PATRICK
(Patrick)
Réalisateur : Richard Franklin
Année : 1978
Scénariste : Everett De Roche
Pays : Australie
Genre : Thriller, Fantastique
Interdiction : -12 ans
Avec : Susan Penhaligon, Robert Helpmann, Rod Mullinar, Bruce Barry, Julia Blake...
L'HISTOIRE : Embauchée dans une clinique privée, Kathy est fascinée par l'un de ses patients, Patrick. Plongé depuis plusieurs années dans un coma profond, il semble avoir d'étonnants et dangereux pouvoirs...
MON AVIS : Grand admirateur d'Alfred Hitchcock, le réalisateur australien Richard Franklin s'est rapidement spécialisé dans le genre du thriller afin de rendre hommage à réalisateur fétiche. On lui doit des films tels Déviation Mortelle (1981), Psychose 2 (1983), Jouer c'est tuer (1984), Link (1986) ou F/X2, effets très spéciaux (1991) entre autres. En 1978, alors qu'il a réalisé plusieurs épisodes de la série Homicide ainsi que deux longs-métrages, il est choisit pour mettre en image le scénario d'Everett De Roche pour ce qui deviendra Patrick. L'histoire relate l'étrange relation d'une jeune infirmière avec un curieux patient plongé dans le coma depuis trois ans et qui se révéler être doté de pouvoirs de télékinésie. Des pouvoirs dont on a pu voir la redoutable efficacité deux ans plus tôt dans le très bon Carrie au Bal du Diable de Brian de Palma. Ayant connu une très large diffusion internationale, Patrick a récolté un joli succès à travers le monde et a même raflé le Grand Prix au festival d'Avoriaz en 1979. Étrangement, c'est l'un des Grand Prix les plus contesté de ce prestigieux festival (avec Dream Lover en 1986), certains allant même jusqu'à dire que Patrick est le plus mauvais Grand Prix attribué à un film vu à Avoriaz. Il faut dire qu'en 1979, la compétition proposait également Halloween, La Nuit des Masques de John Carpenter, Long Weekend de Colin Eggleston, Phantasm de Don Coscarelli, L'Invasion des Profanateurs de Philip Kaufman ou Le Piège - Tourist Trap de David Shmoeller par exemple. En revoyant Patrick pour cette chronique, j'avoue que le choix du jury de lui attribuer le Grand Prix face à ces autres concurrents prestigieux m'a questionné. Ce n'est pas que le film soit mauvais mais personnellement, je le place en dessous de tous les titres cités ci-avant. Si le scénario d'Everett De Roche est intéressant et intrigant, sa mise en scène et le rythme imposé par Richard Franklin posent plus de souci car il faut bien avouer que Patrick, dans son ensemble, se révèle assez ennuyeux. La faute à une durée bien trop longue de 112 minutes, à un éparpillement de l'arc narratif principal, à savoir la relation entre Patrick et sa charmante infirmière, pour laisser (trop) de place aux relations conjugales compliquées de cette dernière et à un manque flagrant de tension lors des (rares) séquences dans lesquelles Patrick utilise ses pouvoirs. Une tentative de noyade dans une piscine (hommage aux Dents de la Mer dixit le réalisateur lui-même), un plat brûlant pris entre les mains, une machine à écrire qui fonctionne toute seule, mue par la pensée de Patrick bien sûr, une électrocution en hors champ de la méchante infirmière en chef et ce sera à peu près tout ce qu'on aura à se mettre sous la dent durant 90 bonnes minutes. Ça s'agite un peu plus lors des dernières vingt-minutes, avec porte qui se ferme, meuble qui vole dans les airs, médecin projeté à travers la chambre et autres petits joyeusetés bienvenues. Mais pas de quoi se relever la nuit. Richard Franklin dit que le suspense, c'est tout ce qui se passe avant l'action et c'est surtout cette notion de suspense qui l'intéresse dans Patrick. Une intention louable de faire de son film une oeuvre qui cherche à faire peur, qui cherche à placer le spectateur dans une position inconfortable mais qui échoue la majorité du temps, et c'est bien dommage vu la maturité du scénario et de certains thèmes traités (l'euthanasie, la vie, la mort, la notion d'âme, l'inintérêt pour une clinique de garder un patient dans le coma durant des années...) Patrick a tout de même quelques atouts dans sa manche qui font que ce n'est pas un mauvais film malgré ses défauts. Son casting d'abord : Kathy est très bien interprétée par l'actrice Susan Penhaligon, qu'on a pu voir dans Le Sixième Continent en 1974 ou dans Soldier of Orange et The Uncanny en 1977 entre autres. Patrick est joué quant à lui par Robert Thompson, qui dû réussir à rester les paupières ouvertes durant toutes les scènes dans lesquelles il apparaît, ce qui n'est pas une mince affaire. Totalement immobile dans son lit d'hôpital, il parvient, grâce à son regard vide, à créer un petit sentiment de malaise. Plus théâtrale est la prestation de son médecin, joué par Robert Helpmann. Ce dernier se livre à des expériences sur Patrick et ira jusqu'à utiliser des électrochocs pour tenter d'atteindre son but : être présent lorsque Patrick passera de la vie à la mort. Le jeu de l'ex-mari de Kathy (Rod Mullinar), de son nouveau prétendant (Bruce Barry) et de l'infirmière en chef (Julia Blake) est également à mettre dans les points positifs. Impossible également de ne pas citer l'excellente séquence introductive, glauque et malsaine, et qui est dans un esprit totalement différent du reste du film. Un esprit que les italiens retrouveront dans la pseudo-suite réalisée en 1980 par Mario Landi, Patrick Still Lives, nettement plus trash et déviante que le film de Richard Franklin. A noter que la même année que Patrick, 1978 donc, un autre film utilisait également un patient inerte dotait de pouvoirs de télékinésie : La Grande Menace de Jack Gold. En 2013, Mark Hartley réalisa un remake de Patrick, au titre éponyme, que je n'ai pas vu.
* Disponible en combo DVD + BR chez RIMINI EDITIONS
L'EDITION DVD + BR :
La très belle collection de chez Rimini Editions poursuit son petit bout de chemin et nous offre donc le Patrick de Richard Franklin. Présenté dans un superbe digipack trois volets sous fourreau, avec un livret de 20 pages rédigé par Marc Toullec, Patrick bénéficie d'une belle copie et de bonus très intéressant puisqu'ils donnent la parole au réalisateur, au scénariste et aux acteurs, avec divers interviews et entretiens, donc un module de 61 minutes datant de 2008, exclusif au Blu-Ray.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire