KONG : SKULL ISLAND
(Kong : Skull Island)
Réalisateur : Jordan Vogt-Roberts
Année : 2017
Scénariste : Dan Gilroy, Max Borenstein, Derek Connolly
Pays : Etats-Unis, Chine
Genre : Action, Fantastique, Aventure
Interdiction : /
Avec : Tom Hiddleston, Samuel L. Jackson, Brie Larson, John Goodman, John C. Reilly...
L'HISTOIRE : 1973. La guerre du Vietnam vient de prendre fin. Le colonel Preston Packard accepte une dernière mission pour lui et ses hommes avant de renvoyer ces derniers dans leur pays. Une mission apparemment simple : les militaires vont devoir héliporter un groupe de scientifiques, un expert en survie en milieu hostile et une photographe sur une île inconnue de tous, découverte grâce aux premières photos satellites. Le but premier est de faire un relevé topographique de l'île. Mais militaires et civiles sont loin de se douter que leur périple sur celle qu'on surnomme Skull Island va s'avérer aussi dangereux. Ils vont rapidement faire connaissance avec la faune qui règne sur l'île : des créatures monstrueuses et terrifiantes, dont Kong, un gorille gigantesque de 30 mètres de hauteur, et qui semble être le roi incontesté de Skull Island...
MON AVIS : "On oublie tout, on fait presque table rase de tout ce qui concerne Kong !" Voilà ce qu'à du se dire Jordan Vogt-Roberts, réalisateur de Kong : Skull Island. De sa première apparition en 1933 dans King Kong et Le Fils de Kong au remake de 1976 et sa suite de 1986 (King Kong et King Kong 2) réalisés par John Guillermin puis au remake de Peter Jackson de 2005 (King Kong), le gorille géant a souvent été le protagoniste de la même histoire, à savoir une variation de la Belle et la Bête, avec une romance larmoyante et tragique qui a fait de ce "monstre" un personnage emblématique du cinéma fantastique dans le cœur du public. Comme le reconnaît lui-même Jordan Vogt-Roberts, le film de Peter Jackson, et notamment sa version longue, a sublimé l'histoire originale imaginée par Merian C. Cooper et Edgar Wallace en 1933 et il ne sert plus à rien d'en faire une redite, tout ayant été dit, tout ayant été montré. Le réalisateur a donc décidé de s'orienter dans une direction totalement différente lorsqu'on lui a proposé un nouveau projet consacré à Kong. Exit l'émouvante romance entre une jeune femme et un gorille géant donc. A la place, et pour s'inscrire dans le Monsterverse voulu par la firme Legendary Pictures, qui nous a offert le Godzilla de Gareth Edwards en 2014, Jordan Vogt-Roberts puise donc dans le Kaiju-Eiga, ces films de monstres géants japonais, dont Kong a d'ailleurs été par deux fois l'un des héros. Kong : Skull Island n'est donc ni une suite, ni un préquel, ni un remake. C'est une nouvelle approche, une remise à plat, un reboot pour parler anglais. Une nouvelle aventure qui zappe tout ce qui a précédé et dont la réelle finalité est de nous présenter ce nouveau Kong avant de le voir affronter Godzilla, Mothra, King Gidorah et consorts dans les prochains films produits par Legendary Pictures. A ce titre, je vous conseille de rester jusqu'à la fin du générique pour une scène additionnelle ne laissant aucun doute sur les stars des affrontements futurs justement. Kong : Skull Island doit donc réinventer cette figure mythique et on ne peut pas dire que Jordan Vogt-Roberts y a été avec le dos de la cuillère ! 30 mètres de haut pour la nouvelle taille de Kong !! Rien que ça !! On oublie aussi les dinosaures classiques vus et revus dans le film de 1933 et ses remakes (exit les diplodocus, serpent géant, ptérodactyles et autres Tyrannosaures) et on fait place à de nouvelles créatures au dimension également revue à la hausse et qui sont réellement impressionnantes ! Phasme géant, buffle puissant, arachnide moitié animale, moitié végétale au design magnifique, pieuvre monstrueuse, oiseaux voraces et surtout, de terrifiants Skullcrawlers, au look franchement cauchemardesque, vont venir nous ébahir et nous en donner pour notre argent sur cette fameuse île de Skull Island, entièrement retravaillée, pour un dépaysement total et un plaisir visuel sublimé. Les paysages sont époustouflants et surtout très variés, et l'intégration des images de synthèses aux décors naturels de l'île d'Hawaï, de l'Australie ou du Vietnam est tout bonnement excellente. Prenant place à la fin de la guerre du Vietnam, le film nous plonge dans un univers façon Apocalypse Now du plus bel effet, avec militaires, hélicoptères d'époque et musique rock ultra connues (Black Sabbath, Jefferson Airplane, David Bowie, The Stooges, Creedence Clearwater Revival et j'en passe au niveau des chansons présentes dans la bande-originale). On est vraiment dans une imagerie très 70's et le film mélange avec brio ambiance de films de guerre à celle des films d'aventure et d'exploration. Parmi le casting, on trouve un Samuel L. Jackson absolument divin en colonel revanchard ne supportant pas l'arrêt de la guerre et qui voit en Kong un nouvel ennemi, une nouvelle guerre à gagner ! L'expert en survie est joué par Tom Hiddleston (le Loki des films Marvel), l'un des scientifiques par l'excellent John Goodman et la jolie photographe est interprétée par Brie Larson, qui endossera deux ans plus tard le costume sexy de Captain Marvel. Un casting bien en place, assez charismatique, et qui remplit parfaitement sa fonction au sein des autres acteurs dont la plupart ne serviront au final que de repas aux monstruosités vivantes de l'île, si on excepte le drôle de personnage joué par le rigolo John C. Reilly., unique survivant de la Seconde Guerre mondiale et qui a réussit à rester en vie sur Skull Island depuis 1944 ! Bénéficiant d'effets-spéciaux absolument renversants, Kong : Skull Island fait la part belle à l'action titanesque et le roi de Skull Island n'a peut-être jamais été aussi fantasmatique que dans ce film. La texture de sa peau, de sa fourrure est d'un réalisme sidérant (on a encore progressé depuis le film de Peter Jackson) et comme déjà dit, sa taille de 30 mètres de haut en fait véritablement un dieu vivant, ce qu'il est en fait pour la faune, la flore et les habitants de Skull Island ! C'est grâce à lui que perdure la vie sur l'île, il fait office de régulateur, protège population et animaux contre les Skullcrawlers. Un dieu bon, écolo même, qui passe la plupart de ses journées à parcourir son île et à admirer les aurores boréales. Il faut juste ne pas venir troubler son havre de paix. La première attaque des militaires en hélicoptères par un Kong déchaîné nous venge de sa mort par des avions dans ses précédentes aventures. Ici, c'est Kong qui fait sa loi et c'est avec un plaisir certain qu'on le voit attraper, écraser et détruire les hélicoptères, simples moustiques qu'il balaye d'un revers de main ! Dans les bonus du Blu-Ray, le réalisateur explique que l'un des points cruciaux qu'il voulait absolument réussir, c'était au niveau de la notion de la perspective. Il voulait coûte que coûte que l'échelle gigantesque de Kong soit d'un réalisme total par rapport au reste des personnages, véhicules ou décors du film. Un logiciel spécial est venu aider les cameramans et le résultat est juste bluffant. Les combats entre Kong et les créatures de Skull Island sont eux aussi assez sensationnels, notamment le combat contre la pieuvre géante et surtout ceux contre les Skullcrawlers, qui renvoient aux oubliettes tous les Jurassic Parc existants. On appréciera d'ailleurs les petits clins d'oeil que fait Jordan Vogt-Roberts au film de 1933 lors de ces scènes de bagarre, impossible de ne pas les repérer si vous êtes fan de Kong. Alors oui, Kong : Skull Island ne verse aucunement dans l'émotion. Vous ne verserez pas de chaudes larmes ici et la seule touche émotionnelle interviendra quand le personnage joué par Brie Larson touche délicatement la joue de Kong. Une jolie scène, qui renvoie à la romance incluse dans les autres films mais qui ne sera pas traitée de la même manière et ne donnera pas lieu à une histoire d'amour. Quand Kong sauve Brie Larson de la noyade en la prenant dans sa main, on peut se dire que la scène de la caresse sur sa joue a provoqué son petit effet sur notre primate géant mais ça n'ira pas plus loin. Tant mieux après tout, autant innover et ne pas répéter ce qu'on a déjà vu. Totalement jouissif, avec des punchlines qu'on croiraient sortir des films d'action 80's, Kong : Skull Island est un spectacle grandiose, qui n'hésite pas à en faire trop, à y aller franco, à se montrer plus que généreux et c'est tout à son honneur. C'est un film sur Kong qu'il faut visionner en mettant de côté ses précédentes apparitions à l'écran. Dire que j'ai hâte de le retrouver dans Godzilla vs Kong en 2020 est un doux euphémisme !
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