LA POUPÉE DE SATAN
(La Bambola di Satana)
Réalisateur : Ferruccio Casapinta, Francesco Attenni
Année : 1969
Scénariste : Ferruccio Casapinta, Giorgio Cristallini, Carlo M. Lori
Pays : Etats-Unis, Chine
Genre : Thriller, épouvante
Interdiction : -12 ans
Avec : Erna Schurer, Roland Carey, Aurora Bautista, Ettore Ribotta, Lucia Bomez...
L'HISTOIRE : A la mort de son oncle, Elizabeth Balljanon, accompagnée de Jack, son fiancé, journaliste, et d'un couple d'amis, se rend dans le sud de la France pour la lecture du testament. Unique héritière, Elizabeth se retrouve propriétaire du château des Balljanon et des terres environnantes. Mais une malédiction ancestrale semble planer sur la famille et, chaque nuit, la jeune femme est en proie à de terribles cauchemars dans lesquels un homme masqué la torture dans les catacombes…
MON AVIS : Une affiche et un titre original qui font penser à un film sataniste, avec cette jolie blonde suspendue en X derrière laquelle se tiennent des silhouettes drapées de noir façon secte. Un visuel choisi par l'éditeur Le Chat qui Fume qui, lui, nous fait plutôt penser à un giallo ou un krimi, avec la même blonde maintenue par un homme cagoulé et ganté. Mais dans quel registre se situe La Poupée de Satan, unique réalisation de Ferruccio Casapinta ? Plutôt dans la seconde catégorie en fait, puisqu'on est clairement en présence d'un film de machination, dans lequel il va falloir deviner quel rôle joue véritablement chaque personnages, qui semblent être ce qu'ils ne sont pas forcément. A cet aspect thriller s'ajoute tout de même une ambiance et des scènes dignes du cinéma d'épouvante gothique, qui font d'ailleurs tout l'intérêt de La Poupée de Satan, titre assez mensonger puisque de Satan, il n'en sera jamais question. Quant à la poupée, peut-être est-ce une métaphore caractérisant l'héroïne principale, à savoir la blondinette Erna Schurer, qu'on peut effectivement qualifier de ravissante poupée. Véritable fourre-tout, le film de Ferruccio Casapinta, qui n'aurait pas assuré toute la mise en scène mais se serait bien fait aider par le directeur de la photographie, Francesco Attenni, nous propose, dans le désordre : une histoire d'héritage ; un château ; un fantôme ; un laboratoire secret ; une héroïne en panique, unique héritière devenant la cible de quelques mystérieux comploteurs ; des protagonistes tous plus louches les uns que les autres ; un possible gisement d'uranium situé sous le château ; des visions d'épouvante qui plongent l'héroïne dans des terreurs nocturnes ; un homme mystérieux vêtu de noir, cagoulé et ganté ; un chien qui passe son temps à renifler la porte du cimetière ; un peu d'érotisme léger ; une gouvernante qui a un amant dont on ne connaît pas le visage ; une jolie peintre qui semble plus s'intéresser au château de l'héritière qu'aux paysages qu'elle dessine ; des jeunes qui aiment danser dans l'auberge du coin au son du juke-box et j'en passe. Comme on le voit, La Poupée de Satan brasse large, un peu comme si réalisateurs et scénaristes avaient eu l'idée de piocher les ingrédients à succès dans divers films pour mixer le tout et obtenir une sorte de film-somme à succès garanti. Bon, la recette n'a pas forcément fonctionné vu que le film de Ferruccio Casapinta est plutôt tombé dans l'oubli le plus total et n'est réellement connu que des amateurs de films bis italien, et encore ! Pourtant, ce drôle de cocktail n'est pas dénué de saveur, parfois pas toujours digeste il est vrai, mais l'amateur d'étrangeté filmique en aura pour son argent. Étrange est en effet un terme qui résume bien La Poupée de Satan, ne serait-ce que pour son incroyable générique d'introduction, qui fait défiler des tas d'images du film qui nous dévoilent tous les rebondissements à venir et ne se prive même pas de ne pas nous avertir que de nombreuses révélations sont incluses dans ce flot d'images ! Une aberration sur pellicule quand on y pense, je vous conseille d'ailleurs de zapper totalement ce générique sous peine de rendre la vision de La Poupée de Satan obsolète ! Je ne sais pas qui a eu cette idée mais il a fait très fort dans la débilité ! Avec sa mise en scène parfois approximative, ses enchaînements de séquence qui ne respectent pas toujours la continuité jour/nuit, ses péripéties tantôt d'une platitude exaspérante, tantôt délirantes et stimulantes, il est difficile de se positionner sur la vraie qualité du film. Nanar, film bis décomplexé, ovni cinématographique, les trois à la fois ? Toujours est-il que La Poupée de Satan nous réserve, entre deux morceaux de grand n'importe quoi, de jolis moments et qu'il possède bien souvent une magnifique photographie, ainsi qu'une partition musicale efficace et diversifiée, due à Franco Potenza. La blonde Erna Schurer fait un peu figure de potiche au début mais trouve ensuite sa place et s'en tire assez bien, tout comme la brune Lucia Bomez, gouvernante à l'apparence sévère et stricte avec ses lunettes et sa tenue vestimentaire. Roland Carey, qui interprète le fiancé de l'héritière, fait aussi partie des acteurs qui s'en sortent bien niveau prestation et qui en fait profiter au film. Un casting assez sympa au final, qui permet au film de faire fonctionner assez bien son aspect machination infernale. J'avoue même que certaines révélations de l'intrigue m'ont surprises et que je n'ai pas tout deviné, je me suis même trompé sur certains personnages qui étaient en fait tout l'inverse de ce que je pensais. Comme quoi, malgré ses défauts, La Poupée de Satan reste un divertissement pas inutile ! Et puis, rien que pour la révélation finale qui nous fait penser de suite à la fin d'un épisode de Scooby-Doo, le film mérite plus qu'un simple coup d'oeil !
* Disponible en combo DVD + BR chez LE CHAT QUI FUME
LE COMBO :
Rien à dire encore une fois, très joli digipack trois volets enfermé dans un beau fourreau cartonné. Le film est présenté uniquement en version originale italienne sous-titrée français (car inédit en France) et il bénéficie d'une qualité d'image remarquable, qui rend honneur à la belle photographie de Francesco Attenni. Niveau bonus, on trouve un entretien avec Francis Barbier qui revient sur le film ainsi que la piste musicale et sonore isolée. Encore un sans-faute donc pour un film qui ne méritait peut-être pas tant mais qui peut désormais être découvert par le plus grand nombre dans une qualité optimale.
* Disponible en combo DVD + BR chez LE CHAT QUI FUME
LE COMBO :
Rien à dire encore une fois, très joli digipack trois volets enfermé dans un beau fourreau cartonné. Le film est présenté uniquement en version originale italienne sous-titrée français (car inédit en France) et il bénéficie d'une qualité d'image remarquable, qui rend honneur à la belle photographie de Francesco Attenni. Niveau bonus, on trouve un entretien avec Francis Barbier qui revient sur le film ainsi que la piste musicale et sonore isolée. Encore un sans-faute donc pour un film qui ne méritait peut-être pas tant mais qui peut désormais être découvert par le plus grand nombre dans une qualité optimale.
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