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mercredi 26 août 2020

NIGHTFALL - POURSUITES DANS LA NUIT

POURSUITES DANS LA NUIT
(Nightfall)

Réalisateur : Jacques Tourneur
Année : 1956
Scénario : Stirling Silliphant
Pays : Etats-Unis
Genre : Policier
Interdiction : /
Avec : Aldo Ray, Anne Bancroft, Brian Keith, James Gregory, Rudy Bond...


L'HISTOIRE : James Vanning est un homme traqué : il est soupçonné par deux braqueurs de banque d’avoir volé leur butin, il est soupçonné par la police d'avoir tué un vieux docteur et il est également poursuivi par un employé de la compagnie d’assurance de la banque qui doit lever le mystère sur le vol d'argent. Sa vie étant plus que menacée, les braqueurs ayant retrouvés sa trace, il s’enfuit vers les montagnes enneigées du Wyoming en compagnie de Marie, une femme rencontrée dans un bar...

MON AVIS : Le talentueux réalisateur Jacques Tourneur, fils du non moins célèbre Maurice Tourneur, est bien connu des amateurs de cinéma fantastique pour le cycle de films qu'il a mis en scène pour le producteur Val Lewton dans les années 40, à savoir La Féline, Vaudou et L'Homme-Léopard, ou pour son excellent Rendez-vous avec la Peur par exemple. Mais Jacques Tourneur a aussi réalisé de très bons westerns et de très bons film noir également. Jamais de films à gros budgets mais des séries B stylisées, efficaces, travaillées, maîtrisées, à l'image de La Griffe du Passé ou Nick Carter, Master Detective entre autres. En 1956, il revient au film noir avec Nightfall, intitulé Poursuites dans la Nuit en France, qui va se révéler à nouveau être une série B plus que correcte et intéressante. Si Tourneur reprend évidemment les clichés du genre, avec scène dans un piano-bar, arrivée de la femme fatale (la troublante Anne Bancroft), impression de fatalité qui s'abat sans cesse sur le héros (Aldo Ray), présence de méchants bien méchants qui n'ont pas le cœur tendre (Brian Keith et surtout Rudy Bond, véritable pourriture sans foi ni loi qu'on va adorer détester), il va les mettre à la fois au service d'une mise en scène assez épurée, jamais grandiloquente mais souvent pertinente, et d'une histoire somme toute très classique, presque banale, mais qui, par une succession de non-dits, d'interrogations et de flashbacks, va s'avérer plus passionnante que prévue. Habile faiseur et conteur, Jacques Tourneur va nous prendre par la main et nous emmener à la suite de James Vanning, un beau blond costaud qui a bien des ennuis apparemment, il suffit de regarder l'étonnante séquence introductive pour s'en rendre compte. L'éclairage qui vient le surprendre en pleine rue de plein fouet nous fait de suite réaliser qu'il y a anguille sous roche et qu'il n'a pas envie d'être reconnu. De plus, il semble qu'une personne s'intéresse à lui de manière assez discrète. Intrigante introduction qui nous questionne sur ce personnage : qui est-il, qu'à-t-il fait, est-il du côté des bons ou des méchants ? Malin, Tourneur et son scénariste Stirling Silliphant, qui adapte pour l'occasion le roman La Nuit Tombe de l'auteur de polar David Goodis, va disséminer les indices de façon sporadique, ce qui a pour effet de créer l'attente du spectateur et un suspense bienvenu qui maintient notre intérêt. Le film alterne séquences de rues, de poursuites, d'intimidation qui se déroule au présent avec des flashbacks explicatifs des événements ayant amenés notre héros à être traqué par diverses personnes plus ou moins malveillantes. Ces séquences se déroulent dans un paysage enneigé et contraste de manière significative avec les scènes du présent. Tourneur a toujours aimé jouer sur les contrastes, sur la lumière et les jeux d'ombre et il le prouve encore avec Poursuites dans la Nuit. Plus on en apprend sur James Vanning et les deux braqueurs de banque, ainsi que sur le motif de la traque, plus on pense au Fargo des frères Coen, le paysage enneigé y étant bien sûr pour beaucoup. Les amateurs d'action seront peut-être un peu déçu à ce niveau par le film car Tourneur n'y cède vraiment jamais et préfère prendre son temps, travaillant plus l'ambiance et les dialogues que l'énergie de son oeuvre. La menace représentée par les deux voyous mais également par l'assureur qui semble faire cavalier seul est omniprésente dans chaque séquence et cela permet au réalisateur de développer une atmosphère des plus pesantes, même lors de séquences censées être relativement détendues, à l'image du défilé de mode, qui nous permet d'admirer Anne Bancroft dans de jolies tenues vestimentaires. Mais un simple regard de cette dernière parmi la foule crée aussitôt un malaise tangible et le film repart de plus belle dans le fatalisme. Avec un casting impeccable, une bonne direction d'acteur, une mise en scène concise, allant à l'essentiel, sans superflu, Poursuites dans la Nuit marque des points et sa courte durée, 78 minutes au compteur, fait que l'ennui ne pointe jamais son nez. Avec un style indéniable, Jacques Tourneur réalise un solide film noir qu'on prend plaisir à regarder et à suivre. Du bel ouvrage encore une fois.

* Disponible en combo DVD + BR chez RIMINI EDITIONS (VOSTF)
Une belle édition, avec une image claire et précise, qui permet de découvrir ce film dans des conditions parfaites. VOSTF uniquement. En bonus, un entretien avec Mathieu Macheret, journaliste, qui analyse parfaitement le film.

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