Légende pour la notation des films

Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




LA MARIÉE SANGLANTE

LA MARIÉE SANGLANTE
(La Novia Ensangrentada / The Blood Spattered Bride)

Réalisateur : Vicente Aranda
Année : 1972
Scénariste : Vicente Aranda
Pays : Espagne
Genre : Epouvante, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Simón Andreu, Maribel Martín, Alexandra Bastedo, Dean Selmier...


L'HISTOIRE : Venant d’épouser un jeune aristocrate, Susan vient vivre dans le manoir familial. De nature très prude, elle est peu à peu la proie d’horribles cauchemars, mêlant violence et volupté. Ses peurs sont décuplées quand elle apprend l’histoire tragique de Mircalla Karnstein, une ancêtre de la famille, ayant trucidé son mari à coups de poignard le soir de ses noces. Un jour, le mari de Susan découvre une jeune femme enterrée sur la plage. Cette dernière, qui se dit s’appeler Carmilla, semble avoir une certaine emprise sur Susan…

MON AVIS : La nouvelle de Sheridan le Fanu, Carmilla, parue en 1871, est presque aussi connue que le Dracula de Bram Stoker. Même si elle n'a pas servi de base à autant de film que son illustre confrère, Carmilla a néanmoins été adaptée, parfois très librement, plusieurs fois pour le grand écran. On citera pour exemple le Vampyr de Carl Theodore Dreyer (qui mélange deux nouvelle de Le Fanu), The Vampire Lovers de Roy Ward Baker, Lust for a vampire de Jimmy Sangster, Et mourir de plaisir de Roger Vadim, Twins of Evil de John Hough, La Crypte du Vampire de Camillo Mastrocinque, La Comtesse Noire de Jess Franco, Carmilla de Stéphane du Mesnildot ou bien La Mariée Sanglante de Vicente Aranda entre autre. Ce dernier nous livre une variation plutôt originale de la nouvelle, jouant avec une ambiance érotico-gothique réussie et laissant planer de nombreuses interrogations sur les événements perturbant la vie de Susan, la nouvelle mariée. Semblant au départ épanouie par son mariage, Susan va vite faire apparaître des fêlures et se montrer fragile psychologiquement. Il faut dire que son époux semble assez dominateur au niveau sexuel et que le passé du château familial confère au climat une étrangeté prompte à créer chez une jeune vierge plutôt prude hallucinations et cauchemars érotico-horrifiques. Susan se met à avoir des visions, rêve qu'elle se fait violer ou entrevoit une belle dame blonde mystérieuse lui offrant un poignard vraisemblablement destiné à tuer son mari. La frontière entre réalité et onirisme est fragile et le spectateur se retrouve ballotté entre ces deux univers, cherchant à comprendre si tout se passe dans la tête de Susan ou si la pauvre mariée est en proie à un complot destiné à la rendre folle, ce que suggère la présence du personnage de la fille de la domestique. Le réalisateur se montre particulièrement efficace dans les séquences oniriques, mêle violence et érotisme de manière intelligente et joue avec les notions de désir, de pulsion sexuelle, de frustration. Sur un rythme languissant, La Mariée Sanglante bifurque dans le délire poétique lors de l'incroyable séquence de la plage, dans laquelle, lors d'une promenade, la mari de Susan découvre la dame blonde des rêves de son épouse enterrée dans le sable, portant uniquement un masque et un tuba. Une scène que n'aurait pas renié Jean Rollin. Une fois désensablée, la séduisante Alexandra Bastedo, qui interprète donc Carmilla évidemment et qui aurait pu sans sourciller être une actrice de la Hammer, va se lier d'amitié avec Susan et asseoir sur elle une emprise totale, excluant littéralement son mari de leur relation. Le spectateur attentif aura vite compris qu'il s'agit bien sûr de la fameuse Mircalla Karnstein. Par contre, bien malin, Vicente Aranda joue avec le thème de la femme vampire sans jamais nous donner des preuves tangibles : les morsures laissent entrevoir toutes les dents de Carmilla et non les deux trous causés traditionnellement par deux canines aiguisées. Le fantastique se mêle à la réalité et le spectateur est  à nouveau ballotté entre les deux univers sans vraiment savoir sur quel pied danser. Le gore s'invite même à la fête lors d'une scène cruelle et sanguinolente du plus bel effet. Troublant, La Mariée Sanglante fait son petit effet et se montre particulièrement anti-machiste, la gent masculine n'étant pas du tout mise en avant. La relation saphique entre Susan et Carmilla ne fait aucun doute et cette dernière, qui est en fait la mariée sanglante du titre, semble vouer aux hommes une haine farouche qu'elle transmet petit à petit à Susan, qui se montre de plus en plus froide et distante envers son mari. De là à voir en La Mariée Sanglante un virulent plaidoyer féministe, anti-misogyne voire anti-mariage, il n'y a qu'un pas. Pas dénué de quelques défauts, ce film espagnol est en tout cas un petit budget plutôt bien troussé, bénéficiant d'un sens esthétique travaillé, et qui plus est nous est présenté dans sa version intégrale par nos amis d'Artus Films. Pas de quoi bouder son plaisir donc !

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS

NOTE : 4/6



THE PARANORMAL DIARIES

THE PARANORMAL DIARIES
(The Paranormal Diaries : Clophill)

Réalisateur : Michael Bartlett, Kevin Gates
Année : 2013
Scénariste : Kevin Gates 
Pays : Angleterre
Genre : Epouvante, Found-footage
Interdiction : /
Avec : Mark Andrews, Michael Bartlett, Criselda Cabitac, Sarah Catlin ...


L'HISTOIRE : Grande Bretagne - Mars 1963. Au coeur des ruines de l'église de Clophill dans la région de Bedfordshire, des sorcières ont organisé une messe noire. pillant des tombes, sacrifiant des animaux et se servant d’os humains. Dans les années qui suivirent, d’autres événements ont eu lieu à Clophill et on a même retrouvé du bétail mutilé dans les environs. En 2010, une équipe de documentalistes est venue enquêter afin de découvrir ce qu’il s'était réellement passé. Mais la légende a laissé sa marque parmi les habitants et va faire de cette enquête un terrifiant voyage dans l’inconnu...

MON AVIS : Ne vous fiez pas à la jaquette plus que mensongère qui veut faire passer ce film pour un long métrage à base de spectre façon "fantôme japonais". The Paranormal Diaries n'est en réalité qu'un énième found-footage façon "documenteur" ayant pour cadre l'église abandonnée de Clophill. On va donc suivre l'enquête d'un petit groupe d'amis venus réaliser un documentaire sur les événements obscurs s'étant déroulés dans cette église dans les années 60. Tout y passe : interview d'habitants, interview de témoins, découverte de l'église et de ses environs (et notamment des pierres tombales avoisinantes), caméra en mode vision nocturne, rencontre avec un autre groupe de personnes intéressées par le paranormal, bruissement de feuilles censé faire naître le suspense et j'en passe. Tous les clichés et les poncifs de ce style de film répond à l'appel et les fanatiques purs et durs des "documenteurs" seront peut-être aux anges. Il faut avouer que tout n'est pas inintéressant et que s'il avait s'agit d'un vrai documentaire ayant une durée de 40 minutes maximum, ça aurait mieux passé. Malheureusement, The Paranormal Diaries dure 88 minutes et il ne se passe absolument rien du tout dedans. Mais quand je dis rien, c'est rien. Jamais la tension ne monte, jamais de doux frissons ne viennent s'emparer de nous. Tout n'est qu'ennuie et esbroufe. Le vide, le néant sur un écran, voilà ce que vous propose Michael Bartlett et Kevin Gates, les deux réalisateurs. Ces derniers sont connus pour avoir réalisé The Zombies Diaries et Zombies Diaries 2 en 2006 et 2011. Dans le cas qui nous intéresse ici, on peut dire que le foutage de gueule a du mal à passer. A un moment, faut arrêter avec les found-footage minable qui n'ont rien à raconter ou à montrer. Évidemment, prendre une caméra et filmer de nuit en bougeant quelques feuilles histoire de faire croire qu'il va se passer un truc, ça ne coûte pas cher. Mais faire perdre 88 minutes de sa vie aux spectateurs, ça saoule. Pourtant, le lieu même de Clophill a un sacré potentiel pour foutre la trouille. Encore faut-il savoir s'y prendre et là, c'est le ratage total. Au moins, dans Le Projet Blair Witch, il ne se passait rien non plus mais on était mal à l'aise devant notre écran et on se disait qu'on n'aimerait pas être à la place des personnages. Ici, c'est tout l'inverse. Si l'histoire de Clophill intrigue comme déjà dit, ce sera bien le seul intérêt de Paranormal Diaries. On peut aussi ajouter le début de messe noire vers la fin mais qui n'aboutit à rien non plus niveau tension ou stress. Quand à la séquence finale dans laquelle deux de documentalistes retrouvent leur petite fille dans un état somnambulique (ce qui correspond à la jaquette en fait !), on se demande vraiment ce que ça vient faire ici. Bref, The Paranormal Diaries est un found-footage du pauvre, qui devrait durer 50 minutes de moins. 

* Disponible en DVD et BR chez FACTORIS FILMS

NOTE : 1/6


KINGDOM COME

KINGDOM COME
(Kingdom Come)

Réalisateur : Greg A. Sager
Année : 2014
Scénariste : Geoff Hart, Greg A. Sager, A. Jaye Williams
Pays : Canada
Genre : Thriller, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Ry Barrett, Camille Hollett-French, Jason Martorino, Ellie O'Brien...


L'HISTOIRE : Des personnes se réveillent au sein d’un vieil hôpital psychiatrique ne sachant pas comment elles sont arrivées là. Alors qu’elles décident de chercher un moyen de s'enfuir, elles vont vite découvrirent que dans ces lieux froids et sinistres elles ne sont pas seules. Des forces surnaturelles rôdent et tentent de les en empêcher. Tandis que Sam et Jessica veillent sur la très jeune Celia, des tensions naissent dans le groupe. En se posant des questions les uns sur les autres, ils vont s’apercevoir que leurs passés sont liés et certains ne sont pas ce qu’ils prétendent être. Avec les forces du mal autour d’eux et des disparitions étranges, ils comprendront que dans ces lieux, rien ne paraît être ce qu’il est…

MON AVIS : En 2012, Greg A. Sager passe derrière la caméra et réalise Devil Seed, histoire de possession démoniaque qui n'est pas restée dans les mémoires mais qui s'avérait correcte et pas désagréable. On sentait que l'implication de Greg A. Sager était totale et qu'il avait une bonne culture cinématographique dans le genre puisque de nombreux clins d'oeil à des titres phares étaient présent dans son premier long métrage. Deux ans plus tard, il fait son retour avec Kingdom Come, qui, tout comme Devil Seed, aligne les références à d'autres oeuvres plus connues. Un hôpital désaffecté, des créatures ténébreuses ? On pense à L'échelle de Jacob ou Silent Hill entre autre. Ou à l'univers fantasmagorique de Clive Barker également. Cette ambiance poisseuse, ces décors cradingues, cette quasi absence de luminosité et ces monstres terrifiants sont d'ailleurs le point fort de Kingdom Come. On sent qu'un vrai travail a été fait pour créer un climat angoissant, sombre et glauque. Dommage que le scénario joue avec tous les clichés vus et revus et n'offre aucune originalité à son histoire. Dès le générique, j'avais déjà deviné le pot-aux-roses, impression confirmée par un flashback placé bien trop tôt et qui ne fera guère illusion auprès des amateurs. Même les "néophytes" dans le genre devraient deviner rapidement là où le film tente de nous emmener. Niveau suspense et intérêt, c'est donc raté à ce niveau. Les protagonistes jouent avec tous les stéréotypes également et deviennent rapidement détestables, n'impliquant jamais le spectateur dans leurs mésaventures. Seule Ellie O'Brien (la petite Célia) et la charmante Camille Hollett-French (Jessica) s'en tirent mieux et donnent un semblant d'épaisseur à leur personnage. Après une première partie qui fait très "Quatrième Dimension" (plusieurs personnes qui ne se connaissent pas se retrouvent dans un lieu inconnu et tentent de trouver une sortie) et qui joue avec les codes du thriller et du huis-clos, avec apparition de tensions entre les membres du groupe, disputes et bagarres (que du classique donc...), la suite bifurque vers le fantastique et l'horreur, donnant un peu plus de pêche à l'ensemble. Certains personnages voient leurs vraies natures ressurgir et semblent en proie à des cauchemars bien "réels" qui les plongent dans les tréfonds obscurs de leur âme. Le gore s'invite parfois, comme dans la séquence hommage au Maniac de William Lustig, dans laquelle un violeur voit ses anciennes victimes totalement dénudées venir se venger de manière plutôt brutale. Rêve ou réalité, la frontière semble mince. Plus le film avance, plus les personnages se découvrent des points communs avec des personnes qui leur semblaient totalement étrangères au départ, confirmant par la même occasion notre ressenti sur l'endroit où ils se trouvent (sans oublier l'indice donné par la tagline originale du film : "prepare to be judged"). D'étranges créatures font également leur apparition, sortes de démons à la Silent Hill comme dit précédemment. Des monstres au look plutôt réussi et qui semblent être sous la coupe d'un homme raffiné, parfaitement habillé, peigné, et qui en sait apparemment bien plus que quiconque ici. Il ne faudra pas longtemps pour qu'on devine de qui il s'agit réellement. Le final verse donc dans le fantastique le plus pur, avec quelques petites pirouettes scénaristiques qu'on avait également devinées depuis belle lurette. Kingdom Come se laisse regarder gentiment mais ne procure au final que peu de sensation, la faute à une trame trop prévisible et à des situations archi-connues. Reste un travail artistique sérieux et des effets de maquillages convaincants. Greg A. Sager reste un réalisateur à suivre mais il faudra qu'il parvienne à s'extirper des nombreuses références qui parsèment ses films et à développer sa propre identité, tout en demandant un peu plus d'originalité à ses scénaristes. 

* Disponible en DVD et BR chez Factoris Films

NOTE : 3/6



L'HOMME A LA TÊTE COUPÉE

L'HOMME A LA TÊTE COUPÉE
(Las ratas no duermen de noche)

Réalisateur : Juan Fortuny
Année : 1973
Scénariste : Juan Fortuny, Marius Lesoeur, H.L. Rostaine
Pays : France, Espagne
Genre : Policier, Epouvante
Interdiction : -12 ans
Avec : Paul Naschy, Silvia Solar, Olivier Mathot, Evelyne Scott, Claude Boisson...


L'HISTOIRE : Lors d'un cambriolage qui s'est mal passé, le chef de gang Jack Surnett est grièvement blessé par balle à la tête. Ses complices veulent le sauver coûte que coûte. Ils réquisitionnent un médecin alcoolique qui leur fait faire la connaissance d'un chirurgien expert dans les opérations du cerveau. Ce dernier a besoin d'un cerveau compatible pour effectuer des greffes. Comble de l'ironie, la seule personne ayant un taux de compatibilité adéquat est "le sadique", gangster et ennemi juré de Surnett...

MON AVIS : Commençons par avertir les lecteurs de ce blog que L'homme à la tête coupée est un production Eurociné ! Oui, ça calme d'entrée de jeu évidemment ! La célèbre firme française de Marius Lesoeur a produit bon nombre de films, tous genres confondus, qui s'apparentent plus au nanar qu'au chef-d'oeuvre, il faut bien le reconnaître. On citera pour mémoire leur titre culte, Le Lac des Morts-Vivants bien sûr ! L'homme à la tête coupée fait partie des nombreuses co-production franco-espagnole d'Eurociné et bénéficie de la présence de l'acteur Paul Naschy, célèbre comédien ibérique spécialisé dans les rôles de loups-garous entre autre. Je ne sais pas si le film dont on parle ici est un de ceux qu'il affectionne le plus (ça m'étonnerait fortement !), en tout cas, il a sûrement du se demander ce qu'il était venu faire dans cette galère. Vous me direz, il n'a pas grand chose à faire car une fois son cerveau endommagé, il reste allongé avec un bandage autour de la tête durant quasiment tout le film. Plutôt un rôle reposant donc. Ah oui, pour la petite histoire, j'ai visionné cette "oeuvre" vers 4h du matin, alors qu'il faisait trop chaud et que je n'arrivai pas à dormir, le trouvant sur le "replay" de Canal Satellite. Eurociné + Paul Naschy + film d'horreur. Il n'en fallait pas plus pour aiguiser ma curiosité, surtout que ce film ne m'était pas inconnu en terme de (triste) réputation mais je n'avais jamais eu l'occasion de le voir. C'est donc chose réparée. Etait-ce une bonne idée pour autant ? Je ne me suis pas rendormi, c'est déjà ça. Mais honnêtement, L'homme à la tête coupée n'a rien d'un bon film. Le réalisateur Juan Fortuny hésite constamment entre film policier et film d'horreur, le polar prenant d'ailleurs largement le pas sur l'aspect horrifique. Toute la crème des acteurs Eurociné est là, Olivier Mathot en tête, et l'entreprise dérive rapidement vers le nanar improbable, avec des situations exubérantes et non-sensiques, un comique involontaire, des "gueules" et des répliques hilarantes ou déprimantes au choix, et un sentiment de film ni fait ni à faire permanent qui s'empare de vous et ne vous lâche que lorsque débute le générique de fin. On en arrive presque à frôler l'amateurisme et j'imagine déjà la tête du spectateur lambda qui ne connaîtrait pas le "style Eurociné", s'attendant à voir un vrai film d'horreur, ce que suggère amplement le titre. A mettre au diapason de L'homme à la tête coupée, la longue séquence dans laquelle deux sbires de Surnett doivent kidnapper le "sadique" et trouver un moyen de lui couper la tête ! Hilarant et assez hallucinant. La dernière demi-heure n'est pas en reste non plus puisque l'opération est une réussite, laissant enfin Paul Naschy s'agiter devant la caméra. Telle la créature de Frankenstein, les instincts primaires et bestiales du "sadique" vont prendre possession de son corps et Naschy va se mettre à agresser quelques femmes ayant la malchance de se trouver dans les parages, toujours avec son bandage autour de la tête. Impayable. Je me demande en fait si la vocation première de L'homme à la tête coupée n'était pas de faire rire ? En tout cas, il y réussi plutôt souvent à défaut d'autre chose...

NOTE : 1/6


THE LAST DAYS ON MARS

THE LAST DAYS ON MARS
(The Last Days on Mars)

Réalisateur : Ruairi Robinson
Année : 2013
Scénariste : Clive Dawson
Pays : Angleterre, Irlande
Genre : Science-Fiction
Interdiction : /
Avec : Liev Schreiber, Elias Koteas, Romola Garai, Olivia Williams, Patrick Joseph Byrnes...


L'HISTOIRE : L'équipage d'une mission spatiale sur Mars n'a plus qu'à attendre 19h avant de pouvoir enfin regagner la terre après six mois de recherche infructueuse sur une possible trace de vie sur la planète rouge. C'est alors que l'un des scientifiques découvre l'existence d'une bactérie. En voulant approfondir sa découverte sur le terrain, il est victime d'un accident. La mission de sauvetage va alors tourner au drame, le scientifique, déclaré mort, semblant avoir été infecté par cette bactérie qui défie les lois de la physique en lui redonnant la vie... et une bonne dose d'agressivité en prime. Les dernières heures sur Mars ne vont pas être de tout repos pour les membres de l'équipage...

MON AVISRuairi Robinson aime la science-fiction. Pour preuve, ses premiers courts-métrages prennent place dans ce genre populaire et apprécié. Le réalisateur cite d'ailleurs l'excellent The Thing ou L'invasion des profanateurs comme étant ses films de chevet. Quand il reçoit le scénario de Clive Dawson, mettant en scène un mission spatiale sur Mars se trouvant confrontée à une bactérie transformant l'équipage en zombie, il saute sur l'occasion et réalise donc son premier long métrage dans son genre favori. La planète rouge a souvent été le lieu d'action de nombreux films de S-F, je citerai à titre d'exemple Aelita (1924), The Angry Red Planet (1959), Robinson Crusoé sur Mars (1964), Total Recall (1990), Planète Rouge (2000), Doom (2005), Mission to Mars (2000), Stranded (2001) ou bien encore Ghosts of Mars (2001). On ne nommera pas les films dans lesquels les martiens débarquent sur notre charmante planète Terre tant ils sont légions. Bref, le but de Ruairi Robinson avec The Last Days on Mars est d'offrir aux spectateurs un film de S-F "old school" comme il le dit lui-même, tout en affichant clairement ses préférences cinématographiques. Pari réussi puisque son film se révèle plaisant, divertissant et joliment mis en scène. Certes, il n'a rien de franchement novateur ni de profondément original mais il séduit, notamment par ses superbes décors qui créent l'illusion (le tournage a été effectué en Jordanie dans des décors naturels ressemblant à s'y méprendre à ceux qui peut trouver sur Mars), par la qualité des costumes, par le design des vaisseaux de transports et de la station, qui donnent une vraie crédibilité à l'ensemble, ne jouant pas sur un aspect trop futuriste (le film étant censé se déroulé dans une quinzaine d'années environ dixit le réalisateur...) et se révélant donc proche des images que l'on peut voir à la télévision, ce qui permet une identification rapide et donc un ressenti réaliste. Le casting est lui aussi bien en place, avec un Liev Schreiber en tête d'affiche qui va voir son personnage prendre de plus en plus de place à l'écran au cours de l'aventure. Une aventure qui ne privilégie pas vraiment l'action mais plutôt l'ambiance, qui prend son temps, qui nous fait vivre avec ses héros le mal de l'espace, les désillusions d'une mission non réussie et les tensions qui peuvent se produire au sein d'un petit groupe enfermé six mois ensemble dans un climat inhospitalier et loin de chez lui. La contamination d'un des membres et sa transformation en zombie de l'espace dynamisera cette épopée martienne et la transformera en une sorte de huis-clos anxiogène dans lequel les héros devront lutter pour leur survie tout en étant obligé de prendre des risques réfléchis comme faire des allers-retours hors de la station par exemple. Le film réserve suffisamment de rebondissements pour nous tenir éveillé et nous distraire de façon convaincante. Certes, on pense à Alien, à Créature ou autres films mettant en scène les dangers de l'espace. Le film nous met d'ailleurs en garde contre les mystères de l'inconnu et cette soif de toujours vouloir en apprendre plus, quitte à faire de mauvaises rencontres. Un leitmotiv classique dans le cinéma de science-fiction, qui trouve dans The Last Days on Mars un autre réflecteur. Ruairi Robinson a donc rempli son contrat avec classe et élégance. Malgré un budget plutôt serré (soucis admirablement contourné par le réalisateur), malgré la présence de nombreux clichés et poncifs récurrents dans ce type de spectacle, le privant d'une vraie originalité comme déjà évoqué, et malgré le fait que le film ne fait jamais peur et aurait pu jouer d'avantage sur la notion de suspense ou de terreur, The Last Days on Mars marque pourtant des points dans d'autres registres et j'ai pris plaisir à le visionner. Le film ne restera pas inoubliable mais s'en tire avec les honneurs pour ma part et mérite d'être vu par les amateurs de S-F ou de la planète rouge. 

* Disponible en DVD et BR chez TF1 VIDEO

NOTE : 4/6



WE ARE WHAT WE ARE

WE ARE WHAT WE ARE
(We are what we are)

Réalisateur : Jim Mickle
Année : 2013
Scénariste : Nick Damici, Jim Mickle
Pays : Etats-Unis, France
Genre : Horreur, Thriller, Cannibales
Interdiction : -12 ans
Avec : Bill Sage, Ambyr Childers, Julia Garner, Michael Parks, Jack Gore...


L'HISTOIRE : Les Parker sont connus dans le village pour leur grande discrétion. Derrière les portes closes de leur maison, le patriarche, Franck, dirige sa famille avec rigueur et fermeté. Après le décès brutal de leur mère, Iris et Rose, les deux adolescentes Parker,  se retrouvent avec de nouvelles responsabilités. Elles n’ont d’autre choix que de s’y soumettre sous l’autorité écrasante de leur père, déterminé à perpétuer une coutume ancestrale à tout prix…

MON AVIS :  Après avoir travaillé dans différents postes au sein des métiers du cinéma (département artistique, scénariste, effets visuels, gaffer, assistant-réalisateur…), Jim Mickle décide de passer derrière la caméra en 2006 avec Mulberry St, film horrifique mettant en scène une épidémie qui transforme les habitants de Manhattan en créatures assoiffées de sang. Il récidive en 2010 avec le très sympathique Stake Land, survival post-apocalyptique à base de vampires qui connut un franc succès en vidéo. Cette même année, il découvre le film mexicain Ne nous jugez pas de Jorge Michel Grau et tombe sous le charme de cette drôle de famille devant perpétuer une tradition ancestrale des plus curieuses. Il décide donc d’en faire un remake, mais de manière intelligente, ne se contentant pas de reprendre tel quel le scénario du film de Grau mais de l’adapter et d’en proposer une variation se démarquant assez largement du film original. C’est donc en 2013 qu’il offre aux spectateurs We are what we are, film qui fit sensation dans les divers festivals où il fût présenté, et notamment à Sundance, Deauville ainsi qu’à La Quinzaine des Réalisateurs du festival de Cannes. La vision de We are what we are ne sera pas sans nous rappeler un autre film traitant lui aussi du sujet de la foi religieuse poussée à son extrême au sein d'une famille : je veux bien sûr parler de l'excellent Emprise de Bill Paxton, réalisé en 2001. Jim Mickle marche sur les traces de ce glorieux ainé et nous impose sa vision de l’obscurantisme religieux de manière très habile, son film étant bien plus un drame psychologique qu’un pur film d’horreur. Après une scène d’introduction qui nous met directement dans l’ambiance voulue, Jim Mickle prend le temps d’installer ses personnages et nous présente donc la famille Parker, dont on comprend rapidement que la vie est rythmée par la religion et que c’est cette dernière qui impose les lignes de conduite, que ce soit au père (superbement interprété par un Bill Sage qui livre une composition saisissante et terrifiante) ou aux enfants. Un petit garçon et ses deux sœurs plus âgées (personnages centraux interprétés avec grâce et talent par Ambyr Childers et Julia Garner), qui doivent s’imposer une période de jeun avant la fête de Pâques, célébration qui permettra à la famille Parker de respecter une antique tradition familiale datant de la fin du 18ème siècle et que chaque génération perpétue sans y trouver rien à redire. Petit à petit, le réalisateur nous délivre divers indices nous amenant à comprendre qu’une chose pas très catholique va se produire dans cette curieuse cellule familiale. Est-ce en rapport avec les nombreuses disparitions qui ont lieu dans la ville depuis quelques années ? Pourquoi la crue des eaux avoisinantes, passant par le domaine des Parker, fait ressortir du sol boueux des fragments d’ossements humains ? Qui est à l’origine des bruits et lamentations qui semblent émaner de la cave du père Parker ? Autant d’éléments qui crée un climat angoissant, une tension réelle, que vient amplifier le jeu des acteurs et les nombreux symboles religieux présents dans les images du film. Ne cédant jusqu'à présent jamais à l’horreur outrancière ou aux scènes chocs grand-guignolesques, Jim Mickle nous livre donc un drame oppressant, un thriller efficace qui joue sur les non-dits et la suggestivité. On est happé par la mise en scène et on a hâte qu’arrive le jour de Pâques pour en savoir plus sur cette tradition qu’on suppose être de nature culinaire. Le flash-back nous expliquant le point de départ de cette tradition est mis en juxtaposition des événements présents et accentue le climat malsain de l’œuvre. La tension monte encore d’un cran quand le médecin de la ville a de plus en plus de soupçons sur la famille Parker et on se demande vraiment comment tout cela va se terminer. Mal on s’en doute, ce qui ne sera pas peu dire. Il est alors assez regrettable que Jim Mickle se soit laissé aller à la surenchère gore dans le dernier quart d’heure. Alors que We are what we are jouait savamment avec l’ambiance et se focalisait d’avantage sur le jeu des acteurs pour faire naître un sentiment de répulsion / attraction sur le spectateur, le film bascule lors de son final dans la pochade sanglante peu crédible, amoindrissant de façon exponentielle la maîtrise de tout ce qui a précédé. Malgré ce défaut et cette mauvaise faute de goût (un comble pour ce film !), We are what we are reste un film à découvrir car il serait dommage de passer à côté de ses nombreuses qualités. 

* Disponible en DVD et BR chez WILD SIDE VIDEO

NOTE : 4/6


L'INVASION DES ARAIGNÉES GÉANTES

L'INVASION DES ARAIGNÉES GÉANTES
(The Giant Spider Invasion)

Réalisateur : Bill Rebane
Année : 1975
Scénariste : Richard L. Huff, Robert Easton
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Science-Fiction
Interdiction : -12 ans
Avec : Steve Brodie, Barbara Hale, Robert Easton, Leslie Parrish, Alan Hale Jr...


L'HISTOIRE : Venue d'un trou noir, une météorite s'écrase dans le champ de Dan Kester, qui vit avec sa femme Ev et Terry, la soeur de son épouse. En allant voir de plus près, il découvre des sortes de petites boules semblables a des noix de coco. En les ouvrant, il met à jour de nombreux diamants. Fier de sa découverte, il ramène les boules dans sa demeure, sans s'apercevoir que ces dernières contiennent également une araignée, cachée au milieu des diamants. L'invasion a commencé et les arachnides provoquent la panique alentour. Ce ne serait rien si l'une d'elle ne venait à grossir de manière démesurée...

MON AVIS : Parmi les incunables du nanar haut de gamme, fréquemment cité ou classé dans le top 10 des amateurs de ces mauvais films sympathiques, L'Invasion des Araignées Géantes a une place de choix tant le spectacle proposé verse dans la ringardise totale et le kitsch outrancier, mais toujours avec une dose de bonne humeur communicative qui fait qu'on passe l'éponge devant tant de défauts et qu'on finit par s'amuser devant notre écran. Réalisé en 1975 par Bill Rebane, L'Invasion des Araignées Géantes n'a pas été aidé dès le niveau de sa conception même, ce qui explique le résultat final, qui désole même le réalisateur ! Avec au moins cinq producteurs à son actif n'ayant pas tous les mêmes ambitions, avec des remaniements de scénario intempestifs et quasi ininterrompus, même une fois le tournage débuté et avec un budget de seulement 300 000$, on comprend que Bill Rebane n'a pas eu les moyens de concevoir un film digne de ce nom et qu'il a du bien batailler pour arriver à nous offrir quelque chose qui essaye de ressembler à quelque chose justement. Sur la somme allouée, seulement 10 000$ ont servi aux effets-spéciaux ! Un chiffre effarant qui explique bien des choses mais qui a néanmoins servi à faire ce que le film est devenu : un nanar culte ! Rien que le postulat de départ est énorme et, quoiqu'on en dise, original : un trou noir permet à des météorites contenant des diamants mais aussi des araignées de venir s'écraser sur terre ! Whouah, si ça c'est pas du scénario de compétition ! Des araignées venues de l'espace ! Banco ! Prévu dès le départ dans l'esprit du réalisateur pour être une comédie fantastique, L'Invasion des Araignées Géantes situe son action dans un tout petit patelin perdu au fin fond du Wisconsin, ce qui permet à Bill Rebane de nous présenter une pléiade de "rednecks" de la plus belle espèce, jouée par un casting qui se donne à 100% et qui nous offre des dialogues et une interprétation à se pisser dessus tant l'ensemble de la population, shérif et scientifiques compris, semble être des attardés mentaux au QI proche de celui d'une moule. Un tel jeu d'acteurs mérite une ovation mais est-ce bien un jeu d'acteur au final ? Entre le mari adultère, un shérif incompétent, une alcoolique qui n'hésite pas à faire du rentre-dedans au fiancé de sa petite soeur, un oncle qui se taperai bien cette dernière, deux scientifiques qui se posent beaucoup trop de questions et j'en passe, le spectateur adepte de nanar en a pour son argent et reste la bave aux lèvres devant tant d'inepties assumées. Heureusement, nos araignées sont là pour sauver la situation. Faute de budget, on a droit la plupart du temps à des scènes mettant en vedette de vrais araignées, ce qui, avouons-le, reste diablement efficace et provoquera bien du stress chez les arachnophobes. Comme il faut bien assumer le titre original du film (qui, contrairement à sa traduction française, ne tentait pas de faire dans le démesuré puisqu'on n'y parle que d'une seule araignée géante, ce qui sera bel et bien le cas), Bill Rebane insère une première séquence dans laquelle une malheureuse ouvre un tiroir et voit des grosses pattes velues façon peluche sortir pour essayer de la toucher. L'effet est ridicule au possible mais notre sourire est quant à lui de plus en plus proéminent sur notre visage. La suite se corse pour la crédibilité de l'ensemble mais nos zygomatiques sont elles mises à rude épreuve ! L'araignée grossit, grossit (pourquoi elle et pas les autres ?) jusqu'à atteindre la taille de Tarantula sauf qu'elle est moins bien conçue que cette dernière, qui date quand même de 1955 ! Il semblerait que le corps de notre araignée géante soit en fait une coccinelle Wolkswagen camouflée sur laquelle on a attaché de grosses pattes noires censées représenter les pattes de l'araignée. Le résultat est juste hilarant et on a là un craignos monster de la plus belle espèce ! La lutte pour la survie de l'espèce humaine est donc en marche et nos rednecks vont devoir unir leurs forces pour venir à bout de cette araignée géante et de toutes ses petites copines ! La morale est présente dans le film puisque tout arrive par pur avarice et envie de richesse du fermier. Bref, si vous voulez un film décérébré mal joué, moyennement réalisé mais hautement jubilatoire et qui réserve tout de même quelques doux frissons avec ses vraies araignées, et surtout, si vous ne voulez pas mourir idiot en n'ayant jamais regardé le film de Bill Rebane, procurez-vous séance tenante L'Invasion des Araignées Géantes et sa superbe affiche qui vend du rêve ! A film surréaliste, note surréaliste, qui ne représente nullement ses qualités mais évoque surtout le plaisir ressenti face à cet ovni cinématographique qu'on n'oubliera pas de sitôt ! Pour les amoureux de la VHS, le film est sorti sous le titre de Spider, l'horrible invasion, à ne pas confondre avec L'horrible invasion (Kingdom of the Spiders) de John Bud Cardos, réalisé lui en 1977.

* Disponible en DVD (Vostf seulement) chez CROCOFILMS

NOTE : 4/6