L'ENFER DES ARMES
(Di yi lei xing wei xian)
- Visionné dans son montage international -
Réalisateur : Tsui Hark
Année : 1980
Scénariste : Tsui Hark, Cheuk-Hon Szeto
Pays : Hong Kong
Genre : Policier, Drame
Interdiction : -16 ans
Avec : Lo Lieh, Chen-Chi Lin, Albert Au, Tin Sang Lung, Paul Che...
L'HISTOIRE : Paul, Lung et Ko sont trois amis désœuvrés qui passent leur temps comme ils le peuvent. Sans permis, ils empruntent la voiture d'un de leurs parents et écrasent malencontreusement un sans-abri. Un accident dont a été témoin Pearl, une jeune fille désabusée, sadique et anarchiste, dont le frère est inspecteur de police. Pearl fait du chantage aux trois garçons et les pousse dans une dérive terroriste. Lors d'une altercation, Pearl vole un colis appartenant à un puissant réseau de trafic d'armes et de contrebande...
MON AVIS : Après Butterfly Murders et Histoires de Cannibales, qui n'ont pas rencontré un grand succès critique et commercial, Tsui Hark enchaîne un troisième film qui ne sera pas mieux accueilli, subissant les foudres de la censure qui l'oblige à proposer un nouveau montage dans lequel les trois anti-héros masculins, qui, dans le montage initial et pour surfer sur un fait divers devaient s'amuser à poser des bombes dans des cinémas, provoquent dorénavant un accident de voiture mortel avant de subir le chantage d'une jeune activiste en guerre contre la société. Un nouveau montage qui deviendra la version proposée de par le monde. Jusqu'à ce que l'éditeur HK Vidéo réussisse l'exploit de trouver une ultime copie du montage initial, que même Tsui Hark croyait définitivement perdu. Pour la sortie en VHS du film, HK Vidéo a proposé les séquences inédites en bonus puis, pour la sortie DVD en 2004, l'éditeur a intégré ces scènes inédites au film, proposant ainsi une version Director's Cut. Pour ma part, cette chronique est basée sur le montage international. Un montage qui n'alterne en rien l'aspect profondément déprimant de L'Enfer des Armes, œuvre sulfureuse qui ne respire jamais la joie de vivre. C'est bien simple, tout va mal dans ce film, il n'y a pas une once d'espoir et chaque acte des personnages principaux se transforment en épreuve, en échec. Les quatre compères trouvent des bons bancaires japonais qui pourraient les rendre riches ? Raté, ces derniers ne peuvent être déposés dans les banques chinoises et quand ils tentent de les refourguer aux petits caïds du coin, ceux-ci les prennent en chasse pour leur voler l'intégralité des bons. Qui plus est, ces bons appartiennent à un puissant cartel qui veut à n'importe quel prix les récupérer. On assiste donc à une longue et lente descente aux enfers de quatre adolescents dont le mal-être empoisonne leur vie, ne voyant pas d'échappatoire à leur misérable existence humaine. Et, on le sait, la violence n'apporte jamais rien de bon et n'est jamais une solution. Nihiliste jusqu'à ses dernières images, L'Enfer des Armes est un film assez atypique dans la filmographie de Tsui Hark, qui mélange ici polar, drame et critique sociale pour un résultat détonnant. A noter une utilisation non déclarée de la musique de Zombie, de Star Trek le film, du morceau Oxygene part 4 de Jean-Michel Jarre ou du tube Voyager du groupe The Alan Parsons Project en guise de bande-originale, ce qui surprend la première fois !
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