Légende pour la notation des films

Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




mercredi 23 mars 2022

EN PLEIN CAUCHEMAR

 

EN PLEIN CAUCHEMAR
(Nightmares)

Réalisateur : Joseph Sargent
Année : 1983
Scénariste : Christopher Crowe, Jeffrey Bloom
Pays : Etats-Unis
Genre : Fantastique, Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Cristina Raines, Joe Lambie, Lance Henriksen, Veronica Cartwright...


L'HISTOIRE : Alors qu'un aliéné s'est échappé d'un asile psychiatrique, une femme décide d'aller à la supérette acheter des cigarettes / Un joueur de jeu vidéo tente d'accéder au niveau 13 du jeu "L’Évêque des batailles", un niveau réputé inatteignable / Un prêtre qui n'a plus la Foi quitte sa paroisse et se fait malmener par un pick-up noir sur la route / Une famille doit faire face à un rat qui vient perturber la tranquillité de leur foyer...

MON AVIS : Contrairement à ce qui est dit dans le bonus présent sur cette édition Blu-Ray de En Plein Cauchemar, la première notion d'un film à sketchs date de 1919 et non pas de 1932, information stipulée sur Wipikédia et reprise telle quelle par l'intervenant du bonus. Le film Cauchemars et Hallucinations, de l'Allemand Richard Oswald, présente déjà des personnages racontant diverses histoires liées par un fil conducteur (cinq récits pour être précis) et s'avère le précurseur du genre. Suivra également Le Cabinet des Figures de Cire, réalisé en 1924 et proposant trois histoires en son sein. Passons sur cette approximation pour nous intéresser au film lui-même. En Plein Cauchemar a été réalisé en 1983 par Joseph Sargent. Un réalisateur qui a débuté dans le monde de la série-télévisée et qui a bifurqué dans celui du cinéma puis du téléfilm. On lui doit par exemple des films tels Cerveau d'Acier (1970), Les Pirates du Métro (1974) ou l'inénarrable Les Dents de la Mer 4 en 1987 ! On le sait, l'exercice du film à sketchs n'est guère aisé. Faire que chaque histoires présentées soient de qualité égale avec les autres et forment un ensemble cohérent est souvent une mission impossible. Les Italiens ont pendant longtemps été les maîtres du genre, notamment dans les années 60, avec les films de Dino Risi entre autres, qui proposait des films à sketchs faisant dans la comédie d'humour noir. Au niveau du fantastique, outre Cauchemars et Hallucinations déjà cités, on trouve le très bon film à sketchs anglais Au Cœur de la Nuit en 1945. L'Angleterre verra ensuite naître un âge d'or du film à sketchs d'épouvante dans les années 60 et 70, avec des films comme Le Train des épouvantes, Le Jardin des Tortures, Histoires d'Outre-Tombe, Le Caveau de la Terreur et j'en passe. Roger Corman s'y essaiera aux Etats-Unis avec L'Empire de la Terreur par exemple. Le film à sketchs n'a jamais disparu des écrans et il revient fréquemment nous hanter, l'exemple le plus célèbre concernant notre genre de prédilection étant bien sûr le Creepshow de George A. Romero. Jospeh Sargent va donc tentait l'aventure compliquée du film à sketchs avec En Plein Cauchemar. Pour se faire, il va disposer des trois récits écrits par Christopher Crowe ainsi que d'une quatrième histoire rédigée par Jeffrey Bloom. Différence notable avec les autres films à sketchs existants, l'absence totale de fil conducteur reliant les histoires. En Plein Cauchemar ne s’embarrasse pas d'un fil rouge qui amène des protagonistes à raconter les récits au public. Ici, c'est brut de décoffrage, avec chapitre 1, chapitre 2, chapitre 3 et chapitre 4, générique de fin. Point. On peut se demander si le projet a bien été pensé en amont ou si les récits ne proviendraient pas d'un projet d'anthologie avorté, qu'on auraient rassemblés dans un film histoire de ne pas perdre le travail d'écriture fourni par Crowe et Bloom. Possible. Les quatre histoires sont de qualité diverse et piochent leur inspiration dans des œuvres passées dont les références nous sautent au visage la plupart du temps. Le premier récit, le plus court, nous fait vivre le périple d'une jeune femme en manque de cigarettes (Christina Raines) et qui se rend dans une supérette pour en acheter, tout en sachant q'un fou dangereux s'est échappé de son asile et rôde dans les parages. Le suspense est plutôt bien mené, notamment à la station service. Le final sera attendu par les amateurs du genre. La seconde histoire voit l'acteur Emilio Estevez se battre contre un jeu vidéo afin d'atteindre le fameux niveau 13, tellement difficile d'accès que sa réalité est même remise en cause. Impossible ici de ne pas penser à Tron, gros succès de l'année 1982. Il semblerait que la réalisation des séquences vidéo-ludiques ainsi que le final aient englouti tout le budget du film. Un sketch sympa, aux effets spéciaux très datés en 2022 évidemment. Le troisième récit voit quant à lui Lance Henriksen jouant un prêtre ayant perdu foi en Dieu, ne parvenant à accepter les drames et la mort d'enfants qui régulent sa vie de croyant. Si Dieu existait réellement, pourquoi laisse-t-il advenir autant de souffrances sur des innocents ? Une question qui taraude la conscience du prêtre qui préfère jeter l'éponge. A bord de sa voiture, il quitte sa paroisse pour aller s'essayer à une nouvelle vie. Pas de bol, un gros pick-up noir, aux vitres teintées, va le prendre en chasse. Détail intéressant, un crucifix inversé est accroché au rétroviseur intérieur. Le Duel de Spielberg mais aussi le Enfer Mécanique d'Elliot Silverstein nous vient à l'esprit et cette traque prend des allures d'épreuve divine censée faire retrouver la foi à notre héros, bien malmené après son abandon. A retenir, une séquence fort judicieuse du pick-up sortant littéralement de sous la terre, telle une créature venue des Enfers même. Pour conclure cette anthologie, une histoire de home invasion, avec un rat énorme en guise d'intrus. Amusant de voir qu'en cette même année 1983 est sortit le film D'Origine Inconnue avec Peter Weller qui, lui aussi, était confronté à cet animal au sein de sa maison. Dans En Plein Cauchemar, le rat semble être une créature mystique, un démon sortit des légendes allemandes. Les trois acteurs principaux, Veronica Cartwright, Richard Masur et la jeune Bridgette Andersen, livrent une prestation assez solide, nous faisant bien ressentir la tension liée à la présence de l'animal. Le bémol concernant ce récit serait à mettre du côté des effets-spéciaux, l'incrustation du rat, censé être d'une taille surdimensionnée, n'étant pas très réussie et provoque plus l'hilarité que la peur. Sans être un mauvais film, loin de là, En Plein Cauchemar ne se démarque pas du lot et se laisse regarder tranquillement, sans que jamais on ne soit en extase devant les histoires proposées. Le manque de lien entre les récits ne jouant pas non plus en sa faveur. Un film à sketchs moyen, pas déplaisant, mais à qui il manque une réelle saveur pour convaincre totalement.

* Disponible en combo DVD + BR chez -> ELEPHANT FILMS <-
Très belle copie pour redécouvrir ce film dans de bonnes conditions, en VF ou VOSTF.
BONUS : 
- Le film au format 1.33 ou 1.85
- Présentation du film et des films à sketchs par Julien Comelli
- Bande annonce d'époque


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire