LES DEMONS DU MAÏS
(Children of the Corn)
Réalisateur : Fritz Kiersch
Année : 1984
Scénariste : George Goldsmith
Pays : USA
Genre : Fantastique, horreur, folk horror
Interdiction : -12 ans
Avec : Linda Hamilton, Peter Horton, John Franklin, Courtney Gains, Robby Kiger...
L'HISTOIRE : Burt et Vicky roulent sur une route du Nebraska quand ils percutent un jeune garçon sorti d'un champ de maïs. Ils découvrent que ce dernier a la gorge tranchée. Voulant chercher de l'aide, ils arrivent dans la ville désertique de Gatlin et font connaissance des enfants Job et Sarah, qui leur expliquent qu'ils n'y a plus que des enfants dans la ville, suite au massacre de tous les adultes il y a quelques années. Les enfants vivent sous la coupe d'Isaac, un gourou vénérant Celui qui Règne sur les Sillons, et de Malachai, son violent bras-droit...
MON AVIS : Premier volet d'une longue saga qui comporte à l'heure actuelle 11 films (suites, remakes, variations) et 1 court-métrage, dont l'origine provient de la nouvelle de Stephen King, Les Enfants du Maïs, parue dans le recueil Danse Macabre. Une nouvelle qui est sorti en 1977 et dont la première adaptation date de 1983, avec le court-métrage Les Disciples du Corbeau, qu'on peut retrouver dans l'anthologie Contes Macabres. Puis, en 1984, c'est Fritz Kiersch qui l'adapte, via un scénario du King pas mal remanié par George Goldsmith pour le rendre plus cinématographique, ce qui a provoqué le mécontentement du célèbre romancier, qui demande alors une belle somme d'argent pour les droits de sa nouvelle, ce qui oblige les producteurs a revoir le budget prévu pour le film a la baisse. De 3 millions au départ, on passe à 1,3 millions, ce qui ne facilitera pas la tâche du réalisateur, obligé lui aussi de s'adapter, notamment au niveau des effets spéciaux. Le film sort en salles en France le 30 janvier 1985 sous le titre de Horror Kid avant de débarquer en VHS l'année suivante sous le titre plus efficace de Les Démons du Maïs. C'est l'un des premiers grands rôles de Linda Hamilton, qui allait connaître le succès en cette même année 1984 puisqu'elle sera l'héroïne de Terminator ! Elle joue ici Vicky, qui va se retrouver confronter à cette secte d'enfants tueurs avec son mari. La scène introductive du film est efficace : après l'office religieux, les adultes se rendent au café de la ville. Rapidement, après avoir absordé le breuvage, ils se plaignent de douleurs et meurt, empoisonnés. Les enfants présents sortent des armes blanches et achèvent de massacrer les derniers adultes en vie. Le générique s'ensuit, sur une musique de Jonathan Elias, qui compose un Main Title de toute beauté, avec des choeurs d'enfants qui lui donnent un ton angoissant du plus bel effet. Le reste de la partition musicale nous rappelle parfois la bande originale de La Malédiction de Jerry Goldsmith et elle est vraiment très réussie pour ma part. Le film joue dans la cour du folk horror, ces films mettant en vedette des citadins qui débarquent dans une ville perdue où l'on pratique des cultes dédiés à des dieux païens. Il joue également avec le thème des enfants tueurs, et certains plans, comme ceux où Burt est entouré d'enfants dans une rue désertique, ne manqueront pas de nous faire penser au film de Narciso Ibáñez Serrador, Les Révoltés de l'An 2000, réalisé en 1976, un fleuron du genre. Un mélange qui fonctionne pleinement à l'écran, et qui est porté par deux acteurs qui font une forte impression sur le spectateur : John Franklin et Courtney Gaines. Le premier, âgé de 24 ans à l'époque du tournage mais ne mesurant qu'1m52 suite à un souci d'hormones de croissance, interprète le gourou du culte, Isaac. Il livre une prestation de qualité et son visage adulescent est un atout indéniable pour rendre ce personnage inquiétant. Le second est peut être encore plus à féliciter pour son rôle de Malachai, le bras-droit d'Isaac. Un rouquin qui verse dans le fanatisme extrêmiste, qui est l'un des principaux thèmes abordés par la nouvelle et le film, et qui se montre impitoyable, allant même jusqu'à remettre en cause le statut de chef d'Isaac vers la fin du film, remise en cause absente de la nouvelle de King et imaginée par le scénariste, tout comme la présence de Job et Sarah, deux enfants qui n'apprécient pas les préceptes de la secte. Sarah possède en plus une sorte de don de voyance, qu'elle retranscrit via des dessins, ce qui permettra à Isaac de savoir que le couple Burt et Vicky sont en route pour Gatlin. Avec peu de moyens, Fritz Kiersch s'en sort vraiment bien, jouant plus sur l'ambiance que sur la violence graphique, plaçant continuellement sa caméra dans des endroits nous suggérant le champ de vision d'un enfant tueur aux aguets, ce qui provoque une tension permanente et un sentiment qu'une menace plane continuellement sur le couple Burt et Vicky. Les effets spéciaux et de maquillages sont d'une manière générale très corrects, avec des effets bien pensés, comme les épis de maïs qui s'écartent comme si ils étaient vivants ou cette masse qui se déplace en soulevant la terre des champs de maïs, représentant le fameux Celui qui Règne sur les Sillons. La séquence où Linda Hamilton est attachée et crucifiée sur une croix dressée en plein champ de maïs est très bonne, l'affrontement entre Isaac et Malachai - et surtout le dénouement de cet affrontement - est diablement efficace et on prend bien du plaisir à vivre ses évenements, avec un petit bémol concernant la représentation finale du monstre vénéré mais il fallait faire en fonction du budget alloué. Le scénariste a préféré céder à l'appel du happy-end total contrairement à la nouvelle, ça aussi, c'est un peu dommage. En tout cas, Les Démons du Maïs est une petite série B pour qui j'ai pas mal d'affection et que je revois toujours avec le même plaisir, envouté par la partition musicale, par les prestations de Isaac et Malachai et par ce mix folk horror / enfants tueurs qui lui donne tout son intérêt.
* Disponible en coffret 3 DVD ou 3 Blu-ray chez RIMINI EDITIONS
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