UN CITOYEN SE REBELLE
(Il Cittadino si Ribella / Street Law)
Réalisateur : Enzo G. Castellari
Année : 1974
Scénariste : Dino Maiuri
Pays : Italie
Genre : Policier
Interdiction : -12 ans
Avec : Franco Nero, Giancarlo Prete, Barbara Bach, Renzo Palmer, Massimo Vanni...
L'HISTOIRE : Alors qu'il vient faire une transaction bancaire, Carlo Antonelli est victime d'un braquage de banque et se retrouve pris en otage. Molesté et dépouillé de son argent, Carlo porte plainte à la police et comprend que cette dernière ne fera pas grand chose pour arrêter les voyous. Il décide alors de se faire justice lui-même. Il remonte la trace d'un petit truand et va l'obliger à lui obtenir des informations sur la gang responsable du braquage de la banque...
MON AVIS : Célèbre réalisateur italien à qui l'on doit des films comme Cold Eyes of Fear (1971), Big Racket (1976), Keoma (1976), Une Poignée de Salopards (1978), La Maison au fond du Parc (1979), La Mort au Large (1981) ou Les Guerriers du Bronx (1982) entre autres, Enzo G. Castellari nous offre un très bon polar tendance vigilante movie en 1974 avec Un Citoyen se Rebelle, film réalisé la même année que celui de Michael Winner, Un Justicier dans la Ville ! Dans le film qui nous intéresse ici, c'est Franco Nero qui va endosser le rôle du citoyen modèle et sans histoire obligé de se lancer dans la violence face à l'inaction de la police. On le sait, se faire sa propre justice n'est pas conseillé mais face à l'injustice et la corruption, certain n'hésite pas à franchir le pas. Enzo G. Castellari nous invite donc à cette descente aux Enfers en compagnie du ténébreux acteur aux yeux bleus et envoie la sauce dès la scène d'introduction, un braquage de banque survitaminé qui enchaîne avec une course-poursuite endiablée en voiture dans les rues de Gênes, sous la direction du talentueux coordinateur des cascades Remy Julienne bien sûr ! Une sacrée introduction en guise de mise en bouche. Le rythme va redescendre par la suite et le film délaisse l'action pour miser sur une ambiance plus policière et posée, nous montrant une Italie sous la coupe des voyous qui terrorisent la population, cette dernière n'étant pas défendue par les services d'ordre. Véritable reflet des fameuses années de plomb, Un Citoyen se Rebelle, sous son apparence d'oeuvre ô combien nihiliste, ce qu'elle est assurément, va toutefois s'adoucir un peu avec la naissance du duo Franco Nero / Giancarlo Prete, ce dernier interprétant Tommy, un petit truand qui va devoir aider notre héros à retrouver ses agresseurs. Cette association imprévue va devenir le fer de lance de l'histoire et une réelle amitié va naître entre ces deux hommes qui n'ont rien en commun, ce qui va amplifier l'intérêt du récit. Cette relation affective montre que mêmes certains voyous ont un code d'honneur et qu'ils savent rendre la pareille à quelqu'un qui a été correct avec eux. Les deux acteurs forment un excellent duo, très charismatique. Contrairement à Charles Bronson dans Un Justicier dans la Ville, le personnage campé par Franco Nero ne cherche pas à éradiquer tous les voyous des rues de la ville. Il veut juste retrouver le trio qui a cambriolé la banque et l'a pris en otage. Cette quête va le conduire à vivre des situations périlleuses, qui mettent sa vie en danger et permettent au réalisateur de s'en donner à cœur joie dans la violence urbaine. Le savoir-faire de Castellari est bien présent ici et permet au film de maintenir un rythme et un intérêt constant, qui augmentera jusqu'à la scène finale, d'une redoutable intensité et qui nous rappelle le cinéma de Sam Peckinpah, dont Castellari est un grand admirateur. On trouve plusieurs seconds rôle admirables également, dont Renzo Palmer en chef de la police ou la belle Barbara Bach en petite amie du héros. Si la noirceur est présente dans tous les pores du film, le plan final apporte une petite touche de luminosité à l'ensemble ou au moins au personnage joué par Nero, qui comprend que la relève existe et que ses actions n'ont pas été vaines. Est-ce une bonne chose pour la société ? Un Citoyen se Rebelle reste toujours d'actualité de nos jours, la criminalité ayant juste changée de visage et l'impuissance de la police et de la justice étant toujours de mise malheureusement. En tout cas, Enzo G. Castellari a mis en scène un film rigoureux et prenant, attachant également, parfois un peu répétitif peut-être mais de grand qualité en tout cas...
* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <-
Film proposé en VF et VOSTF
Bonus :
- Présentation du film par Curd Ridel
- Entretien avec Franco Nero
- Diaporama d’affiches et de photos
- Film-annonce original
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire