naturel de Lanzarote et servi par deux acteurs qui remplissent parfaitement leur rôle, Cold Skin est une sorte de huis clos qui mêle survival, fantastique et drame humain. Le thème de la survie, de l'isolement et de la folie naissante suite à cet isolement était déjà présent dans l'excellent The Divide. Xavier Gens poursuit donc cette thématique dans Cold Skin en isolant ses deux personnages principaux sur un bout de terre totalement abandonné et dont même les passages de bateaux à proximité se font rares. La relation entre Friend et le curieux gardien du phare, Gruner, va être la base de l'histoire, parasitée par l'introduction d'Aneris, une créature aquatique féminine, compagne-esclave de Gruner. Anagramme de "Sirena", Aneris est donc une sirène, déesse de ce peuple vivant dans les eaux froides de l'Antarctique et qui ne sort que la nuit pour venir attaquer le phare et ses deux habitants. De duo, on passe donc à une relation triangulaire plus complexe, qui va donner au film une étrangeté bienvenue et assez hypnotique, même si on aurait aimé avoir plus de détail sur la nature même de ces créatures. Plus le film avance et plus on lui découvre un aspect poétique, romantique. Avec une grande sensibilité, Xavier Gens nous entraîne à sa suite dans ce qui peut aussi être vu comme une métaphore de la Grande guerre mais également comme étant un exemple de la problématique de "la peur de l'autre". Les créatures imaginées par Lovecraft sont des métaphores des "étrangers" qui le terrorisait. C'est la même chose avec les deux personnages de Cold Skin, qui ont peur de l'inconnu et ne cherchent pas à en savoir plus ou à comprendre le peuple étrange qui vit ici depuis sûrement bien plus longtemps qu'eux. Du moins au début, car Friend va faire cet effort et finira par comprendre qu'il a fait fausse route depuis le début quand un semblant de communication semble possible. Ce qui nous vaudra d'ailleurs de très belles séquences qui ne peuvent qu'emporter l'adhésion du public. Si les attaques de nuit peuvent donner une petite impression de redondance, on saluera l'effort de Xavier Gens de ne pas céder à l'action débridée tout au long de son film et d'avoir préféré prendre son temps pour mieux jouer avec son trio de personnages charismatiques et son superbe décor. Si certaines questions restent en suspend lorsque démarre le générique de fin, on ressent en tout cas une vraie empathie pour Cold Skin et son imagerie de conte pour adultes qui reste gravée en mémoire. Un très beau film fantastique, intrigant et envoûtant.


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