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20000 LIEUES SOUS LES MERS (1916)

20000 LIEUES SOUS LES MERS
(20000 Leagues under the Sea)

Réalisateur :  Stuart Paton
Année : 1916
Scénariste : Stuart Paton
Pays : Etats-Unis
Genre : Aventure, Science-fiction
Interdiction : /
Avec : Allen Holubar, Dan Hanlon, Edna Pendleton, Matt Moore, Jane Gail...

L'HISTOIRE : Il semblerait qu'une créature marine monstrueuse attaque les navires et coule leur équipage. Une expédition, à laquelle prend part le professeur français Aronnax, ainsi que sa fille, est dépêchée pour éliminer le monstre. Les membres de l'expédition ne s'attendent pas à découvrir que la créature est en fait un sous-marin commandé par un certain capitaine Nemo. Ce dernier fait prisonnier le professeur et ses compagnons et leur explique le pourquoi des attaques de bateaux. Dans le même temps, les membres d'un vol en montgolfière échouent sur une île perdue, sur laquelle vit une étrange jeune fille sauvage...

MON AVIS : Le célèbre romancier français Jules Verne était un précurseur et un visionnaire. Ses nombreux romans associent souvent aventure et nouvelles technologies. Il est encore à ce jour l'un des auteurs les plus traduits et lus au monde. Ses récits me mirent pas longtemps avant de servir de scénario aux réalisateurs qui s'essayaient à une nouvelle technologie apparue en 1895 : le cinéma ! Le fameux Voyage dans la Lune de Méliès est une adaptation détournée d'un récit de Jules Verne par exemple. En 1916, un studio nouvellement créé en 1915 par Carl Laemmle et baptisé Universal décide d'adapter et de mêler deux romans de l'écrivain : 20000 lieues sous les Mers et sa pseudo-suite, L'île Mystérieuse. Réalisé par Stuart Paton, 20000 Lieues sous les Mers fût, malgré un échec financier, la première grande production pour la Universal (avec un budget de plus de 200 000$) et même si cette version a depuis été totalement éclipsée par la spectaculaire version de 1954, elle n'en demeure pas moins importante au sein de l'évolution du cinéma lui-même, puisque ce film de 1916 est le premier à proposer au public quelque chose de jamais vue auparavant : des prises de vues sous-marines ! Un exploit rendu possible grâce à une invention des frères Williamson, qui, grâce à un astucieux dispositif possédant un jeu de miroir, permit donc de filmer sous l'eau et de faire découvrir aux spectateurs les fonds marins. Une approche quasi-documentaire, et on ne peut s'empêcher de penser à la réaction du public devant de telles images inédites ! Le cinéma propose du rêve et ce 20000 Lieues sous les Mers de 1916 a certainement su remplir cette fonction à l'époque. Film muet évidemment, le spectateur va donc suivre en parallèle les mésaventures de deux équipages : celles de l'expédition emmenée par le professeur Aronnax (Dan Hanlon) et sa fille (Edna Pendleton) et celles d'aéronautes faisant un vol en montgolfière et s'échouant sur une île perdue au beau milieu de l'océan. Pour les premiers, c'est clairement 20000 lieues sous les mers qui est adapté : désirant éradiquer un monstre marin responsable de nombreux naufrages, les personnages vont découvrir le sous-marin Nautilus commandé par le capitaine Nemo (Allen Holubar). Le fameux monstre marin n'en est donc pas un et une fois capturés par Nemo, le professeur et ses compagnons vont vivre une fabuleuse aventure, découvrant grâce aux hublots du navire d'acier des visions du monde marin comme ils n'en n'avaient jamais vu. Bien qu'assez linéaire dans son développement et assez statique dans sa mise en scène (nous sommes en 1916 seulement ne l'oublions pas), la partie avec Nemo est assez plaisante car nous avons droit à quelques péripéties sympathiques, comme un combat contre une pieuvre entre autres. Attention, on est très loin de la séquence culte du film de 1954 ici : la pieuvre est en plastique et animée de l'intérieur par un homme qui peut faire bouger ses tentacules. Si en 2021 l'effet est digne de l'attaque de pieuvre du film d'Ed Wood La Fiancée du Monstre, nous avons, en 1916, peut-être la première attaque de pieuvre du cinéma ! Rien que pour ça, la scène impose un certain respect même si elle prête à sourire. Grâce à l'invention des Williamson, nous parcourons les fonds de l'océan, avec vision de coraux, d'un barracuda et même de plusieurs requins ! On assiste même, à plusieurs reprises dans le film, ce qui devient un peu répétitif avouons-le, à une sortie sous la mer des acteurs, revêtus de scaphandriers d'époque ! Quant au Nautilus, s'il n'a pas la prestance ni le look de celui de 1954, il est bien mis en avant et sert les dessins d'un Nemo revanchard, qui cherche absolument à retrouver un certain Charles Denver (William Welsh) dont on comprendra l'importance lors de séquences flashback. Nemo écume donc les mers et torpille les navires en espérant que ce Denver soit à bord de l'un d'entre-eux. L'autre partie du film correspond plus au récit de L'île Mystérieuse, même si une grande liberté à été prise ici, à l'ajout d'un personnage féminin, qui aura son importance également. En effet, sur cette île abandonnée de tous, vit une sauvageonne (Jane Gail), qui va faire connaissance avec un groupe d'hommes qui viennent de s'échouer sur son île. On a ici tous les ingrédients d'une aventure type Robinson Crusoe. La sauvageonne va se familiariser avec le monde moderne, surtout que l'un des hommes du groupe la prend en affection. Le montage alterné entre l'aventure de Nemo et l'aventure de la sauvageonne permet au film de ne pas s'éterniser sur l'une ou l'autre partie qui le compose et de ne pas ennuyer le spectateur. Bien sûr, les deux aventures proposées finiront par se télescoper vers la fin du film et on apprendra qui est réellement le capitaine Nemo, quel est le but de sa quête envers ce Charles Denver et qui est cette sauvageonne. Comme dans la majorité des films muets, les acteurs ont une attitude assez théâtrale, surjouant les mouvements de leur corps pour exprimer ce qu'on n'entend pas à l'écran, le cinéma sonore n'apparaissant qu'en 1927. C'est donc un beau voyage dans le passé que nous propose ce 20000 Lieues sous les Mers de Stuart Paton. Les fans de Jules Verne ou les cinéphiles désirant découvrir la naissance de certaines techniques cinématographiques se feront une joie de le visionner et d'en apprécier certains aspects. Quoiqu'on puisse en penser, c'est un film important dans l'évolution du cinéma. 

* Disponible en combo DVD + BR chez -> RIMINI EDITIONS <-
Le film a bénéficié d'une remasterisation et propose une image des plus correctes, avec quelques scènes qui ont subit les affres du temps. Les intertitres sont sous-titrés en français.
Niveau bonus, on trouve sur cette édition le film en version teintée. Egalement au menu, Alexandre Jousse nous propose une solide module sur les adaptations de Jules Verne au cinéma quand Laurent Aknin nous raconte la genèse du film.


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