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dimanche 31 juillet 2022

LE VAMPIRE DE DUSSELDORF


LE VAMPIRE DE DUSSELDORF
(Le Vampire de Dusseldorf)

Réalisateur : Robert Hossein
Année : 1965
Scénario : Georges Tabet, André Tabet, Robert Hossein
Pays : France, Italie, Espagne
Genre : Drame, Policier
Interdiction : -12 ans
Avec : Robert Hossein, Marie-France Pisier, Roger Dutoit, Annie Anderson...


L'HISTOIRE : En Allemagne, durant la Grande dépression du début des années 30, Peter Kurten, un ouvrier qui voue une admiration sans borne à la chanteuse de cabaret Anna, se transforme la nuit en redoutable prédateur et accumule les meurtres de jeunes femmes...

MON AVIS : Le parcours du tueur en série allemand Peter Kurten, qui assassina neuf personnes et en agressa plusieurs autres en 1929 dans la ville de Dusseldorf, ce qui lui valut d'être surnommé le vampire de Dusseldorf, a déjà inspiré un célèbre réalisateur en la personne de Fritz Lang, son film M le Maudit avec Peter Lorre étant une adaptation non officielle des tristes exploits de Kurten. En 1965, c'est un Robert Hossein tout auréolé du succès de son personnage Jeoffrey de Peyrac dans Angélique Marquise des Anges tourné l'année précédente qui se montre intéressé par Kurten. Voulant rendre hommage au chef-d'oeuvre de Lang qu'il adore, il décide donc de réaliser lui-même le film et s'attribue au passage le rôle principal, qui va totalement dénoter avec celui de Jeoffrey de Peyrac. Filmé dans un magnifique noir et blanc, avec d'évidentes références à l'expressionnisme allemand (les jeux d'ombres par exemple), Le Vampire de Dusseldorf est assurément l'un des films les plus brillants de son auteur. Si le titre peut prêter à confusion et peut faire passer le film pour ce qu'il n'est pas (ce n'est pas un film d'épouvante avec un personnage aux grandes canines mais bien un drame policier), sa vision remet vite les pendules à l'heure et nous subjugue bel et bien. Sans grandes péripéties au niveau de son scénario, sans effet grandiloquent, Le Vampire de Dusseldorf bénéficie de plusieurs atouts qui en font un film brillant. Il dispose avant tout d'une mise en scène parfaite, assez austère et classique dans son traitement, mais qui remplit parfaitement sa fonction ici, celle de nous plonger dans un environnement épuré dans lequel une menace rôde. Une menace ? Pas seulement ! L'intelligence d'Hossein est également de mettre en avant la situation de l'Allemagne au début des années 30 et de montrer la montée du nazisme, avec quelques scènes de SA (la section d'assaut d'Hitler) agressant des gens la nuit ou brisant la vitrine d'un libraire pour incendier des livres en pleine rue. C'est dans cette ambiance insidieuse que Peter Kurten évolue, ce dernier étant donc interprété par Hossein lui-même et avec quel brio. L'acteur compose avec son environnement, ne fait jamais dans l'excès, c'est même tout l'inverse, utilise la sobriété, voire la neutralité pour mieux effrayer. Quand il se déplace à la suite d'une future proie, on a l'impression de voir Nosferatu lui-même se mouvoir, Hossein adoptant une démarche quasi robotique et... vampirique ! Les scènes de meurtres ne versent pas non plus dans le sensationnel, elles sont froides, cliniques, rapides. Elles contrastent avec les séquences dans lesquelles notre tueur est un simple ouvrier ou celles qui se déroulent dans son immeuble et dans lequel les autres habitantes lui disent qu'elles sont rassurées de le savoir présent. Ironique non ? Autre point fort du film, la présence dans le rôle d'Anna de l'actrice Marie-France Pisier. Elle joue donc une chanteuse de cabaret dont est fou amoureux Peter Kurten, qui vient la voir chanter le titre La Belle de Nuit, chanson composée pour le film par André Hossein, le père de Robert. Dans Le Vampire de Dusseldorf, Marie-France Pisier est juste incroyable de charme et de beauté, elle transcende littéralement chaque scène dans laquelle elle apparaît et sa relation avec le tueur nous fait presque prendre ce dernier en empathie, tant il est décontenancé par la présence radieuse de sa chanteuse d'amour, tel un enfant qui n'ose parler et se montre bien timide. Avec son rythme nonchalant, toujours en retenu, son jeu d'acteur, sa mise en scène sobre et élégante, Le Vampire de Dusseldorf déploie une sorte de fascination hypnotique chez le spectateur et marque les esprits. Un très beau film.

* Disponible en DVD dans le coffret N°3 "Le Cinéma Français, c'est de la merde !"


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