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Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




ELECTRIC BOOGALOO

ELECTRIC BOOGALOO
(Electric Boogaloo)

Réalisateur : Mark Hartley
Année : 2014
Scénariste : Mark Hartley
Pays : Australie
Genre : Documentaire
Interdiction : /
Avec : Bo Derek, Michael Dudikoff, Dolph Lundgren, Tobe Hooper, Richard Chamberlain...


L'HISTOIRE : Mélangeant interviews, nombreux extraits de films et archives, Electric Boogaloo retrace l’histoire de la compagnie de production Cannon dans les années 80, à travers ses nombreuses productions : les plus grands nanars du cinéma, qui ont pris de force la machine Hollywoodienne. Mark Hartley dresse un portrait sans compromis et savoureux de la Cannon en donnant la parole à près d’une centaine d’intervenants. L’aventure unique d’une entreprise ayant changé à jamais l’histoire du cinéma bis...

MON AVIS : Le 8 août 2014 décède à Tel Aviv le célèbre Menahem Golan. Né en 1929 sous le nom de Menahem Globus, l'homme est bien connu des cinéphiles puisqu'il a fondé avec son cousin Yoram Globus la légendaire compagnie de production Cannon, qui fit les beaux jours des amateurs de séries B dans les années 80. Même si ça ne vous dit rien du tout, il est quasi impossible que vous n'ayez jamais vu un film produit ou distribué par la Cannon. C'est en 1979 que les deux cousins achètent une petite compagnie américaine de productions de films baptisée Cannon Group. Les deux hommes, dont l'un est réalisateur et l'autre un homme d'affaire avisé, vont alors bâtir un empire qui connaîtra grandeur et décadence au cours de la décennie 80, produisant, distribuant ou réalisant des centaines de série B, allouant de gros budget à des scénarios rachitiques, dynamitant le bon goût avec des scènes érotiques ou ultra-violentes. Le duo de choc popularisera le film de ninja dès 1981 avec L'Implacable Ninja et ses suites Ultime Violence et Ninja 3, faisant découvrir aux fans du cinéma d'action l'acteur Sho Kosugi ! Plus tard, ce sera au charismatique Michael Dudikoff de prendre le relais avec la saga des American Warrior. Ce sont également eux qui mettront sur le devant de la scène l'acteur Chuck Norris, avec des films comme Portés Disparus 1 et 2, Invasion USA ou Delta Force. En 1984, ils popularisent le breakdance avec l'un de leur plus gros succès : Break Street 84. On leur doit également les suites des aventures de Charles Bronson en justicier vengeur, avec Un justicier dans la ville 2, Le Justicier de New York (peut-être bien LE titre culte toute catégorie de la firme) ou Le Justicier braque les dealers. Touchant à tous les genres, ils sont également à l'aise dans le cinéma érotique (Bolero avec la sublime Bo Derek, L'amant de lady Chatterley avec Sylvia Kristel), le film d'aventure (SaharaAllan Quatermain et les mines du Roi Salomon, Allan Quatermain et la cité de l'or perdu...), le film de science-fiction (Hercule avec Lou Ferrigno, L'invasion vient de Mars et Lifeforce de Tobe Hooper, Les Maîtres de l'Univers avec Dolph Lundgren), le film d'horreur (Massacre à la Tronçonneuse 2, Hospital Massacre) et j'en passe. La Cannon va également faire une star d'un certain Jean-Claude Van Damme avec Cyborg et surtout Bloodsport ! Le documentaire Electric Boogaloo va donc retracer en 107 minutes l'incroyable parcours de Menahem Golan et Yoram Globus, donner la parole à tout un tas de personnalité (acteurs, actrices, réalisateurs, scénaristes...) qui ont travaillé pour la Cannon et qui vont nous donner leur vision de cette firme indépendante irrévérencieuse et pas comme les autres, sans langue de bois, certains se montrant positifs quand d'autres iront dans la sanction pure et simple, mais toujours avec sincérité. Le tout agrémenté d'une multitude d'extraits des films phares, qui nous rappelleront de bons souvenirs passés devant l'écran de cinéma ou de télévision. Et une fois le visionnage d'Electric Boogaloo terminé, on n'a qu'une envie : se replonger dans les films de la Cannon

* Disponible en DVD chez LUMINOR

NOTE : 5/6



LA DERNIÈRE MAISON SUR LA PLAGE

LA DERNIÈRE MAISON SUR LA PLAGE
(La Settima Donna / The Last House on the Beach / Terror)

Réalisateur : Franco Prosperi
Année : 1978
Scénariste : Gianbattista Mussetto, Romano Migliorini
Pays : Italie
Genre : Rape & Revenge
Interdiction : -16 ans
Avec : Florinda Bolkan, Ray Lovelock, Flavio Andreini, Luisa Maneri, Stefano Cedrati...


L'HISTOIRE : Après le braquage d'une banque, trois malfrats tombent en panne de voiture. Contraints de se réfugier dans une villa en bord de mer, ils vont se trouver face à un groupe de jeunes filles répétant là une pièce de théâtre sous la direction de Sœur Christine. En planque le temps de trouver une solution, les trois brutes vont faire subir les pires atrocités à leurs otages. Lesquels, le moment venu, sauront se venger à la hauteur de leur violence...

MON AVIS : En 1972, Wes Craven lance une bombe malsaine et dérangeante sur les écrans avec La Dernière Maison sur la Gauche. Ce petit classique deviendra le fer de lance d'un sous-courant du cinéma d'exploitation baptisé le rape and revenge qui, comme son nom l'indique, mettra en scène dans la plupart des cas une bande de voyous faisant subir viols et outrages à de pauvres victimes, ces dernières réussissant parfois à se sortir d'affaire pour se venger aussi violemment, sinon plus, sur leurs bourreaux. Dans le cas où les victimes seraient mortes, c'est généralement leur entourage direct (famille, amis proches) qui feront office de justiciers improvisés. Le rape and revenge joue donc aussi dans la cour du vigilante movie, ces deux genres étant souvent intimement liés, comme dans Un Justicier dans la Ville par exemple. Les rape and revenge les plus connus sont donc le film de Wes Craven auquel on peut ajouter des titres tels La Maison au fond du Parc, I Spit on your Grave (1978 et 2010), Week-end SauvageCrime à FroidLa Proie de l'autostop, ViolencesLa bête tue de sang-froidL'Ange de la VengeanceExtremitie ou Nude Nuns with Big Guns par exemple. En 1978, le réalisateur italien Franco Prosperi (GunanIl Trono di FuocoIl commissario Verrazzano...) s'attaque à ce genre plutôt glauque et livre La Settima Donna, qui verra son titre original devenir The Last House on the Beach afin de surfer encore plus sur le succès du long métrage choc de Wes Craven ! Son film respecte parfaitement les codes du genre et saura satisfaire les amateurs : bande de voyous irrespectueux et pervers ; victimes féminines ravissantes (mention spéciale à Luisa Maneri) qui subiront sévices, humiliations et violences ; huis-clos étouffant ; tension qui ne cesse de s’accroître entre les deux clans ; ambiance malsaine ; érotisme léger ; machisme ; brutalité (claques, viols, meurtre au fer à repasser..), le tout dans le décor paradisiaque d'une somptueuse villa située au bord de plage. Un cahier des charges bien rempli et qui fonctionne la plupart du temps, nous laissant sur une bonne impression finale. Certes, la violence est parfois plus suggérée que montrée, et n'égale pas celle de La Dernière Maison sur la Gauche. Elle est néanmoins bien présente et se montre efficace au niveau psychologique. Certaines situations mettent mal à l'aise et le casting féminin s'en sort relativement bien au niveau des émotions qu'il est censé nous faire ressentir, avec un petit bémol pour Florinda Bolkan qui se montre un peu mono-expressive ici. Dire qu'on n'aimerait pas être à leur place est un doux euphémisme. Si les acteurs en font parfois un peu trop, surjouant leurs expressions de visage par exemple, force est de constater que ce jeu excessif, voire théâtral, rajoute à l'ambiance déjà bien poisseuse et licencieuse du métrage, à l'image de la séquence dans laquelle l'un des voyous se maquille le visage avant de s'en prendre à une pauvre jeune fille ou encore celle dans laquelle les deux larrons vont tester la virginité d'une de leurs victimes avec un bâton, amplifiant les rires graveleux et les regards de fous furieux. Une scène qui n'est pas sans nous rappeler celle d'un autre film, le Avere Vent'Anni de Fernando di Léo, curieusement réalisé la même année ! Sam Rami s'est-il inspiré de ces sévices avec bout de bois pour son Evil Dead en 81 et son fameux viol des arbres ? La Dernière Maison sur la Plage m'a en tout cas fait bonne impression et j'ai particulièrement aimé la relation qui s'installe entre le personnage d'Aldo, joué par Ray Lovelock et une des filles. Une relation qui aurait pu être développée d'avantage sur la durée mais qui fonctionne bien et permet au réalisateur de jouer sur le "paraître" et de nous questionner sur l'apparente gentillesse d'Aldo. On a donc là un bon rape and revenge italien, qui n'atteint pas les sommets de certains titres cités plus haut mais qui tient la route et qui est plaisant à visionner malgré son aspect dérangeant et son sujet sordide.

Précision : ne pas confondre le Franco Prosperi de La Settima Donna avec le Franco Prosperi de Mondo Cane.

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS

NOTE : 4/6




DEEP BLOOD

DEEP BLOOD
(Sangue negli abissi)

Réalisateur : Joe d'Amato 
Année : 1990
Scénariste : George Nelson Ott
Pays : Italie
Genre : Aventure, Horreur, Sharksploitation
Interdiction : /
Avec : Frank Baroni, Allen Cort, Keith Kelsch, Margareth Hanks...


L'HISTOIRE : Quatre enfants font un pacte de sang et se jurent une amitié infaillible. Des années plus tard, ils se retrouvent durant les vacances dans la ville balnéaire de leur jeunesse, que certains n'ont jamais quitté. Entre embrouilles avec le gang de Jason, altércation amicale avec le shérif, réconciliation paternelle et retrouvailles amoureuses, la vie des quatre copains bat son plein. Jusqu'à ce que l'un d'eux se fasse mortellement agresser par un requin, ce dernier n'en étant pas à sa première victime dans les parages. Le pacte de sang revient dans les mémoires et les trois derniers membres du groupe décident de venger leur camarade et de traquer le redoutable prédateur marin...

MON AVIS : Le succès des Dents de la Mer a entraîné, durant les années 70, 80 et 90, l'apparition de toute une série de films mettant en vedette des squales meurtriers. On citera à titre d'exemple Requins (1975), Shark Kill (1976), Mako: The Jaws of Death (1976), Tintorea (1978), Bermudes: Triangle de l'enfer (1978), Cyclone (1978), Les Dents de la Mer 2ème partie (1978), La Mort au Large (1981), Les Dents de la Mer 3 (1983), Shark's Paradise (1986), Les Dents de la Mer 4 (1989), Furia asesina (1990) ou Cruel Jaws (1995) par exemple. La décennie 2000 et 2010 a vu également la popularité du film de requin en hausse, avec nombre de longs métrages dans lesquels il fût le protagoniste principal. Le réalisateur italien Joe d'Amato s'est lui aussi laissé happé (classe le jeu de mot hein ?) par l'univers de la Sharksploitation en 1990 avec Sangue negli abissi, plus connu sous le titre de Deep Blood. Avec sa réputation de sombre navet, étant souvent considéré comme l'un des plus mauvais films de requins, et marquant le déclin définitif du cinéma bis italien, Deep Blood n'a pas grand chose pour lui sur le papier. Pourtant, une fois la vision terminée, on peut trouver quelque peu exagéré les propos sévères qui le plombent depuis des lustres. Certes, on est à des années lumières de la réussite formelle du chef-d'oeuvre de Steven Spielberg. Mais ça, on s'en doutait déjà puisqu'aucun film de requins ne peut rivaliser avec Les Dents de la Mer. En fait, Deep Blood se classe dans la catégorie des Sharksploitation familial et on a du mal à s'imaginer Joe d'Amato derrière la caméra car il fait preuve d'une retenue désarmante, que ce soit au niveau de l'érotisme ou du gore. Celui qui nous a régalé avec ses films vomitifs tels Anthropophagous, Horrible ou Blue Holocaust se montre ici sage comme une image, ne dévoilant aucun bout de sein ou se contentant de rougir l'eau lors des attaques du requin. Deep Blood se révèle donc on ne peut plus soft niveau violence et le film pourra donc être vu sans aucun soucis en famille, ce qui pourra servir à initier votre progéniture au cinéma de Joe d'Amato ! Cool non ? Avec son histoire d'amitié sacrée, ses séquences parfois riches en tendresse et émotions (si, si !), sa jolie musique, son histoire de malédiction ancestrale (qui ne sert à rien mais bon...), son shérif ventripotent mais sympa, ses bons sentiments et sa morale bon enfant (le méchant bad boy qui finit par rejoindre le groupe de copains afin de lutter avec eux contre le requin alors qu'il ne pouvait pas les blairer durant tout le film ! C'est beau ! ), sa mise en scène académique mais néanmoins plaisante, ses stock-shots de requin qui, admettons-le, sont plutôt assez bien intégrés au long métrage, ses séquences sous-marines réussies et une bien vilaine maquette de requin lors du final, Deep Blood se laisse regarder tranquillement et ferait sans soucis un bon programme de la chaîne M6 un mardi soir par exemple. Évidemment, si vous êtes venus voir un requin surdimensionné bouffer de l'adolescent avec moult membres arrachés à l'écran et suspense à couper au couteau, vous ressortirez forcément déçu. Personnellement, vu tout ce que j'en avais entendu, j'ai trouvé le film de d'Amato correct, et bien éloigné de la purge intégrale attendue. Pas un grand film de requin mais un divertissement pour tous qui tient la route et qui, malgré des défauts certain, ne me laissera pas un mauvais souvenir et que je pourrais même revoir un jour ou l'autre avec mon fils...

* Disponible en DVD chez CROCOFILMS

NOTE : 3/6



HOBBIT 2 : LA DÉSOLATION DE SMAUG - LE

LE HOBBIT 2 - LA DÉSOLATION DE SMAUG
(The Hobbit : The Desolation of Smaug)

- Visionné en version longue et en 3D -

Réalisateur : Peter Jackson 
Année : 2013
Scénariste : Fran Walsh, Philippa Boyens, Peter Jackson, Guillermo del Toro
Pays : Etats-Unis, Nouvelle-Zélande
Genre : Héroïc-Fantasy
Interdiction : /
Avec : Ian McKellen, Martin Freeman, Richard Armitage, Evangeline Lilly, Orlando Bloom...


L'HISTOIRE : Bilbon Sacquet, Thorin et son équipe de nains et Gandalf le Gris poursuivent leur périple afin de reconquérir le royaume perdu d'Erebor. Une quête fastidieuse et emplie de dangers, qui les méneront à rencontrer, entre autre, des orcs impitoyables, des humains, le peuple des Elfes et le terrifiant dragon Smaug...

MON AVIS : Après avoir mis en place les personnages et les enjeux scénaristiques dans Le Hobbit : un voyage inattendu, Peter Jackson peut se laisser aller et offrir un spectacle encore plus grandiose et dynamique avec La désolation de Smaug. Ici, tout confère à l'émerveillement, on reste les yeux rivés à l'écran, se laissant totalement envahir pour la beauté des images, absolument magnifiques en 3D, qui nous plongent dans un univers à la fois féerique mais aussi sombre et terrifiant. La mise en scène est ciselée et les séquences de bravoure nous laisse pantois, tant la maîtrise du réalisateur est vertigineuse. On citera par exemple l'incroyable scène de l'échappée des nains dans des tonneaux au beau milieu d'un fleuve, devant repoussés les attaques des cruels Orcs tout en bénéficiant du soutien des guerriers elfes ! L'énergie déployée ici, et le talent de la mise en scène et de la progression des événements, font plus que des merveilles. La désolation de Smaug est un spectacle époustouflant, mais qui n'en oublie pas pour autant ses personnages et ne mise pas tout sur l'action. Les phases plus posées sont toutes aussi efficaces et nous prennent par la main sans jamais que l'ennui ne vienne poindre le bout de son nez sur les 186 minutes que dure cette version longue. Le périple de Bilbon Sacquet et des nains nous en donne pour notre argent, c'est le moin que l'on puisse dire :  homme-Ours géant, attaques massives des Orcs, traversée de la Forêt Noire peuplée d'araignées belliqueuses, scènes de combats virtuoses (Legolas et la belle Tauriel en tête), ambiance poétique qui confine même parfois au lyrisme pur, que viennent contrebalancer des séquences bien plus sombres et froides (la visite à Dol Guldur par exemple), découverte d'un village d'humains, humour, amitié, tout est fait pour le ravissement et le divertissement, l'intelligence et la passion en plus. Cerise sur le gâteau, la séquence finale dans le repaire de Smaug, très certainement le plus beau dragon jamais vu dans un film. Un tel degré de détails et de réalisme au niveau des effets-spéciaux laisse rêveur ! Je ne suis pourtant pas trop fan des effets numériques mais là, force est de reconnaître qu'ils s'imbriquent parfaitement avec les personnages et décors réels et que l'illusion est parfaite. Bref, ce second volet du Hobbit est une vraie merveille, un blockbuster avec une âme, et un grand moment de cinéma. Chapeau monsieur Jackson

NOTE : 5/6



KILLERS

KILLERS
(Killers)

Réalisateur : Kimo Stamboel, Timo Tjahjanto 
Année : 2014
Scénariste : Timo Tjahjanto 
Pays : Indonésie, Japon
Genre : Thriller
Interdiction : -16 ans
Avec : Oka Antara, Kazuki Kitamura, Rin Takanashi, Ray Sahetapy...


L'HISTOIRE : Nomura mène la belle vie à Tokyo. Mais derrière son visage d'ange se cache en réalité un tueur pervers qui filme ses crimes et les diffuse sur internet. A des milliers de kilomètres, Bayu, un journaliste en disgrâce, est fasciné par les vidéos de Nomura. Il devient alors son alter égo en tuant au nom de la justice. Entre rivalité et admiration, les deux tueurs vont commettre des crimes de plus en plus violents...

MON AVIS : Depuis quelques années déjà, le cinéma asiatique nous abreuve de thrillers ultra-violents qui dynamitent les codes du genre et nous laisse souvent K.O. devant notre écran. Que ce soit The Killer, Old Boy, La Sixième Victime, Sympathy for mister Vengeance, Sympathy for Lady Vengeance, Memories of Murder, J'ai rencontré le Diable, The Chaser, The Murderer, Morsures ou Monster Boy par exemple. Un des derniers titres en date est une coproduction Indonésio-japonaise du nom de Killers. Réalisé par le duo Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto (connu sous le pseudonyme de « Mo Brothers »), Killers est un spectacle dans lequel la violence graphique n’est en rien éludé ou dissimulé et qui saura faire son petit effet sur les estomacs fragiles, comme il l’a prouvé lors de sa projection au festival de Sundance. A travers le portrait de deux personnalités diamétralement opposé, Killers met en exergue le destin de Nomura et de Bayu, destin qui va finir par se rejoindre de manière inhabituelle. Le premier, séduisant et ténébreux golden boy, toujours sapé avec soin, cache derrière cette façade du gendre idéal un redoutable prédateur misogyne qui n’hésite pas à attiser le désir de la gent féminine pour mieux pouvoir kidnapper ses victimes et leur faire subir moult violence, le tout sous l’œil inquisiteur et pervers de sa caméra. Mutilation, soumission, coup de marteau dans le crâne ou batte de baseball enfoncée violemment dans la bouche, Nomura ne se refuse aucune limite lorsqu’il s’agit d’épancher sa soif de sadisme qui confine parfois au raffinement. Tout est millimétré chez lui et ses exploits sanglants sont visionnés à travers la toile sur un site privé. Le scénario ne nous épargne pas le trauma  d’enfance du personnage et la majorité des séquences le mettant en scène sombre dans le glauque et la violence abjecte qui rebutera les personnes sensibles et fera la joie des amateurs de « torture porn ». Second « héros » du film, Bayu, journaliste qui a tout perdu suite à un scandale qu’il a tenté de mener à bien contre une personnalité influente du pays. Son désir de vengeance ne s’est pas amenuisé avec le temps et la vision des exploits de Nomura sur le net va le faire basculer dans le côté obscur de l’âme humaine, devenant un « apprenti tueur » certes au service du bien, mais un assassin malgré tout dont les actes vont avoir de graves conséquences dans sa tentative de reconstruction. Outre les séquences de mises à mort perpétrées par Nomura ou les meurtres un brin raté de Bayu, Killers se focalise également sur la relation qui se crée entre ces deux personnages par écran interposé. Le « maître » donne des conseils à « l’élève » et le maintient constamment sous pression, s’amusant comme un chat le ferait avec une souris. Dire que le film n’est pas « agréable » à visionner n’est pas exagéré, tant un sentiment de malaise nous étreint lors de plusieurs séquences. Le duo de réalisateurs et le duo d’acteurs nous emmènent avec eux dans la folie humaine et, à l’image de Henry portrait of a serial killer, nous présentent les actes de ces derniers de manière froide et clinique. Malgré une très belle mise en scène, des images léchées, un excellent jeu d’acteurs et parfois même de la poésie, Killers joue avec nos nerfs et s’avère diablement crédible, le pouvoir des médias, de l’image et d’internet ne pouvant plus être mis en doute à notre époque. Ce qui provoque chez le spectateur cette désagréable impression d’assister à une histoire qui pourrait très bien être « basée sur un fait divers réel ». Bénéficiant d’un très bel écrin visuel, Killers n’est pas un film à mettre devant tous les yeux. La violence frontale fait mal à voir et le nihilisme du film ne fait pas dans la dentelle. Le final est à ce titre assez éloquent. Point de rédemption pour ces psychopathes nés ou qui le deviennent, point d’échappatoire une fois qu’on a mis le doigt dans l’engrenage. Film choc, film coup de poing, Killers s’adresse à un public averti et ses nombreuses qualités en font un film à découvrir pour les amateurs de sensations fortes et de thriller ténébreux. Avec ses 140 minutes au compteur, Killers prend parfois son temps, impose des phases contemplatives qui nous permettent de nous reposer un peu, de souffler un peu. Des phases qui peuvent apparaître parfois déstabilisantes car faisant baisser le rythme et la tension. Un petit bémol qui n’en gâche pas pour autant l’efficacité de l’œuvre dans son ensemble. Éprouvant.

* Disponible en DVD et BR chez WILD SIDE VIDEO

NOTE : 4,5 / 6



INTOUCHABLES

INTOUCHABLES
(Intouchables)

Réalisateur : Olivier Nakache, Eric Toledano
Année : 2011
Scénariste : Olivier Nakache, Eric Toledano
Pays : France
Genre : Comédie
Interdiction : /
Avec : François Cluzet, Omar Sy, Anne Le Ny, Audrey Fleurot...


L'HISTOIRE : A la suite d’un accident de parapente, Philippe, riche aristocrate, engage comme aide à domicile Driss, un jeune de banlieue tout juste sorti de prison. Bref la personne la moins adaptée pour le job. Ensemble ils vont faire cohabiter Vivaldi et Earth Wind and Fire, le verbe et la vanne, les costumes et les bas de survêtement... Deux univers vont se télescoper, s’apprivoiser, pour donner naissance à une amitié aussi dingue, drôle et forte qu’inattendue, une relation unique qui fera des étincelles et qui les rendra... Intouchables.

MON AVIS : N'ayant toujours pas vu le succès de l'année 2011 en France, la diffusion d'Intouchables à la télévision m'a permit de combler ce retard. A l'arrivée, un mot s'impose : incompréhension. Comment un tel ramassis de clichés et une vision aussi "bisounours" a-t-il pu devenir le plus grand succès de l'année ? Certes, tout est formaté pour plaire au plus grand nombre : des bons sentiments en pagaille, Omar Sy dans le rôle de "Pascal le grand frère" qui en fait des tonnes et surjoue à outrance, des blagues à deux balles et une vision idéaliste de cette belle rencontre dans laquelle l'handicapé est bourré de pognon et s'en tire donc un peu mieux que les autres. De la guimauve cinématographique, qui évite de mettre le doigt là où ça fait mal et nous propose une sorte de conte de fée utopique dans lequel un caïd de banlieue devient la plus gentille des nounous. Consternant. Je ne parle même pas de nos pauvres aristocrates qui n'écoutent que de la musique classique et qui vont "pouvoir s'éclater" au son de Earth, Wind & Fire ! Pathétique de niaiserie. Les scénaristes, qui sont aussi les réalisateurs, ont tellement peu de choses à raconter qu'il faut se farcir des passages totalement inintéressants et qui ne sont insérés ici que pour obtenir une durée adéquate, comme ceux avec le petit frère du héros, jeune délinquant en devenir bien sûr. Pire que tout, je pensais passer un bon moment de détente devant ma télé mais ce n'est que l'ennui qui est venu poindre le bout de son nez ; il faut dire qu'il ne se passe vraiment pas grand chose à l'écran, que l'humour foireux à tôt fait de nous mettre K.O. et qu'en fin de compte, on a bien du mal à ressentir des sentiments face à ce spectacle gentillet et sans génie aucun. Seule scène à sauver du film, et qui, elle, m'a bien fait rire : la séquence au théâtre, dans laquelle Omar Sy devient hilare en voyant un chanteur d'opéra déguisé en arbre ! Ça c'était très drôle ! Mais tout le reste n'est que tiédeur, remplissage et d'un ennui mortel. Ah au fait, pourquoi a-t'on remplacé l'arabe de l'histoire vraie par un noir ? C'est moins vendeur ? Hyper déçu...

NOTE : 1/6



DOLLS - LES POUPÉES

DOLLS - LES POUPÉES
(Dolls)

Réalisateur : Stuart Gordon
Année : 1987
Scénariste : Ed Naha
Pays : Etats-Unis
Genre : Fantastique, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Ian Patrick Williams, Carolyn Purdy-Gordon, Carrie Lorraine, Guy Rolfe...


L'HISTOIRE : Sur la route des vacances, David Bower, sa future épouse Rosemary et sa fille Judy sont surpris par un violent orage qui les contraint à s'arrêter sur le bord de la route. Ils trouvent refuge dans une maison aux murs décrépits où vit un couple de vieillards, collectionneurs de poupées. Pendant la nuit, les différents hôtes dévoilent leur vraie nature et entreprennent de châtier ceux de leurs invités qui ont perdu leur âme d'enfant...

MON AVIS : Après le choc comico-gore Ré-Animator en 1985 puis le délirant From Beyond en 1986, le réalisateur Stuart Gordon poursuit son petit bonhomme de chemin dans l'univers du fantastique avec Dolls - Les Poupées en 1987. Plus classique dans son approche que les deux films précités, Dolls peut-être vu comme une sorte de conte de fée horrifique qui met en avant le problème de la perte de son âme d'enfant. D'une durée relativement courte (75 minutes, générique compris !), Dolls nous propose un voyage bien étrange dans la demeure du couple Hartwicke, deux personnes déjà bien âgées et dont l'époux est un confectionneur de poupées. Des poupées vivantes évidemment, et qui vont mettre à mal les méchants adultes qui ont grandi bien trop vite et qui ont perdu leur fameuse âme d'enfant, seule chose qui pourrait leur sauver la vie. Plutôt manichéen, le film de Stuart Gordon présente donc le monde des adultes comme étant le mal et celui des enfants comme étant le bien. La petite Judy étant l'incarnation parfaite de l'innocence, le couple Hartwicke va la prendre immédiatement en affection, comprenant que son père et sa vilaine belle-mère ne font aucun effort envers elle et se montre même cruelle vis à vis d'elle. Les deux auto-stoppeuses, voleuses dans l'âme, ne sont pas en reste et représentent également la face obscure de l'être humain. Les quatre connaîtront une mort plutôt violente, subissant le courroux des poupées, à contrario d'un dernier visiteur, un homme qui continue de s'extsier devant les jouets aperçus dans la maison. Les poupées, véritables stars du film, sont présentes par centaine, peuplant chaque pièce de la demeure. Elles apportent à ce conte de fée moderne une petite touche de cruauté bienvenue, faisant bifurquer Dolls du fantastique à l'horreur. Elles apportent également une bonne touche de dynamisme au métrage, qui, dans son ensemble, est vraiment très plaisant à visionner. Peu de temps morts, une histoire convaincante, un peu gentillette certes, mais dont certaines séquences restent en mémoire, à l'image de la transformation d'une des filles en poupées perdant ses deux yeux. En changeant de style et d'univers, Stuart Gordon prouve avec Dolls qu'il est à l'aise dans de nombreux domaines du cinéma fantastique. Une vraie bonne petite série B 80's qui se revoit avec tendresse et nostalgie malgré le poids des années.

* Disponible en DVD et BR chez Sidonis Calysta