Légende pour la notation des films

Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




mercredi 6 avril 2022

RAGE

 

RAGE
(Rabid)

Réalisateur : David Cronenberg
Année : 1977
Scénariste : David Cronenberg
Pays : Canada
Genre : Horreur, Science-fiction
Interdiction : -16 ans
Avec : Marilyn Chambers, Frank Moore, Joe Silver, Howard Ryshpan, Susan Roman...

L'HISTOIRE : Alors qu'ils font une ballade à moto, Hart et sa fiancée Rose ont un grave accident de la route. Conduite d'urgence à la clinique du docteur Keloid, Rose va être opérée par ce dernier, qui va l'utiliser comme cobaye pour tester sa nouvelle technique de greffe. Un mois plus tard, Rose sort du coma et se retrouve dotée d'un curieux appendice située sous son aisselle. La jeune femme a de fréquents accès de violence et découvre que l'appendice a besoin de se nourrir de sang, transmettant aux victimes une maladie proche de la rage. Bientôt, la contamination se propage à vitesse grand V et chaque infecté permet au virus de circuler...

MON AVIS : Deux ans après Frissons (1975), le Canadien David Cronenberg poursuit son parcours dans le cinéma de genre avec Rage, réalisé en 1977. Malgré les bénéfices engrangés par Frissons, la société Cinepix ainsi que le producteur Ivan Reitman ont besoin de plus d'argent pour ce nouveau film et ils font appel au gouvernement canadien. Le Quebec répond présent et le tournage va donc se dérouler à Montréal principalement. Même si le budget est nettement plus conséquent pour Cronenberg, Rage n'a rien d'une super-production et il devra à nouveau faire preuve d'ingéniosité pour pouvoir transformer en images son scénario, qui contient toujours ses thématiques fétiches, à savoir le corps et ses mutations. Un scénario qui n'est toutefois pas exempt de quelques maladresses et qui contient un peu trop de zones d'ombre je trouve, ce qui est un peu préjudiciable au film. On a par exemple beaucoup de mal à comprendre le rapport entre les greffes de peau pratiquées par le chirurgien sur l'héroïne et l'apparition de cette ouverture contenant un dard vampire située sous son aisselle. Idem, en quoi la piqûre de ce dard pompeur de sang humain permet la propagation d'un virus rabique aux victimes ? Mystère et boule de gomme ! On aurait bien aimé avoir des explications plus détaillées concernant ces deux sujets mais on n'en saura malheureusement pas plus. Dommage. Ce manque d'information permettant la compréhension totale du récit, bien qu'un peu gênante, ne fait pas pour autant de Rage un mauvais film, loin de là. La prestation de l'actrice Marilyn Chambers dans le rôle de Rose est un atout majeur et permet au film de maintenir un intérêt constant. Si Marilyn Chambers est plus connue pour ses prestations dans les grands classiques du cinéma X comme Derrière la Porte Verte ou Insatiable, elle livre ici une très bonne interprétation et donne une vraie épaisseur à son personnage, montrant ses faiblesses, sa fragilité face à une situation qui la dépasse et qu'elle ne comprend pas, fragilité qui est contrecarrée lors de sa soif de sang, qui la transforme en vraie veuve noire sans pitié. L'actrice délivre de nombreuses émotions à l'écran et Cronenberg, qui voulait au départ que Rose soit interprétée par Sissy Spacek, n'a jamais regretté son choix par la suite, entièrement satisfait du jeu d'actrice de Marilyn, qui porte littéralement Rage sur ses épaules. Comme dans la grande majorité de ses films, le réalisateur offre un public des séquences malaisantes et perturbantes, et Rage ne fait pas exception à la règle : la présence du dard sous l'aisselle de Marilyn Chambers, à la connotation sexuelle évidente, est quelque peu dérangeante ; les infectés, avec bave verdâtre aux lèvres et comportement agressif, se montre particulièrement répugnants ; la mise en place par la gouvernement de la loi martiale nous rappelle des séquences de La Nuit des Fous Vivants (1973) de George A. Romero et fait plonger l'ambiance du film vers un profond nihilisme, qui prendra sa forme définitive avec la glaçante scène finale ; le comportement de Rose quand elle devient prédatrice crée un climat oppressant, notamment dans la séquence de la piscine ou lors de ses déambulations nocturnes ; la propagation du virus à travers toute la ville, transmit par la salive ou par morsures, place Rage comme étant l'un des grands précurseur des films d'infectés à venir, comme [Rec] ou 28 jours plus tard entre autres. Je serais un peu plus mitigé par contre en ce qui concerne les personnages secondaires, comme le petit ami de Rose (Frank Moore) et même le docteur Keloid (Howard Ryshpan), qui ne sont clairement pas très développés et qui, au final, ne servent pas à grand chose dans l'histoire. On sent vraiment que Cronenberg a mis tout le paquet dans le personnage de Rose, oubliant au passage de donner de la consistance aux autres protagonistes. Reste que Rage, au même titre que Frissons, contient les bases du cinéma de Cronenberg et qu'il reste une oeuvre importante dans la filmographie du réalisateur. Pas parfait, mais avec un réel potentiel, que viendra confirmer le fabuleux Chromosome 3 en 1979. 



1 commentaire: