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LES NUITS BRÛLANTES DE LINDA

 

LES NUITS BRÛLANTES DE LINDA
(Les Nuits Brûlantes de Linda)

Réalisateur : Jess Franco
Année : 1975
Scénariste : Nicole Guettard, Jess Franco
Pays : France, Italie
Genre : Thriller, drame, érotique
Interdiction : -16 ans
Avec : Alice Arno, Lina Romay, Paul Muller, Monica Swinn, Pierre Taylou...


L'HISTOIRE : Marie-France trouve un emploi comme nurse dans une famille française et puritaine résidant en Grèce.  Le père est soupçonné d'avoir assassiné autrefois son épouse adultère et vit dans le remords. A ses côtés, sa fille Linda, paralytique, et Olivia, sa nièce nymphomane. Et enfin, Abdul, l’homme à tout faire simple d’esprit et quasi muet. Les frustrations de la famille vont être chamboulées par l’arrivée de Marie-France…

MON AVIS : Ah Jess Franco ! Des nouveaux titres dans la belle collection qui lui est dédié chez nos amis d'Artus Films ! On attaque avec Les Nuits Brûlantes de Linda, qui aurait très bien pu s'appeler Les Nuis Brûlantes de Lina ! Pourquoi ? Tout simplement parce que la Linda du titre est interprétée par Catherine Lafferiere, qui est, dans le film, une jeune fille infirme et muette alors que sa cousine Olivia, interprétée cette fois-ci par Lina Romay, est une pure nymphomane qui a des nuits bien agitées. Je précise que la version proposée par l'éditeur est la version soft et que le terme "nuits brûlantes" est un peu exagéré vu que le potentiel érotique se montre plutôt très tiède ici. Comme souvent chez Franco, le film a bénéficié de plusieurs versions dont une X, ces séquences hards étant proposées dans la section bonus. Et effectivement, le titre est plus justifié avec sa version X. Mais bon, parlons de la version visionnée : en l'état, on retrouve tout ce qui fait le charme (ou le défaut ?) des films de Franco, à savoir une abondance de zoom à n'en plus finir, sa muse Lina Romay filmée sous toutes les coutures, un montage parfois un peu abrupte, un jeu d'acteurs parfois approximatif, une histoire qui mêle divers genres et dont le fil conducteur semble s'être égaré au fur et à mesure de son déroulement, avec des actions de certains personnages (celui d'Olivia pour être précis) qui semblent tomber comme un cheveu dans la soupe vers la fin et qu'on a du mal à expliquer. Pourtant, ça démarrait plutôt bien : une nurse française (Alice Arno) accepte en travail dans une famille vivant en Grèce et va devoir s'occuper d'une jeune fille infirme. Sur place, elle découvre que les résidents ont tous une grande frustration sexuelle et quelques problèmes psychologiques. Le maître des lieux (Paul Muller) est soupçonné d'avoir tué sa femme à cause d'une sombre histoire d'adultère et ne se remet pas de la perte de cette dernière, continuant à lui parler et à la voir, allongée nue dans le lit conjugal, raide morte. Un policier et une photographe sont d'ailleurs chargés de suivre ses moindres mouvements, l'observant jour et nuit à la jumelle pour tenter de faire la lumière sur cette curieuse affaire. Sa fille Linda est donc infirme, muette et est aidée par le domestique Abdul, lui aussi quasi muet. La cousine de Linda, Olivia, vit avec eux et s'ennuie ferme dans cette grande demeure, passant son temps à se livrer aux plaisirs de l'onanisme tout en ayant des nuits agitées, on apprendra plus tard le pourquoi du comment. Elle profite également de l'infirmité de sa sœur pour avoir du bon temps avec elle et à ce titre, une des scènes de la version X se montre particulièrement sordide, Olivia pénétrant à l'aide d'une banane sa cousine. Une séquence qui fait du personnage de Lina Romay un être encore plus abjecte et folle à lier qu'elle ne l'est dans la version soft.. Avec cette galerie de personnages pas très clairs ni sains d'esprit, Jess Franco parvient à créer un climat assez malsain mais qui, malheureusement, tombe rapidement à l'eau, la faute à une écriture pas assez travaillée du scénario. Le personnage d'Alice Arno se voit par exemple vite reléguée au second plan quand il ne disparaît pas durant de longues minutes à un moment donné. Les films propose de nombreuses scènes de rêves érotiques mais cette version soft est étonnement très (trop) soft et ne provoque au final pas grand chose sur le public. Reste la scène où Lina Romay mange une banane devant Abdul, imitant une fellation sur le délicieux fruit. C'est peu. Même les téléfilms de M6 se montrent plus érotiques que Les Nuits Brûlantes de Linda, c'est dire ! Le manque de consistance de l'histoire, le manque de lien entre les séquences ne jouent pas non plus en sa faveur, on a souvent l'impression que Franco a oublié de suivre une trame et qu'il met bout à bout diverses séquences en espérant que l'ensemble concorde un tant soit peu. Dommage de ne pas avoir approfondi le trauma d'enfance d'Olivia et de ne pas avoir mieux préparé son pétage de plomb meurtrier à la fin du film car là, on ne comprend pas trop pourquoi elle en arrive à cet excès. Bref, petite déception à l'arrivée, ça manque clairement de sensualité et l'aspect foutraque de l'histoire ne tire pas le film vers le haut, alors que ça aurait pu donner quelque chose de bien plus intéressant et malsain. A voir pour Lina Romay avant tout, qui a toujours son charisme naturel qui fait son petit effet.

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ARTUS FILMS <-
Très beau digipack sous fourreau, avec le film proposé en VF mais incluant des passages en VOSTF. Niveau bonus, on trouve :
- Présentation par Daniel Lesoeur
- Présentation par Stéphane du Mesnildot
- Scènes additionnelles issues de la version X
- Diaporama d’affiches et photos
- Film-annonce original





LES POSSÉDÉES DU DIABLE

LES POSSÉDÉES DU DIABLE
(Lorna the Exorcist)

Réalisateur : Jess Franco
Année : 1974
Scénario : Jess Franco, Robert de Nesle, Nicole Guettard
Pays : France
Genre : Fantastique, Erotique
Interdiction : -16 ans
Avec : Pamela Stanford, Guy Delorme, Lina Romay, Jacqueline Laurent...


L'HISTOIRE : De retour d’un voyage d’affaires afin de pouvoir fêter les dix-huit ans de sa fille Linda, Patrick Mariel reçoit un appel d’une certaine Lorna qui se montre extrêmement dure et sévère, l’obligeant à modifier ses projets ; il se rend avec sa femme et sa fille en Camargue et sans éveiller les soupçons de sa famille, il retrouve Lorna qui lui réclame sa fille. Refusant de céder à la pression, la vie de Patrick va sombrer dans le chaos, Lorna étant une puissante sorcière possédant des pouvoirs surnaturels lui permettant de dominer et de soumettre qui bon lui semble. Elle va d’abord s’en prendre à la femme de Patrick puis à Linda afin que soit respecté le pacte diabolique que Patrick a accepté il y a dix-huit ans…

MON AVIS : Le titre français Les possédées du Diable est bien plus approprié que le titre original de Lorna the Exorcist qui veut surfer évidemment sur le succès mondial de L’exorciste l’année précédente. Pourtant, point d’exorcisme dans le film et, comble d’incohérence, le personnage de Lorna représente la face du Mal, la sorcière possédant ses victimes et non un quelconque religieux venant combattre le démon. Par contre, des possédées, on en trouve plusieurs. L’amateur sera donc moins surpris et aura moins l’impression de s’être fait vendre un film d’exorcisme qui n’en est pas un avec le titre français. Ceci étant établi, passons au contenu. Comme a son habitude, Jess Franco nous gratifie de nombreuses séquences érotiques, et ce, dès l’introduction. Le casting féminin se voit continuellement dénudée, ce qui n’est pas pour nous déplaire vu qu’il s’agit de Lina Romay, Pamela Stanford et Jacqueline Laurent. Le réalisateur aime les femmes et les filme avec amour, peut-être trop même, car sa caméra s’attarde sur les corps nus de manière parfois trop insistante, contemplative, ralentissant le rythme et l’action du long métrage. En tout cas, on remarquera que Lina Romay a un rôle plus travaillé ici et qu’en plus des scènes érotiques dans lesquelles elle s’en sort très bien, elle « joue » un vrai personnage et se révèle même surprenante lors du final qui la voit être possédée à son tour. Son visage, sa bouche, ses yeux, ses cris, associés à la position de la caméra, lui donne un air véritablement angoissant, qui parvient à faire frissonner, sans aucun recours à des effets-spéciaux. Une possession à l’état brut, qui relève plus de la folie et qui nous fait penser aux images de certains pensionnaires des hôpitaux psychiatriques vues dans des documentaires. Troublant. Les possédées du diable baigne d’ailleurs dans un univers trouble, fantasmagorique, pas dénué d’intérêt. On a l’impression d’être dans un cauchemar éveillé qui puise son inspiration dans le mythe de Faust, avec cet homme qui fait un pacte avec une femme juste pour pouvoir la posséder sexuellement, sans prendre réellement conscience des enjeux que cela entraînera dans le futur. Jess Franco utilise tout ce qu’il a à disposition pour parvenir à créer cette ambiance particulière. Les décors, les façades d’immeubles, le casino, le maquillage de Lorna. En outre, il met en scène quelques images chocs, comme celles où Jacqueline Laurent, en proie au pouvoir de Lorna, croit voir des crabes se promener sur son corps : une séquence qui renvoie à nouveau à la notion de folie, le personnage n’ayant plus de lien avec la réalité. Autre scène qui reste en mémoire, celle où Lorna donne son sein au personnage joué par Lina Romay afin de lui transmettre son pouvoir et la déflore à l’aide d’un godemiché. Le passage de l’adolescence à l’âge adulte se fait grâce au diable pour la jeune fille qui ne sera plus jamais la même, ce que confirme la séquence finale. Bref, Jess Franco nous plonge dans un univers réaliste et psychédélique à la fois qui ne laissera personne indifférent.

LE BR DU CHAT QUI FUME :
J'ai toujours l'impression de me répéter quand je parle des éditions du Chat qui Fume mais que voulez-vous, il faut bien accepter cet état de fait : c'est encore un travail de grande qualité qui nous est proposé ici. La copie du film de Franco est certes imparfaite, avec quelques scories à l'image mais il s'agit tout de même de la plus belle copie du film à ce jour. Le travail de restauration a été minutieux et réalisé à partir de deux copies 35mm et le résultat enterre la version présente sur l'édition DVD de Mondo Macabro. Ajoutons à cela des bonus intéressants, avec une présentation du film par le spécialiste Alain Petit et une interview de Pamela Stanford et Jacqueline Laurent. Ce combo DVD / BR est donc l'achat obligatoire pour découvrir dans les meilleures conditions cet étrange objet qu'est Les Possédées du Diable.

* Disponible en BR chez LE CHAT QUI FUME






JACK L’ÉVENTREUR

JACK L’ÉVENTREUR
(Jack the Ripper)

Réalisateur : Jess Franco
Année : 1976
Scénariste : Jess Franco
Pays : Allemagne, Suisse
Genre : Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Klaus Kinski, Josephine Chaplin, Andreas Mannkopff, Lina Romay...


L'HISTOIRE : Médecin réputé le jour, n'hésitant jamais à veir en aide aux plus infortunés ou aux plus démunis, le docteur Dennis Orloff se transforme la nuit venue en tueur en série impitoyable, agressant et mutilant des prostituées dans le quartier de Whitechapel. La police est sur les dents et ne parvient pas à arrêter celui qu'on surnomme Jack l'éventreur...

MON AVIS : Le plus célèbre des serial-killers, le fameux Jack l'éventreur, a toujours déchaîné les passions et ce personnage énigmatique a inspiré bon nombre d'écrivains, de dessinateurs ou autres metteurs en scène. Le cinéma s'est très tôt emparé du mythe : Alfred Hitchcock réalise en 1927  The Lodger : A Story of the London Fog, John Brahm Jack l'Éventreur en 1944, Godfrey Grayson Room to Let en 1950 (un film de la Hammer), Hugo Fregonese L'étrange monsieur Slade en 1953, le duo Robert S. Baker / Monty Berman Jack l'éventreur en 1959, Peter Sasdy  La Fille de Jack l’Éventreur en 71. On pourrait également citer le Loulou (1929) de G.W. Pabst dans lequel la jolie Louise Brooks terminait le film en se faisant assassiner par l'éventreur de Whitechapel ou bien encore Sherlock Holmes contre Jack l'Éventreur (1965), Meurtre par Décret (1979), l'excellent téléfilm Jack l'éventreur (1988) ou le plus récent From Hell (2001), adaptation du roman graphique d'Alan Moore. N'oublions pas le très original C'était Demain (1979) ou Jack's Back (1988). Bref, la liste est longue et il faut donc y ajouter ce Jack l'éventreur de 1976, réalisé par Jess Franco et qui fait endosser le costume du serial-killer à Klaus Kinski, acteur qu'on ne présente plus et qui semblait tout indiqué pour interpréter un Jack l'éventreur bien halluciné. Ce qui frappe d'entrée de jeu, c'est le nom même du brave docteur : Dennis Orloff. Un nom qui ne sera pas inconnu des amateurs du réalisateur espagnol puisque celui-ci a réalisé en 1962 L'Horrible docteur Orloff, dans lequel un médecin fréquente les cabarets afin de kidnapper les jeunes chanteuses qui se produisent sur scène. Si le but final des deux docteurs n'est pas du tout le même, on ne pourra pas s'empêcher d'y voir une énorme référence, le nom d'Orloff revenant même en 73 dans Los ojos siniestros del doctor Orloff puis en 1982 dans El siniestro doctor Orloff, deux films toujours signés Jess Franco. On le sait, le réalisateur n'a pas que des fans et ses films varient en terme de qualité. Son Jack l'éventreur est plutôt à mettre dans la partie des bons films de son auteur : la mise en scène est des plus convenables, les acteurs s'avèrent convaincants (avec un bémol pour Andreas Mannkopff qui interprète l'inspecteur Selby et qui est d'une fadeur et d'une "inexpressivité" désarmante) et on est même surpris de la retenue dont fait preuve Klaus Kinski. Je pensais que cet acteur, connu pour ses accès de fureur, allait camper un tueur colérique et odieux mais au contraire, il reste relativement posé et n'en fait pas des tonnes, ce qui m'a même un peu déstabilisé dans mon attente. D'ailleurs, le film est un peu à l'image de la prestation de Kinski : sage, trop sage. J'attendais plus de folie de la part de Franco mais son Jack l'éventreur reste en fait assez classique dans son approche et sa mise en scène, nous offrant certes un peu d'érotisme (quelques poitrines dénudées ou des gros plans sur les fesses des danseuses de cabaret), un peu de violence et de gore (dont le sein de la charmante Lina Romay, tranché au scalpel) ainsi qu'une jolie séquence d'hallucination nous expliquant les raison et la motivation meurtrière du docteur Orloff, mais dans l'ensemble, c'est bien gentillet et le film aurait pu aller beaucoup plus loin dans le démonstratif visuel, la seule séquence qui se permet quelques excès étant le meurtre de Lina Romay justement, avec viol et mutilations. Idem au niveau du rythme, l'ensemble est un peu mou et parfois trop bavard, s'attardant sur des scènes de dialogues un peu rébarbatives et qui auraient pu être plus concises. Cette variation sur le thème de Jack l'éventreur (le réalisateur a pris beaucoup de liberté avec la véritable histoire) n'est pas déplaisante, loin de là, mais j'en attendais beaucoup plus et je reste légèrement déçu au final. A noter, la présence au casting du bien connu Herbert Fux, vu entre autre dans La Marque du Diable bien sûr...

* Disponible en Blu-ray avec VF d'époque chez Ascot Elite

NOTE : 3/6


FILM COMPLET : 

PLAISIR A 3

PLAISIR A 3
(Plaisir à 3)

Réalisateur : Jess Franco
Année : 1974
Scénario : Jess Franco, d'après l'oeuvre de Sade
Pays : France
Genre : Drame, Erotique
Interdiction : -16 ans
Avec : Alice Arno, Lina Romay, Robert Woods, Howard Vernon, Tania Busselier...


L'HISTOIRE : Sortie de clinique psychiatrique au bout d’un an d’enfermement, Martine de Bressard retrouve son manoir et son mari, Charles. Le couple reprend alors ses habitudes perverses : ils font venir une jeune fille prude pour l’initier à tous les vices à travers des jeux érotiques. La jolie Cécile va ainsi être initiée, aidée par Adèle, la jeune esclave sourde et muette. Mais la crypte du manoir cache également des secrets inavouables...

MON AVIS : Avec son titre direct et sans équivoque, auquel vient s'ajouter le nom du Marquis de Sade, Plaisir à 3 ne cache nullement ses intentions, ni sa véritable nature : c'est évidemment un film érotique que Jess Franco a réalisé en 1974, variation moderne du livre "La philosophie dans le boudoir". Mais pas seulement. Certes, l'histoire qui s'intercale entre les diverses scènes de nudité n'est pas excessivement développée et c'est bien l'aspect sexuel qui prédomine durant tout le film. Mais on retiendra pourtant des éléments intéressants qui aurait gagné à être approfondi pour donner encore plus d'intérêt à ce long métrage. En effet, le couple formé par Alice Arno et Robert Woods est un exemple de vice et de cruauté. Laissant libre cours à leur pulsions sadiques, ils n'hésitent pas à kidnapper de jeunes filles pour les assouvir sexuellement avant de les mettre à mort et de les embaumer afin qu'elles rejoignent leur musée des horreurs situé dans la cave du manoir. Les quelques séquences se déroulant dans ce lieu maudit, au milieu de femmes inanimées dont on croyait au départ qu'il s'agissait de simples mannequins, donne un petit piment horrifique à l'intrigue qui n'est pas pour me déplaire. Précisons que l'adaptation et les dialogues sont l'oeuvre d'Alain Petit, spécialiste du cinéma fantastique. Ce dernier aurait même voulu développer encore plus le côté "horreur" de Plaisir à 3 mais ce n'était pas du goût du producteur qui a retiré certaines de ses idées, comme un final qui aurait du préfigurer celui du Maniac de William Lustig ! Dommage. Le potentiel du film a donc été rabaissé délibérément pour mettre en avant le côté érotique, plus commercial et rentable. Si j'apprécie toujours autant de voir la charmante Lina Romay en tenue d'Eve, j'avoue que les scènes dénudées ne sont dans l'ensemble pas franchement folichonnes et risquent même de laisser sur leur faim les adeptes du genre. Les fans de Jess Franco remarqueront certainement que le casting est quasiment le même que celui de La Comtesse Perverse. Normal, il a réalisé les deux films à la suite pour un budget restreint, ce qui n'est guère étonnant de la part du réalisateur espagnol. Plaisir à 3 se laisse regarder sans déplaisir (facile celle là...) mais reste assez anodin au final malgré de bonnes idées malheureusement pas assez exploitées. 

* Disponible en DVD chez Artus Films

NOTE : 3/6



LA COMTESSE PERVERSE

LA COMTESSE PERVERSE
(Les croqueuses, Countess Perverse)

Réalisateur : Jess Franco
Année : 1974
Scénariste : Jess Franco, Elisabeth Ledu de Nesle
Pays : France
Genre : Horreur, Survival, Erotique
Interdiction : -12 ans
Avec : Lina Romay, Alice Arno, Howard Vernon, Robert Woods, Tania Busselier


L'HISTOIRE : Bob et sa femme Moira vivent dans une maison au bord de mer. Ils aperçoivent sur la plage un corps inanimé, celui d’une femme entièrement nue. Ils la ramènent chez eux et l’écoutent raconter une drôle d’histoire selon laquelle elle aurait été kidnappée par deux aristocrates et chassée comme du gibier. Une histoire qui ne surprend guère Bob et Moira puisqu’ils sont eux-mêmes à la solde du comte et de la comtesse Zaroff, les deux aristocrates en question, cette dernière ayant une passion pour la chasse à l’homme. Bob et Moira ont pour mission de ramener des victimes au couple Zaroff qui vit dans une étrange demeure isolée sur une île. La prochaine victime sur la liste est une amie de Moira, la belle et insouciante Sylvia. Cette dernière ne se doute pas qu’elle va devenir le nouveau jouet de la cruelle comtesse Zaroff…

MON AVIS : Les années 70 sont pour Jess Franco la décennie de tous les excès, celle où son style inimitable et sa passion pour l’érotisme et les jolies femmes vont exploser. C’est également la décennie qui voit la mort accidentelle de sa muse Soledad Miranda (en 1972). Cette dernière va alors être remplacée par une jeune et jolie actrice espagnole, Lina Romay, qui deviendra la nouvelle égérie de Jess Franco puis son épouse en 2008 après trente-cinq ans de vie commune. On verra cette ravissante brunette dans La fille de Dracula, La comtesse noire, The sinister eyes of dr. Orloff, Célestine, bonne à tout faire, Les possédées du Diable ou bien encore Les nuits brûlantes de Linda ou L’éventreur de Notre-Dame entre autres. Totalement impliquée et investit dans son rôle d’actrice pour son mentor, elle n’hésite pas à se dénuder et à jouer des scènes de sexe parfois non simulées. On la trouve évidemment au casting du film qui nous intéresse ici, La comtesse perverse, réalisé en 1974, où elle interprète le personnage de Sylvia. Le film, comme vous l’aurez deviné en lisant le synopsis, est inspiré de la nouvelle "The most dangerous game" de Richard Connell, histoire qui donna lieu à plusieurs adaptations et variantes, la plus célèbre étant bien sûr Les chasses du comte Zaroff réalisé en 1932 par Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel. Dans le film de Jess Franco, la variante la plus notable est que c’est la comtesse et non le comte qui est adepte de la chasse à l’homme. Superbement interprétée par Alice Arno, la comtesse Zaroff se révèle sous les traits de l’actrice aussi désirable que cruelle, portant des tenues plus que légère qui laissent entrevoir les parties charnues de son corps. Son époux est interprété par l’acteur phare de Jess Franco, à savoir Howard Vernon. Un personnage plus que curieux et qui voue une véritable passion pour l’art de la cuisine. Evidemment, avec une femme chasseresse, il a de quoi cuisiner de beaux morceaux de viande. Là où Jess Franco marque des points, c’est qu’il introduit dans son histoire le thème du cannibalisme puisque les Zaroff sont devenus des adeptes de la chair humaine, "les seins sont mon morceau préféré" ira jusqu’à déclarer la comtesse lors d’une séquence haute en couleurs dans laquelle la pauvre Lina Romay va découvrir les pulsions sadiques et l’inavouable vérité des succulents plats de ses hôtes ! Il faut voir Howard Vernon reluquer les futures victimes en pensant à ce qu’elles deviendront une fois dans son four ! Du grand spectacle déviant ! Qui dit Jess Franco dit érotisme bien sûr et La comtesse perverse n’en est pas avare. C’est d’ailleurs la grande majorité du spectacle avec moult séquences saphiques, dont une entre Lina Romay et Alice Arno. Le casting féminin se promène devant la caméra dans le plus simple appareil le plus souvent et les cadrages n’en loupent pas une miette, pour le plus grand plaisir des spectateurs masculins. Il faut dire que Lina Romay est quand même fort charmante et possède un corps on ne peut plus érotique. La comtesse perverse a d’ailleurs subi de la part de producteurs peu scrupuleux un remontage avec une scène finale additionnelle et des inserts de scènes pornos sous le titre de Sexy Nature ou Les croqueuses. Les amateurs peuvent y voir Lina prodiguer une fellation à l’acteur Pierre Taylou. Des ajouts qui n’apportent absolument rien au film qu’il vaut mieux découvrir sous son véritable montage de 73 minutes. En tout cas, le film se laisse suivre sans ennui et même si les scènes érotiques tendent à ralentir le rythme et ne sont pas forcément nécessaire au bon déroulement de l’histoire, on sent que Jess Franco y a mis du sien et a voulu réaliser un bon film, ce que La comtesse perverse est assurément. Autre atout du film, l’ultime partie qui donne lieu à la chasse à l’homme. Voir Alice Arno entièrement nue et armée de son arc pourchasser Lina Romay elle aussi en tenue d’Eve qui tente de se dissimuler dans la végétation est assez fascinant, surtout que les images sont accompagnées par une musique aux accents très rock qui dynamise véritablement l’ensemble, un peu comme la partition musicale qu’on trouve dans Le frisson des vampires de Jean Rollin. Le décor est lui aussi à mettre parmi les points positifs, en particulier la demeure des Zaroff et son escalier qui est tout bonnement renversant. Touche de génie, Jess Franco fait prononcer une dernière réplique au comte Zaroff qui vaut son pesant de cacahuètes et parachève de faire de La comtesse perverse un pur film de cinéma Bis bien déjanté que les fans apprécieront à sa juste valeur !

NOTE : 4/6