Légende pour la notation des films

Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




AMERICAN GUINEA PIG 2 : BLOODSHOCK

AMERICAN GUINEA PIG 2 : BLOODSHOCK
(American Guinea Pig 2 : Bloodshock)

Réalisateur : Marcus Koch
Année : 2015
Scénario : Stephen Biro
Pays : Etats-Unis
Genre : Gore, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Lillian McKinney, Dan Ellis, Andy Winton, Maureen Allisse, Norm J. Castellano...


L'HISTOIRE : Un homme se retrouve dans une cellule capitonnée de ce qui ressemble à un hôpital psychiatrique. Pour une raison qui lui est inconnue, il va subir de nombreux sévices corporels de la part du médecin. L'homme découvre que dans une cellule voisine se trouve une femme qui subit le même sort que lui...

MON AVIS : Après un premier chapitre ultra gore et qui a retourné pas mal d'estomac, Stephen Biro, initiateur du projet American Guinea Pig (nouvelle saga US rendant hommage à la série japonaise culte des années 80), décide d'offrir au talentueux spécialiste en effets spéciaux Marcus Koch, dont on a pu admirer le travail dans Bouquet of Guts & Gore justement, la possibilité de réaliser le chapitre suivant, baptisé Bloodshock. Si les spectateurs s'attendaient à une nouvelle variation du premier chapitre et à retrouver une ambiance de type snuff movie, Marcus Koch a surpris tout son monde en proposant quelque chose de totalement différent, voir même d'innovant et quelque peu déstabilisant. Pourquoi ça me demanderez-vous ? Tout simplement parce que le film est en quasi majorité en... noir et blanc ! Quelle idée saugrenue hurleront les fans de tripailles, habitués à voir la couleur rouge se répandre allègrement sur leur écran, aspergeant tout le casting et repeignant les décors jusqu'à ce qu'ils en deviennent écarlates. Marcus Koch a peut-être été séduit par ce choix similaire qu'avait fait Tom Six pour son Human Centipède 2 en 2011. Personnellement, j'ai plutôt apprécié cette prise de risque car je trouve qu'elle correspond bien à l'ambiance nihiliste qui se dégage de Bloodshock et surtout, l'option de convertir le film en noir et blanc (car il a été réalisé en couleur au départ) fait vraiment bien ressortir l'aspect malsain de ce décor d'hôpital psychiatrique, le rendant encore plus sombre, plus obscur, plus torturé. Autre volonté du réalisateur, ne pas refaire ce qui a été fait précédemment, ne pas faire de la surenchère. Il aurait été en effet très facile de doubler, tripler le nombres de victimes et de s'amuser à les mutiler à nouveau à grands renforts d'instruments divers et variés. Que nenni. Marcus Koch, conscient du niveau d'atrocité atteint avec Bouquet of Guts & Gore, décide de faire les choses différemment et de proposer des sévices plus minutieux, plus organiques, de ceux qui relèvent de nos peurs les plus profondes en matière de souffrance. Des jambes ou des têtes coupées à la scie, on a déjà vu ça. Mais le spectateur n'éprouvera-t-il pas une répulsion encore plus forte si on s'attaque aux dents, aux os et ce, d'une manière qui relève plus de la chirurgie que de la boucherie pure et simple ? Les scènes gores de Bloodshock sont donc nettement moins grand-guignolesques que celles de  Bouquet of Guts & Gore mais elles n'en restent pas moins choquantes car elles nous font ressentir une douleur intérieure qui nous met mal à l'aise : langue coupée, dents arrachées, incision au scalpel, broyage des os du genou à coup de marteau, écarteur chirurgical utilisé pour atteindre les os à divers endroits du corps, découpe des os au fil coupant et j'en passe, le tout exécuté par un médecin froid et méthodique, qui n'a aucun remords à pratiquer ces tortures sur ses deux cobayes. Un peu à la manière de Martyrs de Pascal Laugier, les séquences de sévices sur cet homme et sur cette femme se répètent, se ressemblent parfois, comme pour mieux briser leur esprit, leur force de résistance. Et l'absence de couleur rend ces tortures encore plus glauques. Une autre force du film est de ne jamais expliquer le pourquoi du comment. Des personnages, on ne saura (quasiment) rien. Des deux héros (L'homme et la femme) , on ignorera tout d'eux, ni pourquoi ils sont là, ni s'ils se connaissent, ni pourquoi on leur fait subir ce traitement inhumain. Seul l'ultime séquence nous en apprendra plus sur eux. Mais du début du film jusqu'à cette fin, le mystère demeure entier. Il en va de même pour le médecin et ses deux infirmiers : qui sont-ils, quel sont leur but, où travaillent-ils, pour qui travaillent-ils ? C'est au spectateur de se forger sa propre idée, de donner une direction, une intention au film. Il semblerait que le médecin cherche à amener ses "patients" dans un certain état mental grâce aux tortures et aux opérations de chirurgie auxquelles il les soumets. Mais ce ne sera jamais clairement défini dans le film, le scénario laissant libre cours à l'imagination et à la réflexion de celui qui le regarde. Bref, il y a autant d'interprétation possible que de spectateur. S'il est moins gerbatif que Bouquet of Guts & Gore, Bloodshock se réserve tout de même un morceau de choix vers la fin du film, et ce morceau est... en couleur ! Il est malin Marcus Koch quand même ! Cette séquence hallucinante, qui débute en noir et blanc, va en effet devenir de plus en plus coloré au fur et à mesure de la progression du rapport charnel entre l'homme et la femme qui sont parvenus à se rencontrer. S'ensuit alors un acte d'amour fou qui va jouer sur la notion d'attraction / répulsion, le spectateur étant confronté à l'exploration réciproque des blessures par les deux personnages. Les doigts s'insèrent dans les plaies, les mains fouillent les entrailles, les langues coupées tentent de se nouer, et le sang, bien rouge cette fois à l'écran, se répand et colore les deux corps qui s'imbriquent dans des mouvements passionnés mais aussi nauséeux pour le public / voyeur non averti. Cette séquence fulgurante, qui représente peut être l'aboutissement de ce que recherchait le médecin, à savoir un abandon total de ses patients, aussi bien physiquement que mentalement, est assez gratinée et contraste bien avec l'aspect quasi documentaire du reste du film. Avec très peu de dialogue, avec son ambiance mortifère et son cadre psychiatrique, American Guinea Pig 2 : Bloodshock se montre au final original dans son approche, efficace dans ses scènes gores et expérimental dans nombre de ses choix. Une bonne surprise en ce qui me concerne, l'équipe derrière cette saga n'ayant en aucun cas cédé sur l'autel de la facilité, quitte à surprendre, positivement ou négativement, les fans auquel ce film s'adresse  principalement.

* Disponible en DVD médiabook chez UNCUT MOVIES


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire