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CUJO

CUJO
(Cujo)

Réalisateur : Lewis Teague
Année : 1983
Scénariste : Don Carlos Dunaway, Lauren Currier
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Dee Wallace, Daniel Hugh Kelly, Danny Pintauro, Christopher Stone ...



L'HISTOIRE : Cujo est un gentil saint-Bernard qui vient d'être mordu par une chauve-souris porteuse de la rage. Il vit chez Joe Camber, un garagiste dont l'atelier est situé à l'extérieur de la petite ville de Castle Rock. De plus en plus agressif, Cujo tue le voisin de son maître puis ce dernier. C'est ce jour que Donna Trenton, accompagné par son jeune fils Tad, décide d'amener sa voiture au garage de Joe Camber pour la faire réviser. La mère et l'enfant ne savent pas qu'ils vont vivre deux journées de terreur, pris au piège dans leur voiture, unique protection contre la fureur de Cujo...  

MON AVIS : Stephen King, ainsi que ses millions de fans, a souvent regretté que les adaptations cinématographiques de ses romans ne soient pas à la hauteur des attentes. En 1983, il supervise avec les scénaristes Don Carlos Dunaway et Lauren Currier l'adaptation de son livre Cujo. Il parvient également à imposer le réalisateur Lewis Teague aux producteurs. Ce dernier s'était illustré dans le domaine du film d'agression animale en 1980 avec L'Incroyable Alligator. En lui confiant la réalisation de Cujo, Stephen King a vu juste. Lewis Teague livre en effet non seulement l'une des meilleures adaptations d'un livre du King mais également l'un des meilleurs films mettant en scène la lutte entre un humain et un animal. Comme d'habitude chez le maître de l'épouvante littéraire, l'horreur va venir s'immiscer dans la vie d'une petite famille du Maine. Ici, c'est la famille Trenton, composée du père Vic Trenton (Daniel Hugh Kelly), de la mère Donna Trenton (Dee Wallace) et du petit Tad Trenton (Danny Pintauro, qu'on retrouvera entre 1984 et 1992 dans la série Madame est Servie au côté de la sublime Alyssa Milano). Habile, le romancier (et donc le film par la même occasion) évoque les peurs enfantines (le monstre du placard qui a terrorisé des générations d'enfants), fait dire aux parents que "les monstres ça n'existe pas" et envoie notre pauvre petit chérubin et sa mère dans les pattes d'un croque-mitaine terrifiant car bien réel : un saint-Bernard atteint de la rage, véritable monstre de puissance qui offre à Cujo des séquences flippantes de réalisme (l'attaque de la voiture, les coups portés aux portières, aux vitres) et qui bénéficient de la mise en scène énergique de Lewis Teague. Dire qu'on aimerait pas être dans la voiture relève de l'euphémisme tant on sent dans notre propre être la fureur dévastatrice qui anime cette grosse boule de poil à quatre pattes. On félicitera les dresseurs et les différents chiens utilisés pour le film car ils ont fait un travail vraiment méritoire et qui transparaît parfaitement à l'écran. Il en va de même par l'actrice Dee Wallace et le petit Danny Pinturo, qui offrent tous deux une composition saisissante, parvenant à nous faire ressentir tout le stress de la situation. Chaque tentative pour sortir de la voiture fait monter la tension, aussi bien chez les personnages que chez le spectateur, car on sait que, tapis dans l'ombre, Cujo attend la moindre occasion pour frapper. Ce huis clos infernal est de plus renforcé par d'autres événements qui viennent amplifier le climat de détresse : soleil à son zénith qui fait ressembler l'intérieur du véhicule à un sauna, état physique de l'enfant proche de la déshydratation mortelle, panne de batterie viennent donc compliquer les choses et même l'intervention d'un policier ne sera pas d'une grande utilité face à un Cujo de plus en plus monstrueux physiquement, la dégénérescence de son apparence via le virus de la rage étant superbement retranscrit par les maquillages. Si on se posera la question de savoir si Stephen King joue au moraliste (Donna Trenton trompe son mari, Cujo est-il la matérialisation de ses péchés ?), on sera en tout cas enchanté par ce film de Lewis Teague, dont on regrettera seulement qu'il n'a pas gardé la fin du roman, plus nihiliste et plus sombre puisque sans happy-end. Cujo est toujours efficace de nos jours et mérite vraiment d'être redécouvert si vous êtes amateur de films d'agressions animales.

NOTE : 4/6


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