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samedi 29 septembre 2018

FRAYEURS

FRAYEURS
(La Paura, Paura nella Citta dei Morti Viventi, The Gates of Hell, City of the Living Dead)


Réalisateur : Lucio Fulci
Année : 1980
Scénariste : Lucio Fulci, Dardano Sacchetti
Pays : Italie
Genre : Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Catriona MacColl, Christopher George, Carlo de Mejo, Fabrizio Jovine, Giovanni Lombardo Radice, Antonella Interlenghi, Daniela Doria


L'HISTOIRE : Lors d'une séance de spiritisme, la jeune Mary Woodhouse voit durant sa transe le père Thomas se pendre dans le cimetière de la ville de Dunwich, ouvrant par son geste les portes de l'Enfer. La séance se termine tragiquement par la mort de Mary. Un journaliste, Peter Bell, découvre que la jeune femme n'était en fait que dans un profond coma et la sauve d'une mort effroyable, allant être enterrée vivante. Mary et son sauveur décident de trouver la ville de Dunwich pour aller refermer la porte de l'Enfer. Dans la ville maudite, des événements horribles sont déjà en train de se produire et le spectre du père Thomas n'en finit pas de provoquer des morts violentes. Le temps est compté car la Toussaint approche et si la porte n'est pas refermée, les morts ne trouveront pas le repos éternel et reviendront hanter le monde des vivants à jamais...

MON AVIS : Après le succès phénoménal de L'Enfer des Zombies en 1979, Lucio Fulci se tourne ensuite vers le polar bien violent avec La Guerre des Gangs. Durant le tournage de ce dernier, son désir de réaliser un nouveau film d'horreur le titille tellement qu'il enchaîne directement après cet excellent poliziottescho avec Fabio Testi le film que je considère comme son chef-d'oeuvre horrifique, le bien nommé Frayeurs. Avec une histoire et un scénario écrits par Dardano Sacchetti et Lucio Fulci lui-même, preuve de son implication dans ce projet, Frayeurs comblera d'aise tous les fans de films d'horreur qui ne versent pas dans l'humour et veulent avant tout créer une ambiance macabre propre à terrifier le public. Le film démarre très fort, avec ce cri strident sur lequel vient se greffer la musique de Fabio Frizzi qui est d'une puissance horrifique totale. La scène qu'elle illustre, à savoir la pendaison du père Thomas, ne laisse planer aucun doute sur ce qui va suivre : le film va envoyer du lourd, du très lourd même ! Cette séquence introductive dans un cimetière plonge instantanément le spectateur dans une atmosphère délétère qui ne le quittera plus jamais durant les 93 minutes que dure le film. Par un habile montage, la pendaison du père Thomas dans la ville de Dunwich, point de départ de tous les malheurs qui vont s'abattre sur les personnages principaux, est entremêlée avec une séance de spiritisme se déroulant à New York et dans laquelle l'héroïne de Frayeurs, la sublime Catriona MacColl (dont c'est la première participation à un film de Fulci), va être témoin de ce drame et de l'ouverture d'une porte de l'Enfer qui libérera les morts vivants. Un choc assez rude que cette vision puisque la pauvre jeune femme va tomber dans un état de mort apparente après avoir fait une crise d'hystérie assez perturbante. A partir de ces deux événements morbides, Frayeurs va enchaîner sans temps mort les scènes chocs et déployer la puissance de ses images, telles les ténèbres envahissant petit à petit la ville de Dunwich. Evidemment, ce nom n'est pas inconnu des fans de littérature d'épouvante puisqu'on le doit au célèbre H.P. Lovecraft, auquel Frayeurs rend donc hommage ici. Pour donner l'impression d'être dans une veille en proie aux forces du mal, Fulci peaufine les détails et joue avec le vent et le brouillard, qui seront présents dans toutes les séquences à venir. On a réellement l'impression que Dunwich est une sorte de ville-fantôme et rien ne respire la joie de vivre dans sa représentation à l'écran. Les protagonistes principaux de l'histoire sont : Mary la jeune médium (Catriona MacColl), le journaliste Peter Bell (Christopher George), le psychologue Gerry (Carlo de Mejo), l'artiste-peintre Sandra (Janet Agren), Bob le paumé (Giovanni Lombardo Radice) et la ravissante Emily (Antonella Interlenghi). Tout ce petit monde va vivre des journées éprouvantes, en particulier Emily, qui va devenir l'une des proies du père Thomas, et Mary, enterrée vivante avant d'être sauvée in extremis par Peter Bell lors d'une séquence à suspense assez prodigieuse. Par la suite, Mary, Peter, Gerry et Sandra vont faire route commune après leur rencontre à Dunwich pour tenter de stopper la puissance infernale qui s'abat sur cette ville. Le père Thomas (Fabrizio Jovine) devient donc le symbole du Mal à l'état pur, une sorte de spectre vengeur se manifestant dans la ville pour mener à bien sa mission et apporter l'apocalypse sur le monde. L'une de ses apparitions restera dans la mémoire de tous ceux qui ont vu le film, je parle bien sûr de la fabuleuse et écœurante séquence dans laquelle l'actrice Daniela Doria vomit littéralement ses entrailles devant le pauvre Michele Soavi, futur réalisateur de Bloody Bird, Sanctuaire, La Secte ou Dellamorte Dellamore. Autre célèbre scène gore, aussi culte que celle que je viens de vous décrire, la mort du pauvre Bob, dont le crane sera transpercé par une perceuse d'établi. Une pluie d'asticots, des crânes broyés à pleine main par les morts vivants et autres joyeusetés vous attendent également. On le voit, Lucio Fulci ne lésine pas sur les artifices pour en donner pour son argent aux spectateurs avides d'émotions fortes. Mais il n'en oublie pas la poésie pour autant, une poésie macabre et lugubre certes mais néanmoins bien présente, à l'image de la sublime descente des héros dans l'antre du Mal à la fin du film, le tout bénéficiant, comme déjà évoqué, de la superbe partition musicale de Fabio Frizzi, qui s'est ici surpassé. Les détracteurs de Frayeurs ont souvent dit que ce film n'avait pas de scénario et se contentait d'enchaîner les séquences gores. C'est tout à fait inexact, même s'il est souvent surréaliste. En tout cas, c'est à une réelle symphonie de l'horreur que nous convie Lucio Fulci avec Frayeurs, film d'une beauté picturale certaine. Si beaucoup plébiscitent L'Au-Delà comme oeuvre maîtresse de son réalisateur, je lui préfère réellement Frayeurs, qui fera toujours partie de mon Top 5 horrifique.

LE MEDIABOOK D'ARTUS FILMS
Comme pour L'Enfer des Zombies et L'Au-Delà, l'éditeur Artus Films nous offre un sublime mediabook contenant le Blu-Ray, le Dvd et un livre de 80 pages mettant en exergue le film de Fulci et l'influence de Lovecraft dans le cinéma fantastique. L'image du film est parfaite, aucun défaut à signaler. Parmi les bonus, Lionel Grenier du site luciofulci.fr nous livre son interprétation personnelle de FrayeursCatriona MacColl revient sur le tournage du film et sa relation avec Fulci. Encore plus à l'aise, Giovanni Lombardo Radice se fend lui aussi d'un long entretien avec moult anecdotes qu'on prend un réel plaisir à découvrir. Le chef décorateur Massimo Antonello Geleng nous parle de son travail sur le film. Enfin, une galerie d'affiches et de photos vient compéter le tout. Du bel ouvrage, comme d'habitude !

* Disponible en combo mediabook BR /DVD chez ARTUS FILMS




2 commentaires:

  1. Entièrement d'accord avec toi. Le film, l'un des tous meilleurs dans le genre, vieillit très bien. D'une efficacite redoutable. A ranger tout à coté de l'Au-Dela, du même réalisateur.

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  2. Le meilleur Fulci, selon moi également, le macabre, la noirceur totale du métrage, sublimée par la musique de Frizzi.
    La qualité du script de Sacchetti y fait beaucoup aussi.
    Mon film d'horreur préféré après Texas Chainsaw 1974.

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