LE MANOIR DE LA TEREUR
(Le Notti del Terrore / Burial Ground)
Réalisateur : Andrea Bianchi
Année : 1981
Scénariste : Piero Regnoli
Pays : Italie
Genre : Horreur, Gore
Interdiction : -16 ans
Avec : Karin Well, Mariangela Giordano, Gianluigi Chirizzi, Antonella Antinori, Peter Bark...
L'HISTOIRE : Un vieux professeur fait une découverte concernant une ancienne malédiction étrusque. En fouillant une ancienne caverne jouxtant son manoir, il s'aperçoit que la malédiction est déjà en marche et que les morts se sont relevés de leur tombeau. Peu de temps après, plusieurs couples invités par le professeur débarquent au manoir. Leur séjour va vite se transformer en cauchemar quand les morts vivants vont venir jouer les troubles-fêtes...
MON AVIS : Réalisateur en 1975 du giallo Nue pour l'Assassin avec Edwige Fenech et Femi Benussi, Andrea Bianchi possède une petite filmographie de vingt-cinq films dont le plus célèbre auprès des fans de cinéma Bis reste sans contestation possible Le Manoir de la Terreur, qu'il met en scène en 1981. Considéré comme un nanar par les cinéphiles "respectables", Le Manoir de la Terreur possède sa horde de fans invétérés qui lui voue un culte de par le monde. Il faut dire que le spectacle proposé est en effet assez ahurissant et défie toute tentative d'analyse filmique. En clair, le film d'Andrea Bianchi est un gros foutoir nonsensique qui ne s’embarrasse d'aucune contrainte scénaristique et ne s'interdit aucun excès, aucun délire, quitte à provoquer chez le spectateur des fous rires au lieu de le terroriser. Rien que l'histoire en elle-même ne fait pas dans la dentelle et provoquera moult interrogations qui ne trouveront, bien sûr, aucune réponse. Pourquoi les morts redeviennent vivants ? Pourquoi possèdent-ils la faculté de s'armer ? Pourquoi ont-ils même un semblant d'intelligence, comme lorsqu'ils se regroupent en tenant un tronc d'arbre en guise de bélier pour enfoncer une porte close ? Et après tout, pourquoi pas me direz-vous ? On nage en plein Bis italien oui ou non ? Le Manoir de la Terreur tient donc du délire le plus total et se contente durant 81 minutes environ de se livrer à un petit jeu de massacre gore dans lequel la grande majorité du casting passe de vie à trépas, trépané, décapité, éventré par une armée de zombies putréfiés qui renvoient à ceux de L'Enfer des Zombies de Lucio Fulci. Visages pourrissants, mains décharnées, asticots et vers sur le visage et autres détails peu ragoutant, les morts vivants d'Andrea Bianchi sentent la charogne et ne sont pas de première jeunesse. Les maquillages de Mauro Gavazzi et Rosario Prestopino, associés aux effets gores de Gino De Rossi, sont, en ce qui me concerne, plutôt réussis et participent pleinement au charme et au plaisir ressentis durant la vision du film. Le sang gicle à foison, les tripes sont arrachées et extirpées du ventre des pauvres victimes qui peinent à lutter contre les zombies qui, pourtant, n'avancent pas bien vite. Il faut dire qu'au lieu de sa barrer en quatrième vitesse, les protagonistes préfèrent s'enfermer dans les pièces du manoir, prises d'assaut par les morts. Bon, OK, à leur décharge, on dira que s'ils s'étaient sauvés, il n'y aurait pas eu de film. C'est pas faux ! Et ça aurait été bien dommage puisqu'on aurait raté des scènes anthologiques dans la rubrique "grand n'importe quoi jubilatoire" ! Par exemple, cette séquence hallucinante dans laquelle un mort vivant, armé d'un faux, vient décapiter une domestique qui passait la tête par une fenêtre ! Et que dire des actrices qui passent leur temps à hurler durant tout le film (la blonde Karin Well, la brune Antonella Antinori entre autres) ou de la plantureuse Mariangela Giordano qui voit son fils (interprété par l'acteur adulte de petite taille Peter Bark et son visage incroyable) lui déclarer son complexe œdipien, allant même jusqu'à lui dévorer un sein lors d'une scène inoubliable ? Alors oui, le film et ses situations abracadabrantes (quid du piège à loup dans le jardin ?), son érotisme bon marché, son jeu d'acteurs approximatifs, son scénario cousu de fil blanc, ses scènes plagiées (le visage lacéré par une fenêtre brisée, filmé comme la séquence de l'écharde dans l’œil de L'Enfer des Zombies, le talent en moins), ses dialogues digne d'Audiard (non je rigole), son gore rigolo et sa musique synthétique à trois notes n'entreront jamais au panthéon des chefs-d’œuvres du genre. Mais pour les amateurs de cinéma d'horreur décomplexé comme seuls savent le faire les Italiens, ça vaut largement le détour. Il faut juste savoir à quoi s'attendre avant ! Bref, si vous voulez vous marrer entre potes devant cet ovni zombiesque, n'hésitez pas à vous rendre dans les couloirs de ce manoir qui ne provoquera pas de grand frissons mais bel et bien une belle tranche de rigolade !
il n'y aurait pas eu de film...
RépondreSupprimer