THE NOTORIOUS BETTIE PAGE
(The Notorious Bettie Page)
Réalisateur : Mary Harron
Année : 2005
Scénariste : Mary Harron, Guinevere Turner
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame, Biographie
Interdiction : -12 ans
Avec : Gretchen Mol, Lili Taylor, Chris Bauer, Sarah Paulson, Cara Seymour...
L'HISTOIRE : Bettie Page, une jeune fille de Nashville, va devenir malgré elle l'icône des pin-up des années 50. Ses photos de charmes vont conduire certains sénateurs à livrer une bataille acharnée contre l'érotisme, voyant là une menace pour la jeunesse...
MON AVIS : Ah Bettie Page. Un nom particulièrement célèbre, un visage et une coupe de cheveux connus de tous et des photos de charme et des petits films à la célébrité mondiale. C'est simple, Bettie Page, c'est la Reine des Pin-Up des années 50, rien de moins que cela. Ce biopic réalisé par Mary Harron, à qui on doit I Shot Andy Warhol en 1996 et American Psycho en 2000, va donc s'attaquer à cette légende née en 1923 à Nashville et décédée le 11 décembre 2008 à Los Angeles. Sans jamais se montrer vulgaire ou sombrer dans le graveleux ou le putassier, la réalisatrice livre un portrait assez touchant de ce fabuleux mannequin qui était avant tout une jeune fille pleine d'insouciance et qui aimait la vie malgré quelques douloureuses épreuves de jeunesse. Vivant dans une famille très croyante, la petite Bettie a une enfance assez difficile, devant subir le divorce de ses parents, être placée dans un orphelinat durant deux ans puis subir les agressions sexuelles de son père. Le film nous présente également une scène dans laquelle elle accepte l'invitation d'un jeune homme qui s'avère être un jeune voyou qui l'emmène subir un viol collectif. Elle épouse par la suite un homme qui deviendra violent et finit par le quitter. Elle se lance dans l'enseignement, fait plusieurs petits boulots et se trouve une passion dans le théâtre. Elle part pour New York et s'en sort comme elle peu. Lors d'une balade sur une plage de Coney Island, elle croise un policier noir qui est aussi photographe. D'un physique très agréable, Bettie accepte de se faire prendre en photo par ce dernier, ce qui constituera son premier port-folio de pin-up. Elle fait par la suite connaissance avec Irving Klaw, qui a une entreprise de photos de charmes avec sa femme Paula. C'est là que la carrière de Bettie Page va littéralement exploser. les Klaw travaille pour des personnalités de la haute bourgeoisie (médecin, notaire, avocats, chef d’entreprise) qui aime voir des femmes dans des poses et des tenues un peu... spéciales ! Bettie découvre alors le monde du fétichisme et du bondage et son sourire, allié à son naturel, font un carton dans ce milieu. Ses clichés, dans lesquels elle est vêtue de cuir, avec bottes et cravache, s'arrachent et elle fait la couverture de nombreux magazines pour hommes spécialisé dans le bondage. Tous les photographes du milieu veulent la photographier. Elle rencontre également la photographe renommée Bunny Yeager, qui la rendra encore plus célèbre dans le monde avec ses photos, dont celles où Bettie est entourée de deux guépards. Un autre cliché, de Bettie, qui, entièrement nue, est chapeautée d'un bonnet de père-Noël, fera la couverture d'un nouveau magazine, Playboy ! Elle sera nommée Playmate du mois en janvier 1955. La célébrité de Bettie, qui s'amuse comme une folle à être attachée ou à fesser ses partenaires, toujours dans une bonne humeur communicative et sans violence, déclenche la réactions de certains sénateurs qui veulent lutter contre la pornographie, qui rend décadent la jeunesse selon eux. En 1957, les Klaw, tout comme Bettie, doivent comparaître à une commission d'enquête. Les Klaw se retirent alors du business, et Bettie fait de même. Elle retrouve la Foi et se tourne totalement vers la religion. Le film élude sa vie d'après, car elle sombre dans un délire mystique assez chaotique. On lui diagnostiquera une schizophrénie paranoïde, car elle "entend" Dieu lui parler. Elle ira dans un hôpital psychiatrique, sera inculpée de tentative d'assassinat sur sa propriétaire de son appartement, qu'elle poignardera de 27 coups de couteau. Déclarée irresponsable et instable, elle passera huit ans à l'hôpital. Elle décédera d'une attaque cardiaque le 11 décembre 2008; Elle est enterrée au Westwood Village Memorial Park Cemetery. Même si sa vie après son glorieuse apogée en tant que pin-up est laissée de côté, The Notorious Bettie Page n'en demeure pas moins un film intéressant, qui mélange séquences en noir et blanc et scènes en couleurs. L'actrice qui interprète Bettie, Gretchen Mol, est saisissante et sa ressemblance assez frappante. Le film ne prend jamais partie, ne critique jamais les choix de Bettie ni des photographes de charme, ni le public amateur de ces clichés bondage bien innocents. Certes, on peut penser que le film n'a en fait pas grand chose à raconter. Il n'y a pas de tension, pas de réel rebondissements à se mettre sous la dent. On se contente de suivre le parcours de Bettie, un parcours qui semble un peu semé d'embûches au départ mais qui prend un tournant certes original, mais dans lequel la jeune femme semble totalement épanouie. On est bien loin du graveleux des productions pornographiques qui existeront dans le futur. Ici, les photographes respectent leurs modèles, ces dernières étant les vraies déesses du milieu. Elles ne font que ce qu'elles ont envie de faire et ne sont jamais forcées. La nudité semble une chose très naturelle pour Bettie, qui a un rapport avec son corps totalement décomplexé et ne comprend pas l'acharnement des sénateurs contre son métier. L’érotisme est très soft dans le film, et il est traité de manière naturelle, sans voyeurisme aucun. Le casting est bon, la mise en scène adéquate, sans fioriture ou excès de zèle auteurisant ou rébarbatif. On prend autant de plaisir à visionner le film que ce dernier nous en donne. Un biopic qui donne envie d'approfondir ses connaissances sur Bettie Page ou de se replonger dans ses petits films de bondage inoffensif et où la perversion n'est que l'apanage des faux pudibonds qui se scandalisent au moindre sein dévoilé quand ceux-ci sont les premiers a acheter les revues qui mettaient en valeur Bettie...
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