Légende pour la notation des films

Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




CANNIBAL HOLOCAUST

CANNIBAL HOLOCAUST
(Cannibal Holocaust)

Réalisateur : Ruggero Deodato
Année : 1980
Scénariste : Gianfranco Clerici
Pays : Italie
Genre : Aventure, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Robert Kerman, Francesca Ciardi, Perry Pirkanen, Luca Barbareschi, Carl Gabriel Yorke...


L'HISTOIRE : Quatre jeunes reporters, travaillant pour une grande chaine de télévision, sont partis en Amazonie afin de tourner un documentaire sur les peuples cannibales qui vivent encore dans la région. On ne les a jamais revus. Le professeur Monroe, un ethnologue renommé, décide de monter une expédition afin de les retrouver. En arrivant en Amazonie, il est accompagné par un guide et de son assistant. Après un long périple, Monroe parvient à se faire accepter par la plus dangereuse des tribus cannibales, le peuple des arbres. Il comprend très vite que les quatre reporters sont morts. En faisant des dons au peuple des arbres, il parvient néanmoins à récupérer les bandes vidéos. De retour à New-York, le professeur Monroe ainsi que l'équipe de télévision vont visionner ces bandes afin de pouvoir en faire un film choc pour les spectateurs. Mais ce qu'ils vont découvrir sur les images va changer leur perspective...

MON AVIS : Fort du succès de son film Le dernier monde cannibale en 1978, Ruggero Deodato va tenter de réaliser le film ultime sur ce thème. Et c'est en 1980 qu'il livre aux spectateurs ébahis le terrifiant et somptueux Cannibal Holocaust, film définitif, jamais surpassé, véritable choc cinématographique ! Un sommet de la barbarie et de la cruauté à l'écran. Si quelquefois le mot culte est galvaudé et utilisé à tort et à travers, il est vraiment tout désigné pour classer ce film maudit, dont la censure s'en fit l'un de ses films de chevet pour aiguiser ses ciseaux et tailler dans le vif. Des versions cut, il y en a eu, et il y en aura toujours, même aujourd'hui, où le film est encore totalement interdit dans certains pays. La faute à des scènes de massacres d'animaux filmées en "live" et à des scènes d'horreurs ultra réalistes et vraiment glauques. Tellement réalistes que Deodato du prouver à la police et aux tribunaux italiens que les acteurs étaient toujours vivants et qu’il n’avait pas réalisé un snuff  movie ! Il du aussi expliquer certains effets-spéciaux, comme la femme empalée, scène culte inoubliable. Cannibal Holocaust est un film qui parvient à faire naître une vraie impression de malaise à sa vision. Il est construit en deux parties distinctes mais complémentaires. La première partie du film est à classer dans la catégorie film d'aventure, film de jungle. On suit l'expédition du professeur Monroe, parti chercher les quatre reporters disparus. On se retrouve donc en dépaysement total avec ces images de forêt amazonienne, où vivent animaux dangereux et indigènes. Monroe, aidé par un guide local, découvrira une première peuplade de cannibales et également certains de leurs rites, dont certains d'une rare sauvagerie, comme la punition d'une femme adultère. Une première scène choc qui ne fait guère dans la dentelle et ne prête guère à sourire. Aucun humour, aucune distance ne vient délivrer le spectateur de ce spectacle barbare. Ce qu'on peut retenir de cette première partie, c'est que Monroe a du respect pour les peuplades cannibales et qu'il ne se comporte pas comme un blanc dominateur. Il n'impose rien car il n'est pas chez lui. Grâce à son comportement, il parviendra à récupérer les bandes vidéos tournées par les reporters, les seules choses qu'il reste de leur expédition. Monroe comprend que les quatre amis sont morts. De retour à New-York, le spectateur va alors visionner ces fameuses bandes en même temps que lui et les responsables de chaînes de télévision. Une idée originale, que reprendront bien plus tard les réalisateurs du Projet Blair Witch. On entre alors dans la seconde partie du film. On assiste à la vision des images tournées par Alan Yates, le chef de l'équipe, entouré de ses trois amis. Et là, c'est bien d'horreur absolue qu'il faut parler. Des images chocs, terribles, quasi inhumaines, mêlant scènes de cannibalisme, meurtres d'animaux, scènes à connotation sexuelle (la séquence horrible de l'accouchement). Mais le plus terrible reste à venir. Car les méchants ne sont pas ceux que l'on croit. En effet, les images des bandes vidéos vont nous montrer le vrai visage de ces quatre reporters. Afin d'obtenir du sensationnel, ces jeunes gens ne vont pas se gêner et vont faire subir aux peuplades cannibales de nombreuses brimades, violant des femmes, mettant le feu à un village pour pouvoir filmer la panique des primitifs. Un comportement révoltant et en totale opposition avec l'attitude de Monroe dans la première partie du film. On se retrouve avec un blanc qui tente de vivre en harmonie avec ce qu'il ne connaît pas, et quatre blancs qui n'ont aucun respect pour autrui, qui se comportent en dominateurs et n'hésitent pas à tuer, piller et massacrer pour satisfaire leur envie de ramener un "scoop" ! C'est le thème principal que voulait faire passer Ruggero Deodato dans son film. La dénonciation des pratiques de certains journalistes, avides de sensationnalisme, prêts à tout pour leur reportage, y compris à commettre eux-mêmes des actes de cruauté gratuite. Le spectateur n'éprouve alors plus aucune compassion pour la jeune équipe et leur mort nous semble logique, voire compréhensible et justifiée. Pour contrebalancer ces scènes de brutalité inégalées, Riz Ortolani, le compositeur de la partition musicale, a opté pour une musique légère, un thème enivrant, tranquille, presque reposant. Comme il le dit lui-même, les images sont déjà assez choquantes, il ne servait donc à rien de mettre en plus une musique violente par dessus. Cette opposition "brutalité / musique légère" est une vraie réussite et on se souvient longtemps après de cette mélodie qui revient souvent. Si Cannibal Holocaust est considéré à juste titre comme étant le meilleur film de cannibales, on ne peut qu'en être persuadé à sa vision. Beaucoup ont voulu le surpasser mais aucun n'a su mettre en images des situations aussi malsaines, choquantes et surtout aussi réalistes. Un film choc à ne pas mettre devant tous les yeux et qui continuera encore longtemps à faire fantasmer ceux qui ne l’ont pas vu (ou qui n’osent pas le voir) et à hanter l’esprit de ceux qui l’ont vu. Ruggero Deodato peut être fier de son chef-d’œuvre et même si de nombreuses personnes continuent à lui reprocher les meurtres d’animaux (Deodato regrette d’avoir filmé ses séquences), il n’empêche qu’il a réalisé l'un des films le plus controversé de tous les temps et qui possède toujours son pouvoir de fascination de nos jours.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire