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LA FIANCÉE DE FRANKENSTEIN

LA FIANCÉE DE FRANKENSTEIN
(Bride of Frankenstein)

Réalisateur : James Whale
Année : 1935
Scénariste : William Hurlbut, Edmund Pearson, Morton Covan
Pays : Etats-Unis
Genre : Fantastique
Interdiction : /
Avec : Boris Karloff, Colin Clive, Valérie Hobson, Ernest Thesiger, Elsa Lanchester...



L'HISTOIRE : Par un soir d'orage, la jeune Mary Shelley décide de raconter à son fiancé et à son ami le Lord Byron la suite de Frankenstein, l'histoire d'horreur qu'elle a écrite il y a peu. Rescapé de l'incendie qui a ravagé le moulin, le monstre créé par Henry Frankenstein est arrêté par le bourgmestre et la population et mis en prison. Il parvient à s'échapper et trouve refuge dans la forêt auprès d'un vieil ermite aveugle qui lui apprend à parler. Dans le même temps, Henry Frankenstein reçoit la visite du docteur Prétorius. Ce dernier lui apprend qu'il a lui aussi découvert le secret de la vie et qu'il désire devenir associé pour parfaire son grand projet : créer une femme de toute pièce et lui donner la vie...

MON AVIS : Il aura fallu attendre quatre années pour que James Whale donne une suite à son Frankenstein, chef-d'oeuvre du cinéma d'épouvante réalisé en 1931. C'est donc en 1935 que débarque La Fiancée de Frankenstein, délaissant au passage l'épouvante pure du premier film pour une ambiance plus "fantastique", voire même poétique. Après une ingénieuse séquence d'introduction nous présentant Mary Shelley elle-même (interprétée par Elsa Lanchester, femme de Charles Laughton et qui a ici un double-rôle puisqu'elle sera également la créature femelle) et nous rappelant brièvement les points clés du film de 1931, La Fiancée de Frankenstein démarre là où Frankenstein s'était terminé, à savoir à la fin de l'incendie du moulin. On retrouve avec un plaisir intense Boris Karloff dans le rôle de la créature, toujours aussi magnifiquement maquillé par Jack Pierce. Colin Clive dans le rôle d'Henry Frankenstein est également de la partie et si on pensait que les exactions causées par sa créature lui avait fait reprendre raison, l'apparition d'un nouveau savant fou, le docteur Pretorius, va le faire replonger dans la science interdite. Visuellement magnifique, La Fiancée de Frankenstein aligne les séquences d'une beauté picturale certaine, comme celles dans lesquelles le monstre se promène dans la forêt par exemple. Ce dernier nous apparaît encore plus émouvant que dans le film précédent et la méchanceté de la population vis à vis de lui nous le font prendre encore plus en empathie. Sa rencontre avec l'ermite aveugle est fort touchante et nous donne une belle leçon d'humanité, ce dernier ne pouvant juger la créature sur son apparence physique. Tout comme le premier film, le titre même de La Fiancée de Frankenstein peut à nouveau prêter à confusion puisque cette fameuse fiancée peut être celle d'Henry Frankenstein (interprétée non plus par Mae Clarke mais par Valérie Hobson), que le monstre a kidnappé afin de le forcer à lui donner... une fiancée, pour ce qui sera le point d'orgue de ce chef-d'oeuvre. Impossible en effet de ne pas garder à l'esprit l'image d'Elsa Lanchester toute de blanc vêtue et possédant une coupe de cheveux immédiatement identifiable. Impossible également d'oublier son cri de terreur quand son "fiancé" s'approche d'elle, imitant sans le vouloir l'attitude des villageois et rejetant donc notre pauvre Boris Karloff qui comptait bien sur elle pour ne plus être seul. Une rencontre assez courte dans le film en fait mais qui reste parmi les plus puissantes du cinéma fantastique. Plus humaine, plus touchante, plus maîtrisée, possédant même de l'humour, cette suite à Frankenstein peut se targuer de faire partie de la courte liste des suites supérieures au film original. Une véritable pépite, la plus célèbre de l'âge d'or du cinéma fantastique des années 30. Mise en scène, direction d'acteur, effets-spéciaux (les petites créatures du docteur Pretorius, excellentes), musique, décors, maquillages, casting, photographie et j'en passe, tout est au diapason et confère à faire de La Fiancée de Frankenstein l'un des plus beaux films fantastiques au monde. A l'époque du numérique, ça fait du bien de revoir ce genre de merveille...

NOTE : 6/6



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