THE UNNAMABLE
(H.P. Lovecraft's The Unnamable)
Réalisateur : Jean-Paul Ouellette
Année : 1988
Scénariste : Jean-Paul Ouellette
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Charles Klausmeyer, Mark Kinsey Stephenson, Alexandra Durrell, Laura Albert...
L'HISTOIRE : Au XVIIème siècle, Joshua Winthrop est assassiné dans sa propre maison par une créature qu'il gardait enfermé au grenier. Depuis, la maison est restée abandonnée. Dans les années 80, trois étudiants de l'université de Miskatonic, Randolph Carter, Joel Manton et Howard Damon, discutent de cette histoire et se questionnent sur l'authenticité de ces faits et de ce qu'on peut appeler "l’innommable". De nature cartésienne, Joel et Howard mettent en doute cette légende, à l'inverse de Randolph Carter, qui pense qu'une entité vit toujours dans la maison. Pour prouver que tout n'est que balivernes, Joel décide de passer la nuit dans la demeure abandonnée. Le lendemain, ses amis n'ont aucune nouvelle de lui. Durant la nuit suivante, quatre autres étudiants décident de se rendre dans la maison. Et si quelque chose se cachait encore dans le grenier ?
MON AVIS : On le sait, les adaptations cinématographiques des écrits du célèbre H.P. Lovecraft sont bien souvent décevantes. Il faut dire qu'il est assez difficile de représenter à l'écran l'indicible. En 1988, Jean-Paul Ouellette, qui a été assistant-réalisateur de seconde équipe sur les scènes d'action de Terminator en 84, décide d'adapter la courte nouvelle The Unnamable, écrite en 1923, et qui ne fait que huit pages environ. Autant le dire de suite, le film est plutôt médiocre et s'avère assez soporifique, vous êtes prévenus. Si la séquence introductive se déroulant au XVIIème siècle démarre plutôt bien, avec cet homme qui parle à quelque chose qui hurle et qu'il semble bien connaître, créature mystérieuse qui va ensuite le tuer, l'arrivée dans les années 80 va rapidement nous faire déchanter. Le film devient en effet extrêmement bavard et nous présente des personnages pas vraiment intéressants, si ce n'est Randolph Carter, un étudiant de l'université de Miskatonic, auteur de nouvelles fantastiques et enclin à considérer le surnaturel comme concret. Ce personnage est récurrent dans les écrits de Lovecraft et on peut même y voir un alter ego de l'écrivain de Providence. Interprété par l'acteur Mark Kinsey Stephenson, Randolph Carter s'intéresse à la vieille bâtisse abandonnée vue dans l'introduction mais il n'ose y pénétrer, certain qu'une chose innommable y vit encore. Même quand son ami Joel Manton disparaît après avoir passé la nuit dans la demeure, il se refuse à y aller, prétextant que son camarade est sûrement en train de faire une mauvaise blague. Le spectateur sait très bien que ce n'est pas le cas puisqu'il a assisté à la mort de Joel, par quelque chose qui vit bel et bien dans la maison mais dont le réalisateur nous a caché l'apparence, pour mieux gérer le suspense et notre attente. Le film prend ensuite la tournure d'un film de couloir, une fois que deux étudiants, accompagnés par deux charmantes demoiselles, se soient eux aussi rendus à l'intérieur de la maison abandonnée. Film de couloir car l'ensemble des scènes de The Unnamable vont désormais se dérouler quasi exclusivement dans les pièces et les couloirs de la vieille demeure. Si le but des deux garçons est de réussir à s'envoyer les deux filles (la timide Alexandra Durrell et la charmante et peu farouche Laura Albert, qui nous offrira la vision de sa poitrine dénudée, seule touche d'érotisme du film), leur projet va être quelque peu contrarié par la créature, qui va les prendre en chasse à travers les divers étages, couloirs et pièces de son lieu de vie. S'ensuit alors d'interminables déambulations des futures victimes dans les diverses endroits de la demeure, tout y passe, de la cave au grenier, sans qu'on y trouve le moindre intérêt au final. La mise en scène de Jean-Paul Ouellette est assez plate, peu dynamique et niveau frisson, on repassera car à aucun moment le film ne flanque la pétoche ou ne procure un peu de stress. Il se rattrape avec quelques effets gores sympas, dont un cœur arraché, une gorge déchirée, une tête coupée et autres petites joyeusetés qui viennent apporter un peu de tonus à l'hsitoire. Si l'ensemble est tout de même assez soporifique, la fin nous tire de notre torpeur avec ce qu'on attendait tous depuis le début, malheureusement spolié par les diverses affiches et jaquettes du film mais ce n'est pas bien grave au final : l'apparition de la créature ! Et là, reconnaissons que l'équipe de maquillage a fait un excellent boulot à ce niveau. Croisement entre une créature ailée démoniaque pour le haut du corps et un bouc avec pieds en sabots pour les jambes (un mélange de Satyre et de démon en gros), Alyda, puisque c'est son nom, est de toute beauté et viendra égayer ce The Unnamable pas bien folichon, mais qui se rattrape vers la fin en devenant plus fun, plus rythmé.
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