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ELLE S'APPELAIT SCORPION

LA FEMME SCORPION 2 : ELLE S'APPELAIT SCORPION
(Joshuu sasori: Dai-41 zakkyo-bô / Female Convict Scorpion Jailhouse 41)

Réalisateur : Shunya Ito
Année : 1972
Scénariste : Shunya Ito, Hirô Matsuda, Fumio Konami
Pays : Japon
Genre : Drame, W.I.P.
Interdiction : -16 ans
Avec : Meiko Kaji, Fumio Watanabe, Kayoko Shiraishi, Mitsuo Andô...


L'HISTOIRE : Après avoir mis en oeuvre sa vengeance, Nami Matsushima croupie depuis un an dans une cellule spéciale de la cruelle prison pour femmes dirigée d'une main de fer par le directeur borgne. Ce dernier garde à l'écart cette fameuse détenue 701 surnommée "Scorpion" afin qu'elle ne serve plus de symbole de rébellion vis à vis des autres prisonnières. Lors d'une inspection de la prison par un haut gradé, Nami cherche à nouveau à tuer le directeur, acte faisant la joie d'autres détenues. Nami et six autres femmes vont alors être transférer afin d'être sévérement punies. Mais lors du trajet, le petit groupe parvient à s'enfuir. Le directeur et ses hommes se lancent alors dans une véritable chasse à l'homme et va tenter par tous les moyens de rattraper Scorpion et ses amies...

MON AVIS : Suite directe des mésaventures de la jolie Meiko Kaji, qui interprète à nouveau Scorpion, personnage emblématique du féminisme japonais. Si le début du film se déroule toujours dans la fameuse prison, nous faisant retrouver le directeur éborgné dans le film précédent (La Femme Scorpion - 1972), le réalisateur Shunya Ito décide de ne pas se répéter et de faire un brusque revirement en situant l'action principale de Elle s'appelait Scorpion hors des murs de la prison. Un peu à la manière de la série Prison Break, qui, lors de la saison 2, utilisait exactement le même stratagème pour maintenir éveillé l'intérêt du spectateur. D'un Women in Prison, le film bifurque alors vers le road movie et le survival. La longue traque qui va opposer le groupe d'évadées aux policiers va permettre au réalisateur de nous offrir des séquences tantôt dramatiques, tantôt totalement fantasmagoriques, nimbées de couleurs criardes ou laissant libre cours à une imagination débridée qui fait sensation. La rencontre des prisonnières avec une vieille femme semblant être une sorte de sorcière aboutira à une séquence chantée par exemple, qui dénote de l'ensemble mais s'avère réellement intriguante. La mort de cette dernière donne lieu à une scène empruntant au domaine du fantastique et qui est de toute beauté, avec ces feuilles recouvrant petit à petit le corps de la morte. Comme dans La Femme ScorpionShunya Ito expérimente, s'amuse avec la caméra, les couleurs, les plans tordus et matérialise ses envies, sans oublier la violence et le machisme qui caractérise le monde dans lequel évolue son héroïne. Une prisonnière fera une tragique rencontre avec un groupe de touristes qui n'hésiteront pas à la violer jusqu'à ce que mort s'ensuive, jettant le corps dans les eaux d'un torrent pour se débarasser du corps. Ce geste provoque alors un changement de couleurs de l'eau, qui devient rouge sang ! Un effet absolument superbe, qui hisse d'un cran l'aspect pictural du film. Comme dans le long métrage précédent, la gent masculine est décrite sans aucun amour, aucune passion et les hommes apparaissent comme étant tous vils et pervers. Les femmes ne sont pas en reste puisque la meneuse du groupe ira jusqu'à trahir Scorpion, la livrant aux autorités. La critique du pouvoir et les exactions que commettent ceux qui s'en croient investit est encore de mise dans Elle s'appelait Scorpion. On notera que Nami ne prononce quasiment aucune parole dans ce second film, si ce n'est une ou deux phrases en tout et pour tout. Mais malgré ce rôle quasi muet, Meiko Kaji tire encore son épingle du jeu et offre son talent aux spectateurs, ravis de la retrouver au milieu de tous ces excès. En déplaçant l'action hors de la prison, Elle s'appelait Scorpion se montre beaucoup moins porté sur l'érotisme que son prédecesseur mais augmente son côté psychédélique et fantaisiste. Les amateurs de western apprécieront également que certaines séquences finales se rapprochent de ce noble genre, avec gros plan sur les yeux, tenue de bagnard qui ressemble à un poncho, alternance d'images de deux personnages, comme dans un vrai duel. Shunya Ito a donc réussi à se renouveler sans sombrer dans la redite pur et simple et son film est une invitation au dépaysement, qui sombre parfois dans le grotesque (le personnage d'Oba) et la caricature mais tout celà est voulu et participe à faire de ce film d'exploitation une suite originale bénéficiant d'une recherche plastique raffinée et envoutante. Reste que pour ma part, j'ai quand même nettement préféré le premier opus et son ambiance plus sombre et sadique. 

NOTE : 4/6


1 commentaire:

  1. J'ai beaucoup aimé l'aspect fantastique grâce aux nombreuses trouvailles visuelles que tu as justement noté. La scène des touristes est très dure, montrant des personnages théoriquement neutres qui sombrent pourtant vers leurs plus bas instincts. Urami Bushi, la célèbre chanson reprise plus tard par Tarantino dans Kill Bill et interprétée par Meiko Kaji, marque aussi les esprits, entamant chaque film de la série. Je l'ai choisie pour ouvrir la phase des danses à mon mariage.

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