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dimanche 20 mars 2022

INNOCENCE

 

INNOCENCE
(Innocence)

Réalisateur : Lucile Hadzihalilovic
Année : 2004
Scénariste : Lucile Hadzihalilovic
Pays : Belgique, France, Japon, Angleterre
Genre : Drame, Insolite
Interdiction : -12 ans
Avec : Zoé Auclair, Lea Bridarolli, Bérangère Haubruge, Marion Cotillard...


L'HISTOIRE : Quelque part, dans une forêt, une école. Là, isolées du monde, de très jeunes filles apprennent la danse et les sciences naturelles...

MON AVIS : Après un premier moyen-métrage remarqué (La Bouche de Jean-Pierre), la française Lucile Hadzihalilovic tourne son premier long-métrage en 2004, simplement titré Innocence. A l'arrivée, une oeuvre insolite, poétique, troublante, au rythme contemplatif, qui questionne, interroge, sans jamais donner de réponses. Si vous ne supportez pas les films sans action, qui ne vous prennent pas par la main pour vous donner des clés de lecture et de compréhension, vous pouvez passer votre chemin sans sourciller, Innocence n'est absolument pas fait pour vous. Si, à l'inverse, vous appréciez les projets atypiques, qui distillent une ambiance par petites touches et qui semblent assez hermétiques puisque ce sera à vous de décrypter les images de la réalisatrice, alors n'hésitez pas à venir découvrir cette curieuse école pour filles, qui possède un mur l'entourant entièrement, un parc boisé, un lac et de nombreux souterrains. Si on a bien compris que Lucile Hadzihalilovic nous invite à un voyage initiatique traitant du passage de l'enfance à l'adolescence, puis de l'adolescence à l'âge adulte, elle orchestre ce dernier de manière innovante et atmosphérique, nous renvoyant au Pique-Nique à Hanging Rock de Peter Weir entre autres. L'histoire d'Innocence prend racine à travers la nouvelle de l'Allemand Frank Wedekind, Mine-Haha : de l’éducation corporelle des jeunes filles. D'entrée de jeu, on est intrigué par les images proposées : un petit cercueil est posé dans une salle et plusieurs jeunes filles viennent l'ouvrir : à l'intérieur, une autre petite fille, prénommé Iris (Zoé Auclair). Cette dernière va faire connaissance avec ses nouvelles camarades, qui portent des rubans de couleur diverses dans les cheveux. On apprend que chaque couleur à son importance : le rouge correspond aux nouvelles pensionnaires, le violet à la fille la plus âgée, qui joue le rôle de chef, et qui est prénommée ici Bianca (Bérangère Haubruge). Des questions commencent déjà à germer dans notre esprit : qui sont ces jeunes filles, toutes habillées de la même façon ? D'où viennent-elles ? Pourquoi arrivent-elles dans un cercueil ? Ont-elles été kidnappées ? Quel est cet endroit curieux ? Des questions qui restent sans réponse. Plus le film avance, plus l'intrigue se pare d'un voile mystérieux. Les élèves ont uniquement deux cours : sciences-naturelles et danse. Les professeurs sont jouées par Marion Cotillard et Hélène de Fougerolles. Il n'y a aucun élément masculin au sein de cet établissement. Comme si on voulait préserver l'innocence, la pureté de ces jeunes filles, en éliminant la tentation, le désir. La thématique de la transformation est très présente, notamment durant les cours de sciences-naturelles, où on étudie les larves et les chrysalides, qui finiront par donner de superbes papillons. De là à mettre en parallèle cette thématique avec la présence des filles recevant une éducation rigoureuse, il n'y a qu'un pas. Le but est-il de les façonner afin d'en faire des futures femmes parfaites ? De nouvelles questions nous assaillent, de mauvaises pensées aussi, notamment en ce qui concerne les virées nocturnes de Bianca. Même si les filles semblent libres, il y a des règles, des interdits au sein de ce lieu bucolique et à bien y regarder, les pensionnaires sont plus captives que libres. On en vient alors à penser à une organisation pédophile ou de prostitution qui serait derrière tout ça, sans qu'on en est le moindre indice en fait. Tout se mélange, on ne sait plus à quoi se fier et ça là toute la force d'Innocence. Celle de nous perdre dans ses merveilleux paysages, dans sa direction artistique assez sublime, dans son étrangeté, proche d'un conte. Dans la frustration aussi, puisque rien ne sera véritablement expliqué lorsque défilera le générique de fin. Lors de sa sortie en 2004, Innocence a reçu autant de louanges que d'avis négatifs assez corsés : le magazine Ciné Live a qualifié l'oeuvre de "film pédophile" quand Les Cahiers du Cinéma l'ont taxé de fabrique des salopes. Des avis aussi tranchés prouvent qu'Innocence n'est pas un film facile d'accès et que cette proposition de Lucile Hadzihalilovic mérite qu'on s'attarde dessus. 

  

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