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jeudi 7 avril 2016

CONTRONATURA

CONTRONATURA
(Schreie in der Nacht / The Unnaturals)

Réalisateur : Antonio Margheriti
Année : 1969
Scénariste : Antonio Margheriti 
Pays : Italie, Allemagne
Genre : Epouvante, Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Joachim Fuchsberger, Marianne Koch, Helga Anders, Gudrun Schmidt, Giuliano Raffaelli...



L'HISTOIRE : Dans les années 20. Archibald Barrett, un riche homme d'affaire, accompagné de sa compagne Margareth et de son secrétaire Alfred, de son avocat et son épouse Ben et Vivian Taylor, se rend à Brighton afin de traiter d'une affaire délicate. Durant le chemin, la voiture qui les emmène à destination s'embourbe suite à un violent orage. Les cinq compagnons trouvent refuge dans une étrange maison. Uriat, le propriétaire, leur présente sa mère, qui reste figée à une table. Il leur explique que sa mère faisait une séance de spiritisme et que la chaîne a été rompue, la laissant figé dans "l'autre-monde". Uriat propose à Archibald Barrett et Ben Taylor de recréer une chaîne car sa mère semble être en contact avec l'âme d'une personne qui les connaît bien et qui semble réclamer vengeance...

MON AVIS : La découverte d'un film d'Antonio Margheriti est toujours un moment excitant pour moi car j'aime beaucoup ce prolifique réalisateur italien, véritable touche-à-tout ayant œuvré dans divers genres et qui a offert au cinéma d'épouvante ou d'horreur quelques classiques majeurs, tels Danse Macabre, La Vierge de Nuremberg ou Pulsions Cannibales par exemple. Avec Contronatura, film inédit en France, Margheriti mélange avec brio ambiance policière, érotisme léger et codes du film d'épouvante gothique. Le film se focalise essentiellement sur cinq protagonistes qui ont tous l'air d'avoir des choses à cacher ou qui n'ont pas l'air très "sain". Notre impression se révélera d'ailleurs corroborée par les faits et le comportements des personnages. On note par exemple une attirance palpable entre Vivian et la belle Margareth, cette dernière n'hésitant pas à tromper son mari avec Alfred, le secrétaire. On sent qu'un lourd secret pèse sur Archibaled Barrett et son avocat mais on ne sait pas de quoi il s'agit. En clair, il n'y a pas de "héros" dans Contronatura mais un ensemble de protagonistes ambigus et clairement passés dans le côté obscur de la force. La reconstitution de l'ambiance des années 20 est admirablement retranscrite par Margheriti et ce, dès le début du film, avec de très beaux décors et costumes. On s'attend presque à voir débarquer Gatsby le Magnifique dans la salle de jeux. La mise en scène est élégante et particulièrement raffinée et on sent que le réalisateur s'est investit et que ce film lui tient à cœur. On notera d'ailleurs que Contronatura est réalisé, scénarisé et produit par Antonio Margheriti. Le film bifurque dans une atmosphère fantastique et angoissante dès que les cinq protagonistes pénètrent à l'intérieur d'une lugubre demeure dans laquelle de nombreux animaux empaillés servent d'ornements muraux. On retrouve ce qui fait la qualité du cinéma d'épouvante gothique mais de manière originale puisque le film devient un huis clos intense. Pas de déambulations dans de long corridors, pas de passages secrets, pas de monstre hideux caché dans les sous-sols. Non, Contronatura éparpille les références et les codes du genre gothique autour d'une table tout simplement, dans la confrontation entre nos anti-héros et une vieille dame spirite qui va les malmener et leur rappeler leurs sombres passés. Chaque personnage va avoir droit à son flashback afin qu'on en apprenne plus sur lui et sur le rôle qu'il aurait joué dans un double-meurtre sordide que tous essaient d'oublier. A bien des égards, Contronatura préfigure le genre du giallo, non pas par ses meurtres ou sa violence graphique, totalement absente ici, mais par la façon dont il met l'accent sur la gestion des personnages, sur leur comportement ou leur déviance sexuelle (le thème du lesbianisme est très présent dans ce film, avec quelques scènes d'érotisme subtil et lascif). Contronatura peut également se rattacher au courant des films dits "de machination", le pot aux roses étant dévoilé lors d'un final généralement tendu et stressant. Ce sera bien le cas ici, avec un châtiment plutôt humide, spectaculaire et bien trouvé. On a réellement affaire à une oeuvre très intéressante d'Antonio Margheriti, qui peaufine chaque détail, chaque pièce de son puzzle et leur offre un écrin visuel splendide, recherché et délicat, l'ambiance aristocratique disséminée via les protagonistes (costumes tirés à quatre épingles, vanité, jalousie, soif de pouvoir et d'argent) ajoutant à mettre en valeur les divers éléments composant le scénario manipulateur. Une pièce majeure de la filmographie d'Antonio Margheriti à n'en point douter, envoûtante et fascinante !

* Disponible en DVD chez Artus Films

NOTE : 5/6




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