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Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




BEYOND THE OMEGA

 

BEYOND THE OMEGA
(Il tuo Sepolcro... La Nostra Alcova - Beyond the Omega -)


Réalisateur : Mattia De Pascali
Année : 2020
Scénario : Mattia De Pascali
Pays : Italie
Genre : Horreur, Nécrophilie
Interdiction : -16 ans
Avec : Lorenzo Lepori, Benedetta Rossi, Alex Lucchesi, Pio Bisanti, Vincenzo Puzziferri...


L'HISTOIRE : Après qu'un maniaque ait assassiné Iris, sa fiancée, Aristodemo, un traducteur timide et introverti, s'isole dans une maison de campagne et se coupe du monde. Impuissant sexuellement face à des femmes de chair et d'os, les pulsions et les névroses d'Aris le conduisent à acheter sur le net une poupée sexuelle grandeur nature et à l'apparence cadavérique. Sombrant petit à petit dans une douce folie, Aris s'imagine que la poupée est vivante et qu'elle lui parle. Dans le même temps, le maniaque continue son horrible collection et semble se rapprocher de plus en plus du lieu de vie d'Aris... 

MON AVIS : L'Italie prouve qu'elle est toujours le berceau du cinéma bis déviant et trash avec une nouvelle génération de réalisateurs qui font persévérer cet esprit bis, à l'image d'Ivan Zuccon ou Domiziano Christopharo entre autres. On peut également ajouter Mattia De Pascali qui, avec Beyond the Omega, entre par la grande porte et frappe un grand coup dans le domaine du cinéma extrême. Rien que le titre nous fait comprendre qu'il s'agit d'un hommage (revendiqué) au Buio Omega (Blue Holocaust) de Joe d'Amato mais pas seulement. J'y ai aussi vu des influences de Soupçons de Mort de Lucio Fulci et aussi de Love Object entre autres. Le film de Mattia De Pascali, dont il a également signé le scénario, nous entraîne à la suite d'Aristodemo, un traducteur qui devait se marier mais dont la fiancée a été assassiné par un maniaque. Depuis, l'homme se cloître dans sa maison, devenant esclave de ses pulsions sexuelles. On apprend d'ailleurs que sa fiancée était vierge et qu'elle se réservait pour sa nuit de noces, ce qui implique que Aristodemo est sûrement encore puceau, sans que ce soit dit explicitement. On le voit d'ailleurs se masturber souvent, ce qui confirmerait cette hypothèse, surtout qu'il rencontre bien des difficultés lorsqu'il est avec d'autres femmes. Plus le temps passe, plus l'isolement corrompt l'esprit fragile du héros, qui en est devenu impuissant sexuellement, tentant d'avoir des érections en allant dans des clubs privés mais sans succès. Lorsqu'il commande une poupée de latex grandeur nature sur le net, sa santé mentale va vaciller encore plus, surtout qu'il a choisi une apparence cadavérique pour sa nouvelle amie. Une amie de plastique qui va devenir bien réelle pour notre héros, la poupée cédant sa place à l'actrice Benedetta Rossi qui va donc passer la majeure partie du film entièrement nue et maquillée comme un cadavre, se soumettant totalement aux désirs sexuels de son hôte. Le travail sur la séparation de la frontière du réel et du fantasme chez le héros, très bien interprété par l'acteur Lorenzo Leporiest vraiment bien mis en avant et la mise en scène de De Pascali fait bien plus que le job, parvenant à créer une ambiance malsaine du plus bel effet. Eros et Thanatos se rencontre donc dans Beyond the Omega, d'abord de manière suggérée avec la poupée de plastique puis de manière plus explicite avec la vraie actrice, pour se conclure dans une séquence qui aurait sûrement emballé Jorg Buttgereit, réalisateur des deux Nekromantik. Parallèlement aux agissements pervers du héros, qui s'enfonce dans une folie omniprésente et destructrice, on suit également les méfaits d'un tueur en série ultra-violent, qui viole, étrangle, découpe ou tronçonne ses victimes féminines sans la moindre hésitation. Les effets gores, à l'ancienne, sont efficaces et très bien conçus et feront la joie des fans. Quant à savoir qui est ce tueur mystérieux et sadique, et quel rapport peut-il y avoir entre lui et Aristodemo, c'est une interrogation que se posera continuellement le spectateur, un peu déboussolé il faut le reconnaître par l'enchaînement des situations. Une chose est sûr en tout cas, c'est que Beyond the Omega ne fait pas dans la demi-mesure et assume totalement son côté trash et révulsif. Jamais de hors-champ, tout est montré au public de manière frontale, que ce soit les meurtres graveleux, les viols ou les déviances du héros. Le film n'en oublie pas de se montrer parfois poétique, une poésie macabre bien sûr, dérangeante, qui fera détourner le regard des spectateurs non avertis auquel ce film ne s'adresse pas. Réalisé avec classe, possédant une belle photographie et des éclairages travaillés, bénéficiant d'un casting qui a été au bout des demandes du réalisateur et du scénario, Beyond the Omega est un film horrifique qui cherche à choquer et qui y réussi admirablement bien. Les films traitant de la nécrophilie sont rares, celui-ci fait partie des meilleurs !

* Disponible en DVD et BR chez -> HOME MOVIES <- (distribué par Uncut Movies en France, film en VOSTF !)




AFTER CHAPITRE 2

 

AFTER CHAPITRE 2
(After We Collided)


Réalisateur : Roger Kumble
Année : 2020
Scénario : Anna Todd, Mario Celaya
Pays : Etats-Unis
Genre : Romance, Drame
Interdiction : /
Avec : Josephine Langford, Hero Fiennes Tiffin, Dylan Sprouse, Candice King...


L'HISTOIRE : Alors que Tessa et Hardin tentent de recoller les morceaux de leur relation, de nouveaux obstacles viennent se mettre en travers de leur histoire d'amour et de nouveaux secrets sont dévoilés. Mais tout ça n'est rien comparé à l'arrivée du beau Trevor dans la vie de Tessa, qui va s'attirer les foudres d'Hardin, conscient de la menace que ce nouveau prétendant représente...

MON AVIS : Suite des aventures de Tessa et Hardin avec After Chapitre 2, adaptation toujours issue des romans à succès d'Anna Todd, qui co-signe le scénario de cette suite avec Mario Celaya. Changement de metteur en scène par contre, la réalisatrice féministe Jenny Gage laissant sa place au réalisateur Roger Kumble, principalement connu pour son film Sexe Intentions avec Sarah Michelle Gellar en 1999. Est-ce qu'on y gagne au change ? Franchement, non. Même si After Chapitre 1 n'avait rien d'un grand film, cette romance pour ados se laissait suivre agréablement, porté par un duo d'acteurs qui faisait le job, et, au moins, il y a avait un semblant d'histoire et quelques rebondissements qui permettaient au film de maintenir un relatif intérêt. C'est tout l'inverse dans After Chapitre 2, qui semble totalement dépourvu du moindre scénario et se contente d'aligner des scènes d'amour entre Tessa et Hardin, qui restent toujours aussi prude à l'écran. Les spectatrices apprécieront peut-être de voir les fesses de Hero Fiennes Tiffin mais les spectateurs en seront pour leur frais car ils ne verront rien de la jolie plastique de Josephine Langford, sœur de Katherine Langford (13 reasons why, Cursed). Dommage. Oui, je sais, c'est un peu machiste mais ça aurait été bien l'un des seuls trucs intéressants de After Chapitre 2. D'ailleurs, heureusement qu'elle est là, Josephine Langford, car c'est vraiment elle qui porte le film sur ses épaules, impossible de nier qu'elle est vraiment charmante et qu'elle joue plutôt bien. Elle n'est clairement pas aidée par l'histoire dans cette suite, qui tourne en rond et ne semble jamais progresser vers une destination. La jalousie de Hardin se fait plus ressentir, notamment avec l'apparition du personnage de Trevor (Dylan Sprouse), les quiproquos vont à nouveau faire naître des tensions au sein de ce couple tumultueux mais à part ça, rien de neuf à l'horizon et on trouve le temps bien long, le film durant 105 minutes tout de même ! Même la réalisation sombre dans un classicisme navrant et on a souvent l'impression de visionner un simple téléfilm. Plus qu'à attendre les deux prochaines suites (After We Fell et After Ever Happy) pour voir si le niveau va être revu à la hausse. Franchement, les fans de Tessa et Hardin risquent d'être vraiment déçus par After Chapitre 2, qui, suite à la crise Covid-19, sortira directement sur la plateforme Amazon Prime.



THE WRETCHED

THE WRETCHED
(The Wretched)


Réalisateur : Brett Pierce, Drew T. Pierce
Année : 2019
Scénario : Brett Pierce, Drew T. Pierce
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : John-Paul Howard, Piper Curda, Jamison Jones, Azie Tesfai, Zarah Mahler...


L'HISTOIRE : Après la séparation de ses parents, Ben, adolescent rebelle, est envoyé chez son père pour l’été afin de gagner en maturité et en discipline. Mais ses problèmes deviennent de plus en plus inquiétants quand il fait une découverte effrayante sur la famille vivant à côté de sa maison : une créature terrifiante semble avoir pris possession de sa voisine et menace le jeune fils de cette dernière. Plus les événements deviennent perturbants dans l'entourage de Ben, plus il se rend compte que la créature a le pouvoir de faire en sorte que les gens oublient les êtres qui leur sont chers...

MON AVIS : Inattendue destinée que celle de The Wretched, un petit film indépendant réalisé par les frères Pierce, auteurs de la comédie zombiesque Deadheads en 2011. Inattendue car le film a pleinement profité des effets du Covid-19 pour devenir l'un des films indépendants les plus rentables au monde ! Suite à la fermeture des cinémas à cause de l'épidémie, les Etats-Unis ont vu réapparaître les drive-in, ces cinémas en plein air popularisés dès 1933 et dans lesquels on regarde le film tranquillement assis dans sa voiture. The Wretched s'est donc vu programmer dans ces cinémas de plein air, histoire de faire frissonner le public entre la rediffusion des grands classiques, sans autre prétention que de rester une ou peut-être deux semaines à l'affiche. Coup du sort, le bouche-à-oreille fonctionne plein pot et à leur plus grand étonnement, le film des frangins Pierce devient rapidement N°1 au box-office ! Et ça n'en fini plus puisque le film est même resté six semaines en tête du classement, égalant Black Panther et détrônant même Rocky 4 ! En juin 2020, le film a rapporté plus de 1,1 millions de dollars rien que dans son pays d'origine ! De quoi donner le sourire aux Pierce qui ne s'attendaient pas du tout à un tel raz-de-marée et qui vont avoir la chance de voir leur petite production sortir sur support numérique ou en VOD dans le monde entier. Pourtant, même s'il est très bien réalisé, avec une photographie très travaillée, The Wretched ne fait pas dans l'originalité et souffle, en ce qui me concerne, le chaud et le froid. Le film recycle en effet les clichés comme on enfile des perles et si l'histoire de cette créature maléfique est intéressante, on ne peut pas en dire autant du reste du scénario qui se focalise sur Ben, un jeune ado difficile et un peu perturbé, qui doit gérer le divorce de ses parents. Retrouvant son père qui gère un petit port nautique, Ben (John-Paul Howardva faire connaissance avec Mallory (Piper Curda), sa collègue de travail et à partir de là, le film va s'enliser dans le déjà-vu, avec un groupe de jeunes qui vont lui chercher un peu des embrouilles et une romance naissante mais qui n'apportent absolument rien à l'histoire en elle-même en fait. Toutes les scènes qui se focalisent sur la vie de Ben "hors créature" viennent ralentir le rythme et ne servent qu'à allonger la durée du film. Quel est l'intérêt de nous montrer la charmante Gabriela Quezada Bloomgarden faire du rentre-dedans à Ben puisqu'on ne la reverra plus ensuite, tout comme ses amis un peu taquin d'ailleurs ? Le coup du nouvel arrivant qui se fait chahuter par la bande locale, on connaît par cœur, merci de passer à autre chose. Il est vraiment dommage que les Pierce aient autant mis en avant ces événements somme toute anodins, banals et souvent ennuyeux car lorsqu'ils se recentrent sur les scènes de peur et d'angoisse, ils se montrent largement plus à l'aise et ont des choses à proposer. La créature, dont on ne voient au départ que les mains griffues et les yeux dans la pénombre, se montre assez flippante lors de certaines séquences, les réalisateurs jouant avec un autre cliché mais qui fonctionne toujours : la contorsion ! Les possédés sont en effet capable de faire des mouvements avec leur membres qui demandent une vraie maîtrise corporel et qui font grincer des dents le public. Déjà-vu mais efficace ! L'ambiance est bien travaillée, parfois même malsaine, à l'image du petit garçon voyant sa mère de dos, entièrement nue, et qui est possédée par la créature maléfique. On ressent l'influence de nombreux films dans The Wretched, on pense par exemple à Vampire vous avez dit Vampire ? quand Ben observe ses voisins à la jumelle ou à Ça, principalement lors de la dernière demi-heure dans laquelle le jeune héros s'enfonce dans l'antre de la créature, une souche d'arbre camouflant des dédales souterrains qui bénéficient d'un vrai travail au niveau du décor, extrêmement minutieux. Le mélange film de possession / créature semblant issue du paganisme fonctionne également bien, les effets-spéciaux ainsi que les maquillages sont de grande qualité pour un film à faible budget qui s'adresse avant tout aux ados avides de sensations fortes, le film tentant aussi de surfer sur la vague Stranger Things qui a remis au goût du jour la décennie 80. La séquence dans laquelle la créature déchire le ventre d'une victime pour en sortir est vraiment très bien conçue. Le développement du mythe autour de cette créature des bois n'est pas mal foutu en plus et son pouvoir se montre très intrigant, tout comme le twist proposé même si je l'ai trouvé un peu tiré par les cheveux. Mais malgré ces bons points, je n'ai pas pu m'empêcher de ressentir une impression mitigée durant ma vision de The Wretched. On sera néanmoins heureux du succès inespéré que le film a remporté et on lui souhaite de convaincre un public encore plus nombreux dans les prochains mois.

* Disponible en DVD et BR chez -> KOBA FILMS <-




DARIO ARGENTO - SOUPIRS DANS UN CORRIDOR LOINTAIN

DARIO ARGENTO - SOUPIRS DANS UN CORRIDOR LOINTAIN
(Dario Argento - Soupirs dans un Corridor Lointain)


Réalisateur : Jean-Baptiste Thoret
Année : 2019
Scénario : Jean-Baptiste Thoret
Pays : France, Italie
Genre : Documentaire
Interdiction : /
Avec : Dario Argento


L'HISTOIRE : Vingt ans séparent les deux parties de ce film portrait consacré à Dario Argento. Tourné à Turin puis à Rome entre 2000 et 2019, Soupirs dans un corridor lointain cale son pas sur l'un des cinéastes les plus marquants de ces quarante dernières années. Ses obsessions, son travail, ses souvenirs, ses hantises, son rapport à la ville éternelle, les blessures de l'Histoire italienne, et puis le temps qui passe...

MON AVIS : Quiconque a vu les films de Dario Argento, notamment ceux réalisés dans la décennie 70 et 80, ne peut qu'être tombé amoureux de ce cinéaste qui va se révéler être un véritable auteur, un véritable conteur d'histoires, un véritable amoureux de l'esthétisme au cinéma. L'Oiseau au Plumage de Cristal, Le Chat à Neuf Queues, 4 Mouches de Velours Gris, Les Frissons de l'Angoisse, Suspiria, Inferno, Ténèbres, Phenomena ou Opéra ont su l'imposer dans la cour des grands et lui constituer une horde de fans fidèles et dévoués, qui lui pardonneront une relative baisse de régime durant les décennies 90, 2000 et 2010, avec des œuvres certes moins abouties, moins prestigieuses mais qui possèdent toutes la patte Argento, qui possèdent toutes des visions de fulgurance visuelle dont lui seul a le secret. Avec Dario Argento - Soupirs dans un Corridor Lointain, Jean-Baptiste Thoret lui consacre un portrait fort émouvant, composé de deux parties : l'une tournée en février 2000, au format 4/3 et en couleur, à Turin ; l'autre réalisé en février 2019, en format 16/9 et en noir et blanc, à Rome. Ce documentaire nous donne l'occasion d'écouter Dario Argento nous parler de son cinéma, de sa façon de considérer le cinéma, des parties de lui-même qu'il a mis dans ses films (son obsession des couloirs, des escaliers, des animaux, des insectes), bref, de pénétrer dans la personnalité du réalisateur et de l'homme lui-même. C'est toujours avec un plaisir intact qu'on écoute Dario parler en français ou en italien et nous livrer des bribes de sa vie, de son oeuvre. La seconde partie, datant de 2019, est profondément touchante. Âgé de 79 ans, Dario se fait conduire par Jean-Baptiste Thoret à travers la ville de Rome, dans des musées (l'art tient une place prépondérante dans la vie d'Argento), des parcs ou devant des monuments et c'est avec nostalgie que le réalisateur transalpin se remémore sa vie passée. Les images en noir et blanc et la musique choisie pour les accompagner, l'apparente fragilité du réalisateur, tout confine à nous émouvoir, sans pathos aucun. La séquence dans laquelle Dario retourne dans la villa, quasi futuriste à l'époque, dans laquelle il a tourné Ténèbres est très intense car cette superbe villa est désormais inhabitée et totalement laissée à l'abandon. On sent Argento réellement touché par le chaos qui règne dans ce lieu, comme s'il ressentait que lui aussi entame la fin de sa vie, à l'image de la villa délabrée qui a perdu de sa superbe. Il en va de même lorsqu'il se retrouve dans l'imposante bibliothèque où il a filmé une séquence d'Inferno. On découvre aussi un Argento passionné de lectures occultes. Ce qui est appréciable dans ce portrait, c'est que Jean-Baptiste Thoret ne s'impose jamais. Il s'efface, laissant seulement sa caméra suivre le maestro de la peur. En ce sens, Dario Argento - Soupirs dans un Corridor Lointain s'adresse avant tout à ceux qui connaissent bien l'oeuvre du réalisateur italien. Ce portrait n'est pas un documentaire analytique, du moins dans sa seconde partie. C'est bel et bien l'homme qui est mis ici en avant, comme en témoigne la fin du film, où Argento évoque la vie en Italie durant la période du terrorisme, ses penchants communistes ou son rejet total du fascisme. Dario Argento - Soupirs dans un Corridor Lointain n'est donc pas une porte d'entrée pour découvrir l'univers de ce cinéaste important. Sa réception pourra déstabiliser les néophytes qui se sentiront peut-être un peu mis à l'écart. A moins que ça leur donne l'envie d'en apprendre plus sur Dario Argento et de ses plonger dans son oeuvre, ce qui promet de magistraux moments de cinéma. On ne saurait que conseiller de visionner le passionnant bonus de 50 minutes présent sur l'édition DVD et dans lequel Jean-Baptiste Thoret nous donne sa vision du cinéma d'Argento mais aussi le pourquoi du comment de ce film-documentaire. 

* Disponible en DVD chez -> TAMASA <-


THE VELVET VAMPIRE

 

THE VELVET VAMPIRE
(The Velvet Vampire)


Réalisateur : Stephanie Rothman
Année : 1971
Scénario : Stephanie Rothman, Charles S. Swartz, Maurice Jules
Pays : Etats-Unis, Philippines
Genre : Epouvante, érotique
Interdiction : -12 ans
Avec Michael Blodgett, Sherry E. DeBoer, Celeste Yarnall, Gene Shane, Jerry Daniels...


L'HISTOIRE : Lee et sa femme Susan rencontre Diane LeFanu dans une galerie d'art. Lee est subjugué par Diane, ce qui provoque la jalousie de Susan. Carl Stoker, le responsable de la galerie, présente Diane à Lee et Susan. Diane propose aux mariés de venir passer du temps dans sa grande villa perdue en plein milieu du désert. D'abord réticente, Susan accepte. Le comportement ambigu de Diane envers Lee provoque des tensions au sein du couple. Dans la nuit, Susan fait des rêves érotiques dans lesquels elle fait l'amour à son mari avant que ce dernier ne rejoigne Diane. Le lendemain, elle découvre que Lee a fait quasiment le même rêve. Le couple ne sait pas que Diane les épie, cachée derrière un miroir sans tain...

MON AVIS : Les années 70 ont vu l'érotisme envahir le cinéma fantastique et notamment le cinéma vampirique. La Hammer cède aux plaisirs de dénuder ses actrices dans The Vampire Lovers, Lust for a Vampire ou Twins of Evil quand le français Jean Rollin fait de même dans La Vampire nueLe Frisson des Vampires ou Lèvres de Sang entre autres. Jess Franco n'est pas en reste avec Vampyros Lesbos, tout comme José Ramón Larraz avec Vampyres. A cette petite liste loin d'être exhaustive, on ajoutera Les Lèvres Rouges d'Harry Kumel et ce The Velvet Vampire dont la réalisatrice Stephanie Rothman avoue avoir été très influencé par le film de Kumel justement. Impossible de dire le contraire tant la trame même de The Velvet Vampire se montre similaire, avec ce couple qui va voir sa relation être chamboulée par l'introduction d'un membre extérieur qui va venir les perturber. Et dans les deux cas, il s'agira d'un vampire, bien qu'on peut émettre des réserves quant à la véritable nature de celui qui hante le film de Stéphanie Rothman. Cette réalisatrice est issue de l'écurie Roger Corman et elle est spécialisée dans les films à petits budgets. Elle a commencé sa courte carrière (7 longs-métrages seulement à son actif) avec Blood Bath en 1966 puis a enchaîné avec It's a Bikini World, The Student Nurses ou Terminal Island. Produit par la New World, The Velvet Vampire n'a pas bénéficié d'un budget conséquent mais Stéphanie Rothman s'est plutôt bien débrouillée ici et livre un film de vampire assez atypique, voire même assez original malgré les influences des Lèvres Rouges. Premièrement, son vampire, Diane LeFanu (clin d'oeil à l'auteur de Carmilla, Sheridan Le Fanu bien sûr) interprété par la brune Celeste Yarnall. Elle n'a pas de dents pointues, elle ne craint pas le soleil (heureusement vu qu'elle vit en plein désert aride) et se reflète dans les miroirs. Par contre, elle mange de la viande crue, à un serviteur qui lui est entièrement dévoué et n’hésite pas à mordre au cou de ses victimes. Elle aime également aller dormir nue sur le cercueil de son défunt mari dans le cimetière avoisinant et semble redouter les crucifix. Un cas atypique, qui questionne. Vraie vampire ou maladie mentale ? On aura une réponse à la fin du film mais cette réponse est contrebalancée par l'ultime image, qui nous fait à nouveau douter. Malin. En second lieu, la mise en scène de Stéphanie Rothman et les idées qui parsèment le film, notamment son aspect onirique lors des scènes de rêves, font de The Velvet Vampire un film bien plus intéressant qu'il n'y paraît. Avec son décor désertique et sa musique psychédélique qu'on croirait composée par Les Doors, les séquences de rêves donnent une tonalité bien particulière à ce film, et elles sont franchement hypnotiques. On sent un réel travail de mise en forme de la part de la réalisatrice, qui compense son manque de budget par une créativité aboutie et souvent poétique. L'aspect gentiment érotique du film ravira les spectateurs masculins, les deux actrices, Celeste Yarnall et la charmante blondinette Sherry E. DeBoer se dénudant assez régulièrement, tout comme l'acteur Michael Blodgett d'ailleurs, il en faut pour tous les publics ! L'érotisme se montre ici sensuelle et suave, on sent que c'est une femme derrière la caméra et que si cet aspect a été imposé pour rentabiliser le film, elle a su l'intégrer de façon harmonieuse et féminine. Le rythme du film est assez lancinant, on est comme dans un trip tactile et sensitif, presque westernien de par ses décors en extérieur (les étendues de sable, le cimetière, la villa perdue au milieu de nulle part, la présence d'un serpent à sonnette) et on se laisse porter par l'histoire qui semble parfois se perdre en route mais ça ne dérange pas plus que ça en fait. Même le jeu des acteurs, théâtral la plupart du temps, en ajoute à l'ambiance du film. Déroutant, The Velvet Vampire l'est assurément et le film divisera le public à n'en point douter, tant il est autre. Ce n'est en rien un film de vampire dans la grande tradition du genre mais personnellement, il m'a agréablement surpris et je lui ai trouvé beaucoup de charme, de par son traitement surprenant. A découvrir.

* Disponible en DVD chez -> BACH FILMS <- 


LA MAIN DU DÉMON

 

LA MAIN DU DÉMON
(Satan's School for Girls)


Réalisateur : David Lowell Rich
Année : 1973
Scénario : Arthur A. Ross
Pays : Etats-Unis
Genre : Epouvante
Interdiction : /
Avec Pamela Franklin, Kate Jackson, Cheryl Ladd, Lloyd Bochner, Roy Thinnes...


L'HISTOIRE : Elizabeth n'accepte pas le suicide de sa sœur Martha, qu'elle a retrouvée pendue. Pour lever le mystère sur ce drame, elle s'inscrit anonymement à l'académie de Salem en tant qu'élève afin de recueillir des informations auprès de ses nouvelles amies. Le comportement de certaines filles, qui semblent avoir peur de certains professeurs, font comprendre à Elizabeth que quelque chose cloche dans cette école de filles, surtout quand deux autres élèves sont retrouvées mortes et que la cause semble également être un suicide...

MON AVIS : Franchement, les années 70, régulièrement citées comme étant l'une des meilleures décennies en matière de cinéma, de par le radicalisme et l'aspect rentre-dedans des longs-métrages produits à cette époque, fût aussi une décennie très intéressante en ce qui concerne les téléfilms et notamment les téléfilms de genre fantastique/horreur. Satan's School for Girls fait assurément partie des bonnes surprises à découvrir. Honnêtement, avec un tel titre, je m'attendais à visionner un gros nanar parsemé de jolies filles topless et de suppôts de Satan. Figurez-vous que c'est tout l'inverse qui nous est proposé par le réalisateur David Lowell Rich. Ce dernier, après avoir réalisé de nombreux épisodes de séries-télévisées depuis 1950 s'est tourné vers le format téléfilm par la suite, avec quelques petites incartades dans le domaine du cinéma, on lui doit par exemple Les griffes de la peur en 1969 ou le film catastrophe Airport 80 Concorde en 1979. Avec Satan's School for Girls, il nous offre un solide téléfilm, à consonance sataniste évidemment, le titre éventant cet aspect du scénario car très explicite. Rien de grave, rassurez-vous, la mise en scène, l'histoire et le casting parviennent sans difficulté à occulter le fait qu'on sait déjà ce qui est étrange dans cette académie pour filles. D'ailleurs, petite parenthèse, mais une académie de filles + du satanisme, ça ne vous fait penser à rien ? Eh oui, 4 ans avant Suspiria, une école prestigieuse était déjà le théâtre des actions du Diable ! Niveau casting, on peut dire qu'il est de qualité puisqu'on retrouve Roy Thiennes dans le rôle d'un professeur d'art qui fait craquer toutes ses élèves, mais également deux starlettes bien connues des fans de la série culte Drôles de Dames, en la personne de la brune Kate Jackson et la blonde Cheryl Ladd ! Le personnage principal d'Elizabeth est joué quant à lui par Pamela Franklin, autre actrice connue puisqu'elle était la petite Flora dans Les Innocents en 1961 et qu'on la vue également dans And Soon the Darkness en 1970, dans Necromancy en 1972, dans La Maison des Damnés en 1973 ou dans Soudain les Monstres en 1976 entre autres rôles principaux. Bref, du beau monde, totalement investi pour faire de Satan's School for Girls un téléfilm de bonne facture, ce qu'il est. La scène introductive est efficace, avec cette jeune fille (Terry Lumley) semblant vouloir échapper à quelque chose ou à quelqu'un et qui semble terrifiée. Réfugiée dans l'appartement de sa sœur Elizabeth, alors absente, on la pense en sécurité jusqu'à ce que son regard nous fasse comprendre qu'une présence se trouve déjà dans l'appartement. Sa sœur la découvrira donc pendue et l"hypothèse du suicide avancé par la police. Le spectateur sait qu'il n'en est rien et c'est avec intérêt qu'il va suivre les investigations personnelles d'Elizabeth, inscrite sous fausse identité dans l'académie de filles où a étudié sa défunte sœur. Par petite touche successive, David Lowell Rich parvient à mettre en place une atmosphère étouffante, une ambiance à couper au couteau, faisant déambuler son héroïne à travers des couloirs mal éclairés et lui faisant découvrir de sombres recoins de l'académie, donc un cellier caché qui semble renfermer bien des secrets. A l'image de Suspiria, rien ne semble être ce qu'il est vraiment dans cette école, les murs, les pièces, et les personnes pouvant être à l'opposé de ce qu'elles suggèrent être réellement. On se demande constamment si la directrice de l'académie fait partie de la secte sataniste, on se questionne sur l'appartenance ou non de tel ou tel professeur à cette secte, et il en va de même pour les camarades d'Elizabeth. Le travail sur l'ambiance et le suspense est vraiment bon et le film se pare d'un environnement creepy très agréable. Le final sera plus démonstratif, plus grand-guignol, sans jamais être sanglant, à l'image de la scène sur le lac par exemple, bien malsaine, ou celle de la découverte de la vérité par Elizabeth, qui fait bifurquer Satan's School for Girls dans le pur fantastique. Un téléfilm qui mérite vraiment d'être mis en avant. Un remake a vu le jour en 2000, sous le même titre, avec Shannen Doherty et Julie Benz.

* Disponible en DVD chez -> BACH FILMS <-

LE MONSTRE FOU

 

LE MONSTRE FOU
(The Mad Monster)


Réalisateur : Sam Newfield
Année : 1942
Scénario : Fred Myton
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-fiction, Epouvante
Interdiction : /
Avec Johnny Downs, George Zucco, Anne Nagel, Glenn Strange, Gordon De Main...


L'HISTOIRE : Les travaux scientifiques sur le sang animal du docteur Cameron sont rejetés en bloc par ses confrères, qui le considèrent comme fou. Ne supportant pas cet affront, le docteur Cameron crée un sérum à base de sang de loup, qu'il injecte à son homme d'entretien, Petro, un solide gaillard simple d'esprit. Après avoir reçu l'injection du sérum, Petro se transforme en homme-loup et provoque la mort d'une petite fille. De retour au laboratoire, il reçoit un antidote et retrouve son apparence humaine, pensant qu'il a fait un cauchemar. Fier de sa découverte, le docteur Cameron va se servir de Petro pour mener à bien sa vengeance sur ses confrères...

MON AVIS : Après avoir réalisé des dizaines et des dizaines de westerns, le prolifique Sam Newfield tente de se diversifier et tente une incursion dans le cinéma fantastique en 1942, avec The Mad Monster. Il poursuivra par la suite dans le genre avec des œuvres telle Nabonga, The Monster Maker, Dead Men Walk ou The Flying Serpent entre autres. Avec The Mad Monster (ou Le Monstre Fou), il cumule deux thématiques phares du cinéma fantastique, à savoir le savant fou et le loup-garou. De la première, il nous offre un beau spécimen en la personne du docteur Cameron, interprété par George Zucco, qu'on reverra dans un double-rôle dans Dead Men Walk l'année suivante. Un savant effectivement bien fou, totalement obnubilé par ses recherches, à l'ego surdimensionné et qui ne souffre d'aucune contestation quant au bien fondé de ses travaux. Le fait que ses collègues scientifiques n'accordent aucun crédit à son travail et, pire que tout, le considère comme mentalement instable justement, va le pousser plus avant dans la folie, une folie meurtrière et vengeresse qu'il va accomplir avec l'aide non consentie de son homme à tout faire, le gentil benêt Petro, interprété par le colosse Glenn Strange. Doux comme un agneau, Petro va devenir malgré lui le bras armé de la vengeance de son patron et ce, sans qu'il n'en ait conscience. C'est ici qu'intervient la seconde thématique du film, à savoir l'aspect jouant sur la lycanthropie. Techniquement, Petro n'est pas un loup-garou. Il n'a subi aucune morsure ni n'a reçu aucune malédiction qui le transforme en bête agressive et velue les soirs de pleine lune. Non, Petro devient, non pas un loup-garou, mais un homme-loup, saisissez la nuance ! Une transformation qui intervient uniquement après que le docteur Cameron lui injecte le sérum de sa création et qui peut être inversée grâce à un antidote qui présente l'intérêt d'effacer les souvenirs du cobaye, qui croit avoir fait des cauchemars, sans se douter le moins du monde qu'il a vraiment été déambulé dehors pour commettre des crimes affreux. Dans les années 40, les transformations d'homme en loup-garou ou en homme-loup se faisait avec des superpositions d'images, l'acteur étant recouvert de plus en plus de poils sur le visage et les mains. Ce sera également le cas dans Le Monstre Fou, avec des effets floutés permettant le passage d'un plan à un autre. Il faudra attendre le début des années 80 et Le Loup-Garou de Londres et Hurlements pour que cette technique évolue pour un résultat nettement plus efficace et terrifiante. Toujours est-il que Glenn Strange se retrouve donc affublé de nombreux poils et d'un dentier et qu'il va accomplir la vengeance du docteur Cameron, assassinant à tour de rôle les scientifiques sceptiques. Son personnage nous fait parfois penser à la créature de Frankenstein, puisqu'il n'est pas conscient de ses actes et ne fait donc pas exprès de tuer des gens innocents, à l'image de cette petite fille qui nous rappelle la séquence du Frankenstein de James Whale, en moins poétique tout de même. Glenn Strange se montre très à son aise ici, que ce soit en tant que gentil Petro ou méchant homme-loup. Il en va de même pour George Zucco, totalement halluciné ici, perdant rapidement son sang froid dès que quelque chose lui déplaît et ayant pour ambition d'utiliser sa découverte pour l'injecter à des soldats et les transformer en soldats homme-loup devenant de véritables machines à tuer sur les champs de bataille ! Entre ces deux personnages, on trouve la fille du docteur Cameron, Lenora, jouée par Anne Nagel, ainsi que Tom, un journaliste qui entretient une romance avec Lenora et qui est interprété par Johnny Downs. Et puis bien sûr, les scientifiques qui vont subir les attaques de Petro l'homme-loup. Des attaques filmées en hors-champ et dont on ne verra jamais le résultat à l'écran. Pas très grave car dans l'ensemble, The Mad Monster se révèle franchement très sympa et ne mérite pas les critiques assassines lues ici et là. Divertissant, correctement interprété, possédant un rythme avenant, il remplit sa part du marché et pour un film low-budget, il est tout à fait acceptable et plaisant à visionner.

* Disponible en DVD chez -> BACH FILMS <-