MAI-CHAN'S DAILY LIFE
(Mai-chan no nichijô)
Réalisateur : Sade Satô
Année : 2014
Scénariste : Sade Satô
Pays : Japon
Genre : Gore
Interdiction : -16 ans
Avec : Miyako Akane, An Koshi, Shôgo Maruyama, Soaco Roman...
L'HISTOIRE : Miyako se fait engager dans une luxueuse propriété en tant que femme de chambre. Elle est accueilli par la gouvernante, madame Kaede, qui lui présente le maître des lieux, un homme qui se déplace dans un fauteuil roulant, ainsi que la seconde femme de chambre, Mai-Chan. Celle-ci explique à Miyako toutes les tâches auxquelles elle devra se livrer pour satisfaire le maître et la gouvernante. Rapidement, Miyako comprend que ses deux employeurs ont un sérieux penchant pour les pratiques sadiques et que Mai-Chan est au centre de toutes leurs attentions. Il faut dire que la jeune fille, gentille et mignonne comme un cœur, possède un curieux secret : elle est immortelle et a le pouvoir de régénérer toutes les parties de son corps. Un don qui fait le bonheur du maître et de madame Kaede, qui font subir à la pauvre jeune fille mille et une tortures quotidiennes...
MON AVIS : En 2004, le mangaka Waita Uziga publie onze chapitres d'un manga porno-gore intitulé Mai-Chan's Daily Life. Il fait suite à son précédent manga Game Over, dans lequel on trouvait déjà deux chapitres consacrés à la femme de chambre Mai-Chan. Classé dans la catégorie des ero guro, soit des mangas interdits aux moins de 18 ans et qui glorifient le sexe, la dépravation et les sévices corporels, Mai-Chan's Daily Life met en vedette une jeune fille charmante, Mai Chan, qui a le don d'être immortelle et de pouvoir régénérer son corps. Une aubaine pour ses employeurs, dont la sadique gouvernante Madame Kaede, qui vont pouvoir utiliser le don de Mai Chan et satisfaire leurs clients en mal d'abominations et de tortures, sans jamais être inquiétés par la police, Mai Chan ne mourant jamais ! Quasiment chaque jour, Mai Chan subit outrages, viols et démembrements. On le voit, sur un scénario ultra basique et qui tient sur un timbre poste, Waita Uziga peut se permettre de dessiner les pires outrages sexuels et gore vis à vis de son héroïne de papier. En 2014, un projet d'adaptation de ce manga en version live est lancé. Le réalisateur Sade Satô va donc devoir mettre en images les ignominies vues dans le manga. Le film va s'appeler Mai-Chan's daily life : the movie et fera la joie des amateurs du manga original, bien que l'accent sur l'érotisme est largement revu à la baisse ici. Le film est de courte durée, puisqu'il ne dure que 55 minutes. Une durée qui sera légèrement augmentée dans le director's cut puisqu'on atteindra les 63 minutes. C'est cette version de 63 minutes que j'ai pu voir grâce à l'éditeur Tetro Video qui m'a fourni le lien pour rédiger cette chronique. On s'en doute, il ne va pas falloir s'attendre à un grand film ici, ni à un scénario ultra-développé. Ce qui explique certainement la faible durée de cette adaptation live. Bien conscient que le matériau de base ne peut permettre de s'étirer en longueur, Sade Satô, dont c'est l'unique réalisation, fait comme si il transformait un des mangas de Waita Uziga en moyen-métrage. Tourné avec très peu de moyens, Mai-Chan's daily life n'a que très peu d'intérêt cinématographiquement parlant. Il y a pas mal de défauts de mise en scène, avec des surexpositions au soleil, des contre-jours qui auraient pu évité et j'en passe. Très clairement, on a souvent l'impression de regarder un film tourné entre amis, histoire d'imprégner sur pellicule des images sadiques sans se soucier du reste. Le faible nombre de protagonistes, 4 pour être précis, va également dans ce sens. La pauvreté des décors, très limités, ne sera pas non plus à mettre dans les points positifs. Mais alors, que reste-t-il à Mai-Chan's daily life pour appâter le spectateur ? Très clairement, le film de Sade Satô s'adresse à un public de connaisseurs et laissera sur la carreau la majorité des spectateurs lambda qui n'hésiteront pas à qualifier ce film d'étron sur pellicule. Les autres, les amateurs de films trash, de films gore, de film extrême et underground lui trouveront assurément des qualités et passeront outre sa pauvreté cinématographique pour se concentrer sur le spectacle déviant que seuls les Japonais peuvent mettre en scène. Si vous n'êtes pas regardant sur la qualité même d'un film tant que celui-ci vous apporte ce que vous êtes venu chercher, si vous êtes amateurs de jolies filles en tenues de soubrettes, de plans de caméras qui se concentrent sur les petites culottes dédites demoiselles, si vous appréciez les scènes d'urophilie, si vous aimez les belles histoires d'amour lesbien, et si, bien sûr, vous vous régalez devant les atrocités gores telles le cannibalisme, le démembrement, le tranchage de doigt, l'énucléation à la fourchette, l'extirpation de viscères ou le découpage d'un corps humain à la tronçonneuse, alors Mai-Chan's daily life réussira à vous combler sans aucun doute. Les effets spéciaux gores sont de bonne qualité et leur intensité augmente petit à petit, pour atteindre un vrai niveau de boucherie lors de la séquence finale, qui verra notre pauvre Mai Chan totalement démembrée, éviscérée et dévorée avec amour par une Miyako qui laisse exploser ses penchants sadiques, penchants qu'on avait commencé à soupçonner lors de la scène de l'énucléation, qui voyait cette dernière ressentir des émotions et un plaisir pervers, allant jusqu'à se masturber en y repensant le soir, seule dans son lit ! Vous l'avez compris, je l'ai déjà dit ci-dessus : Mai-Chan's daily life n'est pas un film à mettre sous tous les yeux, car même si son côté érotique est des plus soft comparé au manga, l'aspect gore, qui en fait son principal intérêt, est quant à lui bien mis en avant et ne manquera pas de révulser les cœurs fragiles. On s'amusera de voir qu'une scène du film nous présente une salle de torture fort bien fourni en instruments divers, ce qui m'a rappelé le film Hostel d'Eli Roth, qui sera tourné un an après la sortie du manga original. Difficile de juger une telle oeuvre dont l'unique but est de choquer. Une oeuvre qui ne s'intéresse à aucune convention cinématographique, qui est totalement gratuite dans ses excès, qui ne s’embarrasse ni d'un scénario consistant, ni d'acteurs réellement convaincants, même si Mai-Chan (An Koshi), Miyako (Miyako Akane) et Kaede (Soaco Roman) s'en sortent assez bien par rapport à ce qu'on leur demande de faire. Un véritable film de torture porn en fait, dans sa parfaite définition du genre. On peut se demander l'intérêt d'un tel film tout comme on peut aussi y prendre du plaisir. A vous de voir dans quelle catégorie vous vous situez...
* Disponible en juillet 2021 en DVD avec sous-titres français chez -> TETRO VIDEO <-
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