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samedi 14 juillet 2018

LA SECTE

LA SECTE
(La Setta)

Réalisateur : Michele Soavi
Année : 1991
Scénariste : Dario Argento, Gianni Romoli, Michele Soavi
Pays : Italie
Genre : Thriller, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Kelly Curtis, Herbert Lom, Mariangela Giordano, Michel Adatte, Tomas Arana...


L'HISTOIRE : 1970, Californie. Une communauté hippie est massacrée par Damon et les membres de sa secte. Vingt-et-un ans plus tard, Francfort. Tandis que des crimes rituels attribués à la secte des Sans-Visage ponctuent l’actualité, Miriam Kreisl, jeune institutrice, manque de renverser Moebius, un vieillard au comportement étrange. S’il refuse de se faire soigner, il accepte en revanche de se reposer quelques heures chez elle. Curieusement, Moebius semble connaître la maison et fait part à Miriam d'une mystérieuse destinée. Bientôt, des faits étranges et sanglants se produisent dans l'entourage de la jeune femme...

MON AVIS : assistant-réalisateur de Dario Argento, Lamberto Bava ou Joe d'Amato entre autres, Michele Soavi décide de passer derrière la caméra en 1987 et réalise Bloody Bird, un giallo horrifique fort bien accueilli par le public. Il récidive deux ans plus tard avec Sanctuaire puis en 1991 avec La Secte. Sur une thématique semblable à celle du Rosemary's Baby de Roman Polanski, à savoir un destin imposé par une secte à une jeune femme, celui de mettre au monde l'Antéchrist, Michele Soavi nous offre un film hermétique, ésotérique, qui semble parfois ne pas savoir dans quelle direction aller mais qui, au final, se montre très intéressant et visuellement superbe. Avec un rythme relativement posé, peu énergique, Soavi focalise son attention sur les deux personnages qui donnent corps au récit : Miriam et Moebius. Comme le dit très justement un historien du cinéma dans les bonus de l'édition du Chat qui Fume, notre jeune institutrice interprétée par Kelly Curtis (soeur de Jamie Lee Curtis) n'agit jamais dans le film et subit tout ce qu'il lui arrive. Logique puisque toute la vie de cette jeune femme a été "prévu", réglé dans ses moindres détails par Moebius et sa secte et ce, depuis sa naissance même ! Sa petite vie monotone, que seul un lapin et un poisson rouge partagent avec elle, va donc être chamboulée par sa rencontre avec Moebius, curieux personnage joué par le célèbre acteur Herbert Lom. A partir de cette rencontre, Michele Soavi va instaurer une ambiance feutrée, mystérieuse et envoûtante. Par petite touche, il parvient à créer un certain suspens et le spectateur se questionne sur ce qu'il voit car le réalisateur refuse de lui fournir des explications, ce qui participe à élever l'intérêt du film. Pourquoi Moebius semble connaître l'appartement de Miriam, allant même jusqu'à trouver, sans chercher, le passage menant à la cave, lieu phare du film qui mène à la découverte d'un puits vertigineux qu'on comprend être une porte vers l'Enfer ? Comment ce dernier, trouvant apparemment la mort, peut-il être encore vivant, tout comme une amie de Miriam, déclarée morte et reprenant soudain goût à la vie à la morgue ? Quel pouvoir possède ce suaire sur lequel les traces du visage de Moebius se sont imprimés ? Pourquoi les membres de la secte, emmenée par Damon (un sosie de Charles Manson dans la séquence d'introduction), pratiquent-ils un rituel dans lequel le visage des victimes est littéralement arraché tel un masque ? Beaucoup de questions restent sans réelle réponse durant une bonne partie du film, aux spectateurs de se faire leurs propres opinions. L'ambiance fantastique et horrifique se fait de plus en plus présente, oppressante, emmenée par la caméra virtuose de Soavi qui s'amuse à nous offrir des plans très ingénieux, comme ceux où cette dernière suit un réseau de tuyauterie de l'intérieur par exemple. L'élément de l'eau est d'ailleurs un élément capital dans le film et nous ramène à certaines histoires de Lovecraft lui-même, dont on retrouve un peu l'esprit dans La Secte. Les scènes de cauchemars de Miriam sont excellentes et bourrées d'idées originales, ça fait plaisir de ne pas voir un simple copié-collé d'influences existantes. Eau bleutée au fond du puits, parasites étranges qui prennent possession d'un aquarium, oiseau marabout qui semble forniquer avec l'héroïne, chêne antique parsemé de bijoux celtes, prélèvements de visage, résurrections inexpliquées, suaire qui semble posséder ceux qui le portent sur le visage, personnages inquiétants, meurtres rituels, symbolisme et satanisme sont donc au programme de La Secte, une oeuvre pas si facile d'accès que ça au final mais qui mérite clairement d'être redécouverte, pour mesurer l'étendue du talent de Michele Soavi. L'édition combo DVD + BR du Chat qui Fume est comme à l'accoutumée de haute qualité, avec une image précise et bien définie. Les nombreux bonus donnent de précieuses informations sur le film, laissant la parole au réalisateur, chef décorateur, cameraman ou scénariste. On retrouve pour notre plus grand plaisir l'acteur Giovanni Lombardo Radice, toujours aussi passionnant et direct dans ses propos. Le tout dans un superbe digipack trois volets. Du tout bon.

* Dispo en combo DVD + BR chez LE CHAT QUI FUME



  

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