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AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




LES DEMONS DE LA NUIT

 

LES DEMONS DE LA NUIT
(Shock)

Réalisateur : Mario Bava
Année : 1977
Scénariste Lamberto Bava, Gianfranco Barberi, Alessandro Parenzo, Dardano Sacchetti
Pays : Italie
Genre : Thriller, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec Daria Nicolodi, John Steiner, David Colin Jr., Ivan Rassimov, Nicola Salerno...


L'HISTOIRE À la suite du suicide de son mari, un héroïnomane brutal, Dora Baldini subit un traitement adapté à son cas en hôpital psychiatrique. À sa sortie, sept ans plus tard, elle revient s’installer dans son ancien domicile avec Bruno, son nouveau compagnon, et son fils Marco, issu de son premier mariage. Bruno étant stewart dans une compagnie aérienne et souvent absent, Dora s’occupe seule de l’éducation de Marco qui agit de manière de plus en plus étrange, son comportement devenant franchement inquiétant et hostile. Dora commence à le soupçonner d’être pourvu de pouvoirs paranormaux, en même temps que sa maison semble hantée par d’horribles souvenirs refoulés...

MON AVIS : Mario Bava est l'un des plus brillants réalisateurs du cinéma italien et du cinéma fantastique et d'épouvante ! On lui doit bon nombre de purs classiques du genre, à l'image de films tels Le Masque du Démon (1960), Les 3 Visages de la peur (1963), Le Corps et le Fouet (1963) ou Opération Peur (1966) entre autres. On lui doit aussi quelques perles de la science-fiction ou de solides westerns, ainsi qu'une excellente adaptation de fumetti avec Danger: Diabolik!  C'est également lui qui initia les codes du giallo italien avec La Fille qui en savait trop (1963) et surtout 6 Femmes pour l'Assassin (1964). Et tant qu'à faire, on peut lui attribuer également d'être à l'origine du slasher movie avec La Baie Sanglante (1971). Principalement reconnu pour son sens inné de l'esthétisme et son incroyable travail sur les couleurs au sein de ses films, l'aura de Mario Bava brille de mille feux chez les fans de cinéma de genre et c'est amplement mérité. Reste que au début des années 70, l'épouvante gothique commence à lasser et ne trouve plus son public, surtout qu'un nouveau réalisateur italien du nom de Dario Argento vient de dynamiter le cinéma de genre avec un giallo innovant, L'oiseau au plumage de Cristal (1970) et qu'il va continuer sur sa lancée, enchaînant les succès commerciaux en Italie et de par le monde, avec Le Chat à Neuf Queues (1971), 4 Mouches de Velours Gris (1971) et Les Frissons de l'Angoisse (1975) qui redéfinisse le genre et l'emmène dans un univers réaliste qui plait aux spectateurs. Si Mario Bava a tâté cette approche réaliste avec La Baie Sanglante, il replonge dans l'épouvante à l'ancienne ensuite et en recontre plus le même succès. Il n'a donc pas le choix, il doit changer sa façon d'appréhender le cinéma de genre et entrer lui aussi dans une certaine modernité. En 1974, il s'y essaye avec Les Chiens Enragés mais suite à de gros souci financier de la part des producteurs, ce film ne sortira qu'en 1997 ! Néanmoins, il retente l'expérience en 1977, avec le dernier film de sa brillante filmographie : Les Démons de la Nuit. Clairement, on peut dire qu'il a réussi son pari tant ce film diffère de tout ce qui a précédé, et notamment dans sa façon de filmer. Exit les ambiances quasi surréalistes, exit le travail sur le jeu de couleur, exit l'épouvante gothique à l'ancienne et place à la modernité avec ce thriller giallesque fantastique que n'aurait pas renié Dario Argento ! Détail amusant, Bava choisit pour interpréter l'héroïne de son film la femme de ce dernier, à savoir Daria Nicolodi. L'actrice est ici époustouflante et tient le film sur ses épaules, donnant une réelle épaisseur à son personnage, emmenant le spectateur dans un double-univers, un double-questionnement qui perdurera durant les 90 minutes : Est-ce réellement le spectre de son défunt ex-mari qui la tourmente et semble posséder l'esprit de son jeune fils ou est-ce elle qui sombre dans une psychose maladive due à de sombres secrets, qu'on devine au fil de l'avancée de l'intrigue et des indices liés à certains événements vus à l'écran ? Toute l'ambiguité du film de Bava est capitalisée sur cet aspect, au spectateur de démêler le vrai du faux ! Un contexte purement giallesque donc, avec de petites touches de fantastique - ou pas -  disséminées deci delà, et servi par une mise en scène efficiente qui fait mouche et, surtout, qui fait preuve d'une vraie modernité 70's. Toutes les séquences qu'on peut classer dans le fantastique, telles la balançoire qui bouge toute seule par exempe, peuvent provenir de l'esprit de l'héroïne, qui semble obséder par quelque chose dans cette maison dans laquelle elle a habité auparavant avec son premier mari, un toxicomane qui s'est suicidé, la laissant seule avec son fils. On peut se questionner sur la raison qui pousse son nouveau compagnon, joué par John Steiner, à vouloir venir vivre dans cette maison au lourd passé pour sa femme, passé qui ne fait que la fragiliser émotionnellement. Le film de Bava joue également avec les codes du film de maisons hantées ainsi qu'avec ceux du film de possession. Le comportement du petit garçon, interprété par le tout jeune David Colin Jr., semble lui aussi évoluer au contact de l'ambiance sourde qui règne dans la demeure. Pourquoi est-il attiré par la cave ? Pourquoi vole-t-il une culotte à sa mère ou l'épie-t-il sous la douche ? Un comportement troublant, voire malsain, qui ne cesse d'évoluer dans la mauvaise direction et nous fait penser qu'il est possédé par l'esprit du défunt mari, qui peut évoluer à travers le corps de son fils. Le mystère reste entier et l'atmosphère mise en place par Bava se montre de plus en plus anxiogène pour l'héroïne, qui voit sa raison vaciller de plus en plus, et les nombreuses visions, rêves et cauchemars qu'elle fait durant tout le film n'y sont pas anodins. Bien sûr, l'amateur du genre aura tôt fait de comprendre les rouages de cette histoire rédigée à quatre mains par Lamberto Bava, Gianfranco Barberi, Alessandro Parenzo et Dardano Sacchetti. L'ombre d'Edgar Allan Poe plane sur le film, vous comprendrez pourquoi après l'avoir visionné. Le final verse dans l'horreur graphique, et Mario Bava fait preuve de sa maestria visuelle dans cette dernière demi-heure qui verse dans la folie à l'image de sa protagoniste principale. Mission réussie pour Mario Bava donc, qui, avec Les Démons de la Nuit, semble vouloir proclamer à son public qu'il est toujours dans la course malgré l'émergence de nouveaux talents en Italie. Un dernier film qui est tout sauf mineur au sein de sa filmographie et dont il n'a pas à rougir, bien au contraire. Il vient clore de belle manière une carrière réellement exemplaire. A noter que Lucio Fulci a réalisé en cette même année 1977 L'Emmurée Vivante, pas si éloigné que ça du film de Bava...

* Disponible en combo DVD et BR chez Sidonis Calista




L'EVALUATION

 

L'EVALUATION
(The Assessment)

Réalisateur : Fleur Fortuné
Année : 2024
Scénariste Nell Garfath Cox, Dave Thomas, John Donnelly
Pays : Angleterre, USA, Allemagne
Genre : Science-fiction, drame
Interdiction : /
Avec : Elizabeth Olsen, Alicia Vikander, Himesh Patel, Minnie Driver...


L'HISTOIRE Dans un futur proche où la parentalité est strictement contrôlée, Mia et Aaryan ont la bonne surprise de voir leur dossier pour avoir un enfant être accepté. Mais pour devenir parent, il leur faudra réussir un test de sept jours, durant lesquels une examinatrice, Virginia, va rester avec eux à chaque moment de la journée et de la nuit, se faisant passer pour un enfant pour voir leur réaction. L'évaluation va rapidement tourner au cauchemar pour le couple...

MON AVIS : Décidément, la question de la parentalité dans un monde futuriste est à la mode en ce moment. En 2023, le couple Emilia ClarkeChiwetel Ejiofor était déjà confronté à cette question dans The Pod Génération. En 2024, c'est Elizabeth Olsen / Himesh Patel qui se voit à leur tour confronter à cette thématique dans L'évaluation, premier film de la Française Fleur Fortuné. Dans les deux cas, ce qui doit logiquement être une source de bonheur, à savoir accueillir prochainement un enfant au sein de sa famille, va devenir un cauchemar pour le couple, fragilisant ce dernier jusqu'au point de rupture. Dans les deux cas, on nous présente un avenir peu réjouissant, avec une ambiance qui lorgne vers la série-télévisée Black Mirror. Si The Pod Génération conservait toutefois une approche comédie de science-fiction romantique à travers son sujet, L'évaluation offre de la science-fiction réflexive dépressive, qui plombe le moral, à l'image de ses deux protagonoistes qui vont en voir de toutes les couleurs. Les années 70 proposaient déjà ce type de S-F, on pense à des films tel L'âge de cristal, Génération Proteus, Soleil Vert, Population Zéro ou Silent Running par exemple, des dystopies nihilistes qui ne font guère sourires et ne donnent pas une vision très optimiste de l'avenir. A travers cette évaluation, la réalisatrice traite des difficultés à devenir parent, à gérer cette intrusion d'un nouvel élément au sein d'un couple, intrusion qui chamboule le quotidien et qui peut se révéler une redoutable épreuve pour ceux qui ne sont pas prêt à faire des sacrifices vis à vis de leur vie d'avant. Alicia Vikander interprète l'examinatrice Virginia, qui va donc, durant sept jours, se faire passer pour un bébé ou un jeune enfant, enchaînant les bétises pour pousser le couple dans ses derniers retranchements. La vie privée du couple va totalement disparaître une fois Virginia sur place : aucune intimité, même durant une relation sexuelle ; comportement colérique de l'enfant, pour voir la réaction des parents et leur capacité à gérer les situations difficiles et j'en passe, l'évaluation vire au cauchemar pour les futurs parents, qui voient leur couple se fragiliser, s'ébrêcher jour après jour. Les failles sont mises à nu, implacables et le malaise s'installe durablement, autant pour les protagonistes que pour les spectateurs, malmenés par les images et l'ambiance oppressante du film. Les séquences dans lesquelles Alicia Vikander joue à être une enfant capricieuse sont perturbantes et amènent le film dans une sorte d'absurdité visuelle, qui déstabilise et interroge. On se croirait dans un délire à la Mother! de Darren Aronofsky, où tout part en vrille et où tout est fait pour maltraîter, bousculer le public, lui faire perdre ses repères et l'amener dans un univers perturbant et perturbé, sous couvert d'une allégorie sociétale (pourquoi vouloir un enfant, telle est la question que pose le film), teintée de questions écologiques dans le cas de L'évaluation. Si la prestation du casting est très bonne, Elizabeth Olsen et Alicia Vikander surnageant au dessus du reste, il n'en reste que le film de Fleur Fortuné demande un effort, tant il s'éloigne du simple divertissement du samedi soir. Souvent contemplatif, très minimaliste, traité à la manière d'un huis-clos, avec parfois quelques scènes extérieures tout de même, il reste assez difficile d'accès et ne donne pas vraiment envie d'être parent dans ce type de futur post-apocalyptique. Visuellement, il est très travaillé, normal pour une réalisatrice qui vient du monde des clips-vidéos. Intrigant, posant des questions intéressantes sur l'humanité elle-même, source de sa propre destruction. Une expérience à part. 

 

LES ENQUÊTES DU DEPARTEMENT V : PROMESSE

 

LES ENQUÊTES DU DEPARTEMENT V : PROMESSE
(Den Graenselose)

Réalisateur : Ole Christian Madsen
Année : 2024
Scénariste : Jussi Adler-Olsen, Jakob Weis
Pays Danemark, Allemagne, Estonie, Suède
Genre : Epouvante
Interdiction : -12 ans
Avec Ulrich Thomsen, Sofie Torp, Afshin Firouzi, Hedda Stiernstedt, Joachim Fjelstrup...


L'HISTOIRE Le détective Carl Mørck envoie Rose, sa collègue du département V, sur l'île danoise isolée de Bornholm pour répondre aux demandes répétées de son ancien collègue Christian Habersaat. Ce dernier, n'ayant jamais réussi à conclure l'enquête sur la mort d'une jeune fille retrouvée sur la branche d'un arbre, va fêter sa retraite mais il se suicide, avec le nom de Carl écrit sur sa paume de main. Prevenu par Rose, Carl, nouvellement fiancé, arrive sur l'île où lui, Rose et Assad se retrouvent mêlés à cette vieille affaire qui occupait continuellement l'esprit de Habersaat. Le comportement de Carl intrigue Rose, ce dernier connaissant de nombreuses personnes sur l'île. Il semblerait également qu'une secte, celle du soleil, ait pris une vraie ampleur parmi les habitants...

MON AVIS : L'écrivain danois Jussi Adler-Olsen est un auteur à succès, notamment grâce à sa série de polars Les Enquêtes du Département V, débutée en 2007 et qui comporte déjà 11 romans, le dernier venant de sortir en 2025 ! Un tel succès laissait évidemment entrevoir des adaptations pour le grand écran et c'est en 2013 que sort l'adaptation du premier roman, à savoir Les Enquêtes du Département V : Miséricorde. Suivront Profanation en 2014, Delivrance en 2016, Dossier 64 en 2018, L'effet papillon en 2021 et ce Promesse en 2024. Les autres romans de la série devraient également être adaptés dans le futur. A noter qu'à partir de L'effet Papillon, le casting principal change : Carl Mørck, qui était interprété par Nikolaj Lie Kaas et Assad, qui était joué par Fares Fares dans les 4 premiers films prennent respectivement l'apparence des acteurs Ulrich Thomsen et Afshin Firouzi, ce dernier remplaçant donc aussi Zaki Youssef du film précédent ! Il en va de même pour Rose, qui était interprété par Johanne Louise Schmidt et qui a cédé sa place à Sophie Torp. Personnellement, je n'aime pas trop quand on change des acteurs au sein d'une même saga mais comme je n'ai toujours pas vu les 5 premiers films, alors que j'ai le coffret DVD, ça ne m'a pas choqué. Les Enquêtes du Département V : Promesse est un bon thriller, qui ne mise rien sur des scènes d'action débridées mais qui, au contraire, prend tout son temps pour travailler son ambiance et ses personnages. Je ne connais donc pas l'enquêteur Carl Mørck mais ici, il prend une belle dimension, rattrapé par son passé sur cette île qu'il connaît bien. De nombreuses révélations vont le concerner ici et ce personnage prend de l'épaisseur au fur et à mesure de l'avancée de l'intrigue. Il en ira de même pour Rose, qui, d'enquêtrice secondaire, voit elle aussi son personnage être développé, notamment au contact de la secte qui a pignon sur rue au sein des habitants de l'île. L'introduction du film est très prenante : le cadavre d'une jeune fille est sur la branche d'un arbre. On passe ensuite au pot de départ en retraite d'un policier, qui n'a jamais réussi en sept ans à résoudre l'affaire de cette jeune fille sur l'arbre et qui se suicide, le nom de Carl Mørck écrit sur sa paume de main ! Une introduction percutante, qui nous met de suite dans l'ambiance policière voulue. S'ensuit donc la venue de Carl, Rose et Assad sur l'île, ce qui ne semble pas ravir le commissaire de la région. On comprend rapidement que Carl connaît la plupart des habitants de l'île et ce dernier semble cacher quelque chose, ce qui fait qu'on en arrive à avoir des soupçons sur lui : en saurait-il plus sur l'affaire non résolue de la fille dans l'arbre ? Spécialiste des enquêtes non résolues, les trois membres du Département V vont donc fouiner un peu partout pour tenter de faire la lumière sur cette étrange affaire, ce qui va les amener à croiser, entre autres, le chemin d'une secte insulaire, dont faisait partie la victime. Les mécanismes d'embrigadement sont bien mis en avant, avec un gourou charismatique (Joachim Fjelstrup) et une dévote (Hedda Stiernstedtréellement dévoué à ce dernier. Comme toute secte, son fonctionnement semble attirant et bienveillant mais ne cache-t-elle pas elle aussi de sombres secrets ? Si on a parfois l'impression d'avoir deux enquêtes en une (la fille dans l'arbre / la secte), et ce, malgré des interactions entre ces deux sujets, Les Enquêtes du Département V : Promesse se laisse voir sans déplaisir aucun, propose de superbes images et compositions picturales, tout en ayant parfois une facture plus classique. Comme déjà dit, le rythme est vraiment posé mais ça n'empêche pas certains aspects glauques de l'enquête de bien fonctionner, je ne vous dévoilerai rien bien sûr. En tout cas, ça m'a donné envie de visionner les épisodes précédents, ne reste plus qu'à trouver le temps... 

* Disponible en DVD et BR chez WILD SIDE VIDEO



LA TOUR DU DIABLE


LA TOUR DU DIABLE
(Tower of Evil)

Réalisateur : Jim O'Connolly
Année : 1972
Scénariste : Jim O'Connolly
Pays : Angleterre
Genre : Epouvante
Interdiction : -12 ans
Avec : Bryant Haliday, Jill Haworth, Mark Edwards, Jack Watson, Anna Palk...


L'HISTOIRE : Deux pécheurs accostent sur la petite île de Snape Island, où un phare se dresse seul dans la nuit. Les deux hommes découvrent trois cadavres d'adolescents, ainsi qu'une jeune fille terrorisée, Pénélope, devenue folle, et qui poignarde mortellement l'un d'eux. Elle est conduite dans un institut psychiatrique où un médecin tente de découvrir ce qui s'est passé dans le phare en la soumettant à des tests d'hypnose. Parallèlement, une expédition d'archéologues part pour Snape Island, afin de découvrir un possible trésor datant de l'ère phénicienne, l'un des trois adolescents ayant été empalé par une lance en or datant de cette époque…

MON AVISJim O'Connelly n'a pas fait une grande carrière dans la réalisation. Il débute en 1962 en tournant des épisodes de la série Le Saint. En 1968, après trois films à tendance policière, il se tourne vers l'épouvante en réalisant Circus of Terror avec la célèbre actrice Joan Crawford. L'année suivante, après avoir fait une adaptation du Saint pour le cinéma, il décide de mêler western et fantastique dans le très sympathique La vallée de Gwangi et son tyrannosaure se retrouvant à lutter contre des cow-boys. Puis ce sera ce fameux La tour du Diable en 1972. Il réalisera son dernier film deux ans plus tard. Jim O'Connelly s'est également retrouvé au poste de scénariste, d'acteur, de producteur, de producteur associé et d'assistant directeur au cours de sa carrière. On peut dire que c'est sa période épouvante et fantastique qui s'avère la plus intéressante. Le film de O'Connelly s'est vu affublé de plusieurs titres, comme Beyond the Fog ou Horror on Snape Island. Des titres qui auraient très bien pu remplacer le titre original, qui a préféré se focaliser sur l'élément principal, à savoir le phare abandonné qui surplombe une petite île rocailleuse, dont les eaux sont jonchées de rochers dangereux pour les embarcations. Ce décor permet de créer le climat inquiétant du film. Baignés dans le brouillard, l'île et son phare ont une très mauvaise réputation depuis bien longtemps chez les marins et les meurtres récents ne vont pas améliorer leurs cotes de popularité. Des meurtres qui constituent une très bonne entrée en matière, avec corps décapité dont la tête va dévaler les marches du phare, garçon empalé avec une lance…

Cette séquence d'introduction laisse présager du meilleur mais on se rendra vite compte que ce seront quasiment les seules visions sanglantes auxquelles nous auront droit, le réalisateur préférant nous livrer un film d'ambiance, dont l'aspect général n'est pas sans rappeler certains films de la Hammer. Huis clos, décor angoissant, nombreux personnages, dont certains semblent en savoir bien plus sur cette île qu'ils ne veulent bien le dire, trésor caché et tueur monstrueux, tels sont donc les éléments composant le principal attrait de cette Tour du Diable. A cela s'ajoute un érotisme assez présent, ce qui était quand même assez rare dans ce genre de production anglaise, ce qui vaudra d'ailleurs au film d'avoir de sérieux ennuis avec la censure. Un érotisme très soft rassurez-vous. Datant de 1972, on pourrait presque voir en La Tour du Diable un film de transition, transition entre le film gothique anglais des années 60 et l'horreur graphique des années 70. On pourrait également le rapprocher du film canadien Humongous pour ce qui est de l'ambiance et du style. Un mélange plutôt intéressant même s'il n'empêche pas le film de posséder certains poncifs. En effet, le film de Jim O'Connelly fait preuve d'une certaine prévisibilité, et l'identité du tueur n'est pas très longue à se faire connaître. Ce qui ne lui nuit pas en fait, son identité n'étant pas un élément capital sur lequel est bâti le suspense. Les personnages sont un peu quelconques, on a du mal à s'attacher à eux car ils ne sont pas très intéressants ni captivants, si ce n'est le pécheur emmenant l'expédition sur l'île. Quant à la présence d'un trésor antique, cet élément ne sert pas à grand chose, si ce n'est de nous faire explorer des souterrains lugubres. Malgré ces menus défauts, le film n'est pas mauvais, bien au contraire, et il restitue fort bien cette ambiance épouvante que j'aime. Moins graphique que prévu au niveau de la violence, La Tour du Diable m'avait un peu déçu lors de ma découverte du film en VHS mais je le réévalue à la hausse à chaque nouvelle vision, me laissant embarquer dans son atmosphère lugubre. A voir donc pour les amateurs de films à tendance gothique, mais aussi pour cette sorte de transition entre deux époques aujourd'hui révolues.


* Disponible en DVD + BR chez RIMINI EDITIONS
Superbe copie pour profiter au mieux des scènes sombres du film.
Bonus :
- Derrière la brume : Présentation du film par Eric Peretti (25’)
- un livret écrit par Marc Toullec (24 pages)



FEAR STREET : PROM QUEEN


FEAR STREET : PROM QUEEN
(Fear Street : Prom Queen)

Réalisateur Matt Palmer
Année : 2025
Scénariste Matt Palmer, Donald McLeary, R.L. Stine
Pays : USA
Genre : Horreur, slasher
Interdiction : -16 ans
Avec : India Fowler, Suzanna Son, Fina Strazza, Chris Klein, Lili Taylor...


L'HISTOIRE En 1988, alors que les élèves du lycée de la ville de Shadyside dans l'Ohio se préparent pour leurs bal de promo, plusieurs élèves sont en pleine compétition pour gagner des votes afin de devenir la reine du bal. Alors qu'une candidate inattendue rejoint la compétition, plusieurs autres commencent à disparaître mystérieusement…

MON AVIS : Auteur des romans pour ados Chair de Poule, R.L. Stine a également écrit la série Fear Street, entre autres. En 2021, cette dernière se voit adapter sous forme d'une trilogie vraiment bien foutue, qui remporte les suffrages du public et des amateurs du genre, avec un niveau de violence nettement revue à la hausse. Pour ma part, j'attendais de revenir dans l'univers Fear Street, avec une nouvelle histoire, une nouvelle ambiance. C'est donc chose faite en 2025 avec Fear Street : Prom Queen, réalisé par Matt Palmer. Les premières affiches et le résumé de l'histoire nous ont de suite fait comprendre qu'on aurait droit à un hommage aux slashers 80's et notamment au célèbre (bien que pas très fameux) Le Bal de l'horreur avec Jamie Lee Curtis. A l'arrivée, ce quatrième Fear Street montre moins d'ambition que la trilogie initiale mais je m'y attendais au vu du sujet traité. On parle donc de rendre hommage aux slashers 80's hein, pas de proposer quelque chose de neuf. Et vu sous cet angle, Fear Street : Prom Queen remplit bien son contrat. On a tous les codes de ce style de films : les ados tête-à-claques, la jeune héroïne souffre-douleur, le trauma d'enfance, l'ambiance lycée américain avec ce fameux bal de fin d'année, un peu de romance et donc un tueur fou qui va décimer une à une les candidates qui se présentent pour être élues reine de promo, le tout sur de la musique bien 80's, avec du Rick Astley, Bananarama, Eurythmics, Tiffany, Roxette, Eight Wonder ou Duran Duran entre autres ! Le casting est plutôt bon, India Fowler assure bien en tant qu'héroïne, Fina Strazza encore plus dans le rôle de la peste de l'école qu'on a envie de baffer, on a le plaisir de voir Chris Klein qui s'est échappé des American Pie ou Lili Taylor de tout un tas de films et séries-télévisées. Bon, et les meurtres dans tout ça ? Eh bien, si les romans de R.L. Stine sont destinés à un jeune public, les meurtres dans ses adaptations télévisuelles sont bien violents et bien sanglants et ce n'est pas Fear Street : Prom Queen qui va changer la donne ! Mains sectionnées au massicot, tripes qui sortent d'une blessure au ventre, coups de hache, visage passé dans une disqueuse, couteau enfoncé dans un crâne et j'en passe, ça saigne plutôt bien, et généreusement ! Bien sûr, l'identité du tueur caché sous son costume et son masque sera à découvrir et il y a évidemment pas mal de candidats qui pourraient faire l'affaire, à vous de découvrir le bon ! Sans temps mort, avec une histoire qui ne révolutionne rien - de toute manière, ce n'est pas du tout ce qu'on lui demandait - mais qui tient la route, de la musique rétro et bien dans l'esprit, un casting qui s'en sort bien, des meurtres graphiques, tout un tas de clichés mais c'est voulu et un petit twist sympa (même si prévisible), Fear Street : Prom Queen est un bel hommage à tout un pan du slasher movie 80's et c'est franchement assez agréable à regarder. Personnellement, je ne serais pas contre de retourner une cinquième fois à Shadyside !


LA SORCIERE SANGLANTE

 

LA SORCIERE SANGLANTE
(I lunghi capelli della morte)

Réalisateur : Antonio Margheriti
Année : 1964
Scénariste Tonino Valerii, Antonio Margheriti
Pays : Italie
Genre : Epouvante
Interdiction : /
Avec : Barbara Steele, George Ardisson, Halina Zalewska, Umberto Raho... 


L'HISTOIRE Au XVIe siècle, Adèle Karnstein est condamnée au bûcher, accusée d’avoir tué le comte Franz. Sa fille aînée, Helen, tente de la sauver en accordant ses faveurs au comte Humboldt, en vain. Avant de mourir, devant les yeux de sa plus jeune fille, Elizabeth, Adèle lance une terrible malédiction...

MON AVIS : Si on cite généralement Mario Bava en tête de liste de l'épouvante à l'italienne, il ne faudrait pas sous-estimé son compatriote Antonio Margheriti, qui nous a offert lui aussi des pièces majeures dans ce genre, de véritables classiques à la beauté esthétique hallucinante. Ayant débuté par la science-fiction au début des années 60 avec Le Vainqueur de l'espace et La Planète des Hommes Perdus, c'est véritablement avec l'épouvante gothique que Margheriti se fait une place au sein des meilleurs réalisateurs du genre. En 1963, c'est La Vierge de Nuremberg. En 1964, il réalise son chef-d'oeuvre, Danse Macabre, avec Barbara Steele, qu'il retrouve la même année avec La Sorcière Sanglante, autre film à mettre sur un podium et dont on va parler aujourd'hui. Il reviencra à l'épouvante en 1971 avec Les Fantômes de Hurlevent, avec Klaus Kinski et Michelle Mercier. Avec La Sorcière Sanglante, Antonio Margheriti offre au spectateur une sorte de best-of de tout ce qui donne son attrait au genre : femme accusé de sorcellerie condamnée au bûcher qui lancera une malédiction sur ses bourreaux ; morts brutales qui entraîneront une vengeance ; Immense château aux nombreux dédales de couloirs, escaliers en colimaçon et passage secret ; scène dans une crypte ; torture psychologique ; adultère ; présence de la religion ; spectre vengeur ; machination et complot pour se débarrasser de protagonistes génants ; personnages dont l'âme est torturée ; scènes éclairées à la bougie ; ambiance macabre ; Barbara Steele à la beauté ténébreuse et j'en passe. Tout, asbolument tout est réuni pour faire de La Sorcière Sanglante un pur classique, ce qu'il est, définitivement. La mise en scène, le placement de la caméra, la musique, l'atmosphère dramatique qui bifurque dans la folie, le casting impeccable, le scénario et la progession des événements, tout est au diapason pour hisser ce film à un très haut niveau d'exigence. Barbara Steele est incroyable dans ce film, comme souvent me direz-vous, mais ce qui est intéressant, c'est qu'on en arrive à oublier que son motif est la vengeance, on finit par la considérer comme un personnage à part entière, qui se fourvoie elle aussi dans la trahison au contact du vil baron Kurt, superbement interprété lui aussi par un George Ardisson impérial. On a aussi le plaisir d'avoir au générique deux beautés brunes, Barbara bien sûr mais aussi Halina Zalewska, qui joue Elizabeth, fille de la prétendue sorcière brûlée vive au début du film. La vie d'Elizabeth n'a rien d'enviable : elle a vu sa mère mourir sous ses yeux quand elle était enfant, et le cruel baron Kurt en a fait son épouse malgré elle. L'arrivée de Barabara Steele au château va encore plus plonger la jeune femme dans le tourment, puisque son mari imposé va tomber sous le charme de Barbara et donc vouloir l'éliminer pour avoir le champ libre. Cette notion de fatalité, on la ressent tout au long du déroulement de La Sorcière Sanglante, film éminemment pessimiste qui ne reflète guère la joie de vivre. Outre les violences conjugales, tout le film est placé sous le signe de la désolation, aussi bien physique que mentale, de la cruauté et de la mort. On a souvent dit que Lucio Fulci était le poète du macabre. Il est temps de réhabiliter Antonio Margheriti à ce sujet car La Sorcière Sanglante est un authentique poème mortuaire. Il serait assez hallucinant de dénombrer les images ayant trait à la mort dans ce film où tout n'est que noirceur et ôde à la Grande Faucheuse, l'imagerie macabre étant élevée ici au rang d'art pictural, associé à une magnifique photographie due à Riccardo Pallotini. Je ne vais pas m'étendre davantage sur La Sorcière Sanglante. Nous sommes ici en présence d'un film majeur et incontournable du cinéma d'épouvante gothique à l'italienne, rien que ça. Vision obligatoire et hautement recommandée ! 

* Disponible en combo DVD + BR chez Artus Films  
Bonus : 
- Présentation du film par Nicolas Stanzick
- Entretien avec Ernesto Gastaldi
- Générique anglais
- Diaporama d’affiches et photos
- Films-annonces originaux
* Exclusivité BluRay : reprise des bonus 2006
Entretien avec Edoardo Margheriti
- Mon ami Nini, par Luigi Cozzi
- Antonio Margheriti, par Alain Petit
- La sorcellerie, culte des ancêtres et des forces de la nature, par Anne Ferlat