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samedi 3 septembre 2022

LA POSSÉDÉE DU LAC

 

LA POSSÉDÉE DU LAC
(La Donna del Lago / The Possessed)

Réalisateur : Luigi Bazzoni, Franco Rossellini
Année : 1965
Scénario : Giulio Questi, Luigi Bazzoni, Franco Rossellini, Ernesto Gastaldi
Pays : Italie
Genre : Thriller
Interdiction : /
Avec : Peter Baldwin, Salvo Randone, Valentina Cortese, Virna Lisi, Pia Lindström...


L'HISTOIRE : Écrivain en manque d’inspiration, Bernard va passer un séjour dans un hôtel de montagne du nord de l’Italie. Il espère aussi y retrouver Tilde, la femme de chambre dont il est tombé amoureux lors de son précédent séjour. Une fois sur place, il apprend que celle-ci s’est suicidée, et repose dans le cimetière près du lac. Mais les allusions des villageois et surtout la discussion avec un photographe va le porter à croire qu’elle aurait été assassinée...

MON AVIS : Réalisateur de cinq longs métrages seulement (plus quatre courts métrages et cinq documentaires), Luigi Bazzoni est principalement connu pour son giallo de 1971, Journée Noire pour un Bélier, dont vous pouvez retrouver la chronique sur ce blog bien évidemment. Un giallo avec Franco Nero (que Bazzoni avait déjà dirigé dans le western L'homme, l'orgueil et la vengeance en 1967), qui tirait son épingle du jeu de par une réalisation classieuse, soignée et un sens de l'esthétisme raffiné. Ces deux éléments de mise en scène, on les retrouve déjà dans le premier film de Luigi Bazzoni, La Possédée du Lac, qu'il a réalisé en 1965. Ou plutôt co-réalisé puisqu'on trouve également le nom de Franco Rosselini au générique, ce dernier n'étant autre que le neveu du célèbre Roberto Rossellini et par conséquent, le cousin de la belle Isabella Rosselini. Qui a fait quoi sur le tournage, je ne saurai le dire, mais je pense que la majeure partie du travail a été accompli par Bazzoni. Toujours est-il que La Possédée du Lac est une très belle découverte pour ma part, un film qu'on pourrait quasiment qualifier de proto-giallo, faisant suite à La Fille qui en savait trop de Mario Bava. Si on ne retrouve pas encore tous les codes de ce genre qui explosera grâce à L'oiseau au plumage de Cristal de Dario Argento en 1971, comme l'absence de meurtre ou de tueur mystérieux adepte du maniement de l'arme blanche par exemple (bien qu'il y ait une scène avec vision d'une lame de rasoir qui brille), le film de Bazzoni nous propose tout de même une intrigue policière savamment orchestrée, à base de jolie fille ayant commis un suicide qui n'en serait peut être pas un, de personnages inquiétants qui semblent cacher quelques sombres secrets, d'un héros cherchant coûte que coûte à faire la lumière sur cette curieuse affaire et à découvrir la vérité, d'ambiance flirtant avec l'onirisme via des scènes de rêve qui brouillent la frontière entre réalité et fantasmagorie, et j'en passe. Aucune violence graphique à l'horizon et un érotisme fort suave et non démonstratif en la personne de la jolie Virna Lisi, qui interprète la fameuse Tilde, dont s'était épris Bernard, le héros (Peter Baldwin) et qui se serait donc suicidée, ce qui n'est pas l'avis de Francesco, le photographe du village joué par Pier Giovanni Anchisi. Ce dernier va donner des informations importantes à Bernard, qui va donc mener sa propre enquête et plonger dans un drame tout aussi mystérieux qu'intrigant. La Possédée du Lac est avant tout un film basé sur l'atmosphère, et il ne faut pas s'attendre à y croiser la moindre scène d'action. Le rythme est très contemplatif, très posé et le récit progresse par petites touches, l'ajout ou la découverte de nouveaux éléments à l'enquête menée par le héros parvenant à maintenir un intérêt constant chez le spectateur qui se laissera porter par la mise en scène habile et esthétique de Bazzoni. Tourné dans un superbe noir et blanc, La Possédée du Lac se ressent à travers ses images, à travers la superbe photographie de Leonida Barboni, se vit à travers son ambiance et ses personnages. La réalisation est inspirée, tantôt classique, tantôt originale, on se demande souvent si on assiste réellement aux images vues à l'écran ou si ça se passe dans la tête du héros, comme avec cette silhouette quasi fantomatique d'une jeune femme se promenant le long du lac durant la nuit. Serait-elle issue de l'imagination de Bernard, refusant de croire à la mort de Tilde ? Mystère, mystère ! Si la résolution de l'intrigue ne sera pas vraiment surprenante, il n'empêche que La Possédée du Lac possède suffisamment d'arguments solides pour nous avoir convaincu et entraîné dans son sillage. Un beau film en tout cas, qui mérite d'être découvert par ceux qui s'intéressent à l'évolution du film policier italien vers le giallo entre autres...

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <-
Film proposé en version originale italienne avec sous-titres français.
Bonus
- Présentation du film par Emmanuel le Gagne
- Au fond du lac, avec Fabio Melelli, Giulio Questi et Gianetto de Rossi
- Court métrage "En surface" produit par l'IUT de Béziers
- Diaporama d’affiches et de photos
- Film-annonce original


 

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